Chapitre 37
Les rayons du soleil vinrent chatouiller nos deux époux, confortablement installés dans leur lit.
Drago s’extirpa en premier de son sommeil et en profita pour observer sa femme à ses côtés. Il était tellement heureux de la tournure des choses, il avait enfin un but dans cette guerre : la protéger. Même s’il savait très bien qu’elle en était capable toute seule.
Il se leva doucement et enfila quelques vêtements pendant qu’elle se frottait les yeux en se réveillant.
- Bon matin, ma douce.
- J’ai fait un rêve génial. On était mariés ! Pouffa la Gryffondor en fixant sa main gauche qui arborait une belle alliance dorée.
Drago rit à sa blague puis s’assit sur le lit en se grattant la tête, un air embêté sur le visage :
- Hier soir j’étais dans la folie du moment et j’ai oublié de te demander si… Si tu avais bien un sort de contraception en place ?
Le visage de la lionne se décomposa et elle plaqua une main sur sa bouche. Elle fit non de la tête au jeune homme qui se releva, paniqué :
- Oh la, la… Hermione… Ce n’est pas bien, imagines que tu sois enceinte !
Il se mit à tourner en rond dans la chambre en se passant frénétiquement la main dans les cheveux.
- Tu ne peux pas mener une guerre avec un immense ventre et puis tout le monde, y compris mon Mangemort de père ou ma folle dingue de tante, feront le calcul et sauront qu’il est de moi… Ou alors tu dis que c’est une histoire d’amour d’un soir avec un australien et quand on sort de cette guerre je reconnais l’enfant et…
Il fut coupé dans sa tirade par le fou rire incontrôlable de sa bien-aimée qui se tordait de rire sur le lit.
- Qu… Quoi ?
- Je suis désolée, c’était tellement tentant !
Hermione essuya les larmes de rire qui perlaient au coin de ses yeux et lui expliqua :
- Je suis allée voir une médicomage il y a plus de cinq mois, le sort est en place. Pas d’inquiétude, je ne suis pas inconsciente quand même.
Le Serpentard comprit qu’il était tombé en plein dans son piège et se jeta sur elle pour la torturer de chatouille.
- Drago, arrêtes ! Supplia la rouge et or, son rire incontrôlable résonnant dans la pièce.
- Vengeance !
Après une longue séance de torture, la jeune fille ne put se retenir d’aborder le sujet fâcheux : le retour. Ils étaient allongés l’un contre l’autre lorsqu’elle souffla, incertaine :
- Drago… Il ne nous reste plus qu’une semaine avant de devoir repartir et… Je sais qu’on avait dit qu’on n’en reparlerait pas pour pouvoir profiter mais… Je ne peux pas m’en empêcher !
- Hermione… Je n’ai aucune envie d’y penser.
- Mais comment tu peux fermer les yeux à ce point-là, c’est dans une semaine. C’est si proche ! S’énerva la sorcière ayant déjà refait tous les scénarios possibles dans sa tête.
Elle se redressa pour lui faire face et avoir une réelle conversation sérieuse avec le Serpentard.
Il passa une main dans ses cheveux blonds platines et se rassit correctement en face d’elle, conscient qu’elle ne le lâcherait pas avant de connaître l’avenir. Leur avenir.
- Oui, et bien j’ai envie de profiter de cette dernière semaine en Australie sans me soucier des horreurs qui nous attendent après. Tu comprends ? Lui demanda-t-il en prenant ses mains dans les siennes.
La lionne réfléchit un instant puis répondit le plus sincèrement du monde :
- Non.
Ils se regardèrent, désemparés, attendant de voir qui allait céder en premier.
Finalement, Hermione souffla et se résigna :
- Bon… Changeons de sujet… Selena m’a envoyé un message pour me dire qu’il y avait une soirée plage prévue mardi avec la bande et qu’on n’avait pas le droit de refuser.
- C’est cool, ça fait longtemps qu’on ne les a pas vu.
- Eh bien prépare-toi à ne plus les voir souvent… Marmonna la brune avec un fond d’amertume dans la voix.
Drago fit semblant de ne pas avoir entendu, ne souhaitant pas replonger dans le sujet.
Voyant qu’il ne réagissait pas, elle poursuivit :
- Et elle m’a aussi dit qu’une soirée à quatre avec Seth s’organisait jeudi et qu’encore une fois, on avait intérêt à venir sinon on ne serait qu’un couple de Scroutts à pétard.
Devant l’air amusé et le sourcil levé de son amant, Hermione crut bon d’ajouter :
- Ce sont ses termes.
- Nous irons, nous ne pouvons pas les décevoir.
- Ce doit être des soirées d’adieux… Fit-elle, tristement.
- Certainement. Répondit sèchement le vert et argent, ne voulant toujours pas admettre leur proche départ pour Poudlard.
Et justement, du côté de Poudlard, Harry et Ron étaient paisiblement dans leur salle commune à faire une partie d’échecs version sorcier. Ils discutaient en parallèle de ce début d’année très tranquille :
- C’est quand même agréable de ne pas se faire attaquer ou menacer !
- A qui le dîtes-vous ! Ricana le rouquin avant de s’exclamer : Echec !
- Le seul point noir c’est qu’Hermione n’est pas là… Réfléchit Harry à voix haute, ignorant sa proche défaite.
- A croire que c’est elle qui nous attire des ennuis !
Ils pouffèrent ensemble à cette remarque insensée, faisant lever les yeux au ciel Ginny, sur le canapé des Gryffondor.
Elle sortit par le portrait de la Grosse Dame, pour fuir l’évocation d’Hermione dont le manque lui brisait le cœur. Mais l’optique qu’elle revienne prochainement la faisait se lever tous les matins.
Ça et l’envie de résoudre l’énigme qu’était la personnalité de Blaise Zabini.
Et en parlant du loup-garou… Elle l’aperçut au détour d’un couloir, marchant seul. La lionne prit alors son courage à deux mains et l’appela aussi froidement que possible :
- Hé Zabini !
Ce dernier se retourna et entraîna la Gryffondor dans une salle de classe vide pendant qu’elle essayait de se dégager de son emprise.
- Mais ça ne va pas ! Tu veux que je crie au kidnapping ?
- Weasley, hum… Je…
Le métis semblait, d’après les calculs et les observations de Ginny dans sa « bonne personnalité », il se grattait la tête l’air gêné.
- Je voulais m’excuser pour ma réaction, j’avais vu Goyle et Greengrass au bout du couloir et j’ai paniqué.
Ginny, en effet vexée par cette interaction, croisa les bras sur sa poitrine et asséna :
- Mais qui es-tu bon sang ! Soit tu es un connard fini soit tu es plutôt sympa ! Je n’y comprends rien…
Le côté enjôleur du Serpentard reprit le dessus et il avança vers elle en chuchotant :
- Aurais-tu envie de me percer à jour Miss ?
- Mais pas… Pas du tout ! Riposta la jeune fille, à court d’arguments.
Cela faisait des semaines qu’elle était vexée de son comportement et en quelques secondes il venait d’emballer son cœur et de lui faire perdre ses moyens.
Reprenant son sérieux, il s’expliqua :
- Je fais croire à tout le monde que je suis un connard, mais… Avec toi j’en ai plus envie.
- Pourtant tu l’es souvent !
- Et j’en suis désolé, mais j’y suis obligé.
Cette deuxième excuse presque trop sincère de la part d’un serpent fit étrangement louper un battement du cœur de la Gryffondor.
Qu’est-ce qui m’arrive ?! Il doit y avoir Harry pas loin pour que je réagisse comme ça, c’est pas possible… Réfléchit la jeune fille à toute vitesse.
La respiration saccadée, elle se dirigea vers la porte de sortie mais demanda tout de même, sans se retourner et la main sur la poignée :
- Où étais-tu le soir d’Halloween ?
Cette fois-ci, ce fut Blaise qui en perdit le Nord. Mais son interlocutrice ne le vit pas, toujours dos à lui. Il ne s’attendait pas à une telle question, surtout de sa part.
- Je… Je suis rentré chez moi… J’avais des choses à faire.
La rouquine sembla satisfaite et partit en trombe, laissant le vert et argent pantois, au milieu de la salle de classe.
En réalité, il était rentré au manoir pour poursuivre son apprentissage du mal et il n’en était vraiment pas fier.
Mais il ne pouvait pas le lui avouer, il perdrait le peu d’amitié qu’il avait construit avec elle.
Etrangement, elle était la seule personne avec qui il sentait au plus profond de lui qu’il pouvait être « gentil ». Loin de savoir que son meilleur ami avait fait le même chemin, à l’autre bout de la Terre.
Blaise avait toujours observé le comportement des Gryffondors, et de toute l’école d’ailleurs. Il était très discret mais prenez tout en note dans sa tête, comme une sorte d’étude de l’être humain. Et la personnalité de la rouquine l’avait toujours fasciné. Une petite dernière avec un tempérament de feu, courant derrière le Trio d’or mais tout aussi talentueuse qu’eux. Mais de là à croire qu’il lui parlerait, qu’il s’ouvrirait à elle et surtout qu’elle remarquerait son absence… Cela le laissait sans voix.
En Australie, depuis que le couple savait qu’il ne leur restait plus que sept petits jours de ce côté de la planète, les minutes, les heures, les jours et même les nuits passaient beaucoup plus vite.
Ils eurent à peine le temps de cligner des yeux qu’ils s’apprêtaient déjà pour leur soirée plage avec les Emerald Snakes. Ils n’avaient pas pu profiter pleinement, la menace anglaise se rapprochant à trop grands pas à leur goût.
Hermione observait son reflet dans le miroir, vêtue d’un short en jean et d’un haut rouge sang. Elle faisait nerveusement tourner son alliance entre ses doigts fins.
- Tu es très belle. Intervint son mari en l’enlaçant par derrière.
- Devons-nous les enlever ?
- Nos vêtements ? Plaisanta le serpent. Si tu veux mais on va être en retard !
- Nos alliances, crétin ! Rigola-t-elle, malgré tout.
- Oh… Je ne sais pas… La tienne peut passer pour un bijou normal mais moi…
- Je ne veux pas que tu l’enlèves… Lui confia la jeune fille à demi-mots.
En effet, une peur irrationnelle l’avait envahie depuis le mariage : qu’à la seconde où il enlèverait son alliance, il ne l’aimerait plus.
Le blond s’approcha d’elle et l’embrassa doucement, essayant de lui transmettre qu’il ne l’abandonnerait jamais sans être obligé de trouver les mots pour cela.
- J’ai une idée. Chuchota-t-il, une fois le baiser terminé.
Il partit chercher sa baguette et fit apparaître une chaîne en argent dans sa main. Il retira sa chevalière dorée sous la supervision grimaçante de la Gryffondor et l’enfila sur le collier puis se l’attacha autour du cou. Le jeune homme passa le tout sous sa chemise et regarda sa bien-aimée avec un sourire en coin.
- Tu vois ? Je l’ai, mais elle est cachée.
La lionne soupira puis se dit que c’était mieux que rien. Puis tous deux se mirent en route pour la plage après avoir salué leurs hôtes en train de savourer leur dîner sur la table de la cuisine.
Lorsqu’ils arrivèrent, tous leurs amis australiens les applaudirent et brandirent une banderole « Bon voyage aux anglais ! Vous allez nous manquer ».
Drago les remercia de cette attention et le fit pour deux car sa femme avait les larmes aux yeux et n’osait parler de peur de les laisser échapper alors que la soirée n’avait pas encore débuté.
Cody lança de la musique entraînante alors que Matthews servait du punch à tout le monde.
Ils passèrent tous une excellente soirée à boire (modérément), à chanter, à danser et à plaisanter.
Hermione eut l’occasion de danser avec chacun de ses nouveaux amis sous le regard affuté de son mari secret.
Vers deux heures du matin, les adolescents épuisés s’allongèrent tous dans le sable en cercle avec de la musique un peu plus calme.
- En tout cas, il s’en sera passées des choses sur cette plage ! Plaisanta Seth malgré le coup de coude discret de sa compagne mais accompagné des rires de ses acolytes anglais.
Les autres ne comprirent pas la référence mais étaient clairement trop fatigués pour enquêter.
- Vous allez nous man’quer… S’exclama l’espagnol du groupe avec tristesse.
- C’est clair, c’était cool de vous avoir avec nous. Renchérit Cody, mettant sa vanité de côté.
Il fut vite approuvé par le couple d’australiens ainsi qu’Anthony, malgré l’alcool présent dans son sang.
- Vous avez hâte de rentrer ?
Les deux amoureux se fixèrent avec mélancolie et s’exclamèrent en chœur :
- Oh que non !
Tout le petit groupe rit devant une telle coordination puis vint les enlacer.
Les jeunes formèrent un cercle bras-dessus, bras-dessous pour un au revoir en bon et due forme.
- Revenez nous voir un jour.
- On se souviendra longtemps de vous.
- Et… Passez mes sincères admirations au survivant. Rajouta le blond aux cheveux longs en toussant, quelque peu gêné.
- Je le ferai. Répondit la lionne avec attendrissement.
- C’est sûr que ce n’est pas moi qui le ferais. Marmonna le Serpentard dans son coin.
Seth et Selena ne parlaient pas trop. En sachant qu’ils les voyaient le surlendemain en ‘têtes à têtes’, ils préféraient laisser donc plus particulièrement leurs amis dire au revoir comme ils le souhaitaient.
Cependant, malgré la belle soirée qu’elle leur organisait prochainement, l’australienne ne put s’empêcher d’avoir les yeux humides et de venir enlacer son amie.
Elle trouvait cela particulièrement injuste de devoir se séparer de la meilleure amie qu’elle venait enfin de trouver. Pourtant les termes du contrat étaient clairs depuis le début. Deux mois, pas un jour de plus.
Cette embrassade eut raison de l’anglaise qui laissa dévaler en silence les larmes qu’elle retenait.
- On vous remercie pour tout. Souffla-t-elle en se dégageant de l’étreinte, tenant toujours la main de Selena dans la sienne.
Drago fut soulagé qu’elle prenne la parole pour eux deux. Même s’il le pensait, il n’était pas très à l’aise avec les déclarations et les adieux déchirants.
- Pour cette merveilleuse soirée et pour toutes les autres. Vous nous avez fait découvrir pleins de choses et fait passer des moments incroyables dans ce pays époustouflant. Lorsque nous le pourrons, nous reviendrons, c’est promis.
Elle marqua une pause dans son discours, avant de poursuivre tristement :
- Malheureusement… Cela risque de ne pas être demain la veille…
Ils se firent à nouveau un câlin collectif, aucun d’eux ne voulant terminer cette si belle nuit.
Seth leva le poing en l’air et cria de toutes ses forces :
- Et pour les meilleurs sorciers de la Terre, hip, hip, hip ?
- Hourra !
- J’ai rien entendu, hip, hip, hip ?
- Hourra !!! Crièrent tous les autres de plus belle en sautant sur place, toujours les bras entrelacés entre eux.
Hermione rougit devant tant d’attention dirigée vers elle, contrairement à Drago, parfaitement dans son élément d’être ainsi adulé.
Après des dernières promesses et des dernières étreintes, les deux anglais rentrèrent main dans la main et ne mirent pas longtemps à trouver le sommeil, blottis l’un contre l’autre dans le lit du Serpentard.
Drago et Hermione rentraient d’une dernière visite de la ville de Broome et de ses magnifiques paysages, en début de soirée.
Ils furent surpris de trouver en passant le seuil de la porte blanche, des ballons blancs éparpillés dans la pièce et la table de la salle à manger dressée comme un soir de Noël, avec des bougies et des décorations en tout genre.
Tout d’abord, l’anglaise pensa à une belle surprise de Selena qui aurait peut-être avancé la date de leur dernière soirée.
Pourtant, ce fut Colin et Emily qui surgirent des escaliers en criant :
- Surprise !
Le brun avait revêtu un costume bleu nuit très classe et sa femme une longue robe d’été à fleurs roses et blanches. Ils étaient très élégants et semblaient surtout très fiers de la réaction de « leurs » adolescents.
- Un repas en grandes pompes pour terminer votre voyage, qu’en dites-vous ?
- Allez vite vous changer ! Poursuivit Colin, sans même attendre leur réponse.
Mais à la mine surexcitée et surtout très touchée de la jeune fille en face d’eux, il n’y avait pas trop d’hésitation sur son choix.
Drago resta, quant à lui, impassible mais leur accorda un sourire et un hochement de tête pour les remercier implicitement. Il partit ensuite à la poursuite de sa femme pour aller, lui aussi, enfiler une tenue de circonstance.
Ils passèrent tous les quatre une merveilleuse dernière soirée en tant que « famille recomposée » malgré la nostalgie pointant déjà le bout de son nez pointu.
- Vous repasserez nous voir, n’est-ce pas ?
- C’est promis. Répondit Hermione, les larmes lui montant déjà aux yeux.
Elle ne savait pas ce que l’Australie lui avait fait, car elle n’avait jamais autant pleuré de sa vie. Mais d’un autre côté, elle n’avait jamais été aussi amoureuse et en paix alors au fond, elle s’en fichait.
Pour parfaire la soirée, ils sortirent tous dans le jardin et profitèrent de l’air frais.
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