Chapitre 30
- C’est parti pour quatre heures de route ! Lança joyeusement Colin, qui adorait conduire.
Drago souffla un bon coup avant de monter dans l’engin infernal, et réfléchit sérieusement à y aller en balai. Mais l’air souriant d’Hermione l’aida à prendre place dans le fauteuil et à attacher le bout métallique qui devait soi-disant le protéger.
Au bout d’une heure et demie, au cours de laquelle le vert et argent ne l’avait ni regardée, ni touchée, Hermione recommença à paniquer sur ses intentions, se demandant s’il avait changé d’avis et qu’il préférait faire comme si rien ne s’était passé la veille.
Elle ne se doutait pas que le jeune homme ne lâchait pas la route du regard, les mains agrippées à son siège, parce qu’il avait peur.
Comment aurait-elle pu imaginer le prince des Serpentards avoir peur de quoi que ce soit ?
Ce dernier tenta de se détendre au bout de deux bonnes heures, jugeant que si à la moitié du trajet, il n’était rien arrivé, le reste allait bien se passer. Ses mains se détendirent et il put regarder le paysage australien qui l’entourait.
Puis il posa son regard sur Hermione, elle avait l’air anxieuse.
Etrange… Elle connaît déjà ce truc qui roule et elle avait l’air plutôt excitée d’aller voir les Niffleur moldus… Réfléchit le Serpentard, essayant de trouver ce qui clochait.
En la voyant si mal, l’estomac de Drago se noua sans qu’il ne sache pourquoi, et il ressentait qu’il devait essayer d’arranger les choses.
N’ayant jamais passé plus d’une nuit avec une fille, il n’avait aucune idée de comment en consoler une. Il décida alors de poser délicatement et discrètement sa main sur la sienne.
La Gryffondor tourna la tête vers lui et parut automatiquement soulagée.
C’était facile ! Pensa-t-il, très fier d’avoir géré la situation.
Hermione s’autorisa un acte romantique au vu du premier pas de son amant, et entrelaça ses doigts au sien. Cela surprit tout d’abord le jeune homme, mais il ne retira pas sa main et trouva même cet échange plutôt agréable. Il se mit instinctivement à caresser son pouce avec le sien, comme si c’était naturel pour eux deux.
Cette marque d’affection remplie de joie la rouge et or et eut pour effet miracle d’effacer toutes les questions qui tournaient en boucle dans sa tête depuis le lever du soleil.
Ils arrivèrent au parc naturel et Hermione ne savait plus où donner de la tête. Tant de créatures si mignonnes étaient devant elle, et elle voulait les prendre tous dans ses bras.
Ils s’avancèrent tous les quatre près d’un coin où plusieurs kangourous dormaient paisiblement.
- Est-ce qu’on peut les caresser ? Demanda la jeune fille, intriguée, à sa mère adoptive.
- Eh bien je crois que oui, mais on va demander à quelqu’un qui travaille ici.
Colin partit chercher un employé, pendant que la blonde guettait le réveil de l’un des animaux.
- Alors, c’est génial non ? S’exclama la Gryffondor, avec joie.
Drago hocha la tête vaguement.
- C’est tout ?
- Reconnaît que c’est moins mignon qu’un Niffleur… Souffla le jeune homme discrètement.
Elle leva les yeux au ciel devant tant de réticence et s’accroupit à la hauteur d’Emily pour les observer dormir paisiblement.
Colin revient quelques instants plus tard avec un jeune homme d’une vingtaine d’année, des cheveux roux bouclés et un t-shirt avec le logo du parc.
- Vous pouvez caressez les kangourous et les wallabies. Expliqua-t-il avec un grand sourire. Par contre, vous ne pouvez porter dans vos bras que les wallabies.
- Comment les reconnaît-on ? Questionna notre rat de bibliothèque, avide de connaissances et excitée de savoir qu’elle pouvait en prendre certains dans ses bras.
L’employé nommé Mike, s’accroupit à sa hauteur et lui pointa des doigts des wallabies :
- Ils sont bien plus petits. Ils font la taille de bébés kangourous. Et puis ils n’ont pas de poche sur le ventre. Contrairement aux mamans kangourous qui dorment devant vous. Celle-ci sont enceintes.
- Ah bon ?
- Oui vous pouvez voir que la poche est légèrement plus gondolée que celle des autres.
- C’est très impressionnant.
Mike fit un sourire charmeur à la demoiselle qui poursuivait avec des questions de plus en plus techniques et qui semblait réellement passionnée par ses réponses.
Le couple Wilson, peu intéressé par l’aspect scientifique du parc, partit main dans la main aller caresser d’autres animaux un peu plus loin.
Drago, toujours debout derrière Hermione et Mike, commença à s’impatienter. Sa mâchoire était contractée et il n’aimait pas beaucoup cet homme, sans vraiment savoir pourquoi.
Ce doit être parce que c’est un moldu… Conclut le Serpentard de manière rationnelle. Je ne le sens pas. Il faut que j’éloigne Hermione de lui.
- Tu viens ? On va aller voir eux là-bas. Lui proposa-t-il avec entrain.
- Oh non, attends j’en apprends beaucoup sur eux, ça me fascine ! Mais vas-y toi, je te rejoins.
Le rouquin lui fit un sourire amical, avant de retourner à ses explications. Sourire que le vert et argent prit pour de la nargue, ce qu’il n’apprécia pas du tout.
Vexé, il partit d’un pas tendu s’assoir sur un rocher, les coudes sur les genoux, observant deux wallabies devant lui pour essayer de se détendre.
D’un œil furtif, il continuait de surveiller la pirate de son cœur et le benêt qui lui servait d’interlocuteur. Il les vit se relever, puis il le vit saisir le poignet de sa douce pour l’emmener voir autre chose, plus loin.
Drago commença à s’imaginer toutes sortes de scénarii catastrophes mais resta cloué à son rocher, incapable de faire quoi que ce soit.
Tout d’abord il pensa que l’homme était un sorcier en civil qui allait la ligoter et tenter la même chose que l’autre bouffon dans le bar.
Puis il crut qu’ils partaient s’embrasser dans un coin à l’abri des regards, de son regard. Qu’Hermione cachait bien son jeu et l’avait embrassé pour passer le temps, qu’en fait la belette lui manquait et elle pensait à lui.
Et maintenant qu’elle avait trouvé un rouquin de remplacement, elle passait à lui.
Mais à aucun moment il ne crut à l’hypothèse qu’il lui montrait un kangourou en train de sortir son enfant de sa poche, ce qui était pourtant ce qu’il se passait à ce moment-là.
- Merci pour toutes ces informations, euh…
- Mike !
- Et moi Hermione ! Sourit la jeune fille en serrant la main que ledit Mike lui présentait.
- Tu euh… Tu habites dans le coin ?
- Oula non ! J’habite en Angleterre !
- Oh, mais tu es là quelques temps ? Espéra le roux, en se grattant l’arrière de la tête.
- Euh oui encore un petit mois à peu près… Réfléchit la sorcière à voix haute, sans vraiment voir où il voulait en venir.
- Tu… Tu as un numéro de téléphone à me donner ?
Elle sourit tendrement devant cette demande gênée. Le jeune homme devenait aussi rouge que ses cheveux et regardait par terre, il était vraiment touchant.
- Je suis désolée, mais j’ai un cop…
En fait, elle n’était pas vraiment sûre d’avoir un copain, donc elle changea sa phrase :
- Mon cœur est déjà pris. Désolée…
Elle était réellement désolée de briser les espoirs de ce charmant jeune homme, qui faisait un peu penser à un Weasley, mais son cœur était bien trop côté Malfoy.
- Oh… Même en tant qu’amis ?
La Gryffondor s’excusa de refuser une fois de plus sa requête puis tourna les talons pour essayer de retrouver le garçon qui avait pris son cœur.
Elle le trouva assit sur un caillou, sous un arbre, le regard lointain et l’air dur. Elle prit un wallaby dans ses bras et s’approcha du blondinet.
- Salut toi…
Il ne lui répondit pas, alors elle prit délicatement la patte de l’animal dans ses bras et toucha le nez de Drago avec :
- Boop !
- Granger, je suis pas d’humeur. Asséna-t-il en faisant un quart de tour sur son rocher.
Hermione posa le wallaby et s’accroupit devant son amant, voyant que l’heure était grave :
- Oula, « Granger ». Ni Swan, ni ma douce, ni même Hermione ! Que se passe-t-il, Drago ?
- Gna gna gna c’est très impressionnant môsieur la belette bis, emmenez-moi dans un coin pour vous bécoter loin de mon copain ! Bougonna-t-il, avec une voix suraigüe qui ressemblait étrangement à son imitation de Pansy Parkinson.
L’anglaise secoua la tête et pouffa.
- Dis donc, môsieur le Prince de Serpentard ! Seriez-vous jaloux ?
- Moi, jaloux ? N’importe quoi ! Nia le jeune homme en bloc.
Elle l’embrassa sur le front malgré ses protestations et se fraya une place à côté de lui sur son rocher.
- Alors comme ça t’es mon copain ? Demanda-t-elle, les joues légèrement rosées de plaisir.
- Je ne sais pas… Mais je ne veux pas que tu partes main dans la main avec d’autres mecs… Marmonna le vert et argent avec mauvaise humeur.
- Je crois que c’est un oui. Je ne le ferai plus, c’est promis.
Elle vérifia que leur famille d’accueil ne les regardait pas et lui déposa un délicat baiser sur la joue avant de retourner au milieu des kangourous pour profiter de sa journée.
Drago se résigna à suivre la lionne en soupirant :
- Elle va me rendre fou…
Après une longue journée de câlins et de caresses aux kangourous et aux wallabies, la petite troupe partit au restaurant, puis dans leur chambre d’hôtel respective.
- Wouah, c’est spacieux ! S’exclama Hermione en découvrant leur chambre et leur salle de bain.
- C’est pas mal, mais c’est moins grand que chez moi.
Elle leva les yeux au ciel devant la réflexion du serpent et posa son sac de voyage près d’un lit.
- Je n’arrive toujours pas à croire que tu m’aies fait une crise de jalousie ! Toi ! Le beau gosse qui n’a peur de rien et qui a le monde à ses pieds !
- J’aimerais bien t’y voir si une très jolie fille vient me draguer hein ! Madame parfaite ! Rétorqua-t-il, voulant à tout prix défendre son comportement.
- Il ne me draguait pas, il m’expliquait ! Rougit la jeune fille en omettant la partie numéro de téléphone.
- C’est ça et mon animal de compagnie c’est un magyar à pointes.
Un silence s’installa où Hermione fixait Drago, qui lui fixait le sol.
- Drago ?
- Hum… Répondit le jeune homme, le regard perdu dans le vague.
- Tu m’en veux vraiment ? S’inquiéta-t-elle, ne sachant plus s’ils blaguaient ou non.
Il se retourna et voyant l’air inquiété sur le visage de sa partenaire il se leva pour la prendre dans ses bras. Premier vrai rapprochement depuis la veille.
- Bien sûr que non, ma douce… Tant que tu ne le revois plus jamais ça me va ! Plaisanta le blondinet pour détendre l’atmosphère.
Ils regardèrent leurs deux lits simples puis se fixèrent avec un grand sourire.
- On les rapproche ?
- Et comment !
C’est comme ça que les deux Poudlariens à des milliers de kilomètres de chez eux, entreprirent de refaire l’organisation de leur chambre d’hôtel pour une nuit.
Puis Hermione partit à la salle de bain pour se préparer pour dormir. Ne comptant dormir avec personne, elle n’avait pas de beau pyjama à se mettre. Elle se munit donc de son plus beau short en coton blanc et d’un haut en satin noir, un peu vieillot. Mais c’était le seul de sa garde-robe qui était neutre et qui ne faisait pas petite fille alors…
Lorsqu’elle sortit, Drago était déjà dans leur lit, en caleçon noir, en train de fixer le téléphone fixe sur la table de chevet.
- Et ça c’est quoi ? Demanda-t-il, sans même la regarder, trop intrigué par l’objet en question.
- C’est comme la boîte magique, mais en moins bien. Tu ne peux qu’appeler les gens avec.
- Oh… D’accord… Répondit le jeune homme, faisant semblant d’avoir compris la différence.
Puis il se retourna vers elle et ne lâcha plus un son.
Même en pyjama, elle est belle. C’est fou… Et c’est fou que je sois devenu si niais, oh beurk ! Constata-t-il avec effroi.
Il ouvrit ses bras pour qu’elle vienne s’y blottir, ce qu’elle fit avec plaisir, n’étant pas très à l’aise d’être ainsi reluquée. Elle se glissa sous les draps, à ses côtés et croisa les doigts pour ne rien faire de stupide.
La rouge et or, ne sachant pas trop s’il voulait discuter ou bien plutôt dormir, releva la tête vers lui. Mais en constatant qu’il avait déjà les yeux fermés, elle se tut et se rapprocha au plus près de lui pour sentir cet odeur si particulière à laquelle elle commençait vraiment à s’attacher.
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