Chapitre 29

Les soirées d’Halloween de Poudlard étaient toujours grandioses : des décorations, des quantités astronomiques de plats, des farces dans tous les couloirs et une ambiance joyeuse.

Pourtant, une rouquine semblait distraite en ce soir de fête. Elle était attablée avec Ron et Harry qui s’empiffraient gaiement pendant qu’elle fixait un point invisible.

En réalité, elle fixait la table des Serpentards, complètement perdue dans ses pensées.

En effet, la veille d’Halloween, Ginny avait rejoint la Salle-sur-Demande du septième étage pour écrire dans un carnet tout ce qu’il se passait à Poudlard durant l’absence de sa meilleure amie et pouvoir ainsi tout lui raconter.

Mais alors qu’elle s’y rendait pour être seule et se concentrer, la lionne se surprit à espérer qu’un certain métis y soit déjà et pouvoir passer un peu de temps avec lui, loin du regard des autres.

Elle s’était reprise en se disant que c’était stupide et qu’ils n’étaient pas réellement amis mais la lueur d’espoir qu’il passe les portes du salon magique ne l’avait pas quittée des trois heures où elle était restée dedans et cela l’interloquait au plus haut point.

C’était pour cela qu’elle fixait inlassablement la table ennemie, en espérant voir le métis débarquer pour voir ce que ça lui ferait. Elle faisait une sorte d’expérience.

Mais Blaise Zabini ne semblait pas vouloir participer aux festivités et plus les minutes passaient, plus elle semblait déçue de ne pas pouvoir tirer cette affaire au clair et moins elle répondait à ses amis, même à Harry dont elle se pensait amoureuse.

La rouquine en furie sortit de table avant le dessert, contrariée de ne pas savoir ce qu’il se passait ni dans sa tête ni dans celle du métis auquel elle pensait. Peut-être un peu trop ?

Mais à qui pouvait-elle bien parler du comportement gentil qu’il avait eu avec elle ? Personne ne la croirait…

Pas même Mione… Songea la jeune fille, désemparée. Bloquée avec Malfoy, elle doit encore plus haïr les Serpentards, elle me traitera de folle si je lui dis que Zabini a l’air sympa…

La pauvre Ginny Weasley était loin de se douter que ladite Mione passait une soirée en tête à tête avec un Serpentard en Australie dont elle tombait peu à peu amoureuse...

Après avoir sonné aux trente-trois portes du quartier des Wilson en criant « Des bonbons ou un sort ? », que Drago avait remédié en « Des bonbons ou la vie ? » en pointant son faux pistolet sur les gens. Il jugeait la première trop bête pour des moldus qui ne savent pas réellement lancer des sorts. Les deux anciens ennemis allèrent s’assoir sur la plage avec leur butin.

- Non mais Swan, avoue que les bonbons sorciers sont bien meilleurs, c’est tout.

- Mais c’est faux ! Regarde les dragées surprises, c’est dégoutant ! Répliqua ladite Swann, en tirant la langue rien que de penser au dragée goût vomi sur lequel elle était tombée en début d’année.

- Les Chocogrenouilles dépassent à elles seules l’entièreté de ce seau.

- A la limite… Concéda-t-elle avec regret.

Hermione retira son tricorne et s’allongea sur le sable chaud pour mieux observer la demi-lune qui s’offrait à eux. Lorsque son camarade la rejoignit, sans enlever son chapeau car se trouvant nettement supérieur aux autres grâce à lui, elle lui chuchota :

- Merci…

- De quoi ?

- De m’avoir sauvée ce soir-là…

La rouge et or ressentait le besoin de le lui dire, elle lui en était tellement reconnaissante. Revivre par flashs ce qui était certainement la pire soirée de sa vie, même devant tous les pétrins qu’elle avait vécus en devenant amie avec Harry, lui avait fait se rendre compte à quel point elle lui était redevable.

Le Serpentard fronça les sourcils et se rassit sur le sable avec fermeté, tête baissée, les bras entourant ses jambes.

Ne comprenant pas ce qui aurait pu le vexer, la jeune fille se releva à son tour et le fixa, attendant des explications de son mécontentement soudain.

- Arrête de me remercier… J’ai été pathétique…

- Parce que tu as été courageux, c’est ça ? Oh quelle honte, monsieur le Prince des Serpentards ! Plaisanta-t-elle, ne saisissant pas la profondeur du message.

- Non. Asséna-t-il durement.

- Alors dis-moi…

Hermione s’approcha un peu plus de son amour secret et osa poser sa main sur son bras, pour qu’il la regarde.

- Si tu avais été avec Potter ou la belette, ils t’auraient sauvée à temps et tu n’aurais pas eu à subir ça…

La lionne percuta que pendant qu’elle se débattait avec son traumatisme, Drago lui, se débattait avec sa culpabilité.

- Non, je t’interdis de dire ça. Tu m’as sauvée, sans toi j’aurais été dans un bien pire état. Je serais enfermée dans ma chambre tous les jours à pleurer et à y repenser. Tu as été courageux. Tu m’as sauvée de ses mains dégoûtantes.

Hermione frissonna en pensant à ce qui aurait pu arriver sans lui, et le Serpentard quant à lui, se contracta de tout son long en entendant ce discours. Partagé entre l’envie de partir lui donner la raclée de sa vie et enlacer la jeune fille pour qu’il ne lui arrive rien.

Cette très étrange sensation le surprit mais ne lui déplut pas pour autant.
Voyant qu’il ne répondait pas, elle ajouta :

- Je n’aurais voulu être avec personne d’autre que toi, Drago.

Ce dernier releva la tête, autant ébahi devant l’utilisation de son prénom, qu’attendri par cette douce et surprenante confession.

La lionne hocha la tête doucement, comme pour approuver ses propos, pendant qu’il la regardait comme s’il la voyait pour la première fois.

Ils se perdirent dans les yeux de l’autre et, sans même s’en rendre compte, ils se rapprochèrent imperceptiblement.

Drago écouta pour la première fois ce qu’il ressentait et glissa une main délicate sur la joue de la Gryffondor qui n’arrivait pas à croire ce qu’il était en train de se passer.

Pourtant, et ce presque instinctivement, elle déposa ses mains contre son torse.

Des explosions de questions éclataient dans leur tête mais tous deux les firent taire et continuèrent de se rapprocher l’un de l’autre.

Lorsqu’elle sentit leur respiration s’entrelacer, Hermione ferma les yeux et glissa sa main gauche sur la nuque du blond attendant qu’il saute le pas, pour lui laisser la décision.

Tandis que ce dernier continuait d’observer les traits fins de son visage en se demandant quelles étaient toutes ces nouvelles sensations dans son ventre, son cœur et sa tête.

N’écoutant étonnamment que son cœur, Drago parcourut les derniers centimètres et embrassa la lionne avec passion.

Quand la pirate se rendit compte que les lèvres de son amour étaient sur les siennes, une explosion de papillons se fit dans son bas-ventre et un frisson remonta dans sa nuque.

Elle répondit avec joie à son premier baiser, qui était par ailleurs bien mieux que tout ce qu’elle avait pu s’imaginer, et colla son corps contre celui du Serpentard.

Celui-ci, découvrant non pas un premier baiser, mais un premier baiser d’amour sincère, en fit de même et vint attraper la fine taille de sa partenaire pour la rapprocher encore un peu plus de lui.

Hermione, craignant trop de se réveiller de ce si beau rêve ou tout simplement qu’il ne se rende compte que c’était une erreur, ne put s’empêcher d’agripper la chemise du jeune homme, pour ne pas qu’il s’en aille, ce qui intensifia leur baiser déjà si fusionnel.

Ils se séparèrent à regret au bout de quelques minutes. Ils se regardèrent essoufflés, rougies, choqués mais heureux.

Consciente que c’était déjà beaucoup pour lui, la rouge et or réprima le « Je t’aime » qui brûlait ses lèvres ainsi que le cri de surprise et de plaisir qu’elle voulait lancer.

Non, elle le laisserait faire le premier pas en priant secrètement Merlin qu’il ne parte pas le plus loin possible d’elle.

Ils regardèrent l’eau clair devant eux sans rien dire. Hermione, rougissant, tenta de s’approcher discrètement et posa maladroitement sa main sur celle, posée dans le sable, du vert et argent.

Drago tourna instinctivement la tête vers elle, puis vers leurs mains superposées et inspira. La brune ferma la yeux, attendant que les foudres se déchaînent sur elle et qu’il hurle tout ce qu’elle redoutait depuis des jours, au choix entre : je ne t’aime pas, nos maisons sont trop différentes, nous sommes dans des camps différents et évidemment le problème du sang.

Mais rien ne vint.

Non.

Drago posa simplement la question :

- Qu’est-ce qu’il vient de se passer Granger ?

Ce n’était pas un reproche, il semblait juste perdu et interloqué.

- Je… J’ai réalisé il y a peu de temps que… Que j’étais amoureuse de toi. Lâcha Hermione de but en blanc, retirant sa main de la sienne et s’attendant à ce qu’il s’enfuit en courant.

- Oh… Combien de temps ?

Choquée par la question, la rouge et or mit quelques secondes à répondre :

- Depuis qu’on s’est vu sur le toit.

Voyant qu’il ne répondait pas, la jeune fille mit en marche son mécanisme de défense contre les malaises, aussi elle déblatéra tout ce qui lui passa par la tête :

- Enfin, ça c’est quand j’ai réalisé, alors ça fait sûrement un peu plus longtemps que mes sentiments sont là mais j’étais dans le déni tu vois parce qu’avant tu n’étais pas comme ça. Non tu vois tu étais méchant avec moi, mes amis, mais surtout avec moi tu sais toutes ces histoires de sang haha ! Enfin bref, et ici tu es différent, mais un bon, voire un très bon différent même tellement que bah euh paf ! Moi je suis tombée amoureuse, ce qui est bête tu me diras parce que nous sommes dans des maisons différentes et…

Pendant qu’elle parlait inlassablement, Drago réalisait qu’il l’aimait certainement en retour.

En fait, il n’en savait rien car il n’y connaissait rien : à l’amour. Mais cela pouvait expliquer ses réactions, sa culpabilité pour le soir du bar, son envie de la protéger et bien d’autres choses encore.

Alors pour stopper le flux de paroles et rassurer la rouge et or qui s’essoufflait à ses côtés, il prit son visage entre ses mains pâles et l’embrassa à nouveau.

Partagée entre l’amour et la rationalité, Hermione répondit au baiser mais continua à lister les « contres » qui pouvaient exister contre eux.

- Et puis… Hum… On s’est détesté… Pendant si longtemps…

- Hum hum… Répondit le blond, amusé en continuant de l’embrasser entre deux paroles.

- Et… La guerre… Mon sang impur…

Drago arrêta ce qu’il faisait, caressa les cheveux de la pirate et affirma, les yeux dans les yeux :

- Ton sang est aussi pur que le mien.

Elle laissa échapper une larme de soulagement et se blottit contre le jeune homme.

- Donc… Qu’est-ce qui nous arrive ?

- On a des sentiments l’un pour l’autre, Drago.

- Ah… Et qu’est-ce qu’on doit faire avec ? Demanda-t-il sincèrement, le regard perdu.

Hermione se releva pour le regarder et vérifier si c’était une blague ou non.

Elle sourit en voyant que c’était une réelle question et haussa les épaules.

- On peut décider de développer une relation de couple ou…

A la prononciation du mot « couple », Drago eut un rictus de dégoût ayant en tête Pansy qui le collait jours et nuits dans l’espoir d’attirer son attention.

Devant ce visage de rejet, les épaules de la rouge et or s’affaissèrent de déception et elle se gifla mentalement d’avoir pu espérer un tel effort… Elle avait eu deux baisers, elle pouvait s’estimer heureuse d’avoir eu autant d’attention de la part du Prince des Serpentards…

- Ou on peut faire comme si de rien n’était et reprendre le cours de nos vies…

Avant de lui laisser le temps de répondre, par peur de souffrir de son choix, Hermione asséna sèchement :

- A ta tête je devine ce que tu décides, c’était sympa Malfoy, bonne nuit !

Et elle se leva et tourna les talons d’un coup sec pour partir vers la maison des Wilson, en bougonnant :

- Pardon d’avoir insinué que tu avais des sentiments. C’est que moi ça ! La conne qui développe des sentiments pour son pire ennemi !

Elle s’éloignait d’un pas lourd, tandis que le vert et argent se rendait compte de tout ce qu’elle venait de déblatérer.

Quand il assimila enfin ses paroles, il se leva d’un bond et la rattrapa par le bras quelques mètres plus loin.

- Lâche-moi… Supplia Hermione en détournant le regard, pour éviter qu’il ne remarque ses yeux embués de larmes.

- Ecoute… Je ne sais pas si ce sont effectivement des sentiments.

Une première larme dégoulina sur la joue rougie de la Poudlarienne, faisant couler son eyeliner de pirate.

- Mais… Je crois que c’est ça. Je veux te garder dans mes bras et ne jamais partir d’ici.

Une deuxième larme dévala à tout vitesse, mais plutôt de soulagement, car effectivement, cela ressemblait à de l’amour. Ce qui fit sourire Hermione de toutes ses dents.

- Et puis mon cœur a résonné dans tout mon corps quand on s’embrassait tout à l’heure et ça ne m’est jamais arrivé avec les autres filles, et Salazar sait qu’il y en a eu ! Rit le Serpentard avec un sourire en coin.

La lionne pouffa et lui donna une tape sur l’épaule, outrée mais heureuse d’être son premier réel amour.

- Alors, je ne sais pas si je veux d’un « couple » car je ne sais pas trop comment ça se passe en fait. Expliqua le jeune homme, en se grattant l’arrière de la tête, gêné d’avouer cela. Mais, en tout cas, je sais ce que je veux.

Elle le regarda avec interrogation, impatiente de savoir ce que le vert et argent voulait.

Pour toute réponse, il s’avança et l’embrassa à nouveau délicatement, puis l’entoura de ses bras pour l’étreindre avec tendresse.

- Je veux que tu restes là. Tu veux bien ?

Hermione hocha la tête contre son torse et huma avec plaisir la douce odeur de menthe et de sable chaud de son partenaire.

Ils rentrèrent, se changèrent et se souhaitèrent bonne nuit avant d’aller dans leur lit respectif. Un si grand rapprochement, c’était déjà beaucoup pour la Gryffondor et Drago le savait, aussi il ne chercha pas à dormir avec elle.

 
Le lendemain matin, alors que le vert et argent se réveillait avec un léger sourire de constater les changements dans sa vie depuis qu’il était arrivé ici, la rouge et or était levée depuis déjà une heure et tournait en rond dans sa chambre en se posant toutes sortes de questions à voix haute :

- Il ne sait pas s’il veut d’un couple, ça doit vouloir dire qu’il ne veut pas d’un couple gnian-gnian… Et en même temps, comment pourrais-je savoir ce qu’il y a d’autres, j’ai jamais été en couple moi ! Et tout ce que je sais, c’est dans les livres ou dans les films… Donc ça doit être gnian-gnian… Roh la la, je vais faire une liste de toutes les choses à ne pas faire ça va me détendre…

Hermione s’assit donc à son bureau et écrivit les comportements qu’elle avait observés dans les histoires d’amour de fiction.

·       Pas de petit-déjeuner au lit
·       Pas de tenues assorties
·       Pas porter sa chemise le matin (même si j’en ai très envie)
·       Pas de restaurant aux chandelles
·       Pas de mariage sur un bateau pirate en pleine bataille

Cela eut le don à la fois de lui occuper l’esprit, mais à la fois de la déprimer. Elle qui avait toujours vécu ses histoires d’amour dans sa tête, maintenant qu’elle en vivait une, ça n’allait pas être aussi beau visiblement…

Soudain, Drago la sortit de sa réflexion en toquant à sa porte. Elle mit en boule le papier contenant la liste et le cacha derrière son dos en l’autorisant à entrer.

- Bonjour…

- Euh bonjour…

Un léger malaise s’installa, aucun d’eux ne sachant vraiment comment se comporter par manque d’expérience et peur de mal faire.

Fort heureusement, Colin les appela depuis le rez-de-chaussée, les faisant soupirer de soulagement et accourir au bas des escaliers.

- Alors votre soirée hier ? Demandèrent les parents d’accueil.

- Plutôt pas mal.

- Très chouette.

Répondirent les adolescents, sans oser se regarder, mais faisant tous deux allusion à la même partie de ladite soirée.

- Super ! S’exclama Emily, enthousiaste pour une raison encore inconnue. Aujourd’hui nous allons vous emmener visiter un parc naturel rempli de wallabies et de kangourous que vous allez pouvoir caresser !

Alors qu’Hermione ne put retenir une exclamation de joie, son homologue se contenta d’un sourire et d’un signe de tête.

- Par contre, c’est un peu loin de chez nous et nous allons devoir passer une nuit à l’hôtel. Nous avons réservé deux chambres avec deux lits simples.

A ces mots, les deux anglais se lancèrent un regard de malice.
Allaient-ils passer leur première nuit ensemble ?

Jusqu’à ce que leur hôtesse poursuive, comme si cela allait de soi :

- Donc Hermione tu dormiras avec moi et Drago avec Colin, si ça vous va.

La lionne hocha la tête, résignée mais déçu alors que son homologue semblait plutôt révolté. Il réfléchit un instant et lança :

- On ne va pas vous priver d’une nuit de couple à l’hôtel, nous ne sommes pas comme ça. Nous dormirons dans la même chambre, ça sera un peu comme le pensionnat de notre école, avec les lits de chaque côté de la pièce.

Alors qu’Emily allait riposter, son époux se fit la réflexion qu’un petit week-end aux côtés de sa chère et tendre ne serait pas de refus alors il acquiesça à la proposition du blond.

Sa femme soupira et haussa les épaules en signe d’impuissance face à cette décision, puis observa les réactions des deux « ennemis » qui paraissaient peu dérangés à l’idée de dormir dans la même chambre…

Drago, fier de son stratagème de manipulation douce, vit alors une belle occasion de se rapprocher de la Gryffondor. Cette dernière, d’abord euphorique à l’idée de passer une nuit avec son amour plus si secret, commença soudainement à paniquer.

Ce n’est pas un peu rapide, est-ce qu’il va vouloir plus ? Quelle tenue je suis censée porter ? Me voir au petit matin va le dégoûter de moi ?

Elle essayait de faire taire toutes ces questions pendant qu’elle préparait son sac de voyage pour aller voir les kangourous.

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