Chapitre 26
Au soir d’une magnifique journée à la plage où tout le monde – sans exception – était de bonne humeur, le Serpentard alla toquer à la porte de son homologue.
Cette dernière lui avait promis que si elle perdait de nouveau au jeu qu’ils avaient fait, le « beach volley » comme elle disait, elle lui prêterait sa petite boîte pour aller sur le Wonder Web, l’internet sorcier.
N’obtenant pas de réponse et étant toujours aussi sans-gêne, le vert et argent rentra sans la permission de la propriétaire, visiblement sous la douche et entreprit de s’affaler sur son lit pour l’attendre.
Tel un enfant de cinq ans, il ne put tenir sans rien faire, alors il prit un malin plaisir à défaire son lit et à désordonner les livres qu’elle avait soigneusement classés par couleurs.
Puis il en aperçut un sur sa table de chevet : « Immortals ». Le petit curieux l’ouvrit au marque-page et en lut quelques lignes. Il fut très surpris de tomber sur un ouvrage, non pas scolaire, mais de fiction sur une mortelle sortant avec le diable en personne. Il feuilleta les pages et tomba sur un passage très peu sang-pur.
Il haussa les sourcils, un sourire en coin se formant sur ses lèvres.
- Eh bien ! Grangy qui lit ce genre de choses ! L’amour et le sexe entre le diable et… « Ma douce » ? Amusant, je ne l’aurai pas cru comme cela…
Une image s’imposa alors à son esprit : ladite Grangy, sous lui, pleine de farine et autres nourritures.
Fort heureusement, elle fut vite chassée de sa tête par un bruit strident et répétitif. Un ‘bip-bip’ incessant.
Drago s’empressa de trouver l’auteur de cette infâmie. Ce n’était que le téléphone d’Hermione qui sonnait sur la commode.
Il récupéra la boîte bizarre du bout des doigts et cria :
- Mais ça va exploser ou quoi ?!
Paniqué, il courut ouvrir la fenêtre et s’apprêta à lancer l’objet maudit aussi loin que possible quand sa colocataire l’arrêta net, en le lui prenant des mains.
- Mais ça ne va pas la tête ! Déjà, qu’est-ce que tu fais là ?
Mais il ne répondit pas. Il la dévisageait, les yeux grands ouverts.
Hermione, sortant de sa douche, était en serviette au milieu de sa chambre, les cheveux trempés et fixée de haut en bas par son pire ennemi.
Cela eut l’effet de la mettre plus que mal à l’aise. Ne sachant trop que faire, elle s’enfuit dans la salle de bain pour se rhabiller au plus vite.
Pour sa défense, elle ne s’attendait pas à trouver le Serpentard dans sa chambre, à deux doigts d’envoyer valser son téléphone portable par la fenêtre.
Et pour ce qui était de sa fuite, la brunette ne savait pas si sa réaction était dû à sa pudeur ou à son récent traumatisme. Car elle ne s’était jamais retrouvée aussi peu vêtue devant un garçon, donc comment savoir si sa fuite était normale ou non…
Mais elle avait tout de même un peu honte d’être partie ainsi.
Sa réaction était un peut-être un compliment, dans un sens… Complètement déplacé, mais bon… Pensa la jeune fille, déboussolée.
Et puis, au vu de son sauvetage de l’autre soir et de sa colère envers son agresseur, Hermione se doutait bien que malgré ses nombreux défauts ainsi que sa haine envers elle, il ne comptait pas la violer.
De l’autre côté de la porte, Drago se mit une gifle mentale pour tenter d’arrêter le flot de pensées qui arrivait. Sans succès.
Il sortit honteux et alla enfouir sa tête sous son oreiller pour essayer de ne plus y penser.
Wow… Elle était belle… Et même sexy ?
- Non ! Non, non c’est ton ennemie, tu la méprises, tu t’en moques, tu la tortures, tout ça quoi… Donc… Le Quidditch !
Comment elle fait pour cacher de si belles formes sous son uniforme ? Ne put s’empêcher de se demander le Serpentard, malgré ses immenses efforts pour ne pas penser à la jeune fille et à ce qu’il avait aperçu d’elle sans même le faire exprès.
- NON ! Il y a sept postes : un attrapeur, c’est moi. Il doit attraper…
Hermione !
- Non le vif d’or ! Une jolie petite balle dorée qui vole et m’échappe mais que je me dois d’obtenir, comme…
Hermione !
- Raah ! Hermione est mon ennemie, un point c’est tout. Asséna-t-il, assez fort pour que la petite voix au fond de lui se calme mais pas trop fort non plus pour ne pas qu’elle l’entende ou qu’il passe pour un fou à parler tout seul.
Cela faisait trois jours que tout se passait calmement dans la maison des Wilson.
Hermione remerciait intérieurement son homologue de ne pas reparler de l’incident serviette/fugue. Cependant, il reparla de quelque chose d’aussi gênant auquel elle ne s’attendait pas du tout.
La rouge et or prenait paisiblement son petit-déjeuner lorsque Drago débarqua, mal coiffé et en pyjama à la recherche de café et de nourriture.
- Oh, y en a plus, j’ai pris le dernier. Indiqua Hermione en le voyant secouer frénétiquement une boîte de biscuits.
Le Serpentard jeta la boîte en question sur le sol puis se tourna vers la Gryffondor. Ils se défièrent du regard, tous deux prêts à rouvrir l’ultime guerre Poudlarienne entre leur maison.
- Tu as… Quoi ?
- Il est là, Malfoy. Et je vais le savourer ! Rit la jeune fille en portant l’objet de convoitise près de sa bouche très lentement afin de délecter autant sa victoire que le gâteau.
- Rends-le-moi. Il est à moi !
Il se jeta sur la main d’Hermione pour lui arracher la biscotte des mains.
Une bataille débuta, mais il n’y avait aucune réelle méchanceté. Depuis l’extérieur, ils ressemblaient plutôt à de vieux amis en fait…
Chacun tenait un bout du biscuit, ainsi que le poignet de l’autre. Ni le serpent, ni la lionne ne lâchait de terrain et aucun des deux n’aurait baissé le regard pour rien au monde.
Soudain, l’équipe verte eut une brillante idée de déstabilisation :
- J’ai de quoi te faire flancher, Swan.
- Dans tes rêves Malfoy, et arrête de m’appeler comme ça, c’est ridicule. Répliqua-t-elle, le regard toujours solidement ancré dans celui de son adversaire.
- Ah oui, tu veux que j’arrête de t’appeler Swan ? Demanda le sournois serpent qui refermait son piège sur son innocente proie.
- Oui.
- Tu préfères que je t’appelle « ma douce » ? Fit-il, un énorme sourire en coin.
A l’évocation du surnom de l’héroïne de son livre du moment à laquelle elle s’identifiait complètement, la Gryffondor rougit à la vitesse d’un éclair de feu et lâcha le petit gâteau.
En cédant la récompense, elle pensait qu’au moins Malfoy reculerait, mais non. Il savoura son gâteau avec délectation mais retint tout de même le poignet de la perdante.
Plus que fier de lui, il décida d’en remettre une nouvelle couche :
- Tu rougis Granger, ça ne va pas ? Tu n’assumes pas de lire des romans érotiques, c’est ça ?
Hermione lâcha un regard d’incompréhension. C’était donc de ça qu’il était fier ? Avoir trouvé une scène olé-olé dans un de ses livres ?
- Ça n’en est pas un, c’est un roman d’amour.
Puis elle quitta la pièce en trombe, laissant un Drago victorieux, persuadé qu’elle mentait et qu’il avait réussi son coup.
En effet, Hermione était honteuse. Mais pour une tout autre raison.
Elle se fichait du fait que Malfoy croit qu’elle lisait ce genre de bouquins.
Non, ce qui la préoccupait en revanche, c’étaient les frissons qui l’avait submergée lorsqu’il l’avait appelée comme cela.
Ils étaient si puissants qu’elle avait eu très peur qu’il les remarque.
Est-ce que… Malfoy me plaît ? Non ! Non, non mais non ! Ma famille, mes amis et surtout Ron me manquent et j’aime beaucoup ce livre, voilà tout. J’ai fait un transfert stupide, genre lui c’est le diable et moi la pauvre mortelle qui voit derrière le monstre. N’importe quoi ! Moi, Hermione dans un remake nul de la Belle et la Bête ! Pff… Comment j’ai pu penser ça, il faut que j’arrête les romans d’amour moi…
Elle conclut rapidement qu’elle devenait folle, tout en prenant bien soin d’ignorer la petite voix au fond d’elle lui soufflant qu’elle n’avait jamais ressenti de telles sensations avec Ron.
La brune prit donc bien soin d’éviter autant que possible le Serpentard qui commençait sérieusement à occuper ses pensées. Dès qu’il arrivait pour déjeuner, elle n’avait plus faim, elle lui mettait des films puis partait bouquiner dans sa chambre, toutes les précautions en somme !
Le blond, quant à lui, le remarqua et fut piqué au vif. Il faisait un énorme travail sur soi pour s’ouvrir à elle, être quelqu’un de bien comme le pensait Emily et oublier ses mauvaises habitudes. Et la Gryffondor le fuyait depuis maintenant trois jours.
Il se mit à réfléchir pourquoi et se rendit compte que c’était depuis la blague sur son roman.
Si c’est pour ça, c’est stupide ! Je lui ai déjà fait des blagues bien plus horribles que celle-là ! Quelle susceptibilité… Râla Drago dans sa tête, assis dans le canapé, observant la jeune fille de l’autre côté de la baie vitrée donnant sur le jardin des Wilson.
Même à leur sortie avec le groupe, le lendemain soir, elle fit exprès de se mettre à l’autre bout de la tablée et de ne parler qu’avec Selena.
Cette dernière, trop ravie de pouvoir papoter une soirée entière avec la sorcière, ne remarqua même pas le regard noir et le visage dur de Drago, ni même les œillades furtives et gênées que lui lançait Hermione de temps à autres.
- Drago, tu m’écoutes ?
- Hum… Fut tout ce que le vert et argent, que le regret ardent d’avoir cru pouvoir s’ouvrir à la jeune fille en face commençait à consumer, put répondre à son ami australien.
- Je crois quou non, amigo ! Lança Matthew en riant et en voyant que leur nouvel ami ne clignait même plus des yeux.
J’ai été stupide, je ne suis pas quelqu’un de bien. C’est nul d’être quelqu’un de bien en fait. Les gens te rejettent. C’est bien mieux quand ils te craignent. Si elle veut que je redevienne son pire cauchemar, elle va l’avoir.
Les Emerald Snakes durent faire des pieds et des mains pour attirer l’attention de Drago toute la soirée, mais ils étaient tout de même contents de voir leurs amis d’outre-mer. Lorsque le jeune homme leur accorda enfin son attention, ils purent tous passer une très bonne soirée.
Quelques jours plus tard, à une heure avancée de la nuit étoilée, Hermione se sentait d’humeur morose. Elle n’avait aucune nouvelle de ceux qu’elle aimait, et cela la tracassait énormément. Ils lui manquaient et puis ne pas savoir si Harry était en danger la bouleversait plus qu’il n’était nécessaire.
Aussi, sa fenêtre donnant sur un pan du toit de la maison, elle sortit doucement par celle-ci et s’assit en tailleur pour prendre un peu l’air frais. Elle laissa les larmes de doute et d’inquiétude couler silencieusement sur ses joues quand elle se stoppa net en voyant une ombre voler au loin.
Elle se redressa d’un bond, manquant de dévaler la pente et de se fracasser dans le jardin, l’adrénaline à son comble.
Tant d’idées horribles lui venant en tête sur qui pouvait être cette ombre angoissante et rapide.
Voldemort ? Des Mangemorts ? Ils m’ont retrouvée, ils sont là pour me prendre en otage ! Peut-être qu’ils ont déjà toute l’Angleterre sans que je ne puisse le savoir…
Ou alors c’est Théodore qui vient achever le travail… Oh mon dieu pas ça…
- Où est ma baguette ?
Mais avant qu’elle ne puisse faire un pas vers l’intérieur de sa chambre pour se mettre à l’abri et prendre sa fidèle arme, l’ombre atterrit sur le toit devant elle.
La lionne retint son souffle, attendant que la silhouette terrifiante s’avance dans la lumière et qu’elle puisse enfin connaître son identité.
L’homme fit un pas en avant et releva la tête vers la jeune fille, un sourire en coin.
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