Chapitre 20

Hermione Granger descendait les escaliers dans une robe que Ginny lui avait offerte mais qu’elle n’avait encore jamais mise. Alors elle s’était dit que c’était l’occasion pour porter cette petite robe bustier, bleue nuit lui arrivant mi-cuisse.

Certes, elle la trouvait un peu courte pour elle, mais ici, hormis le blond, personne ne connaissait sa personnalité prude et studieuse alors elle pouvait se lâcher un peu.

Elle portait un ras-de-cou noir et des chaussures à talons assorties.

Quelques mèches s’échappaient de son chignon mais elle n’y prêtait pas attention. Plutôt fixée sur l’expression indéchiffrable de son homologue au bas de l’escalier, lui aussi très élégant mais cela ne changeait pas vraiment de d’habitude.

Elle n’arrivait pas à percevoir à travers son regard, si elle était bien habillée ou non. Il était comme figé d’un Petrificus irréversible et cela l’a mis soudain très mal à l’aise. Lui donnant la folle envie de s’enfermer dans sa chambre et de revêtir un pyjama autrement plus confortable.

Drago quant à lui, avait suivi sa descente avec la plus grande attention.

S’il n’avait jamais appris à parfaitement se contrôler, il se serait certainement retrouvé avec la bouche entrouverte devant la créature qui descendait les marches et qui n’était certainement pas Hermione Granger, son ennemie jurée, la Sang-de-Bourbe qu’il insultait depuis toutes ces années, ce rat de bibliothèque hideux dans des vêtements trop larges, cette Miss-je-sais-tout insupportable…

Ce n’était pas possible… Elle n’était même pas maquillée mais était… Sublime.

Il n’arrivait même pas à le nier.
Puis il reprit ses esprits et trouva finalement un gros défaut à cette tenue : elle était beaucoup trop affriolante pour aller dans un bar avec autant de garçons libidineux et célibataires !

Alors qu’il continuait à la détailler de haut en bas, la lionne avait pris ça pour un compliment qui la fit rougir et ne put que demander, en arrivant à sa hauteur :

- Malfoy, est-ce que ça va ?

Ledit Malfoy n’écoutait même pas. Il était perdu. C’était son ennemie mais ils avaient fait une trêve et le couple lui faisait confiance pour veiller sur elle, alors il ne pouvait pas la laisser sortir comme ça, pour sa sécurité… Que faire ?

Il devait la protéger.

Le vert et argent toussa et essaya de dire le plus gentiment possible :

- Granger, tu… Tu devrais aller te changer.

- Pourquoi ? C’est un cadeau de Ginny ! Se défendit la rouge et or, ne comprenant pas les inquiétudes de son colocataire.

Ne préférant pas détruire son innocence ou même lui montrer qu’il s’inquiétait pour elle, il ne voulut donner plus d’explications et réitéra, sur un ton dur :

- Va. Te. Changer.

- NON !

Les larmes commençaient à lui monter aux yeux, mais la Gryffondor ne se laisserait pas faire. Pour une fois qu’elle se trouvait jolie et féminine, elle ne comptait pas aller se changer sur le bon vouloir de Monsieur Malfoy.

- Granger tu ne peux pas sortir comme ça, voyons !

- Et pourquoi ça ? Rétorqua-t-elle, de plus en plus énervée.

Parce que le monde est injuste et que c’est à toi d’adapter ta tenue aux pervers qui trainent et parce que tu es un peu trop sexy.

Non, il ne pouvait pas lui dire ça. Définitivement pas.

Alors il lui sortit la première chose qui pouvait lui faire remplacer sa tenue :

- Parce qu’on dirait une pute !

Un silence pesant suivit sa déclaration. Hermione était trop choquée par ses propos que tout ce qu’elle put faire fut d’écarquiller les yeux.

Au bout de quelques secondes qui parurent une éternité pour les deux étudiants, la lionne refoula les larmes qui arrivaient à grande vitesse et respira un grand coup.

Elle le fixa et lui décerna une gifle monumentale. La tête de Drago partit sur le côté avec violence et quand il reprit ses esprits, la jeune fille se dirigeait déjà vers la porte d’entrée.

Il se tapa le front avec la paume et la suivit en courant, bien conscient qu’il aurait pu être plus subtile mais qu’il ne devait surtout pas la laisser seule dans la rue à une heure tardive avec des moldus.

Aussi, il la rattrapa en vitesse et parvint à lui agripper le bras pour pouvoir transplaner avec elle, en espérant de tout cœur qu’elle ne lui ait pas laissé de marque rouges sur la joue droite.

Une fois arrivés devant le bar, il se retint de lui dire qu’elle était totalement inconsciente et rentra dans l’établissement où on les attendait, sans un regard pour elle, vexé qu’elle n’ait pas écouté ses précieux conseils.

Elle le suivit en levant les yeux au ciel et s’installa à la place restante, entre Cody et Théodore.

Attirant tous les regards présents sur elle, la rouge et or regarda son homologue d’un air plus qu’hautain l’air de dire ‘Alors, il n’y a que toi qui n’aime pas ma tenue, Malfoy’.

Celui-ci préféra détourner le regard, pestant contre la Gryffondor qui n’avait rien compris, et engagea la conversation.

Au bout de quelques instants, tout le monde s’était remis de la beauté étourdissante de la jeune fille sauf Théodore qui continuait de la fixer inlassablement. Elle l’avait remarqué mais préféra l’ignorer, même si ses regards la mettaient un peu mal à l’aise.

De plus, elle n’avait jamais parlé directement avec le jeune homme. La rouge et or en avait déduit qu’il était trop timide, et même si cela ne la dérangeait pas, elle le ressentait un peu comme un étranger à cause de ça, ce qui doubla son malaise.

Elle contait le récit de sa quatrième année au sein de Poudlard à Selena mais surtout à Cody, qui semblait être un grand fan d’Harry.

La jeune fille avait bien remarqué que Drago la boudait, mais elle n’en tint pas compte, ne voyant pas ce qu’elle avait fait de mal. Après tout, c’était lui qui avait commencé en l’insultant sans aucune raison apparente !

La soirée se déroulait très bien jusqu’à ce que le petit groupe veuille leur faire découvrir les tirs au panier sur une machine, plus loin.

Hermione, connaissant parfaitement son talent inexistant pour le basketball et ne voyant pas pourquoi elle serait meilleure dans un bar, indiqua qu’elle restait à leur table en espérant que Selena fasse de même.

Malheureusement, cette dernière suivit son conjoint, tout excitée de rejouer à ce jeu avec lui. Ce fut Théodore qui proposa de rester avec elle, sans que personne ne s’en rende compte.

Elle lui fit un sourire poli et le remercia, en pensant tout le contraire.

Lorsqu’il se rassit il glissa une main sur sa cuisse nue qui la fit se redresser d’un coup et se raidir sur la banquette. Un sentiment d’insécurité profonde l’empara et persista même une fois la poigne retirée de sa jambe.

Elle intercepta alors le regard de Malfoy qui s’éloignait et qui s’était retourné vers leur table.

La rouge et or lui fit des yeux suppliants et lui lança un Patronus du regard. Mais le Serpentard encore vexé de leur dispute et qu’elle ne l’ai pas écouté, détourna la tête et partit à l’autre bout de la pièce pour rejoindre son équipe de Quidditch temporaire.

Voyant son seul espoir s’éloigner, elle se maudit de ne pas avoir pris sa baguette ne sachant pas où la ranger. Elle s’était dit à tort que dans un bar moldu, elle n’en aurait pas besoin…

Mais maintenant qu’elle sentait le corps du jeune homme se rapprocher imperceptiblement du sien, elle en aurait eu l’utilité, si ce n’est que pour la rassurer un tant soit peu.

Il arborait désormais un regard inquiétant et un grand sourire.
Elle essaya de se décaler, mais elle était déjà au bord, et tomber par terre ne ferait gagner que très peu de temps.

La lionne se persuada que ce n’était que dans sa tête et se retint de rejoindre le groupe partit elle ne savait où, pour leur dire que leur ami était pervers sans aucune preuve… C’était idiot…

Son dernier espoir fut qu’ils reviennent vite de leur jeu pour l’empêcher de faire ce qu’il voulait, si mauvaises étaient ses intentions…

Mais ils ne semblaient pas revenir et n’étaient même pas dans son champs de vision.

Elle tenta une diversion :

- Tu ne veux pas qu’on soit face à face ? Ce serait mieux pour discuter…

- Oh non je suis très bien là où je suis… Fit-il langoureusement, en se rapprochant encore plus de la sorcière.

Il remit alors sa main sur sa cuisse mais cette fois, elle n’arriva même pas à l’enlever. Elle ne sut si c’était parce qu’il était fort ou si c’était dû à la paralysie dont elle était prisonnière, se sentant terriblement nue et vulnérable sans sa baguette.

Elle ne le regarda même pas et fixa l’horizon, sentant encore ces fichues larmes aux portes de ses yeux qu’elle n’arrivait à retenir que par honneur pour sa maison.

- Lâche-moi… Souffla la jeune fille, tentant de ne pas laisser transparaître sa peur.

- Je ne crois pas non…

Puis le blond vénitien fit remonter très légèrement sa main. C’était très discret mais cela fit augmenter la peur de la Gryffondor qui ne savait pas quoi faire.

Lorsqu’il lui déposa un baiser sur l’épaule, elle reprit ses esprits et se releva pour se sortir de cette situation. Mais une poigne de fer la rassit violemment à sa place et des liens invisibles vinrent encercler ses pieds et ses mains pour qu’elle ne puisse plus bouger.

Une première larme coula sur sa joue rougie devant cette effroyable constatation. Et pendant qu’elle se demandait si crier à l’aide était utile devant des moldus qui ne voyaient même pas ses chaînes et qui ne feraient que la prendre pour une folle, la main du jeune homme fit doucement remonter le bas de sa robe moulante.

Elle prit alors une inspiration mais sa bouche se referma contre sa volonté, bâillonnée par un nouveau sort.

Du coin de l’œil, elle put apercevoir Théodore ranger sa baguette avant que sa vue ne se brouille et qu’elle ne se mette à sangloter silencieusement.

C’était tout ce qui lui restait à faire, le courage des Gryffondors l’ayant définitivement abandonnée.

Pendant que son bourreau déposait des baisers sur son cou et baladait sa main écœurante sous la table, Hermione culpabilisait de ne pas avoir écouté Malfoy qui n’avait fait que la prévenir très maladroitement…
Malfoy ! Il n’était pas loin ! Il pouvait peut-être la sauver avant qu’il ne soit trop tard ! Alors elle commença à gigoter sur sa place.

Mais ce minuscule espoir s’évapora bien vite car elle s’arrêta net lorsque la main de son agresseur arriva à son sous-vêtement.

Tout était perdu…

La lionne arrêta de se débattre et se prépara psychologiquement à vivre quelque chose de bien plus difficile que le basilic, que le loup-garou, que les Mangemorts…

La mort était-elle si rude à côté de vivre avec le souvenir répugnant d’un viol ?

Elle sentait qu’il les ferait bientôt transplaner dans un endroit plus tranquille, mais elle ne pouvait rien faire contre. Alors elle accepta sa fatalité avec la culpabilité gigantesque dans sa poitrine de ne pas avoir écouté son homologue…

Pourquoi avait-elle mis cette fichue robe ?

Pourquoi avait-elle une féminité à se prouver ?

Pourquoi avait-elle ignoré Drago ?

Pourquoi n’avait-elle pas voulu jouer au basket ?

Pourquoi les moldus ne voyaient pas qu’elle pleurait et qu’elle ne pouvait plus bouger ?

Perdue dans ses pensées, elle sentit qu’il lui attrapait l’avant-bras, comme pour le départ d’un transplanage.
C’en était fini d’elle, de sa dignité, de ses souvenirs, de sa confiance…

Fini.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top