Chapitre 2

Hermione était allongée sur son lit, en train de réfléchir à tout ce qui venait de se passer.

Elle voulait partir en Australie, ça c’était indéniable, mais Lavande avait-elle raison ? Est-ce que l’épreuve de sport allait la disqualifier ?

Certes, elle n’était pas très sportive… Mais cette pimbèche aux gros lolos pouvait parler !

La lionne se fit sortir de ses pensées par une Ginny hilare qui entrait dans le dortoir avec fracas.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

- Tu… Hahaha ! Après ta sortie… Ils se sont tous retournés contre Lavande ! Elle se fait insulter de tous les côtés ! Tu devrais venir voir ça, c’est hilarant.

La jeune fille sauta de son lit et suivit sa meilleure amie en haut des escaliers.

De son perchoir, elle put en effet voir Lavande, sur le canapé de la salle commune, entourée de tous les rouges et or de cinquième et sixième année. Tous lui criaient que c’était sa faute s’ils n’allaient pas pouvoir partir en Australie.

Hermione repartit dans sa chambre en s’exclamant :

- Bien fait pour elle !

Lorsqu’elle s’assit de nouveau sur son lit, elle vit que sa meilleure amie était sur le pas de la porte et se balançait d’un pied sur l’autre.

- Qu’est-ce qu’il y a, Gin’ ?

- Euh… Je… Mione, tu… Tu pourras m’aider à réviser pour l’épreuve des potions ?

Elle lui répondit, joyeusement :

- Mais bien sûr ! Je disais ça pour les cons qui m’insultent mais qui reviennent dès qu’ils ont besoin de mon savoir. Tu es ma meilleure amie, c’est évident que je vais t’aider !

La rouquine lui offrit un sourire éclatant et se posa sur son lit.

- Par contre, on ne pourra pas partir toutes les deux… Constata tristement la brunette.

- Ouais… Forcément une fille et un garçon…

Après un léger silence, elle demanda :

- Tu t’y connais en course, Mione ?

La rouge et or se gratta l’arrière de la tête et souffla d’une voix inaudible :

- Pas vraiment, non… Mais je suis motivée !

- Tu penses que Malfoy va participer ?

- Qu’est-ce qu’on s’en fout de Malfoy ! S’exclama la sorcière en haussant les épaules.

- Ben… Il a de grandes chances de gagner la place… Il est sportif et deuxième meilleur de Poudlard, après toi.

- Mince, c’est vrai… Oui mais on va chez des Moldus, cela m’étonnerait qu’il veuille participer…

- Mais s’il y a un truc à gagner, il est toujours là…

Et après quelques instants de réflexion silencieuse :

- Bon ! A la douche ! Chantonna la rouquine.

          Plus bas, dans les sombres cachots, Drago, Blaise et Pansy Parkinson étaient également en train de discuter de la compétition, comme tout le reste des cinquièmes et sixièmes années d’ailleurs…

- Bon… Résuma le métis. Pour les potions ok. Mais à la course, il n’y a qu’une seule place pour les mecs. Ça va se jouer entre toi et moi !

- Et ouais ! Mais tu ne m’en veux pas de gagner, hein ? Demanda le blond platine avec son éternel sourire en coin.

- Ne sois pas si sûr de toi ! Se moqua son ami en lui tapant sur l’épaule.

- Blaise ! Cria la jeune fille de sa voix perçante. C’est forcément Drakichou qui gagne ! Et puis, comme ça on pourra partir tous les deux en amoureux !

Les deux Serpentards se regardèrent un instant puis explosèrent de rire en même temps.

Entre deux hoquets de rire, l’un des deux s’exclama :

- T’es sûre de passer la première épreuve Pansy ?

Lorsqu’ils se calmèrent, le second poursuivit :

- En plus, on ne partira pas tous les deux et certainement pas en amoureux. Parce que d’une, tu ne gagneras pas, de deux, on ne sort pas ensemble et de trois, je préfère me coltiner Granger que toi pendant presque trois mois !

La brune, déjà vexée, bouda carrément après les répliques de celui qu’elle croyait être son petit-ami.

          Dans la tour des Gryffondors, en pleine nuit, une bougie était encore allumée.

C’était Hermione qui cherchait dans ses innombrables bouquins des aides pour la course.

Oui, elle se focalisait uniquement sur ça, car elle savait déjà toutes les potions des deux années à venir par cœur, alors elle essayait de s’améliorer sur ce qu’elle était susceptible de perdre.

Elle ferma le quinzième livre avec rage, ce qui fit grogner ses camarades de chambre, désireuses de dormir. Elle posa l’ouvrage sur le sol et soupira. Le sport ne se trouvait pas dans les livres…

C’est pour cette raison que le lendemain, elle se réveilla à 6h30 un samedi. Un cauchemar pour beaucoup, mais une nécessité pour elle et pour arriver à la victoire.

Elle se lava, revêtit une tenue de sport et attacha magiquement ses cheveux en tresse africaine.

Après avoir attrapé son smartphone et son casque, la rouge et or sortit dans le parc puis s’assit sur un banc. Elle commença à chercher des conseils sur internet, sur la respiration, le rythme, les foulées.

Au bout d’un quart d’heure, elle avait réuni pas mal de conseils, ne restait plus qu’à s’entraîner, même si elle n’avait que deux jours…

Finalement, Internet était beaucoup plus utile. Elle remercia mentalement ses parents de la garder à la page des nouvelles technologies moldues.

Elle plaça son casque sur ses oreilles, lança une musique entraînante et se mit à courir à travers le parc encore endormi, de l’école de magie.

Le vent lui fouettait le visage, l’herbe glissait sous ses chaussures et les oiseaux commençaient à peine à chanter, mais tout cela ne lui conférait qu’une agréable sensation de liberté.

Lorsqu’elle commença à réellement s’essouffler, elle continua coûte que coûte à courir pour tester ses limites. Mais elle dut fermer les yeux pour vraiment se concentrer sur sa respiration et ainsi tenir plus longtemps.

Faire ceci lui donna un peu l’impression de survoler le sol, c’était assez étrange mais plutôt enivrant.

Mais ses yeux clos lui empêchèrent de voir un boulet de canon lui foncer dessus.

Elle se heurta à l’inconnu de plein fouet et ils se retrouvèrent tous deux au sol. Lorsque la Gryffondor se mit en position assise, elle put reconnaitre son pire ennemi, lui aussi en tenue de course.

Ce dernier se releva puis lui tendit la main afin de l’aider à en faire autant. Ce geste étonna la jeune femme qui, s’attendant à un quelconque piège lui cracha, en se relevant :

- Je n’ai pas besoin de ton aide, Malfoy !

- Tu as raison, restes dans la boue, après tout c’est là qu’est ta place !

La lionne commença à sentir ses joues chauffer de par la colère qui arrivait.

Et alors qu’il cherchait tout un lot d’insultes à lui proférer de bon matin, le vert et argent remarqua sa tenue et lui demanda :

- Tiens, tu cours toi ?

Elle enleva son casque qui, par miracle, n’était pas tombé durant sa chute et regarda son interlocuteur un instant sans parler, éberluée par ce changement si soudain d’attitude.

Reprenant ses esprits, elle voulut chercher une excuse, mais ne trouvait rien et asséna :

- Oui. Ça te pose un problème, Malfoy ?

- Non. Mais ça doit faire depuis aujourd’hui, car je cours tous les matins à cette heure et… Je ne t’ai jamais vu !

La bouche d’Hermione s’agrandit. Alors ses abdos n’étaient pas dû qu’au Quidditch !

Cependant, elle reprit contenance, mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, un cri frénétique de ce qui s’apparenterait à une hyène, retentit. Apeurée, elle demanda :

- C’était quoi ça ?

- Oh non… Viens vite ! S’exclama le Serpentard en lui prenant la main.

- Quoi mais…

Elle ne put protester, qu’elle se retrouva à courir derrière lui dans l’espoir de trouver une cachette contre elle ne savait quoi. Ne sachant ce qu’elle fuyait, Hermione commença à se faire un film d’horreur dans sa tête, regrettant de s’être levée et croyant ses dernières minutes arrivées…

Lorsque le blond trouva un recoin, il s’y mit et entraina la rouge et or avec lui.

Il la regarda, mit un doigt sur sa bouche pour dire de ne pas faire de bruit et chuchota, avec précautions :

- Il ne faut pas qu’elle me voit…

La jeune fille lui lança un regard interrogateur mais le cri se rapprocha, alors elle se tut. Soudain une forme verte dépassa leur cachette sans les avoir repérés.

Elle reconnut avec peine Pansy Parkinson en doudoune presque fluorescente et en jupe verte flashy, un cache-oreille sur la tête. Son rythme cardiaque redescendit enfin, comprenant qu’elle n’était pas du tout menacée et qu’elle avait un peu trop vite paniqué…

Elle ouvrit la bouche se demandant pourquoi le blond se cachait, mais quand elle comprit les paroles de la bête enragée, elle sut.

- Dragoginou ! Viens, on va s’entraîner ensemble ! Comme ça, on partira tous les deuuux !

Une fois la menace passée, Drago s’autorisa à respirer.

La lionne s’exclama, éberluée :

- Elle fait du sport en mini-jupe ?

- Ouais… Elle est mal partie pour gagner, heureusement pour moi, d’ailleurs !

Mais comme c’était Drago Malfoy en face d’elle, il ne put s’empêcher une remarque cinglante avant de repartir à son entraînement :

- Toi aussi d’ailleurs, t’es mal partie ! C’est pas en courant du jour au lendemain que tu vas gagner ta place ! A plus bande d’éruptifs !

Elle le regarda partir stupéfaite. Ils passaient un moment presque normal, ils étaient polis mais il venait tout gâcher avec ses répliques méchantes !

On aurait vraiment dit qu’il avait deux personnalités, une méchante gratuitement et ce, avec la Terre entière, et l’autre plus… Gentille ? Non, ce n’était pas le bon mot, plutôt aimable.

Pas qu’elle veuille sympathiser avec lui, mais Gin’ avait raison, il était largement bien parti pour gagner, et elle était motivée pour l’être aussi. Ils allaient peut-être devoir se coltiner pendant deux mois…

Toujours sous le choc de la vexante comparaison avec une sorte de rhinocéros, elle resta contre le mur quelques instants, puis reprit sa course. Oubliant Malfoy et son trouble dissociatif de l’identité.

 

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