Chapitre 19
Les huit jeunes adultes crapahutaient dans les rochers depuis au moins une bonne heure, à travers les charmants paysages de l’Australie. Hermione était très contente d’avoir rencontré Selena et passait beaucoup de temps avec.
La brune ne savait pas comment elle faisait pour être entourée à chaque fois majoritairement de garçons et d’avoir au milieu une amie fille. Que ce soit à Poudlard ou en Australie !
Elle était perdue dans ses pensées quand elle entendit au loin la voix de sa nouvelle connaissance la prévenir qu’ils arrivaient très bientôt.
Comme elles menaient le cortège, elles firent passer le message pour l’arrière de la troupe. Des soupirs de soulagement se firent entendre, certains avaient besoin d’une pause imminente.
- On a trouvé ce repère il y a quelques temps il est vraiment beau. Informa Cody, comme perdu dans ses souvenirs. Puis il ajouta : Enfin moins que moi, évidemment !
- Moi je ne me rappelais pas qu’il était si loin ! Cria au loin Seth qui fermait la marche.
Hermione et Drago n’eurent pas le temps de rire qu’ils venaient d’arriver à destination, c’était indiscutable. La beauté époustouflante de ce lac semblant si paisible au milieu de cette verdure. Cette eau turquoise, ces rochers majestueux et cette cascade au loin.
Alors que la lionne était toujours en admiration devant le tableau qui s’offrait à elle et que les autres faisaient apparaître de quoi s’installer confortablement à l’aide de leur baguette, Seth lança à son attention ainsi qu’à celle de son colocataire :
- Et la dernière fois qu’on est venu, on a découvert une cachette qu’il faut que vous voyiez.
- Il faute êtr’ très courageux por ça ! Plaisanta Matthew, déjà en train de s’allonger sur les rochers.
Alors que la Gryffondor se redressait, prête à faire honneur à sa maison, le serpent la prit de court et demanda où c’était en riant.
- C’est derrière la cascade ! C’est magnifique ! Répliqua la blonde en leur pointant les chutes d’eau non loin. Ça en vaut le détour je vous assure.
Intrigués, ils se dirigèrent tous deux vers la cascade, ne sachant ni si c’était une blague, ni où était l’entrée de la mystérieuse cachette.
Une fois arrivés pile devant, malgré le bruit quelque peu assourdissant, Hermione, comme à son habitude, trouva vite la solution : le passage jusqu’à l’intérieur de la cascade, qui était en fait une grotte majestueuse fermée par le rideau d’eau.
Ils s’y engouffrèrent tous les deux, et pendant qu’elle semblait émerveillée par cette trouvaille, le Serpentard lui, ne semblait pas particulièrement impressionné. Si bien, qu’il ne put s’empêcher de briser le silence :
- Oui enfin c’est une grotte quoi…
La brune leva les yeux au ciel et refit un énième tour sur elle-même pour observer encore une fois cette merveille de la nature.
- Cela ne m’étonne pas de toi Malfoy.
- Comment ça ? Rétorqua le jeune homme, piqué au vif.
- Cet endroit est si… Romantique !
- Laisse-moi rire. Le romantisme, quel calvaire !
- C’est bien ce que je disais… Souffla-t-elle, en haussant les épaules devant tant d’indifférence. Tu n’es pas capable d’apprécier la beauté de ce lieu car tu n’es pas un romantique.
- A quoi cela me servirait, Granger ?
Un air de défi dans les yeux, elle se retourna vers lui, leva un sourcil à sa manière et rétorqua :
- A séduire les filles, voyons Malfoy ! Je pensais que tu le savais. Être romantique te permettrait d’avoir toutes les filles que tu veux.
- Je les aies déjà toutes, je n’ai pas besoin d’être romantique. Drago Malfoy peut mettre qui il veut dans son lit.
- Je sais bien qu’on dit souvent ça pour rire, mais de toi à moi, encore un bon nombre de filles te résiste. Et maintenant je sais pourquoi ! Lança-t-elle nonchalamment, faisant pourtant l’effet d’un Doloris dans l’esprit du vert et argent.
Puis elle sortit de la grotte à contrecœur pour rejoindre les autres.
Ce recoin était à couper le souffle, mais clouer le bec à Malfoy était si agréable qu’elle voulait rester sur ça.
Celui-ci était resté au milieu de la caverne, un peu démuni. Même s’il essayait de se persuader du contraire, il s’avouait peu à peu que la Gryffondor n’avait pas tort.
Il s’était déjà pris quelques claques pour avoir été trop brutal avec des filles, mais seul Blaise était au courant, elle ne pouvait pas savoir cela…
Et puis… Elle aussi elle lui avait résisté. Pourquoi ? Pourquoi son charme fou n’opérait pas sur elle ?
Ne pas être romantique était à ce point répulsif ? Ou peut-être était-ce les insultes ?
Roh… Elle ternit ma réputation. Et mes statistiques ! S’insurgea le Serpentard devant ce constat déprimant. Aucune fille ne résiste à Drago Malfoy ! Et pas même cette prétentieuse de Granger…
Le Prince des Serpentards, perdu dans les méandres de son esprit, trouva alors brillant et hilarant de se lancer un défi à lui-même : séduire Hermione Granger pour parfaire ses statistiques de dragueur, puis lui dire que ce n’était qu’une blague.
Qu’est-ce que je vais me marrer, je suis diablement intelligent ! Pensa-t-il, ignorant complètement la voix de sa conscience lui hurlant que c’était une très mauvaise idée.
Pendant qu’il revenait vers le groupe, il marmonnait dans sa barbe :
- Réussir à faire tomber Granger dans mes filets serait le clou de ma carrière de dragueur, c’est la seule qui n’a jamais flanché, même pas un tout petit peu ! Si je réussis, je suis définitivement invincible et impossible à repousser !
Puis il se mit en maillot et rejoignit ses nouveaux amis dans l’eau claire du lac, définitivement d’une humeur machiavéliquement bonne.
Lorsqu’il se sécha de sa baignade, il commença à réfléchir à un plan pour faire tomber Grangy dans ses bras. Il ne savait pas vraiment pourquoi son charme fou ne s’opérait que si peu sur la demoiselle, mais ce prémisse allait bientôt changer.
Et peut-être que si elle était attirée par lui, il pourrait la manipuler pour faire ses devoirs, comme la Métamorphose par exemple.
Même si dans sa tête ce plan semblait parfait, dès qu’il posait ses yeux sur la Gryffondor il se rappelait soudainement l’existence de leur haine mutuelle, son caractère de feu et sa pudeur. Ça n’allait pas être aussi facile qu’il aurait pu l’imaginer, mais Drago Malfoy pouvait mettre n’importe quelle fille dans son lit.
Après de nombreuses batailles d’eau et de pauses bronzette, le groupe d’amis décida de rentrer vers la ville.
Alors que tout le monde ramassait ses affaires et se mettait en route, le vert et argent se rapprocha de sa cible et lui susurra à l’oreille :
- Tu veux que je t’aide à porter ton sac ?
- Tu as bu la tasse, Malfoy ? Je sais très bien porter mon sac toute seule, je n’ai besoin de personne. Et encore moins de toi.
Puis elle s’éloigna, sans un regard pour lui. C’était confirmé. Hermione Granger était totalement insensible à ses charmes.
A peine cette phrase prononcée, bon nombre de ses conquêtes était déjà aux anges. Alors pourquoi pas elle ? Était-elle aveugle et sourde ?
Tandis qu’il réfléchissait à ces questions visiblement existentielles, ils arrivèrent assez vite à leur point de départ, sans qu’il n’ait pu déterminer une nouvelle stratégie. Mais il se promit d’y réfléchir.
Puis il se reconcentra sur les conversations qui fusaient. Il était étrangement heureux de passer du temps avec des personnes drôles et pas constamment en train de lui lécher les bottes.
Ne vous méprenez surtout pas, il adorait ça ! Mais au fil des années, cela lui pesait quelquefois. Il n’avait de vraies conversations qu’avec son meilleur ami, à qui il se désolait de ne pouvoir écrire par ailleurs...
Pendant ce temps, à Poudlard, le métis de Serpentard venait d’arriver à la volière de son école pour la troisième fois de la semaine. Il se retenait d’écrire à son meilleur ami partit loin.
Il savait qu’il n’en avait pas le droit, mais il avait tellement envie d’avoir de ses nouvelles, et de savoir comment était la vie loin du mage noir qui faisait planer une menace permanente au-dessus d’eux.
Cette fois-ci, il y trouva Ginny Weasley, une lettre en main, semblant réellement indécise. Elle faisait sûrement la même chose que lui.
Il décida alors, ne sachant trop pourquoi, d’engager la conversation et lança :
- Désobéir avec de bonnes intentions, est-ce vraiment mal ?
Il vit la rousse sursauter puis se retourner et lui lancer un regard interrogateur.
- On vient faire la même chose je crois. Rigola-t-il en lui montrant sa propre lettre, destinée à Drago.
Elle lui fit un sourire triste et acquiesça d’un signe de tête. Ils s’assirent dans l’escalier sans prononcer un mot quand soudain, ce fut elle qui brisa le silence :
- Ça ne fait que deux semaines et je suis à la limite d’envoyer cette fichue lettre. Comment je suis censée tenir deux mois ?
- C’est une preuve de votre amitié fusionnelle.
Elle sourit, puis tourna la tête, plus qu’intriguée par cette attitude :
- Pourquoi tu es… Gentil, Zabini ?
- Disons que ça peut m’arriver mais que c’est un secret ! Lui répondit-il avec un clin d’œil, lui intimant de garder ce fameux secret.
- Tu penses qu’ils se sont déjà entretués ? Plaisanta la rouge et or.
- C’est fort probable ! J’espère que Drago a gagné !
- Hé ! S’indigna la rouquine. Hermione le bat forcément à la loyale !
- J’en doute fort…
- Pourquoi ? S’emporta-t-elle. Parce que c’est une née-moldue c’est ça ? En fait tu n’es pas différent des autres, Zabini.
Puis elle partit de la volière d’un pas nerveux. Quel culot d’insulter sa meilleure amie devant elle, surtout comparée à une fouine comme Malfoy !
Au moins, cette altercation l’avait empêchée d’envoyer sa lettre et ce n’était peut-être pas plus mal…
Pourtant, si elle était restée plus longtemps avec les oiseaux, elle aurait entendu Blaise chuchoter :
- Mais ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu…
Mais elle était partie.
- Dire…
Tout le monde le croyait fidèle serviteur de Voldemort, et même s’il n’y adhérait plus depuis des années en secret, le brun se sentit soudainement mal que la jeune fille ait mal compris. Alors que c’était normal puisque c’était ce qu’il faisait brillamment croire à tout Poudlard…
Il avait à son tour hésité à donner sa missive au hibou, mais avait rebroussé chemin. Il ne voulait surtout pas causer de problèmes à son meilleur ami alors que c’était peut-être son dernier moment de liberté. Même s’il devait se coltiner son ennemie !
Le vert et argent n’aurait pu imaginer que son meilleur ami, à l’autre bout du monde, essayait, bien au contraire, de se rapprocher de son ennemie pour se prouver qu’aucune fille ne lui résistait et gagner un quelconque pari fait avec lui-même ! C’était trop tordu.
Les deux anglais étaient rentrés chez leur famille d’accueil et y avaient passé une très bonne soirée. Hormis peut-être une petite gaffe facilement rattrapable.
Hermione avait demandé à Emily ce qu’ils faisaient tous ensemble ce week-end, et cette dernière, voulant dire que c’était une sorte de surprise et qu’ils s’occupaient de tout avec son mari lui avait répondu :
- Ne vous en faites pas ! On veille au grain avec Colin !
- Ah vous avez des moulins ?
Avait répondu Drago, sur un ton très jovial, provoquant deux regards interrogatifs et un désespéré.
Puis il avait chuchoté à sa colocataire, apparemment fier de lui « T’as vu Granger, je m’adapte ! ».
Se retenant de lui donner une tape sur le crâne, pour ne pas éveiller encore plus les soupçons de leurs hôtes moldus, Hermione avait simplement rétorqué que chez les nobles, ce genre d’expressions étaient peu fréquentes, alors qu’en vrai c’était chez les sorciers.
Elle se promit d’en toucher deux mots à Malfoy avant de laisser sa curiosité prendre le dessus et d’imaginer toutes les choses qui pouvaient correspondre à la fameuse surprise…
Le jeudi fut une journée somme toute très banal. Les deux Poudlariens avait passé l’après-midi sur la plage après une bonne grasse matinée. Ils n’avaient pas beaucoup parlé, mais avaient bien profité du soleil.
Hermione avait pu se reposer au calme, sans se douter une seule seconde que si son colocataire gardait enfin le silence c’était en fait pour mieux élaborer un plan de chasse dont elle était la proie.
Et après une heure à s’être dit que devenir subitement romantique était une bonne tactique, il avait finalement abandonné cette stratégie, ne sachant absolument pas comment s’y prendre et ne pouvant demander d’aide à personne.
La lionne dévisageait quelques fois son homologue, bien consciente que le silence n’était pas forcément normal, mais le voyant toujours en pleine réflexion elle préféra ne pas entamer la discussion et profita de ses quelques heures de répit.
Ce fut finalement vers 17 heures, que cette journée d’apparence ordinaire, se transforma car Hermione reçut un message de Cody.
Elle sortit le téléphone de son sac, et ne put voir ce qu’il lui voulait car Malfoy avait retrouvé la parole :
- Alors qu’est-ce qu’il se passe ? C’est l’équipe ? On fait quoi ? Ils nous rejoignent ?
- Malfoy, si tu me harcèles, tu ne le saura jamais.
- Oh ça va… S’exaspéra le jeune homme. J’ai juste envie de faire quelque chose avec eux et tu es mon intermédiaire.
- Je ne suis pas un hibou ! S’indigna la rouge et or.
- Mais non, Granger. Allez, dis-moi ce qu’ils disent. Souffla-t-il, en levant les yeux au ciel.
Hermione hésita un instant mais ne voulut pas démarrer une dispute pour si peu. Elle savait qu’elle pouvait être susceptible et Malfoy impulsif, alors ça ne servait à rien de poursuivre cette conversation purement inutile.
- Ils nous invitent à passer la soirée dans un bar à jeux moldu.
- Super !
- Depuis quand les moldus t’excitent tant ? Plaisanta la lionne.
- Ha, ha ! Très drôle ! C’est juste de revoir l’équipe qui me motive.
- Mais…
- Mais quoi, Grangette ? Tu veux encore casser l’ambiance ? Fit le jeune homme, plus abruptement qu’il ne l’avait prévu.
Elle se tut un instant, puis reprit doucement :
- Malfoy, la trêve…
- Je ne t’ai pas insultée à ce que je sache.
Sa gentillesse est le masque et non pas la vraie personnalité cachée dessous… Dès qu’il le peut, il redevient blessant… Pourquoi suis-je aussi naïve ? Pensa la jeune fille, tristement.
Tentant de refouler la déception naissante et la boule dans sa gorge, la brune poursuivit le fil de ses pensées :
- Il faut demander la permission à Emily et Colin d’abord.
- Ah ce n’est que ça ? Demanda-t-il perplexe. On leur en parlera quand ils rentreront ce n’est pas un problème, ils sont sympas.
Hermione se retint encore une fois une réplique comme « Ah tu trouves des moldus sympas toi ? » pour ne pas se rejeter dans la gueule du loup-garou et se tut pour le reste de l’après-midi faisant se questionner Drago sur s’il venait de perdre le pari contre lui-même. Parce qu’une Hermione Granger silencieuse, c’était étrangement inquiétant…
Le soir venu, ils demandèrent leur permission de minuit au couple qui les accueillait qui n’y vit aucun inconvénient tant qu’ils restaient tous les deux.
Après la minuscule altercation de la plage, Hermione n’en avait pas très envie mais elle comprenait tout à fait pourquoi ils leur demandaient cela alors elle accepta sans broncher.
Comme ils étaient attendus pour 20 heures, Emily proposa à son mari d’aller manger en tête à tête au restaurant.
Alors, après avoir vérifié que tout le monde avait sa clé et connaissait les conditions de sécurité, le couple sortit dîner, laissant leurs adolescents à la maison pour se préparer.
À seulement un petit quart d’heure du rendez-vous, Drago refermait les boutons des manches de sa chemise noire dans l’entrée et réajustait son pantalon en tissu, noir également.
Voyant que son ex-ennemie ne descendait toujours pas, il l’appela vaguement en se regardant dans le miroir de la penderie pour défroisser sa veste et pour se recoiffer correctement.
Quand il entendit enfin des talons se rapprocher et descendre les escaliers blancs.
Le vert et argent alla alors se poster au bas de ces derniers et vit Granger arriver. Il fut époustouflé.
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