Les deux jeunes sorciers entrèrent dans l’immense maison, derrière leur guide.

Cela ressemblait plus à une résidence de vacances qu’à une réelle habitation. Tout était gigantesque, avec de géantes baies vitrée qui donnaient sur un grand jardin avec une terrasse et des palmiers. Les pièces étaient spacieuses, très ordonnées et semblaient à la pointe de la mode moldue.

Un grand canapé blanc en cuir trônait au milieu du salon avec une table basse en verre et une immense télé, que le blond dévisagea pendant plusieurs secondes tentant de savoir à quoi cela servait.

La salle à manger était, elle, composée d’une petite table en marbre et quatre chaises grises, laissant beaucoup de place libre pour toutes sorte de décoration.

Une cuisine immense accompagnait le tableau avec un plan de travail turquoise, des tabourets de bar assortis et tout un attirail pour faire la cuisine, laissant penser à la brune qu’elle pourrait faire croire à l’abruti qui l’accompagnait que c’étaient des instruments de tortures moldus !

Elle avait bien vu qu’il regardait une pince à faire des boulettes de viandes, alors elle attira son attention discrètement et lui mima que cela servait à retirer les bijoux de famille.

Horrifié, le mâle viril en face d’elle plaça ses mains en bouclier sur son pantalon et poursuivit la visite guidée alors que la jeune fille jubilait et riait diaboliquement dans sa tête. Elle pouvait bien s’amuser un peu avec ce petit arrogant inculte.

Ils montèrent ensuite à l’étage, et Emily leur montra des chambres côte à côte.

- Sur le coup j’étais heureuse d’avoir deux chambres d’amis l’une en face de l’autre en me disant que cela vous rassurerait sûrement mais…

Devant le regard noir qu’ils se lancèrent mutuellement, elle rajouta dans un souffle :

- J’avais sûrement fait fausse route… Bref, prenez celle qui vous plaît !

Les deux étaient presque identique et la propriétaire bénit le ciel qu’ils n’aient pas à se battre pour la meilleure ! Elle les laissa s’installer et leur indiqua qu’elle les appellerait bientôt pour le repas.

La rouge et or la remercia chaleureusement, alors que le vert et argent fit simplement un signe de la tête ce qui énerva sa voisine qui leva les yeux au ciel pour ne pas faire un esclandre dès le premier jour.

Lorsque la blonde fut hors de son champs de vision, elle asséna avant d’aller déballer ses affaires :

- Tu n’es qu’un petit con bourgeois qui pense que tout lui est dû !

Il n’eut même pas le temps de répliquer, pour son plus grand déplaisir car il adorait avoir le dernier mot, et fit de même que la brune.
 

         Le premier repas avec la famille fut quelque peu froid, ponctué de blancs et de malaises.

Drago ne daignait sortir un mot, vexé de l’insulte de son homologue, tandis que celle-ci tentait vainement de lancer la conversation.

Mais l’attitude du blond plombait trop l’ambiance, et le couple préférait donc attendre que les tensions passent avant d’apprendre à les connaître sous un meilleur jour.

Ils s’étaient mis d’accord par un regard, au début du repas, alors que la femme crevait d’envie de mieux connaître la boule de feu avide de connaissances qu’était Hermione Granger.

Mais elle patienterait bien sagement.
Les deux adultes avaient 32 ans tous les deux, et semblaient plus qu’heureux de cet échange scolaire mais s’inquiétaient désormais du déroulement de ces quelques mois, si tous les repas se passaient comme cela…

Fort heureusement, après une après-midi assez solitaire et monotone, où tout le monde avait vaqué à ses occupations, le serpent était enfin décidé à sortir de son mutisme.

Alors le dîner du soir se passa beaucoup plus gaiement et rassura le couple marié, malgré quelques gaffes.

- Alors vos chambres vous plaisent ? S’enquit la cuisinière.

- Oh oui on a une très belle vue sur la plage, c’est génial !

- Vous pouvez y aller quand vous voulez, c’est Town Beach.

- C’est vrai ? S’émerveilla le blond, soudainement très attentif et assez enfantin.

- Bien sûr, vous faites ce que vous voulez !

Hermione sourit devant la réaction de son homologue et expliqua :

- C’est vrai que les belles plages de sables chaud, ce n’est pas vraiment le décor de chez nous…

- Ça c’est sûr ! Il y en a, mais il fait un froid de Norvégien à Crêtes !

- Vous… Vous avez de drôles d’animaux… S’interrogea l’homme en face de la lionne qui paniquait.

Alors, elle bafouilla le premier truc qui lui venait à l’esprit pour rattraper la bourde de Drago en tentant de paraître naturel :

- Oh oui, oui, c’est une sorte de poule ! Qui… Qui vient de Norvège ! Mais… Maintenant elle ne peut vivre qu’à la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse !

- Mais non Granger, c’est un drag…Humpf !

Le jeune homme venait de se prendre un violent coup de pied dans le tibia et cela lui suffit pour se rappeler que les moldus ne connaissaient pas l’existence des dragons.

Pff, les ignorants !

Devant leur regard surpris, il se reprit :

- Ce n’est pas à la frontière de l’Ecosse mais du Pays de Galles !

- Ah mais oui ! Je suis bête ! Rit Hermione en essayant de convaincre ses hôtes et soufflant intérieurement d’avoir évité la catastrophe.

Le repas du soir reprit son cours normal jusqu’à ce que Colin demande si, dans leur école privée, ils faisaient de l’EPS :

- Oui, oui on a une équipe de sport quand même ! Mais je n’en fais pas partie !

- Ça c’est vrai on a de très bonnes équipes de Qui..

- Cket ! De cricket ! Vous savez c’est typiquement anglais, et pas spécialement palpitant ! Le coupa la lionne, affolée.

- Je me doute. Rit le mari. On pourra vous prendre des cours de surf si vous voulez !

Le vert et argent se tourna vers la Poudlarienne, et celle-ci, tenta de lui expliquer mine de rien ce qu’était le surf :

- Oh vous savez, s’éclater dans les vagues avec une planche en bois je ne sais pas trop si c’est mon truc.

Un nouveau domaine où il pouvait être le meilleur et qui avait, en plus l’air carrément génial ? C’était pour lui !

- Si viens Granger ça va être chouette !

Emily, pensant voir un signe de réconciliation et ne se doutant pas que c’était simplement pour la battre, demanda :

- Pourquoi vous n’êtes pas très amis, tous les deux ?

Ignorant complètement les regards interdits que lui lançait son époux bien-aimé. Oui, elle était curieuse, et alors ?

- Oh bah ça ! S’exclama Drago pendant que son ennemie réfléchissait pour adapter leur histoire, version moldu. C’est une Gry…

Mais il s’arrêta à temps, pour une fois, et regarda son acolyte priant pour qu’elle ait une idée.

- Oui ?

- Disons que déjà notre lycée sépare un peu… Les filles et les garçons !

- Oui c’est ça ! Les garçons sont des serpents et les filles des lions ! Ajouta-t-il pour faire plus vrai en omettant totalement les deux autres maisons.

- Oh… Pourquoi pas… Ce doit être un lycée assez ancien, non ?

- Oui c’est pour cela. Fit la lionne, soulagée que leur hôte trouve des explications par elle-même.

- Et vous vous détestez pour ça ? Demanda l’homme brun, intrigué par une haine basée sur si peu.

- Il y a aussi le fait que je ne suis pas… Noble, comme Malfoy et il me déteste en partie pour cela.

- Ma famille m’a élevé comme cela ! Rétorqua l’accusé devant les deux regards qui le fixait, incrédules.

- Et il est arrogant et capricieux, pour ma part.

- Et puis cela fait six ans qu’on se déteste alors après ça devient la routine, hein Granger ?

- Oui, oui… Répondit-elle pour ne pas attirer les ennuis, alors que chaque insulte lui transperçait un peu plus le cœur.

Comment pouvait-il prendre tout ce jeu ignoble pour une simple routine ? N’était-elle qu’un jouet, un passe-temps, un punching-ball pour lui ?

- Une petite insulte par-ci, une petite explosion par-là…

- C’était toi il y a trois semaines avec Slughorn ? S’indigna-t-elle, et comprenant enfin qu’elle n’avait rien fait de mal avec sa potion.

- Une explosion ? S’exclamèrent-ils, choqués.

- En physique-chimie ! En TP !

- Tout de même…

- C’était une toute petite, mais ça m’a fait rater mon expérience sur… Sur l’acide chlorhydrique… Hésita la rouge et or, en priant que ça passe et se promit de dire deux mots au crétin à côté d’elle. D’abord pour la potion, puis pour leur couverture qu’il avait failli briser trop de fois en un seul soir !

Emily espéra, devant les raisons visiblement absurdes pour lesquelles ils se répugnaient mutuellement, que ce voyage les réconcilie. Elle ne savait pas qu’il y avait malheureusement une guerre qui les opposait…

Le repas se passa sans d’autres maladresses de la part du Serpentard, et tout le monde put aller se coucher.

Le couple travaillait toute la semaine, alors la plupart du temps, les deux élèves seraient en tête à tête ne sachant trop que faire. D’autant plus que leur famille d’accueil les avait priés de rester toujours ensemble pour les activités pour une question évidente de sécurité.

Bien qu’Hermione ait pensé à ce moment, qu’elle serait plus en sécurité loin du futur Mangemort, elle acquiesça, ne voulant pas causer du souci à des gens si gentils.

Heureusement, le lendemain, le couple serait encore avec eux et ils leur avaient réservé une belle activité surprise apparemment, alors trouver le sommeil ne fut pas trop compliqué pour la Gryffondor, malgré leur altercation avant de dormir.

- Malfoy faut que tu fasses attention, tu vas nous griller, tu as oublié les recommandations de McGonagall ?

- Je m’en fous de ce qu’a dit cette vieille chouette !

- Tu dois faire plus attention c’est tout. Avait-elle asséné, pour ne pas partir au quart de tour.

- Tu ne me donnes pas d’ordre Grangy.

-  J’ai l’impression d’avoir un gamin de trois ans sous ma responsabilité !

- Et si je te rappelle que tu n’es qu’une sous-race, que par conséquent tu me dois le respect, ça te fait redescendre de ton piédestal ?

Alors que les larmes commençaient à arriver, elle claqua la porte de sa chambre en lui soufflant, excédée, que s’il ne faisait pas attention elle écrirait à Dumbledore pour qu’il soit renvoyé et qu’Harry la rejoigne à sa place.

Elle jouait son bon rôle de première de la classe espérant, par la même occasion, mettre un bon coup au vert et argent pour qu’il se reprenne et qu’il fasse désormais plus attention.

En effet Drago était assez énervé. Parce qu’elle avait encore fait son insupportable première de classe. Parce qu’il pouvait en effet se faire renvoyer pour cette raison. Parce qu’il devait donc se reprendre et lui obéir, ce qu’il détestait par-dessus-tout. Et surtout parce qu’il ne supportait pas que Saint-Potty lui vole encore sa célébrité !

Le Serpentard décida alors d’arrêter de se battre avec sa conscience et d’aller se coucher. Bien au chaud dans son lit, il cherchait différents moyens pour perdre Granger lors d’une activité sans qu’on puisse le soupçonner.