Chapitre 8
Hey~ Voici l'avant dernier chapitre de cette première partie uwu
Bonne St Valentin et à mercredi ! :3
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Le programme du jeudi était simple et efficace: ils visitaient le port le matin et restaient sur la plage l'après-midi, avec des activités prévues en conséquence, comme du volley-ball ou ce genre de chose.
Chuuya, après avoir encore dû réveiller violemment son partenaire, le surveilla d'un œil seulement. Il lui faisait confiance quant au fait qu'il allait respecter sa promesse, mais on ne savait jamais, avec lui. Il était d'ailleurs allé se coucher sans rien dire la veille, et ne l'avait pas embêté de la nuit. D'un autre côté, il pouvait bien chanter maintenant, le rouquin ne l'entendait plus avec ses boules Quies.
Durant le repas de midi, il lança un regard éloquent à son ami bicolore en le voyant s'éloigner de son correspondant. Ryunosuke avait alors soupiré, et avait murmuré quelque chose dans un japonais approximatif. Atsushi avait alors écarquillé les yeux, prouvant que c'était la première fois que l'autre lui parlait. Mais sitôt après, le jeune homme aux origines japonaises s'était renfrogné et n'avait rien ajouté.
Les autres discutaient paisiblement, des groupes se formant, les américains et leurs correspondants se mélangeant tout de même rarement. Seules Higuchi et Margaret étaient restées ensemble.
L'exubérant professeur d'anglais Fitzgerald était donc, en conséquence, en train d'expliquer en long, en large et en travers l'importance de la mixité. Mixité qui permettait de découvrir la richesse de la langue et de partager sa culture. Évidemment, il énonça tout cela dans un discours grandiloquent dont il avait le secret. Les autres professeurs, installés un peu plus loin, le regardaient, un peu gêné pour lui comme pour les élèves. En effet, personne ne l'écoutait. Il ne semblait cependant pas s'en inquiéter outre mesure, ou alors ne le réalisait-il pas.
D'ailleurs, il insista pour faire des équipes totalement mixtes au volley l'après-midi, ce que les élèves n'approuvèrent pas du tout. Il ne pouvait pas y avoir de concurrence dans ces conditions, pas d'enjeu véritable. Ils profitèrent donc que le blond s'éclipse pour se « rafraîchir » -ce n'était pas pour les filles normalement ?- pour obtenir l'approbation des trois autres professeurs, Rimbaud, Kunikida et Melville, à l'unanimité.
Une bonne ambiance régna durant toute l'après-midi. L'équipe japonaise ne se démarqua pas de l'équipe américaine, ils ne parvenaient pas à se départager, alternant victoire et défaite. D'ailleurs Fitzgerald n'avait pas l'air bien concerné par le sort de ses élèves, n'ayant pas le moins du monde remarqué que les équipes avaient changées.
Malheureusement il y avait trop de vent et de trop grosses vagues pour qu'ils aillent se baigner. De toutes façons, peu de monde tenait à aller dans l'eau. Ils finirent donc par chanter des chansons japonaises comme anglaises sur la dune en attendant l'heure à laquelle ils avaient prévus de rentrer.
La soirée se passa tranquillement pour Chuuya, à l'instar de la journée, c'est-à-dire sans tentative de suicide, bien qu'il eût cru à un moment que le brun allait se jeter du haut de la dune, ou même du port encore un peu plus tôt.
La journée les ayant tous les deux fatigués, ils allèrent se coucher relativement tôt. Cependant, Dazai commença à lui parler alors qu'il s'assoupissait. Au début, il comptait lui dire de se la fermer, mais finalement il écouta, car il lui raconta la manière dont ses parents étaient décédés et comment était sa vie au Japon.
Ils s'endormirent donc tard cette nuit-là. Le rouquin avait l'impression que l'autre s'était enfin ouvert à lui, et qu'ils pourraient peut-être partir sur de meilleures bases.
Ce qui est drôle avec ce genre d'échange, c'est qu'on a l'impression que cela passe à la fois très vite et très lentement, mais c'est toujours quelque chose de riche en expérience.
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Chuuya arriva le lendemain matin à l'école, trempé. Cette fois-ci, son correspondant lui avait fait croire qu'il était parti s'habiller. Ce qui était foncièrement le cas, mais il s'était ensuite enfermé dans la salle de bain. Lorsque le rouquin était parti le chercher, car ils allaient être en retard, il l'avait aspergé avec le jet d'eau de la douche.
Malheureusement, étant déjà en retard, il avait juste changé rapidement de pantalon et de chemise, ses cheveux ayant suffisamment pris l'eau pour goutter sur ses vêtements secs.
Et évidemment il commençait par son exposé d'histoire. Il fusilla son partenaire du regard tandis que celui-ci esquissait un petit sourire ravi et qu'ils rentraient en classe. À leur plus grande surprise cependant, le cours qui aurait dû commencer il y a de cela dix minutes ne l'était toujours pas.
Le principal Dostoïevski se tenait sur l'estrade et parlait avec son petit air de fouine qui lui était propre, tandis que la majorité des élèves étaient effrayés. Il n'y avait d'ailleurs pas que la classe de Chuuya, mais tous les élèves participant à l'échange.
Lui et Dazai se faufilèrent donc discrètement vers le fond de la salle tandis que le directeur semblait en plein discours sadique, au vu de son visage satisfait. L'envie du brun de se faire remarquer étant surpassée par sa curiosité, il ne dit heureusement rien et personne ne remarqua leur retard, hormis Ranpo peut-être, mais lui s'en fichait.
Chuuya mit un certain à comprendre, car il n'était pas là au début, mais comme le discours s'adressait majoritairement à un japonais -Kaiji, penaud devant l'estrade, en l'occurrence- le professeur Rimbaud le traduisit ensuite.
Apparemment, le jeune homme blond avait fait sauter la moitié de la ferme dans laquelle il séjournait chez Steinbeck, et ce dernier était, comment dire... Vexé ? Sa famille n'avait pas beaucoup de moyen, aussi avoir autant de réparations à faire était une vraie calamité pour eux, Chuuya les comprenait.
Néanmoins, il avait tout de même un peu pitié du jeune japonais. Comme tous ceux présents dans la salle d'ailleurs. Même son correspondant, malgré sa fureur apparente, semblait le prendre en pitié. Car il allait désormais être hébergé chez le directeur en personne.
Tous avaient frissonnés à cette affirmation, puis ils étaient repartis en cours tranquillement, la majorité des japonais soutenant d'une petite tape amicale le blond, et son amie Yosano tentant elle aussi de lui remonter le moral.
Visiblement elle réussit, car ils repartirent bras dessus bras dessous d'un air entendu. Chuuya aurait juré avoir entendu le mot « citron » dans son discours.
Enfin, le professeur Ivan, fidèle à lui-même, annonça qu'il s'était malheureusement trompé de sujet pour les exposés, et que le coefficient n'était en fait pas de trois mais de quatre. Cependant il fallait voir le bon côté des choses, ils avaient jusqu'à mardi pour le faire.
Le rouquin l'aurait bien étripé, il l'avait fait exprès. Il était réputé pour faire ce genre de fourberie aux élèves en permanence, néanmoins il lui arrivait parfois d'être sérieux, alors à moins d'avoir un très bon flair -ou juste de n'en avoir rien à faire des mauvaises notes- ce professeur vous rendait chèvre.
Ils eurent encore une heure de mathématiques et une heure de science avant de partir pour la salle de sport à environ un quart d'heure de l'école à pieds. L'après-midi était dédiée aux découvertes sportives en tout genre, les élèves choisissant ce qu'ils souhaitaient faire.
Dazai choisit évidemment l'escalade -il ne lui avait pas fallu plus que de voir la corde pour le convaincre- et Chuuya l'avait accompagné car c'était une activité qu'il appréciait. Il aimait bien être en hauteur, il se sentait en sécurité.
Encore une fois la journée passa vite, se terminant par une partie de base-ball collective ou les mêmes équipes que la veille furent créées. Mais cette fois, les japonais se firent écraser à plate couture. Il fallait dire, ce n'était pas un sport qu'ils avaient l'habitude de pratiquer, contrairement à leurs correspondants.
Ils rentrèrent ensuite à la maison, après tous les frères de Chuuya, qui en profitaient pour chahuter. Leur mère était encore au travail, ce qui expliquait qu'ils prennent cette liberté. Le rouquin alla directement dans sa chambre et laissa son correspondant prendre part aux jeux des petits démons roux dans le but d'avoir la paix pour faire ses devoirs.
Qu'est-ce qu'il pouvait haïr son professeur d'histoire. Son week-end allait être chargé, ils avaient prévu le lendemain d'aller à la plage avec les Akutagawa pour faire de la voile et du paddle, la météo prévoyant du beau temps.
Dimanche, ils pique-niquaient tous ensemble avant le départ de l'avion direction Yokohama dans la soirée. Mais le matin, ils se rendraient au laser-game. Il espérait donc avancer suffisamment sur son exposé pour être tranquille ensuite, bien que cela ne le motive pas.
Seulement, c'était réellement idyllique de penser pouvoir travailler dans le calme. Il avait mis ses boules Quies, et n'entendait donc pas ce qu'il se passait à l'extérieur.
Il ne remarqua donc pas, en conséquence, le silence qui régna soudainement. Les six démons vivant sous le même toit -ses cinq frères et Dazai- avaient finis par se mettre d'accord pour arrêter de se battre entre eux. Et pour s'attaquer à une cible qui en valait bien plus la peine.
Les cinq Nakahara, craignant la colère de leur aîné, n'avaient jamais tenté le coup auparavant, mais ils étaient un de plus et Dazai pouvait être très convaincant avec des schémas, étant donné qu'il ne parlait pas en anglais.
Ni une ni deux, Chuuya se retrouva saucissonné dans une couche de couverture tenues par une des cordes de son correspondant. Il avait été pris par surprise et n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait avant que le piège ne se referme, ayant à peine le temps de lâcher un hoquet de surprise.
Il lança un regard haineux, mais où perçait tout de même un éclat joueur, aux coupables et se débattit comme un beau diable pour se libérer. Au début, rien ne se passa, mais à force d'acharnement, il finit par enfin se défaire de ses liens et partit à la recherche de ses agresseurs, tous déjà cachés dans les recoins de la maison.
Lorsque Fuku, mère de toute cette petite fratrie, rentra finalement, elle eut l'agréable surprise de tous les trouver attablés et sages comme des images, bien qu'elle n'en sût jamais la raison.
La soirée passa tranquillement, jusqu'au moment d'aller se coucher pour les deux plus âgés. Dazai, qui avait déjà récupéré de la journée, déclencha une guerre de polochon dans la chambre de Chuuya. Celui-ci, récalcitrant au départ et se disant qu'il était trop tard pour ce genre de gaminerie, avait fini par marcher lorsqu'il s'était rendu compte qu'il ne dormirait pas tant que l'autre n'en aurait pas marre.
Ce fut donc gaiement que les oreillers volèrent dans toute la pièce, les matelas devenant des boucliers, les draps des moyens de camoufler son action, les peluches étant rapidement utilisées par manque d'oreillers.
Le rouquin commençait enfin à vraiment apprécier la présence de l'autre, et leurs éclats de rire furent si bruyants qu'Arô et Jûrô, les deux plus âgés après Chuuya et dormant dans la chambre voisine, ne tardèrent pas à se joindre aux festivités, tous les deux contre leur invité.
Puis rapidement les trois plus jeunes les rejoignirent discrètement tandis que Fuku dormait déjà à l'opposé, ne se doutant pas de ce qui se passait. Ils prirent le parti de Dazai, et finalement tous s'endormirent dans la chambre des deux plus âgés, fatigués mais hilares.
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Le lendemain, la mère de famille fût inquiète en ne voyant personne se lever bien que cela fût le week-end, surtout qu'ils devaient tout de même accueillir les Akutagawa dans une heure environ avant de partir. Elle fouilla alors dans toutes les chambres. Elle eut la surprise de découvrir la chambre de son aîné sens dessus dessous, les enfants dormant au hasard d'un matelas ou d'une couverture, parfois des mains ou des pieds dans la figure d'un autre.
Ils étaient si mignons qu'elle décida de prendre une photo et de l'envoyer à Fuku Akutagawa, ce qui plus tard pourrait nuire à son fils aîné, mais elle n'en avait pas conscience. Car son correspondant se servait actuellement de son ventre comme d'un oreiller.
Puis elle décida de les laisser encore dormir une trentaine de minute, avant de revenir les réveiller brutalement au jet d'eau -au fond elle avait toujours rêvé de le faire, et là elle pouvait se le permettre car elle devrait changer tous les draps quoi qu'il arrive.
Tous se réveillèrent en sursaut et la fusillèrent d'un regard meurtrier et glacial. Sûrement causé par cette méthode beaucoup trop brusque. D'autant qu'ils possédaient tous un caractère bien trempé et caractériel. Seulement ils avaient de qui tenir, car elle le leur rendit et ils se levèrent alors définitivement, toute envie de rébellion déjà évaporée. Car quand la rousse aux yeux bleus comme l'océan vous fusillait du regard, l'idée même de répliquer quelque chose disparaissait aussitôt.
Elle reprit quelques secondes plus tard son expression rieuse, montrant aux enfants les photos qu'elle avait prise, Chuuya rougissant de nouveau tandis que Kôzô lui lançait un regard entendu. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour le frapper. Mais cela restait son frère, et sa mère était présente. Il trouverait cependant sûrement un autre moment pour le faire.
Toute la maison fut en effervescence durant les vingt minutes qui suivirent, à qui mieux mieux cherchait sa chaussette, son pantalon, qui voulait la place dans la salle de bain, aller aux toilettes...
Ils étaient sept, rien de bien étonnant à cela. Mais lorsque Dazai prenait la salle de bain, c'était pour bien souvent plus que le temps qu'il leur restait, et il avait malheureusement réussi à s'y glisser en deuxième après Shirô, si bien que tous les autres avaient décidé de prendre le jet de Fuku pour faire rapidement leur toilette.
Ils furent miraculeusement à l'heure lorsque leurs invités arrivèrent, toujours ponctuels. Atsushi avait d'ailleurs l'air cette fois-ci un peu plus à l'aise qu'au début de l'échange, ce qui rassura Chuuya quant au fait que son ami faisait des efforts.
Kyoka et Gin semblaient aussi un peu plus ouvertes, bien que cela resta dur à dire. Enfin, ils partirent, direction la plage, où ils avaient loué le matériel nécessaire.
Les trois correspondants eurent beaucoup de mal sur les paddles et tombèrent très souvent. Ils n'étaient pas habitués et n'avaient pas un équilibre or du commun, contrairement à leurs homologues américains. Ils provoquèrent ainsi les rires de leurs nouveaux amis autochtones. Après tout, voir Dazai parvenant à peine à se hisser sur la planche chaque fois qu'il tombait - il n'avait aucune force dans les bras- ou Kyoka et Atsushi ressortir de l'eau avec un regard désabusé, leurs planches parties bien trop loin et étant très mauvais nageurs, cela avait quelque chose d'assez divertissant, au fond.
Les trois concernés, n'appréciant pas, firent discrètement une alliance pour couler leurs trois partenaires ainsi que les cinq petits démons roux. Le brun élabora la stratégie, qui consistait à les prendre chacun son tour à trois contre un.
Au début, ils n'y parvinrent pas car ils n'avaient décidément pas l'habitude et tombaient sans cesse avant de parvenir à leurs fins. Cependant, en début d'après-midi, après avoir enfin pris leurs marques, ils réussirent, même s'ils finirent à l'eau à la suite de ceux qu'ils avaient poussé.
S'ensuivit une grande bataille d'eau et de noyade où tous participèrent de bon cœur, même Ryunosuke, étonnamment, tandis que les deux Fuku regardaient de loin, n'en perdant pas une miette et s'amusant de la réaction de leurs enfants et de leurs invités.
Ils rentrèrent quand la nuit commença à tomber, et passèrent le reste de la soirée au manoir Akutagawa, où ils s'enfermèrent après le repas pour se raconter des histoires faisant peur -une idée proposée par Dazai, et où Chuuya devait jouer l'interprète, à son plus grand malheur.
D'un autre côté, ses plus jeunes frères semblaient avoir vraiment peur, alors il accepta. Il fallait dire que le manoir était plutôt lugubre et donc propice à ce genre d'aventure.
Ryunosuke faisait de réels efforts pour se faire comprendre, bien qu'assez discret. Lorsque son correspondant, visiblement très bavard une fois la timidité passée, commençait à lui parler en anglais, il le reprenait gentiment jusqu'à ce qu'il parvienne à s'exprimer, et bien que lui aussi parle en anglais, il expliquait chaque mot que l'autre ne comprenait pas.
Il ne voulait pas le montrer mais il était capable de se montrer attentionné. Même s'il gardait toujours son expression renfermée, plus un masque qu'autre chose.
Finalement cela se termina en soirée pyjama, tous restant dormir dans l'immense salon qui servait de pièce à vivre au manoir, ayant rapporté les oreillers et les couvertures qu'ils avaient pu trouver et piquer dans les nombreuses chambres de la maison.
Si bien que lorsque les deux mères décidèrent d'aller se coucher, elles ne trouvèrent absolument plus aucun drap pour elles, et les enfants mimaient de déjà dormir.
Elles se regardèrent, complices, et s'installèrent au milieu de l'îlot de lit et de matelas, se fichant bien des protestations faussement endormies et passant donc la nuit avec leurs enfants.
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