Chapitre 7
Hey~
J'espère que vous allez bien! Vous aussi vous avez eu de la neige aujourd'hui? OwO En tout cas, à samedi uwu
~:~:~
Toute la joyeuse troupe composée d'américains et de japonais se rendit ensuite au musée de l'aviation, comme prévu. Kaiji et Yosano venaient d'ailleurs, apparemment, de se lier d'amitié avec Mark, car ils ne s'étaient pas lâchés de l'après-midi.
Toujours était-il que cela passa plutôt vite, la visite étant relativement intéressante en plus de ne pas être bien longue. Ils rentrèrent tous chez eux tôt, Chuuya et Dazai avant les petits frères du premier.
Le rouquin décida alors de s'attaquer à l'exposé colossal que leur avait donné le professeur Ivan pour le vendredi matin. Il s'agissait effectivement du seul autre jour où les élèves accueillant un étranger avaient cours de la semaine, et il fallait que cela tombe sur un cours d'histoire avec le professeur le plus sadique de l'établissement pour le trilingue. Comme si ceux participant à l'échange allaient avoir le temps... Enfin, il s'agissait d'une note coefficient trois, alors le rouquin allait au moins tenter de décrocher la moyenne.
Il s'y plongea durant deux bonnes heures, entendant ses frères rentrer les uns après les autres, surprenant même à un moment un énorme « boum » provenant du couloir, mais préférant l'ignorer. Se concentrer sur les colonies françaises en Algérie était déjà suffisamment compliqué, étant donné qu'il ne s'y intéressait que peu, sans avoir en plus à chaperonner sa fratrie bien trop bruyante.
Où était passé Dazai d'ailleurs ? Il finit par se poser la question, et, estimant qu'il n'arriverait de toutes façons pas à continuer car sa concentration commençait sérieusement à flancher, il décida d'aller voir, au cas où.
Dans le couloir, il croisa son plus jeune frère, Jûzô, et failli passer à côté sans remarquer. Le petit garçon aux yeux vert clair tenait dans ses petites mains un scalpel, avec un peu de sang dessus.
Chuuya se retourna immédiatement et lui arracha des mains, se prenant une moue boudeuse en retour. Le sang dessus n'était pas sec. L'aîné eut peur que son plus jeune frère ne se soit blessé avec et l'examina sous toutes les coutures. Soulagé, il soupira brièvement, avant de deviner d'où il tenait cet objet. Il posa tout de même la question, au cas où.
-Dis, où tu as attrapé ça ?
L'autre le regarda boudeusement, peu satisfait qu'on lui ait volé son jouet, tout en croisant les bras d'un air de défi. Le plus âgé le fusilla du regard, faisant passer plusieurs menaces par ses yeux azur sans pour autant les formuler.
-Réponds moi ou tu dors dehors le mioche, finit par dire sur un ton presque doucereux Chuuya en s'accroupissant à sa hauteur, voyant que l'autre ne disait toujours rien.
-Tu... Maman ne te laissera pas faire, commença à hésiter le plus petit, ne sachant pas trop si son grand frère en était capable ou non.
-Et qui te dit qu'elle le saura ? demanda Chuuya en haussant un sourcil, appréciant de voir le plus jeune commencer à frissonner.
-C'est Dazai qui me l'a donné, abandonna bien vite Jûzô en tirant la langue et en tentant de fuir.
-Ça je m'en doute, mais où est-il ? enchaîna l'aîné en le retenant par le poignet.
Le plus petit lui indiqua la salle de bain du doigt avant de partir rapidement. Chuuya soupira,. Jûzô irait probablement rapporter ses menaces à leur mère quand elle serait rentrée. Il avait potentiellement du souci à se faire, mais tant pis.
Il se dirigea rapidement vers la pièce indiquée, assez proche de sa chambre, et découvrit alors Arô, blême et visiblement évanoui, en plein milieu du passage. Il lui tapota les côtes avec son pied, sans aucun mouvement de sa part.
Il était d'une santé plutôt fragile bien qu'il prit des fortifiants, aussi Chuuya ne paniqua pas car il avait l'habitude. Il faudrait juste le porter dans sa chambre. Il enjamba donc prestement son corps et découvrit alors son correspondant, lui tournant dos, les jambes dans la baignoire.
Il était torse nu et ne portait plus aucun bandage. Il était en train de tranquillement s'ouvrir les veines, si bien que si l'on omettait le sang dégoulinant de ses coudes on aurait bien pu croire qu'il se limait les ongles.
Le rouquin fonça vers lui et lui saisit les deux poignets par derrière, ne sachant pas trop comment l'empêcher de se blesser davantage. Surtout qu'il était sûr d'avoir posé ses mains sur au moins trois ou quatre griffures.
Néanmoins, voyant que l'autre avait simplement tourné sa tête vers lui tout en souriant doucement sans pour autant s'arrêter, il resserra sa prise pour l'empêcher de bouger davantage.
-Lâche ça, crétin, murmura-t-il d'une voix presque livide, comprenant pourquoi son frère s'était évanoui. Il le faisait à la moindre goutte de sang.
-Tiens, Chuuya~ Je ne t'avais pas vu, tu...
-Ferme-la et lâche ! Je ne veux rien savoir, d'accord ?
Le brun tourna un peu plus la tête vers lui, clignant plusieurs fois innocemment des yeux. D'ailleurs la situation aurait pu être gênante dans un tout autre contexte, le rouquin étant complètement collé à son dos et sa tête reposant à moitié sur son épaule pour pouvoir atteindre ses mains.
Au début, Dazai réfléchit plutôt à accepter, histoire que son correspondant le lâche, pour pouvoir continuer ensuite. Mais il se rendit alors compte que le rouquin tremblait. Il tentait visiblement de s'en empêcher, mais c'était raté. Et ce n'était pas seulement ses bras. Est-ce qu'il avait peur pour lui ?
-Tu trembles, Chuu, murmura-t-il en tentant de sourire un peu, voulant éclaircir ce point.
-Parce que j'ai froid.
-Tes mains sont beaucoup plus chaudes que mes bras alors qu'ils sont recouverts de sang...
-Lâche ce truc, c'est tout ce que je demande !
Dazai accepta enfin, l'ustensile résonnant d'un bruit métallique particulier lorsqu'il atterrit violemment au fond de la baignoire. Baignoire qui ressemblait d'ailleurs plus à un champ de bataille désormais. Chuuya se releva, parvenant à empêcher les derniers soubresauts qui le prenaient, puis fixa d'un regard à la fois meurtrier et désapprobateur Dazai. Le jeune japonais y répondit par un regard innocent.
-Tu ne bouges pas d'un pouce, compris ?
Il attendit que l'autre hoche la tête - à contrecœur- pour tourner les talons, emportant la lame que le suicidaire avait utilisée, plus toutes celles qui s'étalaient à côté dans la petite pièce, certaines encore propres, d'autres totalement maculées de rouge. Le rouquin n'aimait pas cette sensation de chaleur malsaine du sang encore frais, mais il se força à les prendre. Il n'y était pas aussi sensible qu'Arô, après tout.
-Kôzô ! appela-t-il une fois repassé par-dessus le corps de son frère. Il ne pouvait pas décemment le laisser là, et il avait besoin d'aide pour le porter sans que sa tête ou ses pieds ne cognent quelque part.
Le rouquin aux yeux turquoise arriva quelques secondes plus tard, intrigué car c'était rare que son frère l'appelle.
-Quoi ? demanda-t-il d'un ton peu motivé et déjà lassé.
-Il faut que tu m'aides à le porter, ça se voit, non ?!
Le plus jeune fixa quelques instants le corps évanoui de son autre frère, avant de hausser les épaules et de prendre ses bras. Il avisa rapidement l'intérieur de la salle de bain, remarquant Dazai torse nu à l'intérieur, qui lui sourit doucement, mais n'eut pas le temps de voir le sang. Son aîné s'était interposé avant, prenant les jambes d'Arô tout en bouchant l'entrée de la pièce.
-Ne regarde pas à l'intérieur, dit-il d'un ton sans appel.
-Pourquoi ? demanda-t-il une fois un peu éloignés de la pièce. Je sais que vous faîtes des choses louches tous les deux, mais je ne pensais pas que vous iriez jusqu'à le faire sans fermer la porte. Pauvre Arô, lâcha-t-il soudainement en secouant la tête, désabusé.
-Attends... Quoi ? demanda Chuuya, ayant peur de comprendre le sous-entendu caché et rougissant. Ce n'est pas ce que tu crois...
-Oh, mais je ne crois rien. Tu fais ce que tu veux, et avec qui tu veux, mais essaies de penser un peu aux autres, continua-t-il en haussant de nouveau les épaules.
-Mais d'où est-ce que tu tiens ça bon sang ? commença à s'énerver l'aîné. Il ne s'est abso...
-Annabelle Montgomery, l'interrompit son cadet. Elle dans ma classe, tu te rappelles ?
Chuuya pesta intérieurement contre les sœurs Montgomery, pestes l'une comme l'autre. Si même son frère commençait à raconter ce genre d'ânerie, toute la maison allait bientôt être au courant. Lui qui espérait que cela resterait entre les quatre murs de l'école. Il se força à respirer.
-Elle m'a même montré une photo. Mais je ne dirai rien, tu vis ta vie après tout, dit-il alors qu'ils déposaient l'évanoui sur son lit.
-Que... murmura le rouquin, avant de soupirer. Je t'expliquerai tout plus tard, mais je suis plutôt pressé là, dit-il en tournant les talons.
-Je t'en prie, finissez ce que vous avez commencé, mais fermez à clé cette fois !
Le rouquin carra les épaules, se retenant d'ajouter quelque chose de cinglant. Il devait se dépêcher, son partenaire aurait parfaitement eu le temps de retourner chercher une autre lame.
-Ne t'en fais pas pour mon innocence, j'ai des bouchons pour oreille, ajouta finalement Kôzô tandis que son aîné disparaissait dans le couloir, moqueur. Il récolta un doigt d'honneur mais était plutôt satisfait de son coup.
~
-Aïe aïe aïe, tu fais mal Chuu ! se plaignit Dazai, récoltant simplement que l'autre appuie plus fort.
-Ferme-là, et arrête de dire que tu as mal, parce que tu as choisi !
-J'ai choisi de me blesser avec une lame, pas avec du désinfectant... murmura le brun en détournant le regard et en gonflant les joues.
Le mouvement le fit s'éloigner de son correspondant, qui récupéra son bras et tira dessus sans ménagement, récoltant encore quelques plaintes.
Il était parti chercher les bandages dans la valise du suicidaire, en en profitant pour jeter absolument tout ce qui était pointu à son insu, puis il était allé chercher le désinfectant et était revenu pour soigner l'autre.
Bien qu'il chercha à paraître aussi souriant que d'habitude, Chuuya avait remarqué qu'il était beaucoup plus pâle et qu'il semblait bien plus fatigué. Il avait fini d'enlever le sang de ses bras, laissant apparaître de nombreuses cicatrices, certaines encore suintantes, d'autres plus anciennes, certaines même de simples marques qui peinaient juste à disparaître.
Il saisit une longue bandelette et commença à l'enrouler autour du bras droit du brun, sentant son regard inquisiteur sur lui et commençant à en être agacé. Il releva donc brièvement la tête pour fixer ses yeux bleus dans ceux de l'autre, qui grimaçait sous la « douleur ».
-Pourquoi est-ce que tu tentes de mourir, abruti ?
-Parce que je n'ai aucune raison de vivre, tout simplement, répondit-il immédiatement en haussant les épaules.
-A d'autre. Tu n'as pas de famille, d'amis, d'objectifs dans la vie comme des rêves ?
La mine encore un peu joueuse de l'autre se transforma en un regard soudain vide et effrayant. Il devait vraiment être à bout pour ne plus maîtriser ses expressions faciales à ce point. Chuuya frissonna, persuadé qu'il aurait pu se perdre dans l'abîme de ses yeux chocolat tellement ils étaient sombres.
-Non. Mes parents sont morts il y a deux ans, je vis chez mon oncle depuis, et dès que je le pourrai je partirai loin de lui et de sa peste de fille, à qui il cède absolument tout. Et si tu veux tout savoir, si, je souhaite savoir ce que ça fait, d'être mort, sourit-il.
Le rouquin serra au maximum la bandelette qu'il avait presque fini d'enrouler autour du premier bras pour faire perdre à son ami son petit sourire défait. Il avait l'air sérieux, c'était peut-être cela le pire.
-La mort, tu sauras ce que c'est tôt ou tard, tu n'as aucune raison de te presser. Prends le temps de trouver quelque chose qui t'intéresse. Pour ne pas regretter.
Chuuya le quitta à nouveau du regard pour prendre une deuxième bandelette et s'affairer à l'attacher. Il devrait probablement bientôt recommencer d'ailleurs, la première commençait déjà à être imbibée.
-La vie est ennuyeuse, et je sais que je n'y trouverai rien d'intéressant, alors à quoi bon ? Rien ne me retient ici, murmura Dazai tout en regardant les petites tâches écarlates se formant sur ses nouveaux bandages.
Le rouquin soupira, désespéré par cette manière de voir les choses. Il laissa un peu le silence peser, tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il allait répondre. Il avait besoin que l'autre reste en vie, au moins jusqu'à la fin de l'échange, sinon il serait compromis. Après, il s'en fichait bien, il ferait ce qu'il voudrait.
-C'est faux, tu as quelque chose. Tu t'es engagé dans un échange, alors tu dois au moins rester en vie jusqu'à sa fin, parce qu'à cause de toi j'ai dû m'y engager aussi ! finit-il par dire.
-Et donc ? dit le brun en regardant de nouveau son correspondant.
-C'est un ordre. Tu restes en vie jusqu'à ce que je reparte du Japon, dans quatre mois. Sinon je te maudis sur plusieurs décennies, dit-il en finissant enfin le deuxième bras et ancrant de nouveau son regard dans celui du brun.
Ce dernier pouffa et détourna encore les yeux, visiblement amusé, mais redevint sérieux en voyant que le rouquin ne plaisantait pas le moins du monde.
-Promets-le moi, sinon tu dors dehors jusqu'à nouvel ordre, menaça pour la deuxième fois de la journée Chuuya.
Dazai soupira, avant de répondre, toujours amusé.
-Très bien, je te le promets. Je resterai donc en vie pour toi ma limace~Mais qu'est-ce qui te dis que je ne mens pas ?
-Ceux qui n'ont plus espoir en la vie n'ont aucune raison de mentir, non ? répondit sarcastiquement l'américain avant de se lever et de partir, laissant son compagnon méditer là-dessus.
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