Chapitre 2




Eden dépérissait à vue d'œil. Son quotidien routinier le privait d'appétit et de sommeil. Les vagabonds de l'Université d'Ottawa lui devenaient indifférents ce qui devenait d'autant plus inquiétant qu'il ne dormait pratiquement plus.
Son désir le plus enfoui était de fuir cette médiocrité ambiante qu'il côtoyait chaque jours. La mode de la pauvreté intellectuelle lui devenait de plus en plus insupportable. C'était pour lui le chemin le plus facile pour faire parti d'un groupe qui récompensait par une certaine reconnaissance chaque personnes ayant suivit leur traces. Il lui arrivait même à force de réflexion de remettre en question son idéal du bonheur, de la vie qu'il prétendais mériter
après des années de travail. La médiocrité s'étendait jusqu'au milieu de la classe des individus heureux, alors à quoi bon poursuivre le combat ?
Il avait besoin de renouveau, de vivre quelque chose d'autre, loin d'Ottawa et de ses habitants.

Mr Khan était le concierge du bâtiment de l'avenue Bronson d'Ottawa. C'était un émigré Indien qui avait fuit la pauvreté de son pays en espérant trouver une vie meilleure au Canada ou il était venu rejoindre sa défunte sœur et son frère. Il connaissait pratiquement tous ceux qui logeaient au 120 ème de cette avenue.
Cela faisait plusieurs mois qu'il n'avais plus eu de nouvelles du locataire de l'appartement du 3ème étage. L'individu en question avait un retard de près de 2 mois sur son loyer, ce qui paraissait très inhabituel contenu de la régularité à laquelle le locataire payait ses dettes.

Plusieurs fois il lui arrivait d'écouter aux portes lorsque les habitants ne donnaient pas de nouvelles. L'appartement de Eden ne laissait s'échapper aucuns décibels à tel point que Mr Khan avait commencé à émettre l'hypothèse que les murs qui délimitait l'intimité de Eden Ellan interceptaient chaque sons pour s'en imbiber et ainsi donner l'impression aux personnes extérieures d'un silence de cathédrales.

Plus les jours passaient, plus le courrier sur le pas de la porte d'Eden et le retard sur le loyer s'accumulaient au point qu'un jour Mr Khan à le demande du propriétaire décidait de forcer la porte à l'aide d'une barre métallique empruntée à la vielle rambarde d'escalier de l'immeuble qui s'écroulait chaque jour un peu plus. Dans un craquement de bois tonitruant, Mr Khan poussa la porte de l'appartement. Après un bref coup d'œil, il constata la disposition très bien rangé de la pièce principale : les livres empilés en colonne près du lit, les vêtement impeccables protégés de la poussière par endroits par des housses de tissus fabriqués à base de vieux rideaux et le lit parfaitement lisse sans une trace de pliures. Le réchaud et le vieux radiateur, inutilisés depuis des jours étaient d'un froid glacial et confirmaient l'idée que Mr Khan se faisait depuis des semaines : Le locataire avait tout bonnement disparu.

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