chapitre 1
Il étais 19 heures, lorsque Eden Ellan quittait la bibliothèque de son établissement pour se rendre chez lui. Arrivé sur le seuil de le grande porte de son université, Eden accéléra le pas de façon à ce que la zone universitaire dont les murs, noircis par les fumées dues aux activités industrielles de la ville, disparaissent de son champ de vision derrière les immeubles du quartier. Rien n'avais aussi peu de valeur aux yeux d'Eden que l'université d'Ottawa.
Lorsqu'il avait commencé à fréquenter ces lieux, il compris assez vite que l'image qu'il s'était faite des études supérieures n'étaient que le reflet de risibles préjugés dont il fut la victime dans sa jeunesse. Il trouvait le lieu superficiel, sans histoires, où la majorité des élèves prenait source chez les familles de classes supérieures du pays, avec pour seul objectif d'assister aux cours de la journée pour satisfaire leurs parents -qui pour la plupart finançaient leurs études- et de se retrouver le soir pour faire la fête et s'enivrer jusqu'au lendemain matin. Ces mêmes personnes, prônant la méritocratie aux dépend d'une vie remplie de débauche et de paresse, s'apitoyaient sur leurs sort lorsque leurs résultats scolaires ne correspondaient pas à leurs attentes. Eden les méprisait plus que tout. Selon lui cette situation résultait de la justice. Ces personnes n'avaient aucunes légitimité à connaître le vrai bonheur. Eden les considérait comme des « vagabonds »,errant dans le milieu étudiant sans réels objectifs et mendiant devoirs et dissertations à ceux qui connaissaient l'importance de la vie future. Il pensais que la vie d'étudiant n'était qu'une série de choix destiné à éliminer un à un chaque individu illégitime à prétendre à ce qu'il pensait être le bonheur . Il le définissait comme le fait de vivre dans un lieu confortable, payé grâce à un salaire avantageux, avec pour entourage une famille parfaite. C'était pour cette vie, pour cette ligne directrice qui l'orientait vers le droit chemin qu'il avait décidé de supporter les journées à l'université, même si le seul contact visuel avec les vagabonds lui donnaient la nausée. La seule chose qui lui permettait de survivre au milieu de ce désert intellectuel ou chaque grain de sable l'irritait au plus profond de sa chair était sa certitude à pouvoir atteindre ce bonheur. Il était persuadé qu'il n'était pas comme les autres, ce qui le rendait aigri voir méprisant avec ses congénères.
Il se trouvait à présent à une centaine de mètres de sa résidence. C'était un bâtiment ancien qui était quelque peu éloigné du centre d'Ottawa. Il présentait des fissures de chaque coté de la porte principale : Les habitants de cette résidence étaient pour la majorité très pauvres et n'avaient pas les moyens de se cotiser pour apporter un entretien digne de ce nom à cette bâtisse. Des fenêtres, comportant certains carreaux brisés comblé avec du matériel de fortune , ornaient les cotés du bâtiment.
L'appartement de Eden n'était en réalité composé que de deux pièces : la pièce principale lui servant de dortoir et de cuisine, ainsi que la salle de bain. Malgré le fait que l'appartement soit assez restreint, il était toujours impeccable. Eden était un jeune homme très pointilleux sur l'état de son lieu de vie : chaque étagères étaient régulièrement dépoussiérée et chaque livres impeccablement rangé. Au pied de la fenêtre se trouvait un radiateur, vieux et froid, lui rappelant par moment Mr Stan, son professeur de Sciences au collège. Eden avait une relation particulière avec ce radiateur. De part la disposition de la pièce, il s'endormait face à lui tous les soirs, lui arrivant même certaines fois de le fixer du regard en orientant ses pensées vers des choses désolantes comme la récente élection de Andrew Jonson à la présidence des Etats Unis ou sa dernière fête d'anniversaire. Ce radiateur était devenu son confident : Eden communiquait avec lui par la pensée et lui faisait par des ses peurs et de ses désirs chaque fois qu'il lui venait des tendances insomniaques. Il consacrait également une certaine partie de son temps à la lecture. Le jeune étudiant éprouvait une réelle fascination pour les grands esprits modernes comme Adam Smith ou Jack London. Une fois coupé du monde universitaire, les pages de chacun de ses romans devenaient sa principale préoccupation, laissant de côté ses cahiers de cours qu'il avait déjà assimilé à l'université. Mais ce quotidien solitaire mené par Eden depuis 2 ans commençait à avoir lui porter préjudice.
Pour Eden chaque journée se ressemblait. Il vivait en Ermite, seul, sans amis particuliers et sans sa famille, restée à Vancouvert.
Paradoxalement à ses principes, Eden supportait de plus en plus mal la solitude. Le fait d'être constamment seul commençait à le ronger. Il se surprenait parfois à mener des conversations seul, à parler dans le vide. C'était selon lui une manière de son inconscient de se rassurer, de se montrer qu'il comptait aux yeux quelqu'un.
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