Chapitre 1
L'air était plutôt doux, la sensation du soleil sur sa fourrure brune était relaxante. Les nombreuses odeurs de cette plaine venait chatouiller ses narines. Peut-être que ce moment aller durer pour toujours? Non. Hunik secoua la tête. Quelque chose manquait, comme un détail qui allait tout changer. Un pas après l'autre, l'ourse avançait enfin dans cette étendue verdoyante. Par endroit on devinait des petits pissenlits qui ne semblait pas intéresser la femelle. Pourtant, son ventre n'était pas du même avis et le fît savoir dans un grognement rauque.
- Oui, je vais trouver à manger... Sa voix était plutôt sèche avec une pointe de douceur
Soudain, c'était comme un flash. Une image, non plusieurs images qui se chamboulaient. Pourquoi avait-elle faim? Comment avait-elle atterrit ici? Hunik était pourtant dans un lieu rêvé. Elle ouvrit la gueule pour mieux capter les odeurs. Seulement l'odeur des proies et celle de la forêt. Ses babines remontaient lentement, cet endroit n'existait pas. Comment un tel lieu pouvait exister?
Normalement, on sentait toujours la vieille odeur de mort des sentiers noirs. Hunik grogna comme pour éloigner un possible ennemis. Mais rien ne bougea. Elle ne fit même pas frémir les pissenlits qui semblaient figés sur place. Les odeurs ne changeaient pas au grès du vent. L'ourse brune accéléra le pas, souhaitant s'éloigner de ce lieu. Elle piétinait les fleurs qui semblaient n'avoir que faire de sa présence.
Hunik balayait son regard de droite à gauche tout en courant. Cherchant un moyen de sortir de ce lieu figé. BOUM. Sa tête heurta quelque chose. Une vive douleur lui parcouru l'échine. Ses poils se redressèrent sur son dos et elle ferma les yeux, comme attirée dans un profond sommeil.
Le réveil était douloureux. Hunik avait mal à la tête ce qui n'allait pas l'aider à sortir de cette plaine. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire et ouvrit enfin les yeux. Ce n'était plus la plaine figée qu'elle avait devant son museau. Mais un lieu enfermé entre d'immenses roches lisses. Son corps était allongé sur un sol glacial. L'odeur était désagréable et presque irritante, ici elle ne sentait rien à part l'odeur des Sans-Peaux. Les Sans-Peaux... Si seulement elle les avait droit devant elle, Hunik n'en ferait qu'une misérable bouchée.
Elle était enfermée, retenue prisonnière par des branches gelées, figées. La femelle en avait déjà entendu parler. Les autres grizzlis les appelaient des cages. Mais Hunik ne pensait pas en rencontrer dans sa vie. Après un long soupir, elle se décida enfin de se lever. Ses membres étaient comme engourdis, comme si, ils étaient encore endormis. Après quelques secondes à les remuer, Hunik réussit enfin à s'approcher de ces drôles de branches formant la cage.
L'odeur était presque semblable à celle du sang mais elle empestait les Sans-Peaux. Doucement, l'ourse ouvrit sa gueule et s'approcha des barreaux pour les prendre entre ses crocs. Pas question de rester enfermée ici, la plaisanterie avait assez duré. Elle les referma sur les barreaux, mais le goût et l'aspect glacial la rebuta immédiatement. Comment allait-elle sortir si elle ne pouvait même pas mordre ces branches mortes?
Alors qu'elle s'apprêtait à foncer dans la cage pour tenter de sortir, un grand claquement se fit entendre. Hunik dressa ses oreilles, attentive. Soudain, un Sans-Peaux déboula de nul part, tirant à l'aide de ses petites pattes roses un drôle d'objet. L'ourse pencha la tête sur le côté, se demandant bien ce qu'il faisait. Elle s'assit et observa attentivement ses mouvements qui paraissaient imprécis.
Il poussa son drôle d'objet et le colla à une cage identique à la sienne. Les Sans-Peaux étaient très bizarre. On savait rarement ce qu'ils allaient faire. Ziiip! Quelque chose semblait coulisser. Hunik, regarda émerveillée les branches mortes disparaître dans l'autre cage.
- Hé! Moi aussi je veux pouvoir sortir! Grogna Hunik
Le Sans-Peaux ne semblait en avoir rien à faire. L'ourse découvrit alors que le drôle d'objet était en réalité deux. Un semblait être porté par l'autre. Décidément, au plus Hunik s'y intéressait au plus c'était bizarre. L'intrus poussa l'objet porté qui semblait déverser son contenu dans la cage. Des petites feuilles tombèrent puis d'un seul coup, une boule rousse glissa du contenant. Les yeux d'Hunik s'écarquillèrent. Pourquoi le Sans-Peaux avait ramené un renard. D'ailleurs que faisait-elle ici?
Les branches mortes de l'autre cage étaient réapparues de nul-part. Hunik espérait enfin avoir la paix. Mais l'intrus semblait ne pas être du même avis, il rangea contre le mur son drôle d'objet puis se tourna vers l'ourse. "Tu t'approches et je te mange!". Elle préférait être tranquille mais il ne recula pas. Il s'accroupit même et commença à marmonner des choses qu'elle ne comprenait pas. Après quelques minutes qui semblaient être interminable, il se redressa et disparu comme il était venu.
- Bon vent!
Elle s'empressa alors de mieux regarder le lieu où elle se trouvait. Si un Sans-Peaux pouvait sortir sans problèmes, alors elle aussi. Mais rien. Que des grands rochers blancs qui la retenaient prisonnière. Hunik se rallongea sur le sol qui c'était un peu réchauffé avec sa présence. Elle essayait de se rappeler comment elle avait atterrit ici. Ce n'est pas censé être difficile. Une rivière, c'était les derniers souvenirs qu'elle avait. Mais comment une rivière pouvait l'avoir conduit ici?
Hunik ferma les yeux, essayant de se souvenir. La douce odeur de la rivière, son gargouillis incessant et ses galets qui roulent sous les pattes. Elle devait surement pêcher, comme sa mère lui avait appris il y a déjà plusieurs saisons. Pourtant son ventre n'était pas du même avis, à nouveau, comme dans son rêve il grogna. La grizzly fût même surprise de l'entendre aussi fort. Elle se reconcentra sur ses pensées. C'était toujours mieux que cette vieille cage.
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