Chapitre 5 ~ La reine sur son trône

Je suis restée un moment assise face au calendrier. J'ai regardé la date en me demandant si c'était vraiment celle du jour ou pas. Je suis restée de longues minutes ainsi, sans bouger.

Et puis...

« - Marguerite, t'as bientôt fini ou pas ? »

Et puis j'ai oublié que je ne pouvais même pas rester aux toilettes longtemps à regarder le calendrier des pompiers tranquillement.

« - Laisse-moi tranquille ! Je fais caca. »

Charmant.

Mais au moins, comme ça, ça le dégoûtera.

« - J'ai une vie pressante moi !

- Bah...Fais un nœud. »

Je n'ai jamais compris cette expression « fais un nœud » ou encore « mets un bouchon ». Comme si c'était possible. Je commence à connaître particulièrement bien la longueur du jouet de William et il ne lui est théoriquement pas possible de « faire un nœud ».

« - Marguerite !

- Attends ! »

On ne peut même plus faire ses besoins tranquillement en ce bas monde. Je vous jure.

« Est-ce que tu m'entends hey ho ?! Est-ce que tu me sens hey ho ?! Touche moi je suis là hey ho! Ho ho ho ho ho ho ! ♫ »

Je vois que monsieur a épuisé son stock des années 80' et se penche vers les 2000 maintenant ?

« Et j'attends et j'attends. J'attends que l'espoir prenne mon temps, baby ♫»

Si seulement je pouvais lui répondre...Si seulement. J'ai matière à pouvoir lui répondre en plus.

J'arrive finalement à me dégager de ma dernière obligation envers le « trône royal » pour lui laisser place.

« - C'est bon la voie est libre ! »

À peine avais-je atteint la salle de bain pour me laver les mains qu'il se précipita aux toilettes à ma suite.

Eh bien, je n'ai jamais vu un homme courir aussi vite sauf lors des 100m à la télévision.

Peut-être que c'était ça le secret de leurs entraînements aux athlètes olympiques...Allez savoir.

Il finit par sortir tandis que je commence à me préparer sous son regard intrigué. Intéressé.

« - Tu m'as tendu une perche ce matin... »

Je le laisse s'approcher de moi alors que je ne fais qu'enfiler mes collants avec un demi-sourire.

Ah oui. La fameuse perche.

« - C'est vrai...Pourquoi ? Tu veux l'attraper maintenant ?

- Je n'en sais rien...Est-elle encore tendue ?

- Va savoir. »

Le poussant d'une main sur le matelas au sol, il rigole.

C'est ça, rigole.

C'est moi que tu vas appeler « maître » petit.

« - Oh Marguerite...Pourquoi es-tu Marguerite ?

- Tu n'as même pas idée de ce que je peux te faire.

- Je crois que je commence.

- Oh non, crois-moi, tu n'en sais rien. »

D'une main tendue discrètement j'allume mon iPod.

Ma vengeance.

« Sur mes longs cheveux, derrière la couleur de mes yeux il y a juste quelqu'un qui veut être une femme, une femme. Et sur le dessin de ma bouche tu as cette peau que tu touches il y a juste quelqu'un qui peut être une femme, une femme ♫»

Tout son corps tendu le trahit tandis que dans un rire hystérique je m'éloigne.

« - Ah non ! Non ! Tu ne peux pas me faire ça. Pas après cette chanson.

- Ahahaha ! Parce que tu croyais que je serais une sucrerie aussi facile à avoir ? Les vilains garçons n'ont pas le droit aux sucreries. Ils n'ont pas été assez sages pour ça »

Soudain, sa main vient saisir la mienne, m'attirant brusquement à lui, m'obligeant à m'installer à califourchon sur lui.

« - Oui, mais les vilains garçons n'ont pas besoin de la permission pour avoir le bonbon. Ils n'ont qu'à le prendre. »

Ah ouais.

Vu comme ça.

« - Donc tu vas me prendre ? »

Je n'ai compris le double sens de ma phrase qu'après l'avoir dite à haute voix et même si William l'avait parfaitement comprise, il ne put s'empêcher de rigoler, se laissant complètement retomber sur le matelas

« - On peut parler de moi, mais t'es vulgaire aussi !

- Je ne voulais pas le dire comme ça...J'étais restée sur l'image du bonbon ! C'est ton esprit tordu qui déteint trop sur moi.

- Mais bien sûr. Dois-je te rappeler certaines phrases sulfureuses de « Vanille & Chocolat » ?

- Inutile...Je sais encore ce que j'ai écrit. »

Comment oublier ?

Mais j'assume.

Je n'écrirais jamais de la haute littérature à la Molière et je n'ai certainement pas fait le prochain best-seller du siècle, mais les phrases sulfureuses mettant le feu aux petites culottes, ça me connait.

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