Chapitre 19 ~ Candyman

Après ma première journée de travail dans une maison d'édition, journée qui ne fut pas la moindre, je pris la résolution de rentrer avant William. Ainsi était-il préférable que l'on ne nous voit pas arriver ensemble ou partir ensemble...Du moins, pour l'instant.

« - Tu pars déjà Marguerite ?

- Oui.

- Ton rendez-vous avec William s'est bien passé, j'espère ? C'est un amour cet homme »

Bien passé ? Ma pauvre. Tu n'as même pas idée.

Quoi que...

Ah non, je n'ai pas envie de penser à ça.

« - Certainement, oui. Un homme...charmant, disons-le.

- Peut-être pourras-tu voir Victor demain. Il était occupé aujourd'hui, mais demain il devrait être là. Je pense qu'il te fera également bonne impression.

- Je n'en doute pas. »

Mais personne ne peut me faire meilleure impression que William Harwel.

« - Bon, bonne soirée Jessica.

- Bonne soirée Marguerite. N'hésite pas si tu as besoin de mes services à l'avenir. »

Ça va aller. Je saurais m'en passer.

« - Merci. »

Une fois à la maison, la première chose que je fis, fut d'enlever mon soutien-gorge.

Mon dieu quel bonheur ! Les hommes ne connaitront jamais un plaisir comparable à la liberté des seins.

« - Bon, au boulot maintenant. »

Parce que le réel travail n'est pas celui que j'ai en tant que directrice marketing, mais bien en tant qu'écrivain.

Vous avez déjà essayé d'écrire un livre ? Si oui, vous me comprendrez.

Entre l'histoire en tête, les lignes, les corrections, les relectures, croyez-moi, il y a de quoi s'arracher les cheveux.

Et je m'arrache actuellement les cheveux.

« - J'EN AI MARRE !!!!

- Coucou, c'est moi ! »

Au même moment, William rentre tandis qu'une boule de papier manque de lui atterrir dessus.

« - Wow...Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien, une idée que j'ai en tête, mais que je n'arrive pas à écrire correctement.

- Est-ce pour ça que tu t'acharnes sur ton pauvre carnet ?

- Oui.

- D'accord. Bon, je vais faire la cuisine, moi. »

Oh. William cuisine ?

« - Je croyais que tu ne savais pas cuisiner ? »

Il s'arrête net, sur le seuil du pas de ma porte de chambre.

Parce qu'il croit que j'ai oublié peut-être ? Peut-être qu'il maîtrise enfin les pâtes, mais ce n'est pas pour autant que je lui fais totalement confiance pour ce qui va dans mon estomac.

« - Ne me sous-estime pas, je serais vexé sinon. Juste, reste là et admire l'artiste.

- Si tu cherches le téléphone pour commander, il est à côté de la biblio !

- Marguerite !

- Quoi ? Je te connais c'est tout. »

Ce n'est pas comme si je n'avais pas étudié la bête ces derniers mois dans notre folle collocation.

Et puis soudain, j'entends les premières notes de « Candyman » sifflant à travers les murs.

Curieuse, je me lève et me dirige vers le salon, lorsque je découvre William avec le tablier de cuisine.

Juste le tablier de cuisine.

« - Quand je parlais pas de cuisine, je ne parlais pas spécialement de nourriture. On peut avoir faim d'autre chose. Moi j'ai faim d'amour par exemple. »

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire en le découvrant dans une telle tenue.

« - C'est de la provocation ça mon cher. N'avons-nous pas assez joué dans ton bureau ?

- Le bureau ce n'était que l'apéro. Là, je veux passer au plat de résistance.

- Ah ouais ?

- Ouais. »

Allant vers le frigo, j'attrape un pot de glace tandis que son petit sourire lubrique s'allume automatiquement.

« - Vanille et Chocolat hein ?

- Vanille et chocolat.

- Mais on a plus de chantilly...

- Au diable la chantilly William !

- Ouh ! Mademoiselle vous m'émoustiller avec vos propos.

- Je pense que nous pouvons directement passer au dessert non ? »

Parce que nous ne sommes plus à ça près maintenant. Ce n'est pas interdit de manger dans n'importe quel ordre à ce que je sache.

Il s'avance et me prenant dans ses bras, il me murmure tout bas dans le creux de l'oreille :

« - Passons à table. »

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