Chapitre 11 ~ Ce n'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace

Après avoir réparé le barrage, le reste de la soirée fut relativement tranquille. Ma tante confina tout le monde dans sa chambre avec interdiction de migration de l'un ou de l'autre dans la chambre de son voisin. C'était assez cruel comme sort en sachant que j'ai passé ma journée à voir William dans des états que je n'aurais jamais imaginé et qu'en échange...Je ne peux que m'imaginer pleins de petites choses dans ma tête seulement.

Je crois que c'est à ce moment-là que je réalise ô combien être auteur sauve des idées qui ne se destinent qu'à être égarées.

Allongée sur le minuscule lit à ressort ressemblant plus à un lit de camp qu'à autre chose, j'entends soudainement quelqu'un toquer à ma porte et avant même que je n'eus le temps de dire le mot magique, William apparu en refermant en vitesse derrière lui.

Le petit sacripant ! Il ne sait pas ce que ça fait de désobéir aux règles de la maison.

Mais le fait d'être dans l'interdit, je ne vais pas mentir, ça m'excite totalement.

« - Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venu te voir. Marguerite, je suis en vacances, pas en camp d'abstinence et il faut dire qu'aujourd'hui a été une journée particulièrement...

- Chaude ? »

Rassure-toi mon kiki, je ressens exactement la même chose.

« - Et toi ? Tu fais quoi ?

- Oh moi ? Rien de précis. Je gribouillais quelques trucs. Mais maintenant que tu es là...On pourrait tout aussi bien profiter de la soirée...Rien que tous les deux.

- Ouh qu'entends-je ? Des mots doux ainsi susurrés à mon oreille. Je dois t'avouer que ça me fait un petit quelque chose.

- Seulement un petit quelque chose ? Dans ce cas...Je vais devoir faire en sorte que ça devienne un gros quelque chose.

- Marguerite, te lâcherais-tu ?

- Moi ? Pas du tout cher ami. Mais je ne suis guère une femme d'église et mon corps n'est voué qu'au dieu de la chair.

- Ahahaha ! Dans ce cas, j'en suis le plus fidèle de ses croyants.

- Et moi donc. »

Je m'approche de lui tandis qu'il bascule légèrement en avant pour m'embrasser, en profitant pour passer une main sauvage et baladeuse, curieuse, sous son tee-shirt.

« - William ! »

Je me retire au moment où son front rencontre le mien tandis qu'il me regarde avec surprise.

« - Quoi ?

- Tu es brûlant !

- Ah mais ça...C'est parce que... »

À peine avait-il eu le temps de finir sa phrase que le voilà qu'il s'écroule à mes pieds.

Dois-je mentionner qu'une telle scène a un air de déjà-vu pour moi ?

« - Voilà. Ça t'apprendra à faire l'idiot dans la rivière. Bien fait pour toi.

- Comment tu es...Je suis malade et tu es si méchante avec moi. Alors que je dois me battre contre un fermier, paysan, guerrier féroce à la fourche pour t'avoir rien que pour moi. »

Il délire ? Dites-moi qu'il délire. Je sais que ce genre de problème peut arriver en cas de forte fièvre, ils en parlent assez souvent dans « Docteur House ».

« - Marguerite ! »

Ma tante frappe à la porte de ma chambre, me surprenant avec un William gisant au sol. Merde. Si elle le découvre dans ma chambre...On est morts.

« - Euh...oui ! 5 minutes ! J'arrive ! »

Désolée William, mais on dirait que l'on va devoir remettre ça.

Je le pousse jusqu'à le faire rouler sous mon lit, remontant ses jambes contre son torse afin que ses pieds ne dépassent pas.

« - Ne bouge pas. Ne parle pas. N'éternue pas. Bref...Ne respire pas. Si tu fais le moindre bruit, on est grillés.

- Oui, oui... »

J'ouvre la porte en prenant un faux air fatigué pour prétendre que je m'étais endormie. Est-ce qu'elle va le gober ?

Gober le tata ! Gobe-le !

« - Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tiens, mon ordinateur. Tu l'as oublié.

- Oh...C'est gentil. Merci.

- Tu dormais ?

- Oui...C'est fou hein ? Ahaha ! »

Ses yeux inquisiteurs se faufilent à travers toute la pièce qu'elle passe au peigne fin.

Rien que les battements de mon cœur s'affolant semblent me trahir.

« - Tout va bien ?

- Oui...Pourquoi ?

- Non comme ça.

- Non, non, tout va bien. Comme sur des roulettes ! Nickel chrome !

- D'accord...Bon, bah je te laisse alors.

- Bonne nuit tata ! Merci encore ! »

Je me décide à la suivre du regard jusqu'à m'assurer qu'elle descende complètement les escaliers, puis elle s'arrête au milieu de celui-ci, pointant son doigt en arrière et me glisse :

« - Au fait ! Son pied gauche dépasse légèrement de dessous le lit. »

AH ! MER...CREDI !

On est grillés.

« - Ce n'est pas au vieux singe que tu vas apprendre à faire la grimace Marguerite. Bonne soirée ! »

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