|EXTRAIT 2| Un pas

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Alors. Bon. Je suis désolée d'accord ? En fait, ça y est je regrette déjà de vous poster ces extraits. Vous allez vite comprendre pourquoi. Tam_HopeZoé, si tu repasses par là un jour, vraiment pardon. (Même si en un sens, ça pourrait te plaire ? Bref si tu lis, hésite pas à me faire signe et m'envoyer un message, ça me ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles :)) Sinon, ce message s'adresse à toi : surtout ne lis pas ça avant d'avoir lu le chapitre "partie 2 : PLAN". C'est pire sans contexte.

Bref sinon, j'espère que vous allez bien. Et puis bonne lecture et à la prochaine ^^

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Contexte : Les personnages de LVDNS ont tous terminé leur formation en accéléré depuis un mois et demi et sont désormais des membres à part entière de l'Ordre du Phénix. Je détaillerai les formations plus tard.

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|EXTRAIT 2| Un pas


24 décembre 1978. Noël.

Diplômes obtenus six mois plus tôt. Formation express. Entrés dans l'ordre depuis un mois et demi.

Un mois et demi et sonnaient désormais les cloches de la première bataille.

C'était Maugrey qui avait donné l'alerte. Un mouvement de foule avait été détecté chemin de traverse et des boutiques prenaient feu.

Euphémismes.

Johanna avait failli ne pas reconnaître l'avenue. Des blessés agonisaient par terre, parmi les inconscients et les corps dont la vie avait déjà disparu. Les fumées prenaient à la gorge, une brume de poussière orange leur bloquait la vue. Ils courraient tous sans trop savoir où ils allaient, espérant ne pas s'attaquer à un allié. Les mangemorts étaient bien sans pitié, à ainsi piétiner les fêtes de fin d'année.

Johanna en était dégoûtée. Elle lança un dernier sortilège pour paralyser son adversaire et reprit son souffle avec difficulté. Un seul duel l'avait épuisée, les conditions étaient intenables. Elle entendait des cris partout, elle ne reconnaissait personne.

Elle était partie avec Lily mais elle l'avait très vite perdu. James, Gaïa et Ellie étaient eux aussi partis de leur côté. Kingsley avait embarqué Cassiopée, Fabian et McKinnon sous son bras. Maugrey était tout autant introuvable.

Johanna posa une main contre le mur et s'accroupit pour reprendre une respiration plus simple et trouver de l'oxygène. Elle n'avait rien perdu de son endurance, elle se demandait comment faisaient les autres.

Une fois l'énergie récupérée, elle serra fort sa baguette, presque aussi fort que son ancienne batte de Quidditch. Même si c'était plus la spécialité des formés en potions et médicomagie, Johanna s'accroupit auprès des blessés les plus graves pouvant être soignés. Elle aida quelques civils effrayés à protéger les corps qui bordaient la rue et mit un second mangemort à terre.

Elle courait pour remonter la rue, cherchant à aider du mieux qu'elle pouvait. Elle s'engagea dans un duel aux côtés de Fabian. Elle mesurait sa différence de puissance mais elle voyait qu'elle l'aidait. Elle sentit une petite fierté quand le mangemort fut désarmé et paralysé. Fabian lui donna une tape dans le dos et partit avec un pouce en l'air. Johanna appréciait Fabian.

Elle s'engagea dans une petite rue perpendiculaire. C'est là qu'elle le vit. Un corps, abandonné, affalé contre le mur. Du sang s'était répandu sur la pierre et le pavé, dans les vêtements.

Johanna le rejoignit en quelques foulées. Elle allongea le corps et essaya de trouver un signe de vie. Elle prit l'arrière de la tête de la victime entre ses mains, sentant le sang encore chaud coaguler contre sa paume, et elle put enfin déceler le visage du jeune homme malgré sa peau tâchée.

Son coeur sembla s'arrêter. Ses oreilles se mirent à siffler et ses bras à trembler.

Pourquoi ?

Charlus avait-il un frère ?

Pourquoi ce garçon lui ressemblait tant ?

Les mains secouées de spasmes incontrôlables, Johanna le regarda à nouveau. Non, ça ne pouvait pas être Charlus. Il avait les cheveux blond foncé. Pas rouges. Les cheveux du garçon étaient rouges.

Le corps faible, Johanna s'affaissa sur ses genoux. Son coeur s'affolait. Une nausée la prenait. Non, non, ce n'était pas possible.

La main qui tenait la tête du garçon la lâcha.

Du sang.

Sa main était pleine de sang.

Pourquoi ?

Les cheveux rouges. Du sang.

A nouveau, Johanna regarda le visage du garçon. De ses doigts qui défaillaient, elle attrapa un mouchoir et essuya le visage rougi.

Charlus.

Un haut-le-coeur prit Johanna qui ne pouvait plus regarder ce corps abandonné.

Alors que tout son corps se mettait à trembler, elle sentit sa conscience s'effriter. Alors que sa respiration devenait insupportable, un cri venu du plus profond de ses entrailles résonna dans toute la rue. Puis un deuxième.

De grosses larmes coulaient sur ses joues et les sanglots étaient inarrêtables. Johanna ne voyait plus rien, sa respiration devenait toujours plus laborieuse.

Où était-elle ? Que se passait-il ?

Du sang.

Du sang partout.

Charlus.

En boule dans le froid, Johanna ne sentait plus les tremblements incessants de son corps. Elle ne contrôlait plus rien.

Elle ne sentit pas une personne s'approcher. Elle l'entendit à peine et ne réagit pas quand une main se posa sur son épaule. Après tout, si c'était un mangemort, elle ne pouvait pas se battre. Autant mourir.

Mourir.

Du sang.

Charlus.

- Johanna ? Jo' ? Johanna, je suis là, c'est moi, Lily, regarde-moi !

Lily ?

Johanna avait l'impression qu'elle ne l'avait pas vu depuis une éternité.

Elle releva la tête. Elle s'aperçut d'à quel point elle tremblait. Elle entrouvrit les yeux au travers de ses larmes et croisa les cheveux roux de Lily.

- Jo', tout va bien, ça va aller, je suis là, c'est fini.

- Lily... Charlus...

Elle n'entendait pas sa propre voix. Le nom de Charlus lui déchira le coeur.

Du sang.

Charlus, à terre.

Charlus est mort.

Comme si elle en prenait seulement conscience, Johanna hoqueta. Charlus était mort. Il n'était plus là. Elle était seule. Elle ne pourrait plus le voir, lui parler, rire avec lui, l'embrasser. Elle ne pourrait plus se battre avec lui, jouer au Quidditch et faire envoyer valser les Cognards dans cette joie si intense qui la prenait chaque fois. Elle ne sentirait plus jamais son odeur fatiguée, ne serait plus jamais aussi apaisée que dans leurs moments ensemble. Charlus n'existait plus.

Et avec lui disparaissait la Johanna d'antan.

Sanglotant à nouveau, affolée et perdue, Johanna attrapa le manteau de Lily et s'y accrocha de toutes ses forces. Elle la serra contre elle, quitte à lui faire mal, essayant d'entendre son coeur battre et pleura tout son soûl avant de sombrer dans l'inconscience à cause de la fatigue.

***

25 décembre 1978. Noël.

Johanna ouvrit difficilement les yeux, comme si ses paupières étaient scellées. Elle était allongée dans un lit d'hôpital, dans une pièce sombre. Probablement la fameuse « infirmerie » cachée dans une pièce sécurisée de Sainte-Mangouste.

Johanna avait mal a la tête. Elle avala un verre d'eau pour faire passer le vertige et se laissa tomber dans son oreiller.

Que s'était-il passé ? Elle ne se souvenait plus.

Ils étaient partis sur le chemin de traverse en catastrophe, les fumées étaient insupportables...

Ruelle. Sang. Charlus.

Johanna reçut les images comme si elle venait de l'apprendre. Elle retint une nausée violente et se roula en boule dans son lit, à nouveau tremblotante.

De nouvelles larmes roulaient sur ses joues, silencieuses cette fois-ci.

Elle ne sut pas estimer combien de temps elle resta prostrée dans cet état. Les autres passèrent la voir mais elle n'arrivait pas à bouger, pas à répondre. Chacun y allait de son petit mot réconfortant, de sa caresse dans le dos.

En fin de journée, Johanna reconnut Lily à sa silhouette et ses cheveux dans le bas de son dos. Elle ne comprit pas grand-chose à ce qu'elle lui raconta, à part qu'Ellie n'avait pas pu venir parce qu'un sort mal placé lui avait entaillé la joue. Elle porterait une grosse cicatrice mais elle s'en sortirait.

Avant de partir, Lily se pencha vers elle et lui prit la main.

- Johanna, on est là pour toi, tu n'es pas seule, je te le promets. Je te laisse ça, je reviens te voir demain à la première heure, quoiqu'il arrive, d'accord ? A demain, Jo'.

Johanna sentit une petite boîte être déposée dans sa main. Quand Lily fut partie, elle se força à s'asseoir, intriguée par ce cadeau inattendu. Elle avait oublié que c'était Noël.

Elle ouvrit la boîte avec difficulté à cause de ses ongles tout cassés. Le manque de lumière rendait difficile la vision mais elle n'avait pas assez de force pour attraper sa baguette et allumer une bougie.

Sur un petit coussin se tenait une petite broche en forme de pégase.

Pégase. Le patronus de son grand-père.

Perdue, Johanna trouva deux petits morceaux de parchemin au bord de son lit.

« Joyeux Noël, Johani ! En espérant que ce petit cadeau t'aide à accepter que tu as hérité du plus beau patronus au monde et qu'il puisse te protéger en cas de malheur.
Je t'aime,
Charl'. »

« On a trouvé ça dans la poche de sa veste, ton nom est gravé sur la boîte.
A demain matin,
Lily ».

Un rire surprit Johanna entre ses larmes. Charlus était resté lui-même jusqu'au bout. Cadeau de la dernière minute mais un cadeau qui avait du sens.

Elle leva le visage vers le plafond et prit une inspiration sanglotante. Il lui manquait déjà tant... De ses doigts malhabiles, elle épingla la broche sur son haut, juste au-dessus de son coeur.

Elle avait tellement mal, elle se sentait tellement vide. Une simple broche n'allait pas la consoler. Elle en voulait à Charlus. S'il n'avait pas été là pour ce cadeau à ce moment-là, probablement qu'elle aurait pu passer Noël avec lui.

Que valait une vie par rapport à un petit objet ?

Quand elle put rentrer chez Sirius (qui logeait tous les nouveaux à part Ellie, Cassiopée et Sven), elle ne put sortir de sa chambre avant plusieurs jours. Les autres lui tenaient compagnie, essayaient de lui changer les idées. Mais son coeur lui rappelait constamment que Charlus l'avait abandonnée.

Quelques jours après le Nouvel An, on toqua à sa porte. Elle n'eut pas le temps de refuser que la personne entra. C'était Maugrey.

Johanna se tourna face à la vitre. Elle ne voulait pas le voir, pas retourner en mission.

- Fawley, on aura besoin de toi, un de ces jours.

- Non. Je n'irai pas.

Sa voix était rauque. Elle parlait si peu qu'elle en perdait l'habitude.

- Tu ne peux pas te morfondre et te laisser mourir comme ça. Je comprends que c'est difficile mais je ne peux pas te laisser dans cet état.

- Et qu'est-ce qui vous en empêche ? Ma vie a perdu tout son sens. Que je vive ou meure, ça ne change rien. Charlus est mort et on ne peut rien y faire.

Elle n'avait jamais aussi mal parlé à son supérieur. Mais même si elle admirait la force de cet homme, elle ne s'en voulait pas. Il n'avait pas le droit d'interférer dans ses propres décisions et sentiments.

- Justement, il est mort et on ne peut rien y faire. Alors, ça ne sert à rien de rester dans le noir toute la journée, ça ne le ramènera pas. Tu es de nos grandes forces, Fawley. Je ne peux pas te laisser en dehors de la guerre éternellement. Tu savais à quoi tu t'engageais.

- Je savais que je risquais ma vie ! Je savais que mes amis risquaient la leur ! Je savais que je le faisais pour protéger les autres ! A quoi bon si je ne peux même pas protéger ceux que j'aime ?

- Tout le temps où tu restes planquée dans ta chambre, ce sont de nouvelles opportunités pour les troupes de Voldemort pour tuer des innocents. Des gens à protéger, ceux que tu aimes, appelle-les comme tu veux. Mais la différence est moindre. De l'inconnu à l'amoureux, il n'y a qu'un pas et de ce que j'ai compris, tu es bien placée pour le savoir.

Johanna sentit sa gorge se bloquer. Elle baissa le regard sur ses mains, crispées sur son pantalon. Au fond, Maugrey avait raison et elle le savait. Mais elle n'arrivait pas à penser à se battre sans que des flashs ne lui reviennent, la faisant suffoquer.

- Du sang, marmonna-t-elle. Y avait du sang partout. Ses cheveux, ils étaient rouges.

Maugrey ne devait même pas l'avoir entendu tant elle avait bafouillé ces quelques mots. Elle sentit pourtant qu'il s'asseyait de l'autre côté du lit et entendit le verrou de sa porte se fermer.

- Tu sais pourquoi je suis devenu Auror, mon petit ? Ma grande sœur a été assassinée par un moldu qui avait perdu la tête, quand j'avais douze ans. L'image restera gravée dans mon esprit pour toujours. Mon cousin ne l'a pas supporté et s'est lancé à la poursuite du moldu. Et il n'a pas réussi à garder la raison et l'a tué. Donc mon cousin a fini à Azkaban. C'est à ce moment-là que j'ai décidé que je voulais être Auror. Comme ça, je garde une forme de contrôle sur toutes situations. Et j'ai l'impression de rendre justice à ma sœur et mon cousin. Je sais ce que c'est d'être paralysé par des images qui font peur. Mais il ne faut pas se laisser abattre. Que ce soit par la tristesse ou la colère, les émotions ne doivent pas être ce qui guide notre conscience.

Johanna n'avait jamais entendu Maugrey parler autant. Elle se demanda même si Dumbledore lui-même était au courant de ce passé traumatique.

- Vous avez peut-être réussi à trouver une motivation et à vous en sortir mais Charlus était tout pour moi : un partenaire, un meilleur ami, l'amour de ma vie. Ca n'aurait pas duré pour toujours, on aurait pas été capable de vivre ensemble. Mais on serait restés amis. On s'aime. En le perdant lui, je perds un confident et ma raison de vivre. J'aime les autres aussi et ils comprennent mais avec lui, tout était différent. C'est le seul qui a réussi à me faire oublier que mes parents ne veulent pas de moi. Et il est parti. Y avait du sang partout, ses cheveux étaient rouges.

- Fawley, je ne suis pas là pour te forcer, je suis là pour te convaincre. Si tu ne reviens pas, tu risques de le regretter s'il arrive quelque chose à un autre de tes proches. Laisse les autres t'épauler. Ce que tu ressens est normal, je veux juste que tu apprennes à vivre avec. Si les images sont trop violentes et que tu n'y arrives pas, il suffit de me le dire. On peut s'arranger.

- C'est-à-dire ?

- Black se plaignait il y a trois jours d'être trop seul dans ses missions d'espionnage et que Fabian le fatiguait. Je peux te faire partir avec eux, si tu préfères ça au terrain du duel pour le moment.

De l'espionnage ? Johanna n'avait pas pensé à cette possibilité. Elle, ce qu'elle aimait, c'était l'action. Pas rester à observer une rue pendant des heures.

Les images du corps de Charlus et de ses cheveux rouges de sang lui revinrent à la mémoire. Le coeur erratique, elle se força à respirer calmement. Elle ne pouvait pas retourner dans le même genre de mission, c'était certain. La moindre goutte de sang ou le fait de ne pas savoir où sont les autres la feraient paniquer et la rendraient inutile. Elle le sentait bien.

- On peut s'arranger, admit-elle à demi-voix. Mais je veux encore une semaine de repos.

- Cinq jours, négocia Maugrey d'une voix ferme en se relevant du lit. Tu profiteras de ce temps-là pour te remplumer, t'hydrater et mettre en forme ton balai.

- Mon balai ?

- Tu as failli faire du Quidditch en professionnel, non ? On a besoin d'espions qui savent tenir dans les hauteurs et savent observer depuis un balai. Je signale à Black et à Prewett que tu les rejoindras mardi.

Sur ce, Maugrey quitta la chambre d'un pas lourd. Johanna resta assise un long moment avant d'attraper sa broche entre les doigts et descendre vers la salle à manger. Si les autres furent surpris de la voir, ils ne montrèrent rien. Chacun était comme d'habitude et Johanna se surprit à sourire à plusieurs reprises. L'espace de deux heures, le vide en elle se fit oublier et son corps se réchauffa.

Puis quand Ellie rentra dans la pièce, sa cicatrice qui traversait sa joue droite surprit Johanna. Elle ne l'avait pas vue clairement depuis la veille de Noël, toujours dans le noir, des larmes brouillant sa vue ou tournant le dos. Johanna essaya de sourire pour ne rien montrer mais le regard que lui adressa Ellen lui prouva qu'elle n'était pas dupe.

Johanna se sentait coupable de s'être enfermée ainsi. Les autres aussi avaient souffert. Sans doute avaient-ils eux aussi besoin de soutien, même si elle n'avait pas grand-chose à offrir. Elle le voyait dans les cernes de James, la cicatrice d'Ellie, la pâleur de Lily.

Prenant une grande inspiration, Johanna se promit de faire de son mieux dans ses futures missions d'espionnage. Elle ne les laisserait plus tomber. Elle ferait en sorte que ce genre de chaos n'arrive plus jamais.

- Hé, Jo', gueula Sirius dans toute la pièce en arrivant mains dans les poches. Maugrey m'a dit que tu allais nous accompagner pour les missions de reconnaissances, c'est vrai ? Par pitié, dis-moi que tu vas prendre ta batte ! Tu me la prêteras, hein ? Que je puisse frapper Prewett quand il commencera à me tirer les oreilles !

- Dans tes rêves, Black, c'est la mienne.

Sirius, déçu, tirait une tête de chien battu et jouait la comédie devant un Remus et un Peter exaspérés. Johanna se surprit à pouffer. Puis elle pensa que finalement, ces missions d'espionnage seraient peut-être moins ennuyantes que ce qu'elle imaginait. 

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