|CHAPITRE 42| Une passion dévorante pour les Souris en Sucre

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Helloo ! Bon, je ne suis pas sûre de pouvoir faire cette note au moment où je posterai le chapitre donc je la fais maintenant. Comment vous allez ? Moi c'est pas ouf, je me suis fait vaccinée (2eme dose) hier et j'avoue que là je suis complètement amorphe.

Aujourd'hui un chapitre que j'avais beaucoup aimé écrire et - si je me souviens bien - j'avais pas pris dix ans à terminer ! Je pense qu'il vous plaira.

Sinon, pour le chapitre précédent. Vous en avez pensé quoi ? Le récit de Michael était clair ? En tout cas, si vous n'avez pas tout compris, vous pouvez poser des questions, je suis là pour ça. Et aussi, sans doute mercredi prochain, je posterai le bonus qui est lié au chapitre 41 et peut-être que ce sera plus clair ;)

Bonne lecture, le prochain chapitre sort le samedi 14 (et peut-être le bonus le mercredi 11) ^^

P.S. Chapitre sans bêta-lecture ;)

***

Le seul son qui emplissait la salle de classe était le bruit des plumes grattant le parchemin. La concentration était à son comble. Le professeur McGonagall marchait entre les rangs, ramassant parfois la baguette d'un élève étourdi qui l'avait fait tomber par terre par accident.

Lorsqu'elle s'approcha de Lily, elle tapota son bureau. Lily leva la tête, surprise, et put entendre sa directrice de maison lui chuchoter :

- Je pensais que vous arriveriez à faire venir Potter sur notre heure du lundi matin. Si même vous n'avez pas réussi, je crois que personne n'y arrivera.

Lily se retint de soupirer. Elle avait pourtant attrapé James après le petit-déjeuner et lui avait fait promettre de venir. Certes, elle n'avait pas eu le temps de s'assurer qu'il le ferait vraiment qu'il l'avait embrassée, lui faisant oublier toutes ses petites précautions, mais elle le lui avait rappelé tant de fois depuis leur retour à Poudlard la veille qu'elle était certaine qu'il n'avait pas oublié.

Elle allait répondre une excuse peu valable quand la porte s'ouvrit brusquement. Toute la classe se retourna. James, les cheveux encore plus décoiffés qu'à leur habitude et du chocolat autour de la bouche, venait d'entrer.

~~~

James était très fier de lui. Lily lui avait tellement rappelé qu'il devait venir en cours de métamorphose le lundi qu'il ne risquait pas de l'oublier. Il était certain qu'à l'heure qu'il était, elle devait être en train de le maudire et de réfléchir à la meilleure manière de lui faire payer de ne pas être venu. Mais James avait plus d'un tour dans son sac. Et il avait eu une idée lumineuse.

Une vingtaine de minutes après le début des cours, il déambulait dans les couloirs, saluant les portraits, et se rendit jusque la salle de métamorphose. Il pria pour ne pas se faire assassiner par McGonagall et pour que tout se passe comme il l'avait imaginé, posa sa main sur la poignée et l'enclencha.

Toute la classe se retourna. Quelques gloussements se firent entendre mais ce sur quoi se concentrait James, c'était son but : la chaise vide à côté de Lily.

Sauf qu'il n'avait pas prévu que McGonagall soit exactement devant ce même bureau. James décida de ne rien changer à ce qu'il voulait faire, slaloma entre les tables et vint s'affaler juste à côté de Lily.

Il n'eut pas le temps de voir le sourire et le regard désabusé de sa petite-amie - il avait toujours du mal à réaliser - qu'il l'embrassa, sous le regard éberlué de tous leurs camarades.

Un brouhaha se déclencha aussitôt dans la classe. Mais comme s'il n'entendait rien et ne voyait pas l'œillade noire de sa directrice de maison, James sortit ses affaires.

- Désolé de ne pas être arrivé plus tôt, fit-il à Lily. J'essayais de me faire propre. Tu as vu comment je me suis bien coiffé ?

- Potter ! le tança McGonagall.

- Oui, professeur ?

- Vous venez en cours le lundi matin pour la première fois de l'année, en retard qui plus est, même pas débarbouillé et vous vous permettez d'embrasser votre camarade ? Vous croyez vraiment que je vais faire comme si je n'avais rien vu ?

- Professeur, pourquoi ne pas m'avoir puni plus tôt d'avoir séché les cours du lundi si cela ne vous convenait pas ? Quant au fait que j'embrasse Lily, c'est parce que j'estime que je dois dire bonjour à ma copine avant à vous, vous m'en voyez désolé. Cependant, je conçois être en retard. Vous pouvez me mettre en retenue si vous voulez, je comprendrais. C'est vrai que vingt minutes de retard, c'est exagéré. Je ne recommencerai plus.

- Si je vous mets en retenue, Potter, ce n'est pas pour votre retard ou le fait que vous séchiez les cours du lundi matin ! Ce ne sont pas mes ASPICs qui sont en jeu à la fin de l'année. Si je vous mets en retenue, ce sera parce que vous aves porté atteinte à l'intimité d'une élève ! Ça fait sept ans que vous faites la cour à Miss Evans - et vous faites ce que vous voulez ! - mais vous ne pouvez l'embrasser sans son consentement, je ne le tolère pas.

- Sauf que j'ai son consentement, Professeur. Je vous ai dis que Lily était ma petite-amie.

Pour la première fois, McGonagall sembla réaliser qu'il disait vrai. Elle observa Lily comme si elle ne l'avait jamais vue et James la regarda à son tour. Son visage était d'un rouge soutenu et elle regardait son parchemin comme si elle voulait s'effacer à tout jamais. Leurs camarades avaient suivi l'échange avec la plus grande attention et de grandes discussions s'engagèrent.

- J'AI GAGNÉ ! cria la voix d'Abby. Merlin, James, dis-moi que ça a eu lieu avant les vacances d'avril !

- Je ne comprends pas comment ça se fait qu'on ne savait rien, grommela Johanna.

- Moi non plus, répondit Remus. Sirius, tu savais ?

- Je les ai pris sur le fait pendant les vacances.

Un seul regard de McGonagall suffit à faire taire tous les commentaires.

À la fin de l'heure, James tendit l'oreille pour tenter de savoir si les autres avaient oublié ou non ce qu'il s'était passé. C'est seulement là qu'il commença à regretter d'avoir officialisé sa relation avec Lily.

- Non mais Potter et Evans ? Tu l'aurais deviné, toi ?

- Je le savais ! Tu te rappelles, en quatrième année ? Je t'avais parié dix Mornilles qu'ils finiraient par sortir ensemble ! A moi l'argent !

- De toute façon, je savais bien que Potter était inaccessible.

- Ne dis pas ça, on n'en sait rien. Peut-être qu'il lâchera Evans au bout de deux semaines comme toutes les autres.

- Tu as raison, je la plains un peu. Elle l'a supporté tout ce temps et si ça se trouve, maintenant que Potter a eu ce qu'il voulait, il va lui faire de mal. C'est triste.

- Potter et Evans, Robert ! Potter et Evans ! Est-ce que tu te rends compte ? Vite, il faut qu'on aille le dire à Jerry !

James aurait voulu attendre Lily mais deux paires de bras l'attrapèrent et l'emmenèrent plus loin.

- Alors comme ça on nous cache des choses, Cornedrue ? fit Peter.

- Je crois que je suis encore plus vexé que nous ayons été mis à l'écart alors que Patmol était au courant, marmonna Remus. C'est pas juste.

- James ne m'avait rien dit ! se défendit Sirius. C'est moi qui les ais pris sur le fait !

Pour preuve, il sortit fièrement la photo qu'il avait prise le jour où Lily était arrivée à Godric's Hollow.

- Peut-être que je n'aurai pas dû les avoir, finalement. Ça m'aurait évité leur niaiserie à longueur de journée, rit-il.

- Est-ce qu'on peut savoir depuis quand ça dure ? demanda Peter, son imitation d'énervement trahie par son sourire.

- Mon anniversaire, admit James. Je n'avais pas planifié ça quand c'est arrivé, je vous le promets !

- Ç'aurait été plus étonnant que tu l'ais prévu, commenta Remus. Bon sang, Lily et toi ? Si tu ne l'avais pas embrassé devant tout le monde, je ne l'aurais pas cru. Ça faisait tellement d'années que je n'y croyais plus.

- Hé ! Pourquoi tu m'as aidé, alors ?

- Parce que je me disais que quitte à ce que ça ne fonctionne pas, peut-être que ça te permettrait au moins de te racheter auprès d'elle. Visiblement, j'aurais pu être plus optimiste.

- J'en reviens pas que tu ais fais ça devant toute la classe ! s'esclaffa Sirius. Toute la classe, par la barbe de Merlin !

- Et si Lily t'en veut de l'avoir divulgué ? interrogea Peter sur un ton innocent.

- On a eu le temps d'en parler un peu avant, on savait que ça ne resterait pas un secret d'Etat alors autant mettre les choses au clair tout de suite et comme ça après on peut vivre notre vie tranquille.

- Je ne suis pas sûr que vous soyez tranquilles de sitôt, pouffa Remus.

~~~

Et il avait raison.

Les rumeurs et bruits de couloir firent le tour du château en moins d'une heure et ce qu'il s'était réellement passé était déjà plus ou moins déformé.

Lily n'en revenait toujours pas que James ait eu cette audace. Un brin de fierté avait parcouru son corps et fait disparaître la gêne dès la fin du cours de métamorphose.

- J'avais raison, j'avais raison, j'avais raison ! se réjouissait Abby depuis qu'elle l'avait appris. J'avais raison, Ellie ! Jo', tu te rends compte ? J'avais raison ! Haha ! À moi les Souris en Sucre ! À moi les Patacitrouilles ! Oh Morgane, ça fait si longtemps que j'ai envie de manger une Souris en Sucre ! Lily, t'es Préfète-en-Cheffe, tu devrais savoir s'il y a une sortie à Pré-au-lard bientôt, non ? Il faut que Jo' et Ellie m'achètent des Souris en Sucre et des Patacitrouilles !

- Non, on n'est absolument pas tenu au courant de ça, Ab'. Désolée. Mais ne t'inquiète pas, quand on saura tu seras la première à le savoir. Je peux savoir de quand date ce pari au moins ?

- La deuxième ou la troisième année, je crois, fit Ellie.

- Quelle idée de parier à cet âge-là, grogna Johanna. De toute façon, ce n'était qu'un coup de chance, Abby. Et puis même, pourquoi tu avais donné quelque chose d'aussi précis ? Avant les vacances d'avril de notre septième année, non mais je te jure...

- Oh, Jo', arrête de bouder, rit Abby. Je t'avais prévenue hier qu'il était trop tôt pour te réjouir de bientôt gagner !

- Si vous arrêtiez de vous titiller pour un truc que vous avez dit à treize ans, ce serait sympa..., soupira Lily. Johanna, tu avais parié quoi ?

- Après Poudlard. Ce n'est pas juste ! Il reste que deux mois !

À cette heure où la plupart des élèves étaient en cours, les couloirs étaient vides. Ainsi, Lily fut surprise de croiser Michael lorsqu'elles tournèrent dans un raccourci.

Il était redevenu souriant et semblait n'avoir jamais changé.

- Ah, Lily ! s'exclama-t-il. Je te cherchais !

- Toi aussi tu es surpris qu'elle embrasse James Potter depuis fin mars, Robbins ? l'interpela Johanna.

- Quoi ? Non, pas du tout, j'étais déjà au courant. Lily, je voulais savoir si c'est possible de faire une ronde ce soir au lieu de demain ?

Lily lui lança un regard appuyé et Michael insista en tripotant délibérément sa cravate dénouée. Lily comprit le message.

- D'accord, va pour ce soir.

- Comment ça se fait que tu savais déjà pour elle et James ? intervint Abby.

- J'imagine que le fait qu'on se soit vus avant la rentrée et que je l'ai un peu forcée à tout m'avouer a joué, répondit Michael. Je peux rester un peu avec vous ? Gaenor est en cours d'astronomie théorique.

Lily hocha la tête.

- Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas, sourit Abby.

Johanna approuva. Tous les regards se tournèrent sur Ellie, qui ne disait rien.

- Ellie ? Tu es d'accord ?

- Quoi ?

- Tu es d'accord pour que Michael reste avec nous ?

- Oui, oui, pas de problèmes.

Abby et Johanna partirent devant, emballées dans une discussion animée sur les Souris en Sucre et les Patacitrouilles. Michael fouillait dans son sac et Ellie se contentait de marcher à côté de Lily, en silence. Lily trouvait cela étrange. Qu'elle ne dise presque rien dit depuis le début de la mâtinée et qu'elle n'écoute pas la conversation, ce n'était pas trop le genre de son amie.

- Tout va bien, Ellie ?

- Oui, oui, ça va.

Lily fronça les sourcils. Depuis quand Ellie ne profitait pas d'un simple début de discussion pour raconter une anecdote ou faire une blague ? Lily continua de la regarder en coin et elle remarqua la moue sur son visage et son air épuisé.

- Tu es sûre que tout va bien ?

Pas de réponse. Pourtant, Lily était persuadée qu'elle l'avait entendue. Elle réfléchit de plus belle et quelque chose lui parut étrange.

- Dis, je ne t'ai pas vue avec Cassiopée ce matin. Ni depuis qu'on est revenus ici, d'ailleurs. C'est normal ? Tout roule toujours entre vous ?

- Ce n'est pas le moment d'en parler, éluda Ellie en se renfermant dans son mutisme.

Lily se mordit la lèvre. Elle espérait que cette histoire se règlerait vite, elle n'aimait pas voir ses amies tristes.

- Lily ! Hé, attendez-moi !

Lily reconnut tout de suite la voix de Cassiopée. Elle se retourna et manqua de grogner quand elle entendit Ellie pousser un lourd soupir et partir devant, rejoignant Abby et Johanna.

~~~

Cassiopée avait immédiatement remarqué la silhouette d'Ellen, avant même de voir les flambants cheveux de Lily. Mais elle avait préféré appeler la préfète. Ce n'était pas la peine d'envenimer les choses en rappelant à Ellen leur désaccord. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de tomber amoureuse d'une Gryffondor, aussi ?

- C'est marrant, on dirait qu'on emprunte tous les mêmes couloirs, aujourd'hui.

- À croire que tu nous as cherchés, répondit Lily avec un sourire.

- C'est possible, en effet. Mais inconsciemment. Dis-moi, Ellen m'en veut toujours ?

- À première vue, elle n'a pas l'air très heureuse, oui, si c'est ça que tu me demandes. Je peux savoir pourquoi j'ai l'impression que tout-à-coup vous avez rompu sans en informer personne ?

- Techniquement, on est toujours ensemble. Elle est juste en colère contre moi.

Cassiopée avait baissé la voix. Elle n'avait pas très envie qu'Ellie entende que cette froideur la blessait, même si elle ne l'admettait pas. Après tout, c'était de leurs fautes à toutes les deux et au lieu de parler en adultes, elles se retrouvaient à se faire la tête pour des broutilles.

- Reformule-ça, demanda Lily. C'est juste Ellie qui t'en veut ou toi aussi tu as des choses à lui reprocher ?

- Moi aussi j'ai des choses à lui reprocher, ronchonna Cassiopée.

- C'est bien ce que je pensais. Écoute, je ne vais pas te mentir, Ellie n'est pas du genre à nier qu'elle a tort. Si elle est en colère, c'est sans doute que tu lui as dis quelque chose qui l'a vexée ou l'a blessée. Tu peux même ne pas l'avoir fais exprès. Et même si je ne sais rien de ce qu'il s'est passé, vous êtes sans doute aussi responsables l'une que l'autre, non ?

- Ouais, c'est ça.

- Essaie de lui parler quand vous serez au calme. Elle t'ignore, ça veut dire qu'elle regrette un peu aussi. Je connais Ellie depuis suffisamment longtemps pour savoir que si elle a vraiment tourné une page, elle ne se préoccupe plus de l'avant. Aujourd'hui, elle est de mauvaise humeur et muette comme une carpe. Tu peux très bien arranger tout ça.

Cassiopée souffla du nez.

- Tu devrais faire psychologue, Lily. Je ne sais pas comment tu fais pour analyser les gens comme tu le fais.

- Tu as retenu le mot pour ce métier ? Je ne l'aurais pas cru.

- Ça m'a marqué, je ne sais pas pourquoi.

Cassiopée regardait Williamson, Fawley et Ellen. Elles avaient l'air de débattre intensément, Cassiopée en venait presque à se demander si Ellen en faisait vraiment semblant de ne pas savoir qu'elle était juste derrière.

- Dis, Evans, elles parlent de quoi ?

- De leur pari, j'imagine.

- Leur pari ? Quel pari ?

- Un pari stupide sur quand est-ce que je serai avec James ! Elles ont parié sur ça en troisième année ! Tu te rends compte ? Et moi, je n'étais même pas au courant.

- Les trois-quarts de l'école ont parié sur vous deux, relativisa Robbins en pouffant.

- Merci, Michael, ça m'aide beaucoup, ironisa Lily.

- Moi aussi j'ai parié là-dessus, il me semble, se souvint Cassiopée. Avec Gaenor, l'année dernière.

- Et tu avais misé sur quoi ?

- Que tu finirais avec Potter avant la fin de cette année. Gaenor était moins optimiste, elle a dit qu'on devrait attendre qu'on ait nos diplômes. J'ai encore l'espoir de gagner, si tu veux tout savoir.

- Bon et bien, tu vas pouvoir réclamer ton dû à Gaenor, rit Robbins.

- Mike' ! s'insurgea Lily. Tu ne peux pas me voler mon petit plaisir de l'annoncer moi-même, c'est plus drôle sinon.

- Désolé, Lily, c'était trop tentant, pouffa le préfet-en-chef.

- Robbins, pourquoi tu... Oh ! Tu as des choses à me dire, Evans ?

- Je suis avec James depuis son anniversaire, grommela Lily. Tu aurais bien fini par le savoir, je pense que ça a déjà fait le tour de l'école.

Cassiopée sourit. Elle était contente pour Lily, ça faisait un petit moment qu'elle avait compris que quelque chose la liait à Potter. Ses yeux retombèrent sur Ellen et son ventre se tordit.

Tout ne pouvait pas se finir comme ça, si ? C'était stupide. Elles ne s'étaient même pas vraiment disputées. Cassiopée admettait avoir un peu forcé mais elle s'inquiétait... Elle soupira. Que c'était compliqué ! Et Cassiopée savait que, pour elle, ça ne pouvait pas juste s'arrêter, ça durait depuis si longtemps... Elle se rappelait si bien de toutes les fois où elles avaient parlé avant cette année, surtout la fois où elle avait compris qu'elle ressentait quelque chose pour Ellen Shacklebolt, en quatrième année.

Elle est belle.

Cassiopée pourrait l'observer des heures durant. Chaque fois que son regard se pose sur elle, son cœur s'affole, sans qu'elle ne s'en préoccupe vraiment.

Les rares fois où elles se sont adressé la parole se comptent sur les doigts d'une main, sont insignifiantes. Pourtant, Cassiopée s'en rappelle parfaitement et elle se rejoue ces souvenirs une fois seule, le soir dans son lit.

Elle est magnifique.

Parfois, Cassiopée s'imagine ce que ça ferait de l'embrasser. Elle s'imagine son cœur battre de plus en plus vite, un frisson la parcourir, ses mains devenir moites, ne plus rien percevoir d'autre qu'elle.

Mais Cassiopée sait que c'était impossible. On lui a dit de vivre comme elle le veut et non comme on le lui dit de faire mais Cassiopée a appris à ses dépens que le problème ne vient pas d'elle mais des autres. Les gens ne sont pas prêts à admettre qu'il n'y a pas de normalité.

Cassiopée sursaute en sentant une présence à sa droite et rougit en s'apercevant que c'était elle.

- Salut, fait Ellie Shacklebolt. J'ai vu que tu regardais dans notre direction depuis un certain temps. Ça va ?

Non, ça ne va pas. Pas du tout même. Merlin, sa voix est toujours aussi adorable et agréable à l'oreille.

- Oui, ça va, répond-elle sobrement. Désolée, j'étais perdue dans mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que je pouvais être en train de fixer quelqu'un.

- Oh, ne t'en fais pas ! Ça nous arrive à tous. Tu es seule ? Si tu veux, tu peux venir avec nous. Je sais que tu connais déjà bien Lily, tu pourrais t'entendre avec Johanna et Abby, je pense. Ça te dit ?

Oui. Non. Par les caleçons sales de Merlin.

- Ne t'en fais pas pour moi, j'aime bien être solitaire. Mais merci de la proposition, c'est gentil.

- Je reste avec toi, alors. Je n'aime pas voir les gens seuls.

- Je ne te pensais pas comme ça, Shacklebolt.

- Je sais. On me l'a souvent dit.

Cassiopée cache ses mains dans ses poches pour qu'Ellie ne les voie pas trembler. Ses sentiments se mêlent et Cassiopée est confuse. Elle ne s'était jamais sentie aussi vulnérable en présence d'une inconnue. Qu'est-ce qui lui prends ?

- Tu es prête pour passer tes BUSEs l'année prochaine ? engage Cassiopée, comme si de rien n'était.

- Absolument pas. Mais on a encore du temps pour penser à ça, tu ne crois pas ?

- Evidemment ! Je demandais ça surtout parce qu'Evans s'inquiète déjà pour moi donc je me disais que les autres devaient avoir pris vachement d'avance.

- Lily s'inquiète trop pour tout le monde.

- Sauf pour Potter.

- Sauf pour Potter, oui, pouffe Ellie.

Cassiopée glousse. Elle se sent bien là, assise à côté d'Ellen Shacklebolt. Elle a l'impression qu'elle peut faire tout ce qu'elle veut, que tout est possible. Elle a l'impression d'être en sécurité.

Cassiopée était amoureuse d'Ellen depuis si longtemps qu'elle n'imaginait pas à quoi sa vie pourrait ressembler si son cœur n'en avait pas fait des siennes. Voir la fille qu'elle aimait l'ignorer ainsi, comme si elles n'avaient jamais vécu ces derniers mois, ça la blessait bien plus qu'elle ne l'entendait. Et elle ne comptait pas faire comme si tout allait bien.

- Tu m'excuseras, Lily, il faut que j'y aille. On se voit plus tard !

- Pas de problèmes.

Cassiopée lui sourit et accéléra le pas. Elle arriva à hauteur des filles, salua Fawley et Williamson d'un salut militaire et attrapa Ellen par le bras.

- Hé ! Lâche-moi ! fit son otage.

- Pas avant qu'on ait eu une discussion.

- Lâche-moi ! C'est bon, ça va, je vais te suivre, t'es contente ?

Cassiopée ne prit même pas la peine de la regarder. Elle l'emmena à travers les couloirs et finit par trouver un passage secret sombre et un peu poussiéreux mais tranquille.

- Cassiopée, ce n'est pas en me faisant venir là où on s'est embrassées pour la première fois que tu vas m'attendrir.

- Quoi ? Je ne...

La préfète de Serpentard regarda à nouveau les alentours et dut se rendre à l'évidence. Ellie avait raison.

- Je n'en ai pas fais exprès, désolée. Tu veux qu'on aille ailleurs ?

- Non, je n'ai pas que ça à faire. Alors ? Tu voulais parler ?

Cassiopée inspira profondément pour ne pas s'énerver. Ellen ne la regardait même pas dans les yeux, ce qui prouvait bien que son ton froid et son indifférence n'étaient que de la comédie. Elle se mordit la lèvre.

Le silence plane dans la chambre. Cassiopée ne sent plus que sa main dans celle d'Ellie, comme s'il n'y avait que cette chaleur qui comptait, comme si personne d'autre n'existait. Seulement elles, toutes les deux.

- Cassi', je vais devoir y aller, chuchote Ellen.

- Je peux te raccompagner ?

Leurs iris se croisent. Il n'y a pas besoin de mots pour répondre.

À Edimbourg, il fait plus froid qu'à Godric's Hollow. Cassiopée frissonne mais fait comme si de rien n'était jusqu'à ce qu'un manteau se pose sur ses épaules. Elle lance un regard interrogateur à Ellen.

- Je savais que tu n'aurais rien prévu alors j'y ai pensé pour toi, explique-t-elle.

Cassiopée sourit. Elle se sent bien.

Soudain, elle sent Ellen attraper sa main. Cassiopée panique.

- Arrête ! On va nous voir !

- Et alors ? s'étonne Ellie. Il n'y a personne ici, ne t'en fais pas.

- Mais imagine que quelqu'un nous surprenne et nous agresse ! Non, non, on ne peut pas.

- Hé, Cassi', tout va bien, essaie de la rassurer Ellen. Je te promets qu'on est en sécurité.

- Ellen ! Imagine qu'on tombe sur un membre de ta famille ! Non, on ne peut pas se tenir la main ! On doit faire comme si on était de simples amies !

- De simples amies ? Cassiopée, c'est mon manteau que tu as sur les épaules. Ne sois pas bête, ce n'est pas tenir ma main qui va changer quelque chose.

Cassiopée devrait s'arrêter là. Elle le sait. Mais elle sait aussi qu'elle a raison. Si quelqu'un les surprenait, si quelqu'un leur en voulait d'être ensemble, elle ne pourrait pas protéger Ellen. Elle n'est pas forte. Et elle préfère sacrifier la main chaude et rassurante d'Ellie que la voir souffrir.

Elle retire le manteau et le repose dans les mains d'Ellie.

- Non, on doit faire attention ! Je tiens à toi, c'est hors de question qu'on te fasse du mal, surtout à cause de moi !

- Mais il n'y a pas de rapport avec... Cassiopée ! Tu es ridicule, tu vas attraper froid ! Prends ce manteau et raccompagne-moi chez moi. S'il te plaît.

Cassiopée secoue la tête et fait demi-tour, le cœur lourd, laissant Ellen seule à quelques mètres de chez elle, simplement parce qu'elle-même a peur de ne pas pouvoir la protéger. Elle se sent mal d'avoir fait ça mais pour elle, une chose est claire : elle ne veut pas qu'Ellen soit mal à cause d'elle.

- Tu avais raison, admit Cassiopée. Je suis ridicule.

Ellen releva les yeux.

- Je n'aurais pas dû insister et je n'aurais pas dû te laisser seule comme ça. Cependant, je ne m'excuserais pas parce que si je le faisais, je ne serais pas sincère.

Le silence d'Ellie torturait Cassiopée. Elle respira et se laissa aller à ses émotions, pour une fois.

- Ça fait si longtemps que tu es dans ma tête, tu ne peux pas comprendre ! Il y a quelques mois, ne serait-ce qu'avoir une conversation avec toi c'était le graal ! Après ça, je me sentais sur un petit nuage pendant des jours et des jours. Puis, je ne sais pas trop comment c'est arrivé mais on s'est embrassées ! On s'est mises ensemble ! Tu... Tu es à mes côtés. Et j'ai l'impression de vivre dans un rêve ! Alors, oui, je m'inquiète pour toi. Et oui, si je n'ai pas voulu tenir ta main dans la rue l'autre jour c'est parce que j'avais peur. Pas pour moi, non. Pour toi. C'est hors de question que je te perde de ma faute. C'est aussi pour ça que je voulais te parler. Je t'aime depuis des années, j'ose espérer que ce n'est pas une dispute aussi stupide qui va nous séparer.

- J'imagine que j'ai fini par céder et t'embrasser parce que tu me draguais ouvertement depuis plusieurs semaines.

- Ellen... Est-ce que tu comprends ? Je ne suis pas désolée d'avoir voulu te protéger. Par contre, je m'excuse d'avoir insisté et de t'avoir blessée. Je ne voulais pas qu'on te fasse du mal mais finalement c'est moi qui t'ais le plus heurtée dans cette histoire.

Les yeux d'Ellen rencontrèrent les siens et Cassiopée ne put plus bouger. C'était comme si le temps s'était arrêté. Ellen s'approcha, un fin sourire accroché aux lèvres.

- Je t'excuserai à une condition, murmura-t-elle en replaçant une mèche de cheveux de Cassiopée. Dis-le, s'il te plaît. Dis-le sans rajouter tout un discours autour. N'aie pas peur de ce que tu ressens.

Les sens de Cassiopée étaient brouillés. Elle n'entendait plus que les battements irréguliers de son cœur, ne voyait plus que le beau visage d'Ellen, ne sentait plus que l'odeur du shampoing à la vanille de celle-ci, ne sentait plus que l'électricité qui remontait tout son corps et sa bouche devenue sèche.

Elle s'approcha encore plus d'Ellen et passa ses bras autour de son cou.

- Je t'aime, Ellen.

- Moi aussi, je t'aime, Cassiopée, souffla Ellie à son oreille.

Cassiopée se sentit comme libérée d'un poids, enlacée ainsi par la fille qu'elle aimait. Puis, elle la sentit glousser contre elle. Interdite, elle lui demanda :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tu sais que Lily et James sont ensemble ?

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