|CHAPITRE 39.2| Il n'en revenait toujours pas

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello ! Vous allez bien ? Vous avez eu vos résultats de bacs/brevets/que sais-je ? Ca a été ? Je l'espère pour vous, en tout cas. Ici, je fais ma note en précipitation parce que j'ai un rendez vous chez le médecin tout à l'heure (rien de grave vous en faites pas) (oui j'écris cette note le vendredi). D'ailleurs, à l'heure où vous lirez ce chapitre, je serais rentrée d'un test PCR que j'ai à faire avant mon opération des dents de sagesse (mardi).

Avant de passer au sujet du jour, je veux vous prévenir qu'à cause de cette opération, il n'y aura très certainement pas de chapitre samedi prochain. Je ne pourrais pas beaucoup écrire je pense, parce que je serais fatiguée. Vous m'en voyez désolée.

Bon, passons aux choses sérieuses. Aujourd'hui, comme prévu, la suite du chapitre 39. James et Sirius préparent quelque chose (qui concernera bien évidemment le chapitre 40) et Ellie arrive chez elle mais bien évidemment, tout ne se passera pas comme prévu parce que sinon j'en parlerai pas.

Bonne lecture et à dans deux semaine, probablement ^^

P.S. Encore un chapitre sans bêta-lecture ;) et en plus j'ai pas trop confiance en lui donc bon, soyez indulgents quand même, je sais qu'il est pas incroyable ♥

***

Chez les Potter, l'atmosphère était agréable. Bien plus agréable que chez les Evans. Lily parla avec la mère de James, rit avec les garçons et ne tarda pas à rencontrer Fleamont Potter. C'était un homme de la soixantaine qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à James en plus vieux si l'on excluait le fait qu'il ne portait pas de lunettes. Il était drôle, intelligent et tout comme avec Euphémia, Lily se sentit rapidement à l'aise avec lui.

La maison de James était plutôt spacieuse. Elle dégageait une aura apaisante et Lily aimait y être. Malheureusement, dès le lendemain matin, James et Sirius s'agitaient partout.

- Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle d'une voix fatiguée en prenant son petit-déjeuner.

- On t'emmène en voyage, répondit James en l'embrassant avant de retourner à son fouillage de placard.

- Jimi-chou, tu mets tout en bazar ! le réprimanda sa mère en arrivant dans la pièce. Qu'est-ce que tu cherches ?

- Les gâteaux à la citrouille.

Mrs. Potter n'eut pas besoin de mettre le placard sans dessus-dessous pour trouver les gâteaux. Lorsqu'elle fût partie, Lily se retint de rire.

- Jimi-chou ?

- Oh, chut, par pitié, se désola James. Patmol m'embête suffisamment avec ça, pas la peine d'en rajouter.

Par solidarité, Lily essaya de noyer son fou rire dans son café. Mais le regard dégoûté de James manqua de lui faire recracher sa gorgée.

Lily était prête que les garçons avaient déjà disparus.

- Mrs. Potter ? Où sont Sirius et James ? demanda Lily en arrivant dans le salon.

- Ils t'attendent dehors, dans les bois je crois. Et appelle-moi Euphémia.

Lily remercia la mère de James, enfila sa veste, attrapa le sac que James lui avait demandé de préparer une demi-heure auparavant et sortit. Elle traversa la rue et arriva rapidement dans les bois.

Là, elle suivit le chemin de la veille. Les gravillons crissaient sous ses pieds et le vent qui lui balançait légèrement les cheveux s'infiltrait sous ses vêtements, la faisant frissonner. Pestant contre les garçons, elle faillit ne pas entendre le rire de Sirius. Ce rire si étrange, inqualifiable... S'il n'avait pas été aussi unique, Lily n'y aurait pas prêté attention. Elle se dirigea vers la source du bruit, curieuse et se retrouva rapidement face à un Sirius hilare et un cerf.

Lily se frotta les yeux pour être sûre qu'elle ne perdait pas la tête. Le cerf la regardait et même s'il avait l'air surpris - comment, par Merlin, un cerf pouvait-il être surpris ? - il n'avait pas l'air inquiet.

- Sirius... Il y a un cerf.

Sirius arrêta net de rire. Il déglutit nerveusement.

- Oui, oui... Je sais. C'est... un cerf que je connais bien. Il est assez sociable avec les humains et... j'aime bien venir le voir pendant les vacances... Ici. À Godric's Hollow.

Lily, complètement éberluée, secoua la tête.

- D'accord. Où est James ?

- Je ne sais pas, quelque part là-bas, éluda Sirius. Mais tu as survécu une semaine sans lui, tu survivras dix minutes. Puis, n'oublies pas que tu as tenu six ans en le détestant.

Le cerf gesticula. Lily ne prêta plus attention à Sirius - qui parlait tout seul - et s'approcha doucement de l'animal. Elle tendit lentement sa main mais le cervidé recula. Sans baisser ses doigts, Lily commença à lui parler pour le mettre en confiance.

- Je ne vais pas te faire de mal... Je m'appelle Lily... Tu es vraiment magnifique...

Le poil du cerf était brillant et avait l'air terriblement doux. Ses bois étaient majestueux, Lily avait l'impression d'assister à un rêve. Jamais elle n'aurait cru en voir un de ses propres yeux. Étrangement, parler à l'animal de sa beauté eut l'air de le faire réagir, comme s'il comprenait ce qu'elle disait. Il commença à s'approcher et il posa son museau en-dessous des doigts de Lily.

- James ne sait pas ce qu'il rate, commenta-t-elle alors que Sirius répondait derrière elle que James avait déjà vu le cerf une fois.

Lily commença à lui caresser la tête. C'est drôle, pensa-t-elle, ses poils sont tout ébouriffés au-dessus de son crâne. Le cerf ne relevait pas la tête, se laissant caresser. Cependant, ses yeux semblaient capter tout ce qu'il se passait autour de lui et le regard de Lily finit par rencontrer le sien. C'est en croisant ce regard qu'elle fronça les sourcils. Pourquoi ça lui disait quelque chose ?

- Sirius, c'est marrant, l'appela-t-elle en retirant sa main de la bête. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce cerf quelque part... Pourtant, je suis sûre de-

- Tu penses vraiment que je suis magnifique ? la coupa la voix de James.

Un cri échappa à Lily alors qu'elle sursautait. Elle porta la main à son cœur et se tourna vers James.

- Merlin, tu vas finir par me tuer. D'où viens-tu ? Tu as fais fuir le cerf !

James pencha la tête sur le côté et la regarda. Lily le regarda à son tour, attendant sa réponse. Elle s'avança vers lui pour le faire craquer mais quelque chose la cloua sur place.

Les yeux de James. Il y avait quelque chose de bizarre.

James sembla remarquer son changement d'attitude car il pouffa. Ce qu'il venait de dire revint à l'esprit de Lily. « Tu penses vraiment que je suis magnifique ? ». Le souffle coupé, Lily murmura :

- Je n'ai jamais dit que tu étais magnifique...

- Ah oui ? lui répondit James. En es-tu sûre ?

L'instant suivant, James avait disparu et à sa place, se tenait à nouveau le cerf. Cette fois, il avait vraiment l'air de se moquer d'elle.

- Attends... Tu es un Animagus ?

James réapparut et hocha la tête.

- Visiblement, ouais. Mais je ne suis pas le seul.

- Quoi ? Comment ça ?

Un jappement retentit derrière Lily. Elle se retourna devant un gros chien noir qui aboyait en courant derrière sa queue. James attrapa quelque chose par terre.

- Attends, tu n'as pas vu le mieux, fit-il.

Il souleva un bâton au-dessus de sa tête. Tout de suite, le chien - Sirius, si elle avait tout suivi - s'assit, battant de la queue, la gueule ouverte. James lança le bâton et le chien courut le chercher. Lily éclata de rire en voyant qu'il le ramenait et continuait d'aller le chercher chaque fois que James lui lançait.

- Donc, Sirius et toi, vous êtes des Animagi ?

- Exact. Et Peter aussi, il se transforme en rat.

- Mais... C'est de la métamorphose ultra avancée ! J'imagine que vous n'êtes pas enregistrés ? Donc dans l'illégalité ? Et puis, pourquoi ?

- Je t'avais bien dit que je savais faire des choses en métamorphose que tu ne sais pas, dit-il avec un clin d'œil, faisant référence à cette fois où Lily lui avait fait découvrir à lui et aux Maraudeurs la Salle sur Demande. Tu sais, je pourrais ne pas te répondre. C'est un secret qui concerne également Sirius et visiblement il est trop occupé à enterrer ce fichu bâton mais il concerne Peter aussi. Sauf que je sais qu'il a confiance en toi. Asseyons-nous.

James fit asseoir Lily sur un tronc d'arbre au sol et commença à lui raconter la plus grande réussite de leur vie. Il lui apprit que lui et les garçons avaient découvert la lycanthropie de Remus vers la fin de leur première année, qu'après cette découverte chaque fois que Remus partait pour passer la nuit dans la Cabane Hurlante était un crève-cœur.

- En troisième année, continua-t-il, on a eu un cours sur les Animagi en métamorphose, tu te rappelles ?

Lily acquiesça. Evidemment qu'elle se rappelait.

- Et bien, ça a été comme un déclic pour nous. On a commencé à faire des recherches intensives et on a fini par comprendre que si un loup-garou mordait un Animagus, il n'y aurait pas transmission de la lycanthropie. On a passé nos nuits dans la réserve de la bibliothèque, Sirius a forcé les étagères interdites de ses parents, j'ai fouillé le bureau de mon père... On a pris beaucoup de risques pour ça. Devenir Animagus était un processus très compliqué. Ca nous a pris deux ans. En cinquième année, on a enfin réussi. Queudver, Patmol et Cornedrue sont nés et le loup est devenu Lunard.

- Wow... C'est dingue, je n'aurais jamais pensé... Pourquoi ces surnoms ?

- Queudver parce que son rat à une queue très étrange et une fois, Sirius a hurlé en pensant qu'un ver de terre s'était introduit dans notre dortoir. Patmol parce que ses coussinets sont extrêmement moelleux et silencieux. Attends, je vais te montrer. Patmol ! siffla James.

Immédiatement le chien noir courut vers eux et commença à faire le pitre.

- Bon, Sirius, ça va, on a compris. Montre tes coussinets à Lily.

Le chien eut une moue qui ressembla à une grimace et donna sa patte à Lily. Lily attrapa le pied et posa sa main sur le coussinet de Sirius. Le chien jappa et se mit à se rouler par terre.

- Sirius est chatouilleux sous les pieds, expliqua James d'une voix exaspérée. Et Cornedrue c'est à cause de mes bois. Ils sont magnifiques, j'en suis très fier.

- C'est vrai qu'ils sont beaux, admit Lily. Mais ce que je ne comprends pas, c'est... la Carte du Maraudeur ? Quand tu me l'as montrée, il y avait vos surnoms... Mais tu m'as dit que vous l'aviez créée en quatrième année. Vous ne pouviez pas connaître les formes de vos Animagus, si ?

- On l'a commencée en quatrième année mais on a toujours ajouté des petits trucs. Dont notre signature quand on a inventé ces surnoms.

Le temps passa et Sirius finit par reprendre forme humaine pour les rappeler à l'ordre.

- Bon, ce n'est pas tout, mais on est attendu, les amoureux.

- On est attendu ? s'étonna Lily.

- Oui ! Et on doit transplaner très bientôt si on ne veut pas être en retard !

Une fois dans la clairière cachée aux yeux des Moldus, Sirius transplana. James prit la main de Lily.

- Tu me fais confiance ?

- On va où ?

- À Portsmouth ! On a un bateau à prendre !

L'instant d'après, James lui attrapait la main et ils transplanaient. Ils arrivèrent dans un port industriel, pas de ceux dans lesquels on voudrait se promener. Les rafales soufflaient et la bruine était au rendez-vous.

Sirius les attendait quelques mètres plus loin, rieur. Ses cheveux étaient déjà humidifiés par le brouillard mais il avait l'air d'en n'avoir rien à faire. James et Lily le rejoignirent, main dans la main et Lily se vit obligée de suivre les garçons sans trop comprendre ce qu'il se passait.

En faisant bien attention à où est-ce qu'elle mettait les pieds, elle essayait de voir à travers la mauvaise météo et essayer de comprendre où est-ce qu'on l'emmenait.

Soudain, le ciel se dégagea. La pluie s'arrêta et le brouillard se leva. Une passerelle de bois les fit atteindre une autre passerelle, une espèce de digue empiétant sur la mer.

Là, un homme bien en point leur fit signe. Son épaisse moustache grise, son ventre bedonnant et son bob jaune qui lui recouvrait les yeux remplissaient plutôt bien le cliché du marin basique.

- Identités ? demanda l'homme.

- Patmol et Cornedrue, répondit James. On a réservé un voilier pour la journée.

Un sourire éclaira le visage morne de l'homme.

- Comment vous allez, les gnomes ? James, tes parents ont la forme ? s'enquit-il d'un ton bourru.

- Très bien, Joey, merci ! Et toi ?

- On ne pourrait mieux, écoute. Et toi, Sirius ? Tu sais toujours manipuler la voile ?

- Evidemment ! Ce serait une honte d'avoir oublié !

- Bien, très bien... Et vous, jeune fille, qui êtes-vous ?

- Lily. Lily Evans.

- Et tu supportes ces deux botrucs là ? Et bien, bon courage !

Lily sourit.

- Allez, on y va, fit Joey.

Il les accompagna jusqu'à un voilier en bois, surmonté d'un mât auquel était attaché un drap blanc. Ça rappelait à Lily les petits bateaux qu'elle construisait avec Pétunia lorsqu'elles étaient petites.

- Tadam ! s'exclama James en levant les bras. Alors, Lily, tu le trouves comment ?

Lily observa la coque épaisse de plus près. Sur le devant, une inscription était gravée.

- « L'Oiseau-Tonnerre », lut-elle.

- Classe, n'est-ce pas ? fit Sirius en caressant le bois.

- Si je savais ce qu'est un Oiseau-Tonnerre, je suis sûre que j'approuverai.

- Ah ma petite, tu es Née-Moldue ? demanda Joey d'un ton bourru en posant une main sur son épaule. Oh, ne t'en fais, ça ne change rien. Il faudra juste que tu demandes à ces zigotos de te raconter les histoires qui ont bercé leur enfance.

- Mes parents avaient plus tendance à me parler de la suprématie de notre sang et à m'expliquer combien il était important que je tienne mon rang, dit Sirius sur un ton neutre. Je pense que je les ai déçus.

- Tes parents ont été bercés trop près du mur, Sirius, répliqua le marin. Allez, on monte, les gnomes. James, qu'est-ce que tu fais ? Grimpe ou j'envoie ta copine et ton meilleur pote voguer seuls.

James, qui observait l'horizon depuis une bonne minute, se retourna, l'air de se réveiller.

- Pardon.

Il sauta dans le voilier et tendit la main à Lily, qui la prit, sourire aux lèvres. Sirius les rejoignit et attrapa le gouvernail devant la voile. Joey le marin attrapa sa baguette et donna un coup au bateau. Lily sentit les remous de l'eau sous la coque et vit le port de Portsmouth partir à vue d'œil.

- Tu pensais à quoi tout-à-l'heure ?

- À combien j'étais heureux de t'emmener découvrir mes endroits préférés, répondit James en l'embrassant sur le nez.

Lily souffla du nez.

- Le voilier va plus vite que la normale, non ? demanda-t-elle à Sirius.

- On est des sorciers, Lily. D'ici une heure, nous aurons traversé la Manche et nous mettrons pied en Normandie, terres de Guillaume le Conquérant !

~~~

Ellie était épuisée. Le voyage en Poudlard Express ne l'avait pas reposé, loin de là même. Elle avait parlé tout du long avec Cassiopée, sans voir le temps passer. Cassiopée qui, justement, baillait à côté d'elle pour la seconde fois en trois minutes.

- Tu crois que ton frère et Gaïa sont venus nous chercher ensemble ?

- Comme ils sont ensemble, il y a de fortes chances. On les attend où ?

- J'avais complètement oublié qu'ils s'étaient mis en couple, grommela Cassiopée. Gaïa n'a vraiment aucune originalité.

- Je ne vois pas ça comme ça. Je pense plutôt que ça veut dire que les Shacklebolt étaient faits pour rencontrer les Ryan.

Cassiopée se dérida et embrassa Ellen.

- Le destin, hein ?

- Exactement.

Ellen nicha son nez dans le cou de Cassiopée et s'imprégnait de son parfum fleuri quand une voix grave l'interpela.

- Et bien, Ellie, je ne pensais pas que tu te préoccupais autant de moi.

- Laisse-les, King', enfin ! répliqua une voix féminine. L'intimité, ça ne te connais vraiment pas !

- Aïe ! Ne me pince pas ! Et tu obligée de revenir sur cet épisode à chaque fois ?

- Je ne l'ai toujours pas digéré, je te rappelle.

Ellie souffla du nez. Elle reconnaissait bien là Kingsley.

- Viens, on les rejoint avant qu'on nous fasse porter le chapeau de leur rupture, chuchota Cassiopée à son oreille.

À contrecœur, Ellen lâcha Cassiopée. Elle attrapa sa valise et se planta devant son frère.

- Kingsley, je veux que tu me racontes cette histoire d'intimité quand on sera rentrés. Je veux savoir comment Gaïa a découvert que tu avais des tendances nudistes.

- Merlin, parle moins fort ! Je suis Auror, j'ai une réputation à tenir !

Gaïa frappa l'épaule de Kingsley.

- Ta réputation ne tiendra pas si tu n'écoutes pas ta sœur.

- Hé ! Tu es censée être de mon côté ! s'indigna-t-il.

- Solidarité féminine. Allez zou, file. Tu as des choses à lui dire, je te rappelle.

L'instant d'après, Gaïa Ryan avait transplané. Cassiopée leva les yeux au ciel, pressa la main d'Ellen dans la sienne avant de disparaître à son tour. Ellie se tourna vers son frère.

- Comment ça, tu as des choses à me dire ?

- À la maison. S'il te plaît.

Ils transplanèrent et arrivèrent dans une ruelle vide d'Edimbourg. Sur le pas de la porte, Ellie attrapa la manche de Kingsley.

- Alors ? Qu'est-ce que tu dois me dire ?

- Ce n'est pas à moi de t'en parler.

La maison était étrangement silencieuse, à l'exception de bruit de casseroles dans la cuisine.

- Maman ? Papa travaille encore ?

La mère d'Ellie débarqua dans l'entrée, l'air contrit. Elle l'enjoignit à se débarrasser puis la fit asseoir sur une chaise.

- Bon, je vais y aller, fit la voix de Kingsley.

- Tu ne restes pas, ce soir ?

- Impossible, Maugrey a besoin de moi. Au revoir !

La porte claqua et Ellie soupira.

- Bon, dis-moi ce qu'il y a qu'on en finisse.

- Ton père a fini de travailler.

- Quoi ? Mais pourquoi il n'est pas là, alors ? Il est parti voir grand-mère Selma ? Ou les cousins ? Il aurait pu attendre, ça fait longtemps que je n'ai pas vu Ian.

- Non, non, il n'est parti voir personne. À vrai dire, je ne sais pas où il est.

- Comment... ? Mais il faut appeler quelqu'un !

Ellie s'imaginait les pires scénarios. Il était mort, c'était ça. Il était mort et personne ne lui avait dit. Ou il avait eu un accident. Il était menacé. Il s'était fait kidnappé et courrait un grand danger. Avec horreur, elle vit sa vue se brouiller alors que des larmes se logeaient devant sa cornée.

- Il va bien, voulut la rassurer sa mère. Il va bien, ne t'en fais pas. Juste... Il ne vit plus ici.

- Quoi ? croassa Ellie. Ça veut dire quoi ?

- On a divorcé. Ça faisait quelques mois qu'on y pensait et on a fini par se décider. C'est mieux pour tous les deux. On ne s'aimait plus et avec la pression accumulée, ce n'était plus agréable pour personne. Ni pour nous, ni pour vous.

- Et vous n'en avez parlé à personne. Vous avez pris cette décision comme ça, sans même le dire à Kingsley et moi. La dernière fois que je suis venue, vous le saviez déjà ! Vous le saviez déjà et vous avez continué de vous crêper le chignon plutôt que de me faire profiter ! Tu sais quoi ? Je vais te dire la vérité ! Les vacances de Noël ont été un enfer pour moi ! Et heureusement, que j'avais Cassiopée et les filles parce que-

Ellie se coupa brusquement. Elle n'avait pas voulu en dire autant. Elle pensait tout ça mais le prénom de Cassiopée n'aurait pas dû lui échapper.

- Ne t'énerve pas, ça ne sert à rien, Ellen, la réprimanda Melanie Shacklebolt - ou plutôt Croupton désormais. A quoi ça t'aurait servi qu'on fasse attention à Noël, Asaf et moi, à part te donner des espoirs inutiles ? A rien. Au moins, tu comprends qu'on ait voulu arrêter cet « enfer ». Et tant qu'on parle de ces vacances, justement. Qui est Cassiopée ?

- Cassiopée Ryan. C'est une amie.

- Et bien voilà, tu vois ! Tout le monde a ses secrets.

- Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

- Cassiopée Ryan, Ellen ? Tu n'as rien trouvé de mieux ? Je sais parfaitement que tu as un copain et ça ne sert à rien de me le cacher. Je sais que tu allais chez lui à Noël, tu n'étais jamais à la maison.

Ellie aurait presque rigolé si la situation ne la faisait pas trembler de rage.

- Premièrement, je ne comprends pas le problème avec Cassiopée. Deuxièmement, je ne vois pas non plus le problème avec une relation. Et alors, imaginons qu'il y ait quelqu'un dans ma vie ? Qu'est-ce que ça change ? Et enfin, tu sais très bien pourquoi je n'étais jamais là à Noël, n'essaie pas de me faire culpabiliser.

- Cassiopée Ryan est à Serpentard, c'est ridicule, Ellen. Toi ? Fière Gryffondor ? Amie avec une Serpentard ? Enfin, voyons, c'est stupide. En tant qu'ancienne Serdaigle, je peux t'assurer que j'en ai vu des conflits Gryffondor-Serpentard alors, désolée mais tu n'es pas crédible. Et je ne veux pas que tu croies qu'il y a un problème si tu as un copain. Juste... Fais attention. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

- Tu insinues que je ne suis pas capable de me défendre ?

- Non ! Juste, je sais qu'à ton âge, certaines choses sont intéressantes à découvrir et la curiosité est humaine, c'est normal mais... il faut se retenir. Avant le mariage, ce n'est jamais une bonne idée. Il ne faudrait pas que tu tombes enceinte !

Ellie essaya d'inspirer pour se calmer mais ce fut vain. La considération presque dédaigneuse de Cassiopée ajoutée à ces propos moyenâgeux la mettait hors d'elle. Elle se leva brusquement et se retint de balancer sa chaise.

- J'en ai marre, maman ! Marre, marre, MARRE ! D'abord, tu m'informes que toi et papa avez divorcés, comme ça. Tu pensais vraiment que ça allait passer comme une lettre à la poste ?! Et après, tu oses me juger ! Tu oses me dire que je n'ai pas le droit de faire ce que je veux ? Tu oses vouloir m'obliger à rater ta vie autant que la tienne ? C'est ça, en fait ! C'est ce que tu veux ! Et bien désolée mais non ! Je ne me laisserai pas manipuler ! Je ne sais même pas pourquoi tu penses des choses comme ça ! Ce n'est pourtant pas Papi Willow qui se prive de raconter à tout le monde les aventures qu'il a eu avec tout plein d'autres filles avant Mamie Rosemary !

- Tu ne me parles pas sur ce ton, Ellen !

Un cri de rage échappa à Ellie qui poussa la chaise de son chemin et fit volte-face vers les escaliers.

- Ellen ! Reviens ici !

- Arrête de m'appeler comme ça ! vociféra-t-elle.

Elle entra dans sa chambre, claqua la porte et se laissa tomber contre son lit, la tête dans l'oreiller. Elle étouffa un hurlement de fureur dedans avant de se retourner et de laisser les larmes couler.

C'était terriblement injuste. Elle ne comprenait plus rien et elle détestait ne pas comprendre. Alors, elle se leva. Les mains tremblantes encore de colère, elle attrapa quelques vêtements dans son armoire et les fourra dans un sac-à-dos qui trainait par là. Elle vérifia qu'elle avait bien sa baguette et descendit.

- Tu vas où comme ça ? l'interpela sa mère. Tu ne sors pas, je te l'interdis ! Tu es punie.

- Je suis majeure, je sors si ça me chante.

- C'est hors de question ! En plus, Eleo et tes cousines viennent manger demain et tu dois être là.

- Je serai là alors. Mais, ce soir, ne compte pas sur moi.

Ellie sortit dans le jardin et elle eut le temps d'entendre sa mère lui rappeler qu'elle était punie avant de fermer la porte. Elle leva les yeux au ciel et s'obligea à marcher jusqu'à un endroit vide pour se calmer.

Ses pieds l'emmenèrent dans la même ruelle qu'auparavant. Elle ferma les yeux et se concentra, espérant que Kingsley veuille bien l'accueillir dans son appartement, l'espace d'une nuit.

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