|CHAPITRE 39.1| Il n'en revenait toujours pas

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello ! Comment vous allez ? Pour les 3èmes qui passent par ici, le brevet, ça a été ? Mon frère m'a montré les sujets, vous mettre du programme de 4ème en français en connaissant les conditions de l'année dernière, c'était vraiment pas cool. Vous avez eu vos affectations ? Si non, sachez que je comprends toute votre frustration. Quand j'ai vu que toutes mes demandes avaient été refusées, j'avais été très déçue. Je ne peux que comprendre ce que vous ressentez.

Bon. Passons aux infos cruciales. J'ai fini le chapitre 45 ! Et oui ! Après plus de deux mois à prendre du retard, j'ai enfin terminé. Il ne me reste donc à écrire qu'un chapitre et un épilogue. On approche de la fin.

Comme je vous l'avais dit la semaine dernière, ce chapitre est en deux parties. Il fait 8 000 mots donc j'ai préféré couper. La deuxième partie sortira samedi prochain, comme d'habitude. J'espère qu'il vous plaira, je me rappelle que j'avais aimé l'écrire même si je l'avais trouvé un peu bancal (et c'est toujours le cas).

Bonne lecture ^^

P.S. Encore une fois, il n'a pas eu droit à sa bêta-lecture ;) soyez indulgents, surtout que je sais qu'il est bancal

***

Lily tira sa valise dans la calèche. Dehors, Ellie et Cassiopée attendaient la prochaine roulotte. C'était à se demander ce qu'elles feraient dans ladite calèche.

Lily se tourna vers Johanna.

- Tu rentres chez toi de ton plein gré ?

Le visage de la jeune fille s'assombrit.

- Non. Après... la mort de mon papi, ils étaient « trop affligés pour me demander de venir à la maison, ils ne voulaient pas que je les voie dans cet état », mima-t-elle avec un rictus. Mais apparemment maintenant, ils sont assez remis et m'ordonnent de rentrer pour les vacances. Par le caleçon de Merlin, pour qui ils me prennent ! Je ne pense même pas que mon père ait pleuré ! Alors qu'ils aient été « trop affligés » plus d'un mois après, je n'y crois pas du tout. Je pense surtout qu'ils n'avaient pas envie de voir que moi, j'étais triste. Tu comprends, ce n'est pas correct.

Toute cette rancœur, Lily la connaissait. Johanna parlait peu de ses parents mais lorsqu'elle le faisait, elle se laissait aller à son amertume et c'était compréhensible. Viviana et Conrad Fawley n'étaient pas ce qu'on pouvait appeler des parents aimants. Déçus d'avoir eu une fille, déçue par leur fille, rien ne les contentait jamais. Johanna n'était jamais à la hauteur. Ou alors elle était trop ci, trop ça. Rien n'allait jamais chez leur fille. Ils avaient toujours un reproche à lui faire. Et Johanna leur en voulait. Ils l'avaient faite grandir trop vite, lui avaient vite fait comprendre qu'elle n'aurait pas dû être ce qu'elle était. Et ça la mettait en rage dès qu'elle en parlait.

Lily décida de lui changer les idées en posant sa main sur son bras.

- Tu viens chez moi quand tu veux.

- Pas quand je veux apparemment, puisque tu vas chez James la deuxième semaine.

Le sourire entendu de Johanna faillit faire rougir Lily qui se concentra sur autre chose que James, Sirius, Peter et Remus qui discutaient sur la banquette en face de la leur.

- Oh, ne te bile pas, Lily, reprit Johanna. Je vais passer mes journées avec mes Cognards, sur la plage et je vais revenir le soir, épuisée, en sueur, les cheveux emmêlés, je me ferai engueuler, j'entendrai dire que je suis la honte de la famille, que la fortune Fawley héritera à mon cousin Régis et je me ferai une joie de leur répondre que j'en ai rien à foutre et que l'argent fait pas le bonheur.

Abby releva la tête d'une lettre qu'elle avait reçue juste avant de partir.

- Ou tu pourras venir chez moi, si tu veux. Je serai là. Ça te changera d'ambiance.

Johanna sourit mais Lily la sentit crispée. À la grimace d'Abby, elle vit qu'elle aussi avait ressenti la tension de Johanna. Tension peu étonnante, par ailleurs. Abby avait une famille qui l'aimait, un petit frère absolument adorable et des parents qui décrocheraient la lune pour les protéger. Tout ce que Johanna n'avait jamais eu.

- Excuse-moi, fit Abby. Je ne voulais pas dire ça comme ça, j'ai été maladroite.

- T'inquiète pas, soupira Johanna. Ce n'est pas de ta faute. Je pourrai venir quand ? J'adore les desserts que fait ton père.

- Oh, oui ! Les tiramisus d'Alain Williamson ! rebondit Lily.

- Ah non, les meilleurs, ce sont les fraisiers ! fit Sirius, se de désintéressant de sa propre conversation.

- J'ai une préférence pour les gâteaux au citron, avoua Johanna.

Abby se mit à rire toute seule.

- Je n'aurai jamais pensé que ça pouvait déclencher un débat ! Au risque de vous décevoir, je vais vous dire quelque chose : le meilleur dessert qu'il fait, vous ne l'avez jamais goûté. Et c'est le fondant au chocolat !

Le Poudlard Express arrivait en gare. Lily réveilla Abby et Johanna avant de ramasser ses affaires.

Sur le quai, elle vit Michael prendre ses parents dans ses bras, Abby transplaner pour rentrer chez elle, Johanna espérer que ses parents soient venus puis transplaner en voyant qu'ils n'étaient pas là, Ellie et Cassiopée s'embrasser une dernière fois avant de rejoindre son frère pour l'une et sa sœur pour l'autre, James et Sirius disparaître dans la vapeur qui enfumait le quai, Remus rejoindre un petit homme qui devait être son père et Peter partir avec lui. Lily soupira. Elle aussi allait devoir transplaner. Pour la première fois, ses parents ne viendraient pas la chercher.

Elle empoigna sa valise, se concentra sur sa destination, tourna sur elle-même et sentit l'habituelle sensation désagréable l'engourdir.

Lorsque le sol se stabilisa et qu'elle rouvrit les yeux, elle vit avec contentement qu'elle avait pu transplaner impasse du tisseur. Elle détestait être obligée de choisir cet endroit comme destination mais c'était le seul endroit de Carbone-les-mines où elle était sûre qu'on ne la voit pas arriver de nulle part.

Elle se dépêcha de quitter le lieu avant que Severus n'arrive à son tour et la pluie commença à tomber. Alors que l'eau commençait à s'insinuer sous sa veste, Lily arriva avec soulagement devant chez elle. Elle poussa le portillon, remonta la petite allée et toqua à la porte. Immédiatement, le battant s'ouvrit devant un grand homme à la barbe rousse bien fournie mais au crâne chauve et aux yeux gris et chaleureux. Il souriait de toutes ses dents. Son nez était long mais pour un homme de cette taille, ce n'était pas choquant. Il était vêtu d'un tablier de cuisine à carreaux, avait les mains pleines de farine et du chocolat au bord de la bouche. Il n'avait jamais su faire la cuisine mais il s'obstinait à lui faire un dessert chaque fois que Lily rentrait chez elle. Cet homme, c'était Charles Evans, le père de Lily.

Il attrapa sa fille et la serra contre lui. Comme chaque fois, Lily lui rendit son étreinte, sa tête à peine plus haute que son torse. Elle était enfin chez elle.

Lily passa l'entrée, retira sa veste trempée et la posa sur le dossier d'une chaise. Sur le canapé, une femme aux cheveux blonds tirant sur le gris tourna la tête. Des petites rides commençaient à se former près de ses yeux verts, rappelant à Lily que le temps passait. Elle s'approcha de sa mère et lui fit un bisou sur le front. Depuis son entrée à Poudlard, c'était comme ça qu'elles se revoyaient et ça ne changerait jamais.

- Tu n'as pas posé ta veste pleine d'eau sur une chaise, bien sûr ? fut la première chose que Peony Evans lui demanda.

Lily lui fit un sourire d'excuse et s'affala dans le canapé.

- Tes chaussures ! rappela son père depuis la cuisine.

Lily les balança l'une après l'autre, sous le regard amusé de sa mère.

- Et bien, quelles sont ces manières ? lança-t-elle. On finirait presque par croire que tu fréquentes ce fameux James Potter.

L'envie de rire de Lily se transforma en un étranglement. Elle ne s'y était pas attendue. Elle toussota pour faire sortir la salive de sa trachée. Le regard impérieux de son père qui était revenu près d'elle et de sa mère la firent rougir jusqu'aux oreilles.

- Et bien, Lily ! Y a-t-il quelque chose que tu ne nous aurais pas dit ?

- James est... un ami.

- Et depuis quand ? s'étonna sa mère.

- Le décès de Lauren Selwyn. Il... Il m'attendait ce soir-là comme je suis rentrée en retard et... Bref.

Très gênée, Lily baissa les yeux. Non pas que sa relation à James la dérangeait mais elle ne voulait pas que ses parents soient mis au courant tout de suite. Heureusement, Charles et Peony Evans associèrent cette attitude un peu étrange au traumatisme de la mort d'une amie.

- Si tu veux nous en parler, tu peux, tu sais ? fit doucement sa mère. On comprend que ça puisse être difficile et si tu as besoin d'oreilles attentives, on est là pour toi.

- Oui, enfin, comprendre est un bien grand mot, ajouta son père. C'est dingue de se dire qu'elle a été... tuée. Par des élèves. Quel genre de monstre peut faire ça ?

- Ne vous en faites pas pour moi. Je vais bien et c'est justement parce que James m'a écouté le soir où c'est arrivé. Et d'ailleurs, c'est justement chez lui que je vais la semaine prochaine, esquiva Lily.

La tête que firent ses parents fut assez drôle. Et si Lily n'était pas mortifiée à l'idée qu'ils découvrent le pot aux roses - elle voulait vraiment faire passer James du stade d'ennemi à petit ami en douceur - elle aurait ri.

- Ah oui donc... C'est vraiment un ami, comprit sa mère.

- Oui. Et il y aura Sirius aussi.

- Tu es en train de nous dire que la semaine prochaine, tu nous quittes pour terminer tes vacances avec James Potter et Sirius Black ? demanda son père qui n'avait pas l'air de s'en remettre.

Lily acquiesça, une irrépressible envie de rire lui prenant à la gorge. Pour se contenir, elle se leva pour mettre la table, leur laissant le temps de digérer la nouvelle.

Et alors qu'elle attrapait les assiettes dans le placard à vaisselle, elle entendit la porte s'ouvrir et une voix parla depuis l'entrée, figeant Lily.

- On mange quoi ce soir ? J'ai une de ces faims, vous n'imaginez même p-

Pétunia Evans, la sœur de Lily, venait d'entrer dans la pièce principale. La dernière fois que Pétunia lui avait parlé, c'était au travers d'une lettre haineuse, blessante et déplacée. Et même si cette lettre avait permis à Lily son rapprochement avec Sirius, elle lui en voulait toujours pour les mots écrits.

« Tu es un monstre ». « Traditions maléfiques ». « Je ne voudrai plus te voir, te parler ». « Tu ne seras plus ma sœur ».

Lily sentit la colère lui monter à la tête. Elle inspira et grogna une rapide salutation avant de retourner au placard à vaisselle.

Pétunia ne répondit pas. Dans ces cheveux blonds, ce nez un peu trop long, ces yeux bleus-gris, ce visage mince aux pommettes saillantes, cette attitude droite et froide... Lily n'arrivait même plus à y voir sa sœur, cette fille avec qui elle avait tout partagé. Cette fille qui, désormais, la jalousait et lui tenait rancune de choses auxquelles Lily ne pouvait rien.

- Pas la peine de me mettre une assiette, fit Pétunia en montant les escaliers. Je n'ai plus faim.

Une porte claqua à l'étage. Et même si cette distance durait depuis des années, même si Lily arrivait à comprendre les raisons de sa sœur, elle se sentit à nouveau blessée. Comme chaque fois, la froideur de sa sœur lui donna l'impression de recevoir une claque violente. Comme chaque fois, l'espace d'un instant, elle s'était prise à espérer. Mais comme chaque fois, Pétunia lui avait fait ravaler ses espoirs d'un geste, d'une parole.

Peony et Charles Evans ne savaient visiblement pas quoi dire. Ils s'entre-regardèrent puis le père de Lily s'avança vers elle et posa une main qui se voulait réconfortante sur son épaule.

- Ne t'en fais pas, ça lui passera. Elle mangera seule ce soir puis demain, tout ira mieux.

Lily était dégoûtée. Blessée. Vexée. Elle avait envie de pleurer. Elle se dégagea de la main son père, partit dans la cuisine, découpa un bout du marbré au chocolat. Elle repassa devant ses parents et les rassura d'une parole peu confiante.

- Je n'ai pas très faim non plus. Dites à Tunie que je vais dormir. Comme ça, elle pourra manger à sa guise.

Elle croqua dans la part du gâteau, monta les escaliers et ferma la porte de sa chambre à son tour. Elle eut à peine le temps de s'asseoir sur son lit qu'elle entendit la porte de la chambre de Pétunia se rouvrir et des bruits de pas qui descendaient les escaliers.

Une larme dévalant sa joue surprit Lily. Elle l'essuya du plat de la main mais une autre suivit. Alors elle se laissa aller à sa déception et pour la première fois depuis presque sept ans, elle admit qu'un fossé qui s'était creusé entre elle et Pétunia était peut-être trop profond pour être rebouché. Une troisième et dernière larme coula. Lily la laissa suivre ses traits jusqu'à ce qu'elle lui chatouille le dessus de la lèvre.

Lily sourit. Ça lui rappelait son enfance, quand elle faisait exprès de pleurer pour ensuite se regarder dans un miroir, se demander quelle larme arriverait à son menton en première. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour être que ce moment de faiblesse était passé puis se leva de son lit. Elle chercha des yeux sa valise du parchemin et une plume pour écrire une lettre mais elle se rappela qu'elle avait laissé sa valise en bas. Elle haussa les épaules, prit une feuille de papier qui trainait par là et un stylo qui devait avoir au moins dix ans.

Il ne fallut pas beaucoup de temps à Lily pour savoir à qui elle allait écrire. Il n'y avait qu'une personne à qui elle pensait beaucoup depuis qu'elle avait quitté le train. James, James et James.

Son cœur s'emballa et ses joues s'enflammèrent mais Lily n'en avait cure. Elle attrapa le stylo et commença à rédiger ses mots. Rapidement, il lui fallut une deuxième feuille. Comme elle savait qu'il lui faudrait attendre le lendemain pour trouver un hibou, elle prit une troisième feuille et écrit un autre feuillet pour Sirius.

La semaine fut longue. Lily en profita pour réviser ses ASPICs, ne descendant qu'à l'heure des repas et de ce fait, ne croisant que rarement Pétunia. Mais à la veille de son départ chez les Potter, Lily fut prise de culpabilité. Elle ne voyait que très peu ses parents dans l'année, elle ne pouvait pas rester enfermée dans sa chambre lorsqu'elle venait. Alors, elle descendit. Sa mère lisait dans le canapé, comme tous les après-midis. Il pleuvait dehors.

Peony Evans releva la tête de son bouquin, la vit et un sourire éclaira son visage. Elle posa son livre et regarda sa fille.

- Tu as besoin de quelque chose ?

- Une tasse de thé au jasmin, ça te dis ? demanda Lily sans répondre à la question de sa mère.

Et sans non plus attendre la réponse, elle partit dans la cuisine et fit bouillir de l'eau d'un coup de baguette. C'était pratique d'avoir plus de dix-sept ans. Et ça avait beau faire plus d'un an qu'elle avait atteint sa majorité sorcière et qu'elle pouvait faire de la magie en-dehors de l'école, elle était toujours aussi heureuse de pouvoir utiliser sa baguette dès qu'elle le voulait. Elle prépara la théière, les tasses, les petites sucreries et les apporta sur la petite table qui séparait la télé du canapé et sur laquelle il y avait toujours quelque chose alors que ça n'avait rien à faire là.

Lily s'installa sur le canapé à côté de sa mère, servit le thé, prit une tasse mais sa mère lui pria d'attendre. Peony Evans se tourna vers la cage d'escalier et appela :

- Tunie ! Tu veux du thé au jasmin ?

Pas de réponse. Mais des pas se firent entendre et très vite, Pétunia était avec elles. Elle les regarda, prit une tasse pour elle dans le placard, se servit du thé, attrapa un chocolat et remonta dans sa chambre.

- Merci, maman !

Lily sentit son corps se détendre mais un poids étrange pesa sur sa poitrine. Sa mère la regarda, sa tasse brûlante à la main.

- Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé pour que vous ne vous parliez plus. On dirait presque que vous êtes des étrangères.

- On est des étrangères, maman. Maintenant, on est des étrangères. C'est bien ça le problème.

Lily soupira et porta sa boisson à ses lèvres. Elle ne s'était pas délogée de sa chambre pour parler de Pétunia. À son tour, sa mère soupira. Puis, elle sourit.

- Alors, Lily. Tu veux bien me raconter ce qu'on t'a fait subir dans ton école depuis le début de l'année ?

Ce soir-là, en se couchant, Lily était bien plus détendue que toute la semaine qui venait de passer.

Le lendemain matin, Lily ne traîna pas. Son sac était déjà prêt depuis plusieurs jours, elle n'avait presque rien à penser. Elle prit son petit-déjeuner assez vite, fit un bisou à son père - qui était toujours aussi déçu de qu'elle les quitte une semaine - et à sa mère - à qui elle rappela qu'elle serait là le week-end précédant la rentrée. Elle attrapa son sac, leur fit un dernier signe de la main et se rendit au pas de course Impasse du Tisseur. Elle vérifia que personne ne la voyait, se concentra sur la destination que James lui avait donnée et montré en photo et transplana.

Elle arriva dans la jolie clairière que lui avait montrée James. Le vent lui soufflait agréablement sur les joues et le soleil traversait le feuillage des arbres, la réchauffant un peu. Il faisait meilleur ici.

Une branche craqua et Lily sursauta. James lui avait pourtant dit que c'était un lieu sûr, qu'aucun moldu ne s'aventurait jamais de ce côté-là du bois et que c'était ici que tous les sorciers de Godric's Hollow transplanaient.

Elle hésita à sortir sa baguette mais quand des bruits de pas se firent entendre dans l'herbe fraîche, elle n'hésita plus et dégaina son arme, cherchant d'où venait l'inconnu. Soudain, des mains lui cachèrent la vue.

- Alors, Lily-Jolie ? On est perdue ?

Le cri que Lily aurait voulu passer resta entravé dans sa gorge et ce fut un soupir de soulagement qui s'enfuit à sa place. Elle enleva les mains de James de devant ses yeux et se retourna, face à lui.

- Potter. Tu m'as fais peur, espèce de crétin.

- J'ai vu ça, se moqua-t-il, un sourire mi-adorable mi-insupportable aux lèvres. J'ai bien cru que tu allais crier quand je suis arrivé. Mais ne t'inquiète pas, il y a un sortilège Repousse-Moldu autour de la clairière.

- Tu ne pouvais pas me le dire avant ? demanda-t-elle avant de changer d'avis. Non, en fait, tais-toi, je ne veux pas le savoir.

Et n'y tenant plus, après une semaine d'attente, elle le prit dans ses bras, inspirant à pleins poumons son parfum boisé. À moins que ce ne soit la forêt qui avait imprégné cette odeur sur lui ?

James lui rendit son étreinte. Puis, après un long moment qui parut trop court aux yeux de Lily, il la fit reculer un peu et il prit son menton entre ses doigts pour redresser le visage de Lily vers le sien. Leurs regards se plongèrent l'un dans l'autre et encore une fois, Lily put y lire tant de choses et si peu à la fois que ça la bouleversa. Alors, elle se mit sur la pointe des pieds et embrassa James et ils oublièrent le monde autour d'eux. Cette semaine loin l'un de l'autre avait le goût de l'éternité.

Un flash lumineux éblouit les paupières fermées de Lily qui profitait de l'instant présent. James grogna sans pour autant se détacher de Lily.

- Patmol. Je croyais pourtant que tu avais des choses à voir avec maman concernant tes cheveux.

- Je croyais pourtant que tu devais vérifier que tu ne t'étais pas trompé de clairière sur la photo de Lily parce qu'on ne sait jamais, peut-être que ton père s'est trompé, je sais comme il est étourdi, répondit la voix de Sirius.

Lily rouvrit définitivement les yeux et repoussa un peu James, qui poussa un soupir à fendre l'âme. Sirius était effectivement présent, un appareil photo autour du cou.

- Black. Je te déteste.

- Je sais, Evans, ça fait sept ans que tu me le répètes.

Lily lui tira la langue.

- On peut savoir ce que tu fais ici ? demanda James.

- Vérifier que mes suppositions étaient bonnes. Et visiblement, j'avais raison.

James prit la main de Lily et ils commencèrent à marcher en direction de la maison des Potter. Sirius les suivait, continuant de se réjouir d'avoir pu prendre cette photo.

- Depuis ton anniversaire, tu étais assez bizarre. On avait tous des doutes. Et comme ça fait une semaine que tu soupires toute la sainte journée, j'ai décidé que c'était l'occasion rêvée pour te prendre la main dans le sac.

James leva les yeux au ciel mais sourit.

- Je le savais que je ne saurai pas le cacher, grommela-t-il.

Lily pouffa.

- Moi non plus, de toute façon. Même mes parents ont trouvé que j'étais bizarre alors je ne sais pas ce que ça donnerait avec les filles.

- Ab', Ellie et Jo' l'ont compris depuis le début, les informa Sirius. Elles cherchent juste des preuves.

Les arbres commencèrent à s'espacer, laissant entrevoir une rue au bout du chemin. Toujours en discutant de Poudlard et de leurs amis, Sirius, James et Lily riaient sur le chemin. Puis Lily vit une ombre arriver au loin, en contre-jour. Sirius et Lily s'arrêtèrent, observant la personne pour tenter de deviner s'ils pouvaient continuer leur discussion sans risquer de se dévoiler à un moldu. James, lui, continuait d'avancer.

- Pourquoi vous vous arrêtez ?

- Quelqu'un arrive, l'informa Sirius.

- Oh, mais c'est rien ça !

Il reprit sa marche, Lily et Sirius le suivirent, sourcils froncés. Jusqu'à ce que la jeune fille qui arrivait devant eux ne retire le capuchon de sa cape.

- Potter, salua-t-elle. Tu traines dans les bois à cette heure matinale ?

- Et toi, Ryan ? Tu fumes maintenant ?

Lily écarquilla les yeux. Elle avait complètement oublié que Cassiopée habitait Godric's Hollow.

- Cassi' !

Cassiopée sembla enfin les remarquer, elle et Sirius.

- Tiens, Lily ! Tu sympathises avec l'ennemi ? constata la préfète de Serpentard en lui tendant la main.

- Exact ! confirma Lily en serrant celle-ci. Et une fois que je saurai tous leurs secrets, j'irai les dénoncer à McGonagall à la fin de l'année et ils auront la pire retenue qu'ils n'ont jamais eue en sept années de bêtises.

- Je me sens trahi ! s'exclama dramatiquement Sirius derrière elle.

- Tu fumes, Ryan ? insista James.

Cassiopée porta la cigarette qu'elle avait entre ses doigts à ses lèvres et regarda l'objet.

- Non, je cueille des fraises. Enfin, ça ne se voit pas ?

- C'est mal de fumer.

- Oh, James, ne fais pas ta mijaurée, l'interpela Sirius. Ça nous arrive à tous. Même à Lily, je suis sûr !

Lily approuva d'un signe de tête.

- De temps en temps, oui. C'est Wilhelm O'Sullivan qui m'a fait essayer. Maintenant, ça m'arrive moins, c'était surtout pendant l'été 76.

- Et bien, voilà ! conclut Cassiopée. De mon côté, ça doit être ma sœur qui m'a allumé ma première cigarette. Mais je ne suis pas droguée, Potter, je ne fume pas à Poudlard. Contrairement à certains camarades de ma Maison.

Sur ce, Cassiopée leva les yeux au ciel et continua son chemin, visiblement en direction de la clairière où Lily était arrivée quelques temps auparavant. James continuait de la regarder comme s'il ne s'en remettrait jamais.

- James, on est partis ! l'appela Lily alors que Sirius se remettait déjà à marcher.

Ils arrivèrent finalement devant une charmante maison entourée d'un jardin qui semblait s'étendre jusque derrière la bâtisse. Lily n'eut pas le temps de le détailler que déjà elle se retrouva devant la porte. James abaissa la poignée et une voix retentit depuis le salon :

- Vous partez l'un après l'autre, pour deux raisons différentes et vous revenez ensemble. Je peux savoir lequel a dupé l'autre ?

Une femme qui approchait la soixantaine d'années arriva. Son visage était souriant et chaleureux. Ses yeux châtain étaient légèrement plissés par des pattes d'oie et ses cheveux étaient relevés en un chignon lâche. Malgré ses épaules qui tombaient un peu, son attitude même brûlait d'un enthousiasme émouvant.

- Oh mais en plus vous ramenez du monde ! Cette jolie jeune fille serait-elle Lily Evans ?

Lily rougit et balbutia :

- Je... Enfin...

- Oui, c'est elle, maman, la sauva James. Lily, je te présente ma mère.

- Euphémia, se présenta la mère de James en tendant la main à Lily. Je suis ravie d'enfin pouvoir te rencontrer, depuis le temps qu'on entend parler de toi.

- Oui, bon, ça va, éluda James, l'air gêné. Où est papa ?

À côté de Lily, Sirius pouffa. D'ailleurs Mrs. Potter ne se priva pas non plus.

- C'est bien, mon fils, je vois que tu as hérité du don de ton père pour changer discrètement de sujet lorsque la discussion te déplaît, se moqua-t-elle avant de faire un clin d'œil à Lily. Au fait, Sirius, tu pourrais prendre ton bonnet et ton écharpe quand tu sors, il fait encore froid.

- On est en avril, Euphémia. Ne vous en faites pas pour moi, je n'ai pas froid. Ma fourrure me tient même parfois trop chaud.

Lui et James éclatèrent de rire, laissant Lily et Mrs. Potter perplexes. Euphémia secoua la tête et Lily leva les yeux au ciel. Ils étaient irrécupérables.

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