|CHAPITRE 37| C'était comme si plus rien d'autre n'avait d'importance

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello ! Comment ça va ? Ici, ça va. Les cours sont officiellement terminés pour moi et j'ai réussi à bien avancer mon chapitre 45 cette semaine (il me reste 3 scènes à écrire).

Avant toute chose, je voulais vous prévenir qu'il n'y aura pas de chapitre la semaine prochaine. Je pars demain chez ma grand-mère, à Paris. Donc je ne vais pas ou peu écrire de la semaine et comme je rentre dimanche soir, je n'aurais pas le temps de poster. Je suis désolée.

Ensuite. Au programme du chapitre du jour : l'anniversaire de James ! La musique en média, c'est Ti amo d'Umberto Tozzi. Ne la mettez pas en route tout de suite, vous verrez qu'il est très simple de savoir quand appuyer sur play (je vous la mettrai en commentaire de toute façon)

Bonne lecture et à dans deux semaines ^^

***

James et Gaenor étaient sortis de l'antre de Madame Pomfresh deux jours plus tard.

Personne n'avait réellement su ce qui était arrivé à James et son bras en écharpe entretenait le mystère. Certains parlaient d'une bagarre avec des Serpentard, d'autres d'une agression comme pour Lauren et Gaenor. Certains disaient même que Dumbledore en personne l'avait emmené dans un endroit secret pour y faire des choses secrètes.

À la surprise de Lily, il n'avait rien dit. Pas une seule fois il ne s'était vanté ou quoique ce soit d'autre. Et même si elle savait que les Maraudeurs étaient au courant, c'était sans doute les seuls. Elle était même presque sûre que Dumbledore - qui avait visité James pour essayer de comprendre comment un sortilège de magie noire avait pu l'atteindre au bras - ne savait pas.

L'anniversaire de James arriva très vite. Le matin du vingt-sept mars, la table des Gryffondor (et surtout du côté des septième année) était un peu plus bruyante que d'habitude. Entre James qui râlait de devoir attendre pour avoir ses cadeaux ; Johanna qui lui disait que s'il continuait de râler, il n'aurait rien ; Sirius, Peter et Remus qui n'arrêtaient pas de le charrier ; Abby, Ellie et Lily qui se moquaient de lui, inventant des cadeaux les plus inutiles possibles ; James n'était pas le mieux lôti.

Lily savait que les Maraudeurs avaient prévu quelque chose - et une petite voix dans sa tête était persuadée que le mot « fête » serait de la partie.

La petite voix avait raison.

Juste après le déjeuner, les garçons avaient kidnappé Lily et l'avaient emmené dans la Salle sur Demande. La pièce ressemblait en tout point à la Salle Commune de Gryffondor, Lily ne comprit pas ce qu'on attendait d'elle.

- Alors ? demanda Peter, l'air surexcité.

- Vous, vous avez oublié de me dire un truc, fit Lily en s'apercevant qu'elle ne comprenait rien.

- Lunard ! réprimanda Sirius. C'était à toi d'aller la voir pour lui expliquer ce matin.

- Cornedrue n'arrête pas de la coller, je ne pouvais rien faire, se justifia Remus.

Lily s'apprêtait à se récrier, à leur prouver que, non, James ne la collait pas tout le temps mais au moment où elle allait le dire, elle se rendit compte que si. Depuis qu'il était sorti de l'infirmerie, James passait énormément de temps - si ce n'était tout son temps - près de Lily. Les joues pâles de la jeune fille s'enflammèrent, ne sachant comment interpréter ce nouvel état de fait.

- Bon, je vais t'expliquer, alors, se dévoua Peter alors que Sirius et Remus continuaient de débattre si oui ou non James restait englué à Lily. En fait, on aimerait savoir comment tu verrais la décoration pour ce soir. Comme ça, la salle nous fait apparaître ce dont on a besoin et après, on les ramène chez les Gryffondor. Ça te va ?

L'idée était très bonne, Lily en venait presque à se demander comment ils avaient fait pour y penser.

- Ça me va, accepta-t-elle.

J'ai besoin d'une bannière, pensa-t-elle.

Aussitôt, une guirlande de fanions clamant un « Joyeux anniversaire ! » typiquement moldue apparut et s'accrocha au plafond, bien placée pour que tout le monde puisse la voir.

Sirius et Remus s'arrêtèrent de parler pour la regarder, les yeux écarquillés.

- Ça a marché ! s'exclama Sirius. Regarde, Lunard, ça a marché !

- Je vois, Sirius, merci, fit Remus en réprimant un sourire alors que Sirius sautait partout.

Lily leva les yeux au ciel et continua d'imaginer les décorations. Des confettis qui tombaient sans cesse du plafond sans jamais atteindre le sol aux guirlandes sur les tables, des nappes jusqu'aux accessoires festifs moldus, tout y était. Lily pensait avoir terminé quand un dernier ajout qui serait sans doute un des plus utiles de la soirée lui vint en tête.

Une pile de vinyles apparut sur la table principale.

- Je ne voudrais pas t'offenser, Lily, fit Peter en relevant les yeux d'un livre qu'il tirait d'on ne savait où, mais on n'a rien pour faire fonctionner ça.

- Ça ? Ça ? s'indigna Sirius à la plus grande surprise de Lily. Quel inculte, tu fais, Queudver ! Des vinyles, Peter ! Des vinyles ! La meilleure invention moldue - avec les motos et les bikinis - qui soit !

- La moto et les... Mon Dieu, je ne veux pas en savoir plus. Qu'a fait James pour mériter des amis pareils ?

- Le soir de notre première rentrée, il s'est mis en caleçon et est resté comme ça pendant dix minutes dans le dortoir. Le tout en parlant, faisant les cent pas et racontant sa vie, répondit Remus.

- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi le plus sincèrement possible que c'est vraiment comme ça que tu as su que James deviendrait ton meilleur ami, fit Lily, complètement éberluée.

- Ce n'est pas ça, pour moi, intervint Peter. Personnellement, c'est une fois où je n'arrivais pas à faire mon devoir de sortilèges. Il s'est assis à côté de moi - tu sais, comme quand il s'assoit et qu'il prend toute la place -, il a regardé ce que j'avais écrit et il m'a demandé si je voulais de l'aide. J'ai dis oui et il m'a dit « Ce n'est pas compliqué. Tu me chiffonnes ce parchemin et tu le jettes au feu. Tu verras, ce sera beaucoup plus simple ! ». Maintenant, je me dis qu'il n'avait pas tout à fait tort.

Cette fois, ce fut Sirius qui fut incrédule.

- Juste comme ça ? Je veux dire, il t'a dit ça et... pouf, c'est ton meilleur pote ?

- Bon, d'accord, après il m'a proposé de m'emmener dans les cuisines, de me faire visiter tous les recoins du château qu'il avait déjà eu le temps d'explorer - avec toi, j'imagine - et m'avait demandé ma date d'anniversaire.

- C'est quand, déjà ? demanda Remus, les sourcils froncés à la recherche de la date de naissance perdue.

- Le vingt-quatre août. Et en parlant d'anniversaire, on en a un à préparer, je ne sais pas si vous vous souvenez. Je disais qu'on n'a rien pour faire fonctionner les vinyles qui ont tant d'importance pour Patmol.

Lily eut un sourire en coin.

- Effectivement, on n'a rien. Mais ça ne va pas durer. Je vous laisse récupérer toutes les décorations et les mettre dans la Salle Commune et n'oubliez d'en assigner l'un d'entre vous à la surveillance de James pour qu'il ne s'approche pas de la Grosse Dame. Et moi, je file chercher McGonagall.

- McGonagall ? entendit-elle Remus s'étonner alors qu'elle refermait la porte.

Très fière de son idée, elle se rendit prestement au bureau de sa directrice de maison et frappa au panneau. Une voix l'autorisa à entrer. Lily ouvrit la porte. La professeur de métamorphose lui lança un regard surpris.

- Evans ? Je ne pensais pas vous voir, vous. J'aurai plutôt parié pour Black, Lupin ou encore Pettigrow. C'est l'anniversaire de Potter, aujourd'hui, savez-vous ? Et tous les ans, ils viennent me demander telle ou telle faveur. Je suis bien contente qu'ils ne l'aient pas encore fait cette année, d'ailleurs. Enfin, ce n'est pas pour m'entendre me réjouir que vous êtes venue, je suppose. Que voulez-vous ?

Lily cligna des yeux, prise au dépourvu. Une envie de rire monta en elle mais elle la réprima.

- En fait... Oh, vous allez trouver cela étrange mais...

- Oh non, la coupa McGonagall, ils vous ont envoyé vous, c'est cela ? Miss Evans, il faut vous rebeller. Montrez-leur que vous êtes une femme libre et indépendante, que vous ne vous faites pas manipuler.

- Ils ne m'envoient pas. C'est moi qui viens vous demander si vous pouvez nous prêter votre tourne-disque enchanté pour passer les vinyles tout seul. Ce serait pour passer une soirée un peu plus joyeuse pour l'anniversaire de James.

La tête que tira McGonagall après cette tirade aurait dû être prise en photo. Lily craignit qu'elle ne refuse mais la directrice-adjointe hocha lentement la tête.

- Oui... Oui, c'est d'accord. Mais à une seule condition.

Lily fronça les sourcils. Était-ce bien McGonagall qui lui parlait ?

- Et quelle est cette condition, Professeur ?

- J'aimerai qu'après les vacances de Pâques, Potter revienne en cours de métamorphose le lundi matin.

- Vous me pensez capable de faire ça ? Il est plus obstiné qu'une mule.

- Essayez. Tenez, prenez le tourne-disque et faites bien attention à ne pas le casser. Ce serait dommage.

C'est ainsi que Lily se retrouva dans le couloir, confuse, un tourne-disque dans les bras, à se demander quel élément il lui manquait pour comprendre cette situation.

Dans la Salle Commune, Sirius plaçait les décorations comme dans la Salle sur Demande et Peter revenait avec des Bièraubeurres et une bouteille de Whisky-Pur-Feu. Les autres élèves présents jouaient le jeu, faisant semblant de ne rien voir. Pendant ce temps, Johanna cherchait le moindre défaut dans la décoration, Ellie et Abby se chatouillaient sur le canapé et Lily plaçait le tourne-disque.

Le dîner arriva un peu trop vite. À table, l'excitation était à son comble. Lily en venait même à se demander comment James faisait pour ne pas voir toute cette effervescence. Remus glissa à Lily qu'il avait réussi à l'emmener dans le parc et il ajouta très fièrement qu'il l'avait persuadé qu'ils ne feraient pas grand-chose, un peu comme pour l'anniversaire de Lily.

Après le repas, Lily prit le relais de Remus. Elle prit James par la main et l'emmena dans les couloirs.

- On va où ? demanda-t-il.

- Je ne sais pas.

- Comment ça, tu ne sais pas ?

Lily souleva une épaule et tourna dans le couloir. Au détour d'un escalier, ils croisèrent le professeur McGonagall qui leur accorda un de ses rares sourires et fit un clin d'œil à Lily - que James ne vit heureusement pas.

- Elle a souri ! s'esclaffa-t-il, une fois loin des oreilles des oreilles de sa directrice de maison. Lily, t'as vu ? Elle a souri !

Oh que oui, Lily avait vu. Et d'ailleurs, elle était persuadée que McGonagall l'avait fait exprès, juste pour orienter l'attention de James ailleurs que sur son anniversaire (elle devait vraiment tenir à ce qu'il revienne en cours le lundi matin).

Ils revinrent devant la Salle Commune juste avant le couvre-feu. Lily croisa les doigts pour que tout soit terminé, elle donna le mot de passe et ils rentrèrent.

Un tonitruant « JOYEUX ANNIVERSAIRE » les accueillit, surprenant James. La musique se mit en route d'un coup de baguette de Lily et la soirée put commencer.

L'ambiance était plutôt calme, rythmée par les vinyles qui passaient les uns après les autres sans que personne n'ait besoin de les changer. Les élèves grignotaient les différentes sucreries mises à leur disposition, une Bièraubeurre à la main, profitant de ces instants d'allégresse devenus trop rares depuis quelques temps.

Au fur et à mesure, la Salle Commune se vida et il ne resta bientôt plus que les septième année. Ils s'assirent autour d'une table et Sirius servit un verre de Whisky-Pur-Feu à ceux qui voulaient.

- Désolé, fit Peter à James. Mais on n'a pas de gâteau.

- Je m'en fiche, j'ai plus faim. Par contre... Je n'ai pas encore eu mes cadeaux.

Lily soupira. Un gamin. James était un vrai gamin.

Chacun tendit son paquet (sauf les garçons, puisqu'apparemment ils préféraient lui donner plus tard, seuls à seuls). Johanna avait trouvé un pyjama - hideux - rouge avec des petits vifs d'or qui voletaient partout.

- Ça ira bien avec ton caleçon, avait-elle ajouté en se retenant de rire.

Abby et Ellie, elles, tendaient un paquet dont la forme rappela étrangement quelque chose à Lily. James déchira le papier cadeau et dévoila, tout heureux, un paquet de Nids de Cafards.

- Oh non c'est pas vrai, jura Lily avec un gloussement.

- Quoi ? demanda Abby.

- Je lui ai pris la même chose ! rit-elle.

Abby pouffa et Ellie les rejoignit. Dans la confusion, Remus s'interrogea :

- On peut se marrer avec vous ou... ?

Pour lieu de réponse, Lily lança son cadeau à James et il comprit enfin en ouvrant l'emballage. Il rit à son tour et montra le paquet de Nids de Cafards aux autres pour que tout le monde comprenne.

- Je n'ai pas eu le temps de chercher autre chose, s'excusa Lily plus tard.

- Mais pourquoi vous ne vous êtes pas concertées avant d'acheter ? s'étonna James.

- Ab' et Ellie avaient leur truc depuis très longtemps et elles étaient très fières de leur idée, elles n'arrêtaient pas de fanfaronner dans le dortoir.

Comme un aveu, Abby et Ellie se remirent à pouffer alors que Johanna leur donnait une claque derrière la tête chacune en gloussant elle aussi.

Quand il s'avéra qu'il était l'heure d'aller dormir, ils rangèrent ce qu'il y avait à ranger, laissant le tourne-disque, quelques Bièraubeurres et un ou deux paquets de bonbons. Et alors que Lily allait monter dans le dortoir, elle se retourna et vit James, assis par terre, adossé contre le canapé, le regard perdu dans les flammes et elle ne put se résoudre à le laisser seul.

Elle fit demi-tour et s'assit à côté de lui, à même le sol. Il sourit.

- Tu ne vas pas dormir ?

Lily ne répondit pas tout de suite, se contentant d'observer le feu dans la cheminée à son tour.

- Non.

Cette simple réponse sembla ne pas suffire à James, qui se tourna vers elle. Il la regarda, les yeux étrangement brillants. Lily, déstabilisée, préféra continuer à admirer le feu et écouter les craquements du bois qui brûlait.

- Merci pour ce soir, finit par dire James. Je sais que ce n'est pas ton idée mais... je sais que c'est toi qui a décidé de comment ça se passerait. Alors merci. C'était super.

- Je n'ai rien décidé. J'ai juste choisi les décorations.

- Ça a donné le ton, insista-t-il. Et c'était vraiment bien.

Lily sourit. Elle était contente que ça lui ait plut.

La musique changea, remplissant leurs tympans d'un silence léger. Puis le son revint avec Ti amo, un titre d'Umberto Tozzi sorti l'année précédente. Lily se balança légèrement sans trop s'en apercevoir sur le rythme de la chanson.

- Je suis désolé, Lily.

Lily s'arrêta et, cette fois, elle regarda James droit dans les yeux.

- Pourquoi tu t'excuses ?

- Un peu tout...

Ses prunelles chocolat descendirent vers le sol tandis que ses doigts tapotaient le tapis. Lily patienta, perplexe. James soupira et sa tête bascula, regardant on ne pouvait trop savoir où.

- Je suis désolé d'avoir été si lourd les années précédentes. Si j'avais su, je n'aurais pas attendu si longtemps avant d'être ton ami.

Et même si Lily n'avait jamais eu besoin qu'il dise cela pour le comprendre, elle sentait qu'elle était contente qu'il le formule à voix haute. Cependant, la fin de la phrase lui donna un pincement au cœur et elle ne pouvait pas faire semblant d'ignorer ce qui avait provoqué cette amertume.

- Écoute, James...

Lily se redressa et prit la main de James - qui tapotait toujours le tapis - dans la sienne, le forçant à ne pas baisser les yeux.

- Oui ?

- Je... Je ne suis pas sûre de pouvoir être ton amie...

Les sourcils de James se froncèrent d'incompréhension et il parut vexé. Lily voulut s'expliquer mais il prit les devants, d'une voix qui paraissait trop calme et un peu trop aigüe pour ne pas être contrôlée.

- Mais... On est quoi alors ? Depuis des semaines, des mois ? Tout ça, c'était du vent ? Aujourd'hui, ça ne comptait pas pour toi ?

- On était des amis, s'empressa de le couper Lily. On est des amis, ne t'inquiète pas. Je suis vraiment sincère. Et ça compte pour moi. Mais ce que je veux dire, c'est que...

La fin de sa phrase mourut dans sa gorge. Lily sentit ses joues s'enflammer et elle espérait que la seule lumière du feu empêchait James de le voir.

Elle ne sut combien de temps leurs regards restèrent accrochés ainsi, combien de temps elle observa les yeux de James briller de quelque chose de tout nouveau. À peine quelques secondes sans doute mais ça lui parut une éternité. Et ce fut cette lueur, cette lueur nouvelle qui décida Lily.

Elle ferma les yeux, approchant son visage de celui de James et ses lèvres rencontrèrent doucement les siennes, semblant avoir toujours dû se trouver.

Qui ne tente rien, n'a rien.

James et Lily étaient assis par terre, adossés contre le canapé, et ils regardaient les flammes dansantes de la cheminée. Ces flammes... Lily avait l'impression qu'elles représentaient particulièrement bien ce qu'il venait de se passer. Elles dansaient autant que le feu d'artifice intérieur qui l'avait prise à l'instant où ils s'étaient embrassés. Elles étaient aussi brûlantes que sa peau depuis. Et surtout, elles étaient toutes autant représentatives pour elle des émotions qu'elle venait de vivre.

À côté d'elle, James eut un rire nerveux.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je viens d'embrasser Lily Evans. Je crois que je peux mourir en paix.

Lily souffla du nez et lui fit une petite tape sur la main.

- Et bien, évite de mourir tout de suite. Premièrement parce que ça gâcherait tout et deuxièmement parce que tu ne pourrais même pas en parler aux garçons.

James la regarda à nouveau, un irrépressible sourire aux lèvres.

- Je crois que je n'ai pas envie de leur dire tout de suite.

- Quoi ? se moqua Lily. Tu leur en fais voir des vertes et des pas mûres depuis sept ans et tu ne veux même pas leur donner la satisfaction de savoir que tu as enfin accompli le « but de ta vie » alors qu'ils t'ont aidé ? Quel ami indigne, tu fais.

- Ils ne m'ont pas aidé, se buta James.

- Ben voyons. Et les expressions moldues, par exemple. Tu vas me dire que c'était ton idée, peut-être ?

- Parce que ça a fonctionné ?

Son air tout ravi fit pouffer Lily.

- Et bien, si on est là, je suppose que oui. Alors, c'est qui ?

- Remus, avoua James. C'est toujours Remus. Les expressions, les lettres...

- Les lettres ?

Lily n'y aurait jamais pensé. Et pourtant, cela lui paraissait logique maintenant qu'il lui disait.

- Oui, les lettres. Je suis très vexé que tu n'ais jamais deviné que j'en étais l'auteur, d'ailleurs. Je te pensais plus vindicative.

- Je ne voulais pas trop savoir qui était derrière tout ça, je n'ai pas vraiment cherché. Je pense qu'inconsciemment, j'avais peur que ce soit toi et que... Bref, t'as compris.

Lily rougit de plus belle.

- Qu'est-ce qui a changé depuis, alors ? demanda James.

Lily haussa les épaules même si elle connaissait la réponse. Depuis, elle avait appris à connaître un James prévenant, un James curieux, un James attentionné, un nouveau James. Et ça lui avait plu.

Il n'insista pas et attrapa quelque chose sur le canapé.

- Tu veux bien entamer le paquet de Nids de Cafards avec moi ? proposa-t-il en secouant le sachet devant lui.

Avant qu'ils n'aillent se coucher et après avoir correctement rangé, Lily tira la main de James et l'embrassa à nouveau, profitant d'enfin pouvoir faire ça. Elle ne s'était pas aperçu qu'elle attendait ça depuis si longtemps.

À contrecœur, ils se lâchèrent. Lily monta trois marches mais James l'interpela à nouveau.

- Lily ?

- Oui ?

Cette fois, elle les voyait. Ces paillettes dorées qui faisaient pétiller les yeux de James comme ils ne pétillaient jamais.

- Je... Tu veux bien sortir avec moi ?

Un rire s'échappa de la gorge de Lily sans qu'elle ne puisse le retenir. Cette phrase. Merlin, cette phrase. Six années durant, elle ne l'avait pas supportée, menaçant même de quitter Poudlard si James n'était pas renvoyé la dernière fois qu'il le lui avait demandé.

Difficile de croire qu'aujourd'hui, cette phrase rendait erratiques les battements de son cœur et lui saccadaient la respiration.

- Oui. Oui, James, je veux bien sortir avec toi.

Lily descendit des trois marches et James la prit dans ses bras.

- On fait quoi, maintenant ? demanda-t-elle en profitant de ce moment un peu hors du temps.

- Je propose qu'on ne dise rien avant la rentrée. Les vacances sont dans quelques jours, tu pourrais peut-être venir chez moi ?

- Je dois rentrer à la maison... Mes parents ne m'ont pas vu à Noël, ils ne me le pardonneront jamais si je ne rentre pas cette fois.

- La deuxième semaine, alors ? proposa James.

- Je négocierai, accepta Lily en relevant la tête. Bonne nuit !

Elle l'embrassa rapidement une dernière fois et rejoint le silence du dortoir, s'affala toute habillée sur son lit avec un soupir, le cœur battant plus fort qu'il ne l'avait jamais fait, un sourire niais aux lèvres et avec l'impression qu'elle venait de prendre une des meilleures décisions de sa vie.

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