|CHAPITRE 36| Sectumsempra
Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Hello ! Et ça y est, c'est les vacances pour moi (il reste trois jours en distanciel mais ça ne compte pas). Je vous avoue que je suis crevée. Mais on fait avec. Je vous fait cette petite note avant d'aller préparer des cookies pour en histoire avec ma classe demain ^^
Je suis désolée de ne pas avoir posté samedi dernier. Mais la semaine dernière était plutôt compliquée, je me suis concentré sur mes problèmes familiaux en me décidant d'écrire une lettre à mon père (18 pages d'un carnet) (je l'ai toujours pas recopiée mais j'ai la flemme ;-;). D'autres éléments ont été considérés dans cette décision mais c'est surtout ça qui m'a motivé.
Revenons à nos moutons. Le chapitre 36. J'avoue le titre est pas ultra original et j'ai pas fait de gros effort. MAIS il fait plus de 3 450 mots alors tout va bien, l'honneur est sauf. Je ne vais pas vous faire de résumé mais les fans des Mangemorts (je vous vois avec vos Regulus et Severus à la pelle) vont avoir un petit truc à se mettre sous la dent.
Remise dans le contexte : Lily et Michael faisaient une ronde quand Gaenor Eirig, une amie de Michael, s'est faite agressée. Elle est vivante, à l'infirmerie mais hors de danger.
Bonne lecture ^^
P.S. Ce chapitre n'a pas eu sa bêta-lecture, soyez indulgents avec lui :)
***
Quelques jours après l'agression de Gaenor Eirig, la Salle Commune de Serpentard était plongée dans le noir. Severus Rogue était affalé sur un fauteuil, les jambes croisées et son pied qui battait compulsivement trahissait son agacement. Il retint un bâillement et faillit lancer une remarque acerbe quand Avery arriva enfin, cinq minutes après tout le monde.
- Bien, commença le retardataire. On est sûrs que Ryan n'est pas là à nous espionner ?
- Si elle est là, c'est qu'elle est vachement douée, confirma Regulus d'une voix à moitié endormie. On peut savoir pourquoi on est ici alors qu'il est quatre heures du matin, maintenant, s'il-te-plaît ?
- Il fallait qu'on puisse tenir une réunion compte-rendu et en-dehors des oreilles indiscrètes. Wilkes ? Ton nez a repris son état normal ?
- Mon nez n'avait rien, grommela le cinquième année.
- Eirig a une bonne droite et ça pissait le sang, ne nous prends pas pour des imbéciles, fit Regulus Black.
- On se fiche des poings d'Eirig ! s'énerva Avery. Mulciber ! On peut savoir ce qu'il s'est passé avec ton Impérium ? Je croyais que tu étais sûr que tu le maîtrisais depuis Robbins ! Que tu t'étais entraîné à Noël ?! ALORS OU SONT LES RÉSULTATS ?! Et pourquoi, par Merlin, Eirig peut-elle sortir de l'infirmerie dès après-demain ?!
- Robbins devait être un faible, essaya de rattraper Mulciber après un silence. Je n'ai pas vu le coup venir avec Eirig.
- La prochaine fois, il y a intérêt à ce que ce soit parfait, gronda Avery avant d'embrayer sur autre chose. Bien, maintenant que ça, c'est fait, est-ce que quelqu'un sait exactement ce que vous lui avez fait ? Et je me fiche que vous lui ayez cassé la mâchoire.
Rogue prit la parole sur un ton neutre.
- Sortilège de Mutisme puis Découpe sur l'ancienne cicatrice, comme tu nous avais demandé. Et après, je suis à peu près sûr qu'il y a eu au moins deux Doloris.
Eddie Avery avait l'air prêt à leur sauter à la gorge.
- Puis-je savoir comment est-ce possible qu'elle ait crié, alors ? demanda-t-il un peu trop calmement. Si elle était sous Sortilège de Mutisme, ça n'aurait pas dû être possible.
À côté de Regulus, Evan Rosier se recroquevilla inconsciemment sur lui-même. Un geste subtil mais qu'Avery capta.
- Je me disais que ce serait plus marrant si on pouvait entendre qu'elle souffrait. Enfin, c'est vrai, quoi ! Sinon, j'avais l'impression qu'elle ne ressentait rien.
- Mais quel idiot... Quel idiot ! C'est incroyable, ça ! Tu perds la boule, Evan !
- Ne fais pas semblant, Eddie ! C'est toi qui nous rabâche depuis des années qu'il n'y a pas mieux que de voir la sale engeance souffrir, l'entendre hurler pour que ça s'arrête. Tu avais raison d'ailleurs, c'était très... Comment dire ? Satisfaisant.
- Et tu ne t'es pas dit que si une élève venait à hurler dans les couloirs de Poudlard, il n'y aurait pas quelqu'un pour prévenir ou venir à son secours ? Imagine que Potter et sa bande aient traîné dans les couloirs, ce soir-là ! Contrairement à Robbins et Evans, ils n'auraient pas fait que s'occuper d'Eirig ! Non ! Ils se seraient organisés, nous auraient trouvé je ne sais comment et on aurait été renvoyés !
- Peut-être bien mais avec des si, on mettrait le chemin de Traverse en bouteille.
- Ravale ta mauvaise foi, Evan. Et retourne te coucher. D'ailleurs, retournez tous dans vos dortoirs. La réunion est terminée.
Severus se leva et rejoignit son lit, sans un regard pour Mulciber, Black, Wilkes ou encore même Rosier ou Avery qui étaient de nouveau en train de se disputer.
L'après-midi, alors qu'il empruntait un couloir, Severus regrettait déjà de ne pas être plutôt passé par un passage peu fréquenté. Des pas arrivaient de l'autre sens et quand la personne tourna, son sang ne fit qu'un tour. La rage monta en lui et sa main s'agrippa à sa baguette. Il pinça les lèvres et s'arrêta, attendant que la personne en face de lui ne s'arrête.
James Potter sortit de l'ombre et remarqua enfin qu'il y avait quelqu'un d'autre que lui dans ce couloir. Ces mains dans les poches, cette nonchalance, ces cheveux décoiffés et surtout, ce sourire arrogant. Severus avait envie de le lui arracher, de le faire disparaître à tout jamais. Rogue, avec une satisfaction évidente, vit que Potter avait replié sa main, celle qu'il savait parfaitement ne pas avoir épargné la dernière fois que lui et cet idiot du Quidditch s'étaient confrontés.
Les deux garçons se regardèrent en chien de faïence un certain temps. Puis, n'en pouvant plus, Severus prit la parole. Sa voix était fielleuse, malveillante, moqueuse.
- Tu as peur que je t'entaille à nouveau la main, Potter ? Pourquoi ? Tu as une cicatrice, c'est ça ? Ben alors, on ne connaît pas les bases de la médicomagie ?
Potter ne devait pas s'attendre à être attaqué de la sorte puisqu'il souleva les sourcils, avant de les froncer et qu'un sourire en coin ne se forme sur son affreux visage.
- Exact, je ne connais rien à la médicomagie. Par contre, Lily, elle, elle sait y faire. Donc, oui, j'ai une cicatrice mais je ne vois pas ce que ça change à ta vie. Tu veux la voir peut-être ? Tu pourrais admirer le travail de Lily.
Il mentait. Severus le savait. Lily ne soignerait jamais Potter. Surtout pas Potter. Elle était plutôt du genre à le laisser avec son entaille pour qu'il se débrouille.
- Arrête de me sortir tes débilités, Potter. Lily ne t'aurait jamais aidé. Tu te fais des illusions. Elle te déteste.
La haine montait en Severus, faisant siffler ses oreilles si bien qu'il faillit manquer la réponse de Potter, dont rien ne perçait dans les propos. Il était comme... anesthésié.
- C'est là qu'on voit que tu ne la connais pas vraiment.
N'en pouvant plus, Severus leva sa baguette. Face à lui, Potter en fit de même, un éclat étrange dans les yeux. Severus sentait la rancœur affluer dans ses veines, la jalousie l'envahir. Et alors, qu'il s'apprêtait à démarrer le combat, Potter relâcha la tension de son corps, baissa la baguette et secoua la tête, prêt à se remettre en marche.
Severus, ravi de cette aubaine, lança ce fameux sort. Celui qu'il essayait d'améliorer depuis des années, celui qu'il améliorerait encore. Celui dont il n'était pas encore entièrement satisfait mais qui ferait largement l'affaire dans une occasion comme celle-ci.
- Sectumsempra !
~~~
Lily sortait de l'infirmerie. Elle venait de passer sa visite quotidienne à Gaenor et elle avait été ravie d'apprendre que la Poufsouffle allait de mieux en mieux et qu'elle pourrait sortir le surlendemain.
Elle était donc dans les couloirs, observant les tableaux qui eux-mêmes l'observait, heureuse et plus le moins du monde inquiète pour Gaenor Eirig.
Elle allait tourner à droite lorsqu'elle rentra dans quelqu'un qui semblait ne pas l'avoir vu. Lily allait s'excuser quand elle leva les yeux et vit face à qui elle se trouvait. Severus. Elle n'avait aucune idée duquel des deux était le plus surpris mais elle sut très vite qui était le plus démuni.
Depuis cette fois, en septembre, où il l'avait encore forcée à écouter déblatérer ses bêtises, elle l'avait inconsciemment évité et n'avait pas fait attention à lui s'il lui arrivait de le croiser.
Sauf que là, c'était plus que le croiser. Il venait de lui rentrer dedans. Lily fronça les sourcils.
- Tu ne pourrais pas faire attention ? lança-t-elle d'une voix aussi froide que furieuse.
Severus ne répondit rien, continuant de la regarder, une lueur dans les yeux qui manqua de faire frissonner Lily. Par Merlin, elle en viendrait presque à se demander si c'était vraiment lui.
- C'est vrai que tu as soigné Potter ? finit-t-il par demander brusquement.
- Je ne vois pas de quoi tu parles et puis, quand bien même je l'avais fait, je ne vois pas en quoi ça te regarde.
- Tu ne vois pas ? Mais, enfin, Lily, c'est cet arrogant de Potter ! Tu ne vas pas me dire que tu lui fais confiance !
- Je te le répète une dernière fois mais ça ne te regarde pas. Mais vraiment pas. Tu ne le connais pas et tu ne me connais pas. Tu ne me connais plus. Alors évite de me donner des conseils sur comment je devrais gérer ma vie et occupe-toi plutôt de la tienne, d'abord.
- Je te connais, Lily, et tu le sais. Je sais plus de choses sur toi que Potter n'en saura jamais. Nous étions amis. Peut-être même qu'on pourrait le redevenir, qui sait ?
- Severus ! Arrête ! Par Merlin, arrête ! Tu as une opinion et des principes différents des miens, on n'est plus faits pour être amis. Je l'ai accepté depuis longtemps alors pourquoi t'acharnes-tu dans l'échec ?
Lily vit tout de suite qu'elle avait enfin réussi à le faire lâcher prise, que cette fois il allait arrêter de lui courir après pour de bon. Elle ignora le pincement au cœur qui se rappelait à elle et poussa Severus de l'épaule pour passer. Elle tourna dans le couloir et se força à ne pas regarder en arrière, à ne pas sentir le regard brûlant de Severus contre sa nuque.
Elle était tellement furieuse qu'elle n'entendait plus rien, ne regardait pas où elle allait. C'est ainsi qu'elle manqua de trébucher sur ce qu'elle reconnut avec horreur comme étant le corps de quelqu'un. La première pensée qui lui vint ne fut même pas de reconnaître la personne à terre mais plutôt de deviner tout de suite qui avait fait ça. Il n'y avait pas besoin de savoir additionner deux et deux pour comprendre que c'était Severus. La colère de Lily ne fit que croître. Elle s'agenouilla et ses pupilles s'habituèrent à l'obscurité ambiante.
Un cri d'horreur resta coincé dans sa gorge. Sa rage se mua en angoisse et ses mains se mirent à trembler.
Elle se força à rester sereine. James était au sol, il avait l'air inconscient et il semblait à Lily qu'il saignait du bras gauche. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre l'ampleur des dégâts. Sectumsempra. Ce putain de maléfice.
Sans réfléchir à autre chose que ce dont elle se rappelait avoir parlé avec Severus, elle sortit sa baguette, inspira et essaya de se projeter dans cette conversation qu'ils avaient eu pendant leur cinquième année.
- J'ai inventé un nouveau truc, apprit Severus à Lily, l'air très fier de lui.
On était le premier janvier 1976, à Carbone-les-Mines, et les deux adolescents étaient sur des balançoires vacillantes.
- Et c'est quoi, cette fois-ci ? s'enquit Lily, curieuse. Un truc aussi utile que l'Assurdiato ?
- C'est peu dire.
L'air empressé de Lily rendit son visage enfantin et Severus sourit.
- On ne peut pas l'utiliser contre n'importe qui, par contre. Contre tes ennemis, si tu as des ennuis, par exemple.
- Pourquoi ?
- Je l'ai utilisé sur une souris ce matin, pour être sûr que c'étaient les effets que je recherchais. La souris avait de la chance que j'ai pris la précaution de trouver un moyen de guérir les effets.
Cette fois-ci, Lily fronça les sourcils. Le visage réjoui de Severus associé à ce qu'il lui racontait ne lui disaient rien qui vaille.
- C'est-à-dire ? amorça-t-elle prudemment.
- Oh, des entailles sont apparues sur la partie de son corps que j'avais visée. Mais ce n'est pas encore au point, j'espérais que ça fonctionne sur tout le corps. Il faut que je l'améliore encore. La formule, c'est Sectumsempra, si tu veux tout savoir.
- Tu aurais pu la tuer, Sev'. Tu aurais essayé sur quelqu'un, ça aurait pu le tuer.
- Mais non ! Je suis certain que les entailles n'étaient pas suffisantes pour tuer, il faut que je le travaille encore, tu sais. Et puis, tu peux toujours rattraper le coup.
Ensuite, il avait écrit sur un bout de papier qui trainait dans sa poche toute une litanie de mots en latin censée guérir les effets du sort. Lily l'avait jetée dès qu'elle était rentrée chez elle, certaine qu'elle n'userait jamais d'un tel maléfice.
Elle n'aurait jamais pensé qu'il lui faudrait un jour refermer ces entailles. Elle n'aurait jamais pensé Severus capable de le lancer sur quelqu'un et encore moins dans une situation pareille. « Si tu as des ennuis, par exemple », avait-il dit. Quelle ironie.
Lily essaya de se rappeler ce qu'avait écrit Severus sur le papier mais certaines parties lui échappaient. Elle fit ce qu'elle put, commençant par retirer la manche de James puis passant et repassant au-dessus de chaque heurt qu'avait causé le sortilège sur son bras. Après un moment - qui lui parut une éternité - elle vit une légère amélioration. Elle essaya d'utiliser quelques basiques sortilèges de soins qu'elle connaissait mais rien ne fit plus effet que ce qu'elle avait pu faire avant. James gémit.
L'attention de Lily se reporta immédiatement sur lui et non sur le fait de lui porter secours. Il était pâle et, soudainement, les efforts qu'elle avait faits lui parurent vains, elle avait l'impression de n'avoir qu'aggravé les effets du maléfice.
Angoissée, Lily fit léviter James - il était trop lourd pour elle - et se dépêcha de retourner vers l'infirmerie.
En la voyant arriver, Madame Pomfresh soupira et marmonna que, décidément, elles se voyaient beaucoup depuis quelques jours. Puis, sans aucun ménagement, elle tira un rideau autour du box de James, ne laissant même pas Lily expliquer ce qu'il s'était passé et la jeune fille se retrouva devant le tableau de la Grosse Dame sans trop se comprendre comment ça se faisait qu'elle était arrivée là.
La Salle Commune était pleine à cette heure-ci. Elle se fraya un chemin au travers des diverses Batailles Explosives ou échange de cartes Chocogrenouille et arriva enfin vers le groupe de sa promotion. Les filles révisaient - les ASPIC approchaient - et, étonnamment, les garçons aussi. Abby fut la première à la voir.
- Ah, tu es là ! Viens t'asseoir, il faut qu'on parle de la semaine prochaine tant que James n'est pas revenu.
- La semaine prochaine ?
- L'anniversaire de James, rappela Johanna en se démenant pour aplatir un parchemin.
Lily déglutit et s'assit, sans rien répondre.
- Lily, ça va ? s'inquiéta Ellie.
Cette fois, six paires d'yeux inquiets la fixaient.
- James est à l'infirmerie. Il... Je ne sais pas s'il s'est battu ou s'il s'est passé autre chose mais je l'ai retrouvé par terre. Je ne sais même pas s'il était encore inconscient, Pomfresh n'a rien dit.
Les garçons étaient pâles, Lily se sentit obligée d'ajouter :
- Je suis désolée, je...
- Mais pourquoi tu t'excuses ? l'interrompit Sirius. Ce n'est pas toi qui lui as fais ça, ça se voit. Tu as fait ce qu'il fallait, maintenant on doit attendre.
Lily baissa la tête et Abby lui attrapa les mains pour qu'elle arrête de se les tordre dans tous les sens.
À l'heure du repas, tout le monde descendit. Remus et Peter voulurent même attendre que Lily ne vienne mais elle refusa. Une fois sûre que la Salle Commune était vide, elle sortit dans les couloirs et marcha vers l'infirmerie.
La vérité, c'était qu'elle s'en voulait. Ce n'était peut-être pas elle qui avait fait ça mais c'était elle qui n'avait pas essayé de faire pour empêcher Severus d'utiliser ce sort, qui ne lui avait pas fait la morale. Elle l'avait laissé faire, pensant qu'il n'utiliserait jamais un maléfice aussi horrible, persuadée qu'il ne faisait que ça pour expérimenter.
Devant la porte de l'infirmerie, elle inspira un grand coup avant d'entrer. En l'entendant entrer, Pomfresh l'interpela.
- Ah, Evans. Je pensais bien que vous reviendrez avant qu'on ne vous donne l'autorisation.
L'infirmière lui désigna un box du doigt.
- Dix minutes maximum et je fais ça uniquement parce que je sais que si je ne le fais pas, ses amis vont venir l'empêcher de dormir, cette nuit.
Lily la remercia d'un signe de tête et souleva le rideau blanc. James était allongé sur un lit, tout sourire. Seul son bras en écharpe montrait qu'il y avait bien une raison à sa présence ici. Lily s'approcha de lui.
- Ça va ? s'enquit-elle sur une toute petite voix.
- Très bien. Tu sais, il en faut plus pour m'arrêter.
- Tu aurais pu mourir !
- Mais non ! assura-t-il. À la limite, j'aurai perdu mon bras mais je ne serai pas mort. Je suis immortel, Evans.
- Arrête de faire l'idiot, fit Lily sur une voix hésitant entre soulagement et remords.
James sembla voir cet aspect de la situation car il pencha sa tête sur le côté.
- Je sais que tu sais qui m'a fait ça... Et si ça peut te rassurer, oui j'avais sorti ma baguette mais je l'avais baissée avant qu'il n'attaque. Je ne voulais pas me battre avec lui. Je pensais naïvement que lui aussi serait assez grand pour baisser son arme mais je me suis trompé.
Lily releva son visage.
- Quoi ? chuchota-t-elle, sidérée.
- Je te jure que c'est vrai mais... Oh, ça ne te rassure pas, c'est ça ?
Lily s'assit sur la chaise à côté du lit.
- Je ne l'aurais jamais pensé capable de tant de méchanceté. Mais je le savais pourtant. Ce truc qu'il t'a lancé ; c'est de la magie noire. Il m'avait montré ça en cinquième année mais j'étais tellement naïve et... aveuglée par l'amitié que je lui portais que j'ai cru qu'il saurait faire la part des choses. Je me suis trompée.
- Tu n'as pas à te sentir coupable. Servilus est comme ça, c'est tout. Ce n'est pas grave que tu ne l'ais pas vu avant.
- Tant que je le vois maintenant, ça va, c'est ça ?
James fit une grimace pour s'excuser de la maladresse de ses propos.
- Pardon, fit-il. Je suis un peu fatigué, je ne réfléchis pas à ce que je dis.
- Repose-toi alors, lui ordonna Lily en se relevant.
Elle lui ébouriffa les cheveux et, sans réfléchir, lui fit un bisou sur le front. Les joues brûlantes, elle sortit sans regarder sa réaction. Elle adressa un rapide « au revoir » à la guérisseuse et remonta vers la Salle Commune.
Sur le chemin, Lily était assaillie de pensées plutôt contradictoires. D'un côté, seul le moment présent comptait et rien d'autre n'était important. De l'autre, les questions fusaient.
Pourquoi, par Merlin, avait-elle rougi ? Et pas seulement cette fois, Lily avait bien remarqué que c'était arrivé plusieurs fois depuis quelques temps. Pourquoi se sentait-elle en même temps si vivante et si démunie lorsqu'elle se trouvait face à James ? Pourquoi elle avait ce besoin irrépressible de le titiller dès qu'il était en face d'elle, de le pousser à bout, juste pour voir ses réactions ? De... flirter ?
Lily secoua la tête, comme pour chasser ce mot. C'était ridicule, elle ne flirtait pas avec James. Pas intentionnellement.
Mais la réalité s'imposa à elle. Elle avait la réponse à toutes ces questions, elle les avait même déjà trouvées quelques semaines auparavant. Ce soir-là, après que Michael ait eu ce comportement si étrange devant elle et Gaenor. Mais elle avait évité de repenser à tout ça, avait décidé de se laisser porter par le court des événements, essayant de se persuader que le trop-plein d'émotions ce soir là l'avait faite délirer.
Sauf que ce soir, c'était différent. Si elle se repassait le film de ces dernières semaines, il y avait bien quelque chose qui revenait absolument tout le temps : James, James et James.
James qui lui prête son bonnet, James qui lui fait un « bisou magique amélioré », James qui lui offre une fleur à la Saint-Valentin, James qui tombe en revenant de chez Hagrid, James qui veut lire Alice aux pays des merveilles en même temps qu'elle, James qui dort dans le canapé.
Une fois revenue dans la tour de Gryffondor, Lily s'affala sur un canapé, la tête entre les mains. Qu'elle arrive deux fois à cette même conclusion, ça commençait à faire beaucoup.
Elle était amoureuse de James ? Non. Si. Peut-être bien. J'aimerai bien qu'il m'embrasse. Non. Je deviens folle. Au secours.
Mais lui, est-ce qu'il l'aimait ? Si l'instinct de Lily lui criait que oui et qu'elle préférait ne pas réfléchir, une partie d'elle doutait encore. Puis, une petite voix dans sa tête lui dit qu'elle n'avait plus rien à perdre. Au pire, si elle se faisait des illusions en pensant qu'il l'aimait aussi, elle n'avait rien à perdre. Ils reprendraient leurs relations comme auparavant et tout irait bien.
Qui ne tente rien, n'a rien.
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