|CHAPITRE 34| Ou comment ils auraient pu faire courir les ragots en deux-deux
Je jure solennellement que les intentions sont mauvaises !
Hello ! À l'heure où j'écris cette note, on est mercredi matin. Je n'ai pas avancé mon chapitre 45 (je ne sais pas comment écrire un truc assez important), j'ai plein d'idées pour mon projet (mon cerveau m'invente plein de scènes sauf que j'ai pas encore commencé à écrire moi xD ça va trop vite), j'ai plein d'idées pour le tome 2 de LVDNS (même pas le temps de tout noter), je n'ai pas encore travaillé (bon j'ai un week-end de quatre jours) et je stresse un peu parce que j'ai mon premier rendez-vous chez un psy cette aprèm.
Le chapitre d'aujourd'hui fait plus de 3650 mots. Vous allez retrouver l'équipe de Quidditch de Gryffondor pour la première fois depuis longtemps et je ne vous en dirai pas plus parce que je ne vois pas comment je pourrai faire sans vous spoïler.
Sinon, concernant le chapitre de la semaine dernière : ça a l'air de vous avoir plu d'avoir le point de vue de Kingsley. Je suis contente et peut déjà presque vous affirmer que vous retrouverez son point de vue dans la partie II (au moins une fois).
Sur ce, bonne lecture ^^
P.S. Finalement, je n'ai pas avancé sur mon chapitre mais sur mon bonus, mon cerveau a ralenti le nombre d'idées que ce soit pour la suite de LVDNS ou pour le projet, j'ai réussi à travailler un peu et mon rendez-vous s'est très bien passé ;)
***
James s'envola et attendit plus ou moins patiemment que ses coéquipiers ne le suivent. Quand toute l'équipe de Quidditch fut prête, il regarda les gradins. Personne à l'horizon, à part Remus et Peter, munis de l'appareil photo.
Un peu déçu - même s'il ne voulait pas se l'avouer -, il oublia qu'il aurait voulu que quelqu'un en particulier vienne et démarra l'entraînement. Le début fut une catastrophe. Charlus et Johanna se chamaillaient et ils en oubliaient totalement leurs Cognards. Le résultat fut qu'une des deux violentes balles noires fonça sur Edward et lui cassa le nez sans que personne n'ait pu éviter l'accident. Honorine l'emmena à l'infirmerie.
James, amputé de deux membres de son équipe, se demanda s'il ne fallait pas stopper la séance ici pour aujourd'hui. Mais, alors qu'il s'apprêtait à jeter les armes, il vit une petite silhouette qui se dirigeait vers la cabane d'Hagrid. Une silhouette aux couleurs de Gryffondor, dont les cheveux roux tombaient dans le dos.
La pugnacité de James revint au grand galop. Il se dirigea vers Johanna et Charlus qui se disputaient encore, chacun rejetant la faute sur l'autre. Quand ses batteurs le virent arriver vers eux, ils firent comme si de rien n'était, sifflotant innocemment.
Après un sermon bien senti et le retour d'Honorine, il fit reprendre l'entraînement, menant à bout toute son équipe.
Dans les vestiaires, Charlus se laissa tomber au sol, épuisé, tandis que Johanna râlait. Comme d'habitude, en somme.
- Si tu pouvais arrêter de me casser mon Charlot, James, je t'en serais reconnaissante ! s'exclamait-elle en rangeant sa batte dans son casier. C'est mon seul coéquipier potable alors tu en prends soin, s'il-te-plaît.
- Ce n'est pas comme si on savait tous qu'il va très vite aller mieux une fois que vous serez seuls dans les douches, lança Marcus.
- Boucle-la, Marc', on ne t'a rien demandé, le rembarra Charlus depuis le sol. On ne se roule pas des pelles sous les douches, on établit des stratégies pour se désolidariser l'un de l'autre. Jo' nous abandonne l'an prochain, tu te rappelles ?
James leva les yeux au ciel mais sourit. S'il y avait une raison pour laquelle il était très heureux de quitter Poudlard l'année suivante, c'était celle-ci. Il n'aurait pas aimé être celui qui devrait choisir un nouveau coéquipier à Charlus. Surtout lorsqu'on savait qu'il n'était excellent qu'avec Johanna. Et que le duo était le meilleur que Poudlard n'ait jamais vu depuis très longtemps.
Comme s'il avait perçu ses pensées, Charlus fit une remarque.
- De toute façon, Jo', ce n'est pas si grave que ça que tu nous quitte. Je pense que l'année prochaine, je ne ferai plus partie de l'équipe.
- Quoi ? s'écria James, stupéfait. Ah non, O'Brien, tu ne peux pas me faire ça !
- Le Capitaine t'appelle par ton nom de famille, Charlus, ça chauffe pour toi, se moqua Honorine.
- Mais, James, je ne vois pas ce qui te dérange, remarqua Luis depuis le fond du vestiaire. Toi aussi, tu pars de toute manière.
- Je voulais le nommer Capitaine !
- Moi ? s'étonna Charlus. Mais, James, c'est impossible. Premièrement, je n'en ai pas l'étoffe et deuxièmement, je ne peux pas être capitaine alors que j'aurai un nouveau coéquipier à appréhender. Et je suis presque sûr que je ne ferai pas de Quidditch, l'année prochaine.
- Tu es celui qui a le plus d'années au compteur ! Tu seras en septième année !! Luis sera en sixième année, Honorine et Marc' en cinquième et Edward en troisième ! Tu es celui qui a le plus d'expérience.
- Mais pas celui qui serait le plus apte à avoir le poste, insista Charlus. J'y verrais beaucoup mieux Luis.
Ledit Luis bégaya quelques mots inaudibles et Honorine se tourna vers lui.
- Arrête, Luis, tu sais que c'est vrai. En plus, ce n'est pas comme si tu étais moche. Tu serais le meilleur pour suivre James.
- Le rôle de capitaine n'est pas défini par sa beauté, martela James. Pourquoi tout le monde croit ça ? Vous pensez sincèrement que McGonagall mate les différents joueurs avant d'accepter la proposition du capitaine sortant ?
- Étant donné les capitaines des équipes depuis notre rentrée, oui, approuva Johanna.
- Calme tes hormones, Jo', s'il-te-plaît. Ensuite, je vous assure que non. Si les capitaines sont beaux ou belles, c'est parce que c'est le hasard. Et c'est faux en plus ! Johanna, Charlus, taisez-vous.
Johanna fit une grimace et Charlus affirma qu'il n'avait d'ordre à prendre que de lui-même.
- Revenons au sujet principal, demanda James. Prochain entraînement dans trois jours. Charlus, toi et moi, il faut qu'on parle tous les deux. Tu arriveras avec vingt minutes d'avance. Luis, dix minutes suffiront. Ensuite, avant de démarrer la séance, on aura une discussion tous les sept. Qui veut bien me retrouver Edward et lui dire ça, s'il-vous-plaît ?
- Il est à l'infirmerie, non ? fit Marcus.
- Pomfresh ne met pas une heure à soigner un nez, il doit être retourné dans la Salle Commune ou quelque part dans le château, réfléchit Honorine. Mais pourquoi tu ne peux pas le faire, James ?
- J'ai d'autres trucs à faire que de chercher mon attrapeur pas plus haut que trois pommes dans tout le château. Tiens ! Jo', Charlus, comme je vous tiens responsable de l'état de son nez, c'est vous qui irez le chercher. Vous vous excuserez et vous lui ferez un compte-rendu de ce qu'on a dit. Compris ? Alors, allez-y.
Les deux batteurs sortirent des vestiaires en criant que c'était injuste et en se remettant à se disputer.
- Ils sont juste déçus de ne pas pouvoir rester seuls sous les douches, dit Marcus avec un rire équivoque.
- Marc' ? Franchement, tais-toi.
~~~
Sirius sirotait son thé, assis sur une des grandes chaises qui étaient autour de la toute aussi grande table de Hagrid. Il refusa les gâteaux, il avait appris avec le temps que s'il ne voulait pas s'arracher les dents de sagesse tout seul, il valait mieux éviter de croquer dans les ô combien délicieuses pâtisseries.
On toqua à la porte. Sirius, surpris, eut un petit sursaut. Hagrid se leva et ouvrit le panneau de bois. Lily, les joues rosies par le froid, l'écharpe remontée jusque sur le nez et le bonnet cachant presque ses yeux grommela un vague « bonsoir ».
Hagrid remit sa théière à chauffer, plus que ravi d'avoir une invitée de plus, tandis que Lily enlevait ses vêtements d'hiver.
- Il fait chaud chez vous, Hagrid, le remercia-t-elle. On ne dirait pas comme ça mais visiblement, il fait encore froid, même début mars.
- M'en parle pas ! fit le garde-chasse. Si ça continue comme ça, on n'aura pas de bébés niffleurs cette année !
Sirius, qui n'avait pas plus fait soins aux créatures magiques que Lily, fit semblant de comprendre le rapport température-niffleur. Lily métamorphosa discrètement la chope qu'Hagrid lui avait donnée en tasse à thé plus convenable.
- Tu fausses compagnie à James ? se moqua Sirius.
- Je ne lui ai rien promis et je ne compte pas assister à tous ses entraînements ! Merlin m'en garde !
Hagrid, qui avait réussi à suivre le thème de la conversation, s'interrogea.
- Au fait, Lily, quel est l'équivalent de Merlin chez les moldus ? Je me suis toujours posé la question.
- Euh... c'est difficile à dire, en fait. Étant donné qu'à part quelques allusions à ce qu'il fait, qu'il a été à Serpentard, sa carte de Chocogrenouille et les expressions dont il est le sujet, on a assez peu d'informations sur lui. Pour nous, les nés-moldus, je veux dire.
- Dieu, répondit Sirius. En étude des moldus, on a appris des choses sur les religions et en gros, ça ressemble à ça. Des bases historiques puis beaucoup de divergences d'opinions sur ce qu'il s'est passé ensuite. Personne ne détient le Savoir alors, chacun se fait sa propre idée. Puis, souvent, pour les expressions, là où les sorciers utilisent « Merlin » ou « Morgane », les moldus utilisent « Dieu ».
Sirius remarqua le regard impressionné de Lily mais ce qu'il n'aurait pas pu prévoir, ce fut la pique qui s'en suivit.
- C'est dingue, Sirius Black m'a appris quelque chose. Je ne pensais pas que ça arriverait un jour.
- Bois ton thé, Evans.
Lily lui tira la langue et Hagrid se mit à rire.
- Hoho, si j'avais pensé voir ça un jour de mes propres yeux. Dites-moi, depuis combien de temps avez-vous fait la paix, tous les deux ?
- Novembre, affirma Lily.
- T'es sûre de ça ?
- Parfaitement, c'était ton anniversaire.
Sirius grogna que c'était injuste que les filles retiennent toujours plus de choses que les garçons.
- Novembre ? s'insurgea Hagrid. Novembre ! Et donc, depuis tout ce temps, non seulement vous ne venez me voir que rarement mais en plus, vous ne me donnez plus de nouvelles ? Ah les gamins d'aujourd'hui, je vous jure !
- On n'est pas des gamins ! se récria Sirius. On est bientôt sortis de Poudlard.
- Bien ce que j'ai dit, vous êtes des enfants, Sirius, assura Hagrid. Ce que vous dit La Gazette n'est pas suffisant pour comprendre l'ampleur de ce qui se joue dehors.
- Expliquez-nous, alors, demanda Lily.
- Non, ce n'est pas le moment et je ne suis pas le plus à même de le faire. Ne vous en faites pas, vous le saurez bien assez tôt.
Sirius vit Lily froncer les sourcils. Lui-même était perplexe. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il haussa les épaules et finit sa boisson d'une lampée. Lily pouffa.
- Quoi ? questionna-t-il en se repassant mentalement les instants précédents pour être sûr qu'il n'avait pas encore fait quelque chose de débile.
- Tu as une drôle de manière de boire ! On dirait... On dirait un chien ! Tu sais... ce genre de gros chien, un peu molosse mais très gentil.
Sirius s'était empêché de relever le « molosse » seulement grâce à la suite de la phrase.
- Et alors, Lily ? essaya-t-il pour changer de sujet. Peut-être que je suis un chien sans que tu ne le saches ?
- Je ne cherche même plus à savoir, tu sais.
Elle aussi finit sa tasse. Hagrid proposa qu'ils restent là pour le dîner mais Sirius déclina.
- Non merci, Hagrid. James me rejoint après son entraînement et on a encore beaucoup de travail à faire.
- Parle pour toi, répliqua Lily.
Sirius lui fit une grimace. Les sujets dérivèrent puis quelqu'un frappa au carreau. Les trois personnes présentes dans la cabane du garde-chasse relevèrent la tête. Le demi-géant marmonna une imprécation et ouvrit sa fenêtre.
- Ah, c'est toi. Tu ne peux pas frapper à la porte, comme tout le monde ?
- Si ! fit la voix de James depuis dehors.
L'instant d'après, il toquait à la porte. Hagrid se retenait de sourire mais Sirius avait bien vu qu'il était amusé. Il ouvrit le battant et James s'appuya contre l'encadrement de la porte.
- Patmol, je ne pensais pas qu'Evans était ton genre de fille.
- La ferme, James, ou on mange avec Hagrid.
- Je peux préparer suffisamment de poulet pour quatre si vous voulez !
Le regard de détresse que James lança à Sirius le fit rire. L'héritier des Black soupira, attrapa sa veste, son écharpe et se leva tout en s'habillant.
- Allez, Lily, fit-il en vérifiant qu'il n'avait pas oublié sa baguette sur le siège.
Voyant que la rousse boudait, il s'approcha d'elle et lui chuchota :
- Si on ne se dépêche pas, tu ne pourras plus frapper James.
Cette perspective sembla réjouir Lily qui se dépêcha de se préparer. Ils souhaitèrent un rapide « Au revoir » à Hagrid et fermèrent la porte alors que le garde-chasse, perdu, assurait qu'il avait assez à manger pour quatre personnes. Dehors, Lily asséna une claque légère derrière le crâne de James avant qu'ils ne se mettent à rire.
La nuit était tombée et la boue de neige fondue était moins visible. Du fait de la fatigue, James ne regardait pas où il marchait et il glissa majestueusement dans la gadoue.
Sirius et Lily s'arrêtèrent, confus. Ils plissèrent les yeux mais ne voyaient plus James. Lily, qui se doutait de ce qu'il s'était passé parce qu'elle avait entendu le « spouitch », sortit sa baguette.
- Lumos ! ordonna-t-elle sur un ton étranglé par un gloussement.
La lumière s'alluma au bout de la baguette et éclaira le corps de James, assis dans la boue, le visage complètement ahuri.
Sirius éclata de rire et Lily se joignit allègrement à lui. James les regardait se marrer en attendant que quelqu'un veuille bien l'aider.
Lily finit par avoir pitié de lui et lui tendit la main.
- Euh... Je crois qu'il vaut mieux que je ne t'attrape pas la main, s'excusa James avec une grimace.
- Attrape cette aide généreuse tout de suite sinon Sirius et moi on te laisse ici, dans la terre.
Sirius approuva vivement.
- Mais, Lily, tu vas avoir de la boue sur-
Lily l'interrompit en attrapant d'elle-même la main de James. Elle le tira et Sirius, un peu seul, dut assister à ce moment de flottement où James continuait de tenir la main de Lily alors qu'il était debout. Sirius se racla la gorge.
Lily retira précipitamment sa main de celle de James sans un mot. Lily retira précipitamment sa main de celle de James sans un mot. Elle prit sa baguette, lança un Récurvite sur ses mains et celles de James (mais il gardait quand même un souvenir de sa chute sur ses vêtements).
Il fallut une bonne minute pour que la conversation et les rires reprennent normalement. Intérieurement, Sirius jubilait. Il sentait que qu'il y avait une sorte de tension assez étrange depuis un moment, entre Lily et James. Et puis, il adorait voir son meilleur ami perdre ses moyens.
Quand ils arrivèrent enfin dans le hall, ils soupirèrent. Il faisait bien meilleur. James s'ébroua. Rusard le vit et se mit à crier dans tous les sens qu'il était hors de question que ce soit lui qui nettoie toutes les saletés de James. Lily lança un Récurvite puis ils se mirent à courir jusqu'à leurs quartiers.
Devant le tableau de la Grosse Dame, Lily se rappela que le mot de passe avait changé dans la mâtinée.
- Le mot de passe ? fit le tableau.
- « Globules ! », répondit Lily, encore essoufflée par sa course.
Le passage s'ouvrit. James fronça les sourcils.
- « Globules » ? répéta-t-il. Ce n'était pas censé être un truc de maisons cette année ?
- Même si tout le monde le croit, James, ce ne sont pas les Préfets-en-Chef qui décident des mots de passe. Donc, je ne peux pas t'aider à comprendre ce mystère.
Sur ce, Lily leur fit un signe de la main et rejoignit Ellie, Johanna et Abby à un table. Sirius eut une mine diabolique qui affola James.
- Non, non... Patmol, je te jure que si tu fais ça, je demande à Lunard de te mordre.
Sirius prit la fuite, tout droit vers le canapé où les attendaient Peter et Remus. Sans leur laisser le temps de dire quelque chose, il débita :
- Cornedrue est tombé dans la gadoue et leur comportement, avec Evans, est très suspect.
- On avait déjà remarqué qu'il y avait un truc pas net, avoua Peter avec un clin d'œil.
- Tombé dans la gadoue, tu dis ? souligna Remus en se retournant pour voir le spectacle.
James, sur le point de monter dans son dortoir pour se changer, leur fit une grimace avant de disparaître dans les escaliers.
~~~
Lily était confortablement installée sur le canapé juste devant la cheminée. Le feu qui ronflait dans l'âtre était apaisant. Elle avait un livre devant les yeux et essayait de se concentrer dessus. Mais quelqu'un d'observateur aurait pu remarquer qu'elle n'avait pas tourné une seule page depuis un bon moment.
En fait, Lily avait d'autres choses en tête. Le petit moment qu'elle avait passé chez Hagrid en compagnie du garde-chasse et de Sirius lui avait permis d'arrêter de penser, juste être porté par les discussions.
Puis James était venu les chercher et ils avaient tellement ri que le chemin jusqu'au château a duré deux fois plus longtemps qu'il n'aurait du. Il fallait dire que la chute du capitaine de l'équipe de Gryffondor ajoutée aux bêtises que James et Sirius pouvaient générer en moins de trois minutes étaient particulièrement propices au fou rire que tu ne contrôles tellement plus que tu ne peux pas parler.
Lily sourit bêtement. Ç'avait été une bonne journée. Elle essaya de se replonger dans son livre mais quelqu'un vient l'en empêcher. Lily leva les yeux et se retrouva face à un James un peu trop proche.
Il sembla s'en rendre compte car il se recula, les oreilles écarlates. Lily aussi se sentit rougir et elle se maudit pour cela. James la regardait avec un petit sourire en coin très mignon.
Ses cheveux étaient encore mouillés de la douche qu'il venait de prendre et Lily avait l'impression de reconnaître l'odeur un peu sucrée qu'il avait sans savoir d'où elle pouvait l'avoir déjà sentie.
- Tu lis quoi ? demanda James.
- Alice aux pays des merveilles. Tu connais ?
- Non mais puisque tu le lis, je le lirai.
Lily souffla du nez, amusée. Elle n'était pas si sûre de ça mais c'était assez drôle d'entendre James dire ça.
- Et puis, tu ne l'as pas encore commencé, remarqua-t-il en pointant du doigt le « chapitre un » en haut de la page. On pourrait le lire ensemble.
Lily hocha la tête. Elle essaya de se mettre à lire mais quelque chose la turlupinait.
- James ? demanda-t-elle. Tout-à-l'heure, Hagrid a dit qu'on saurait plus de choses que ce que nous dit La Gazette très bientôt. Tu as une idée de ce que ça veut dire ?
James se passa la main dans les cheveux.
- Pas vraiment, s'excusa-t-il. Mais on peut essayer de deviner. On savait par Abby que la résistance existait probablement, c'était déjà ça. On sait aussi par Ellie - ou plutôt le frère d'Ellie - que c'était vrai : la résistance existe et elle est active. Qui sait, peut-être qu'on veut nous en parler ?
Lily haussa les épaules. Elle n'avait aucune hypothèse.
- Qui dirige ça, tu crois ? s'interrogea-t-elle.
- Aucune idée, répondit James dans un bâillement.
Ils parlèrent encore un peu puis Lily décida qu'il fallait vraiment qu'elle lise. Cette fois-ci, elle réussit à suivre le cours des paragraphes. À côté d'elle, James lisait aussi. Au bout de cinq minutes, il posa sa tête sur l'épaule de Lily. Lily fit comme si de rien n'était et continua de lire. Ce ne fut que lorsque le poids de la tête de James s'alourdit qu'elle se tourna vers lui et s'aperçut qu'il s'était endormi.
Lily essaya de ne pas rougir et elle se retourna comme elle put vers les garçons, dans une ultime demande d'aide. Remus croisa son regard et il pouffa avant de venir à son secours.
Lily sortit du canapé et ils allongèrent James dessus. Remus fit venir un plaid et il le borda.
Un coup d'œil à sa montre rappela à Lily qu'elle était en train d'être en retard pour sa ronde. Un sort d'Attraction et une rapide explication à ses amies plus tard, elle était dans le couloir, en train de se débattre avec son pull. Elle noua son écharpe et elle partit à la rencontre de Michael qu'elle devait trouver au niveau de la Salle de Métamorphose.
Quand elle arriva, il était déjà là. Il l'attendait, tout sourire.
- Lily en retard, je n'aurais jamais pensé ça possible, se moqua-t-il.
- J'étais occupée, se défendit-elle.
Lily était heureuse de le voir dans de si bonnes dispositions. Car, même si elle ne savait toujours pas ce qui avait engendré les étranges réactions de ces dernières semaines chez Michael, elle savait qu'il avait l'air d'aller de mieux en mieux.
Leurs conversations étaient moins axées sur la météo et les devoirs à faire. Bien sûr, ils ne parlaient pas de ça. Mais la guerre était tellement présente qu'ils ne pensaient même pas qu'il pouvait y avoir d'autres thèmes à aborder.
- Tu sais, Mike', j'ai l'impression qu'on nous cache quelque chose.
- C'est-à-dire ?
- Hagrid, McGonagall, le frère d'Ellie... Ils font tous des allusions très étranges à notre avenir, au dehors, tout ça...
- Le frère de Shacklebolt, tu m'as dit qu'il pourrait faire partie d'une sorte de « rébellion » autre que le Ministère donc, en soi, on peut comprendre ses raisons à lui. McGonagall est ta directrice de Maison, je pense que c'est normal. Quant à Hagrid, Morgane sait que Dumbledore lui fait confiance alors, va savoir dans quelle confidence il l'a mis.
- « Morgane » ? releva Lily. Ce n'est pas courant de l'utiliser de cette manière, dis donc.
- J'aime me démarquer des autres, sourit Michael. Et sache qu'on sous-estime beaucoup Morgane, elle mériterait d'être utilisée dans nos expressions au moins autant que Merlin.
Le silence retomba, bienfaisant.
Un craquement tout proche les fit sursauter. Lily porta sa main à sa baguette et elle vit que Michael en faisait de même. Sur le qui-vive, ils ralentirent le pas.
Soudain, un cri retentit dans le couloir. Puis un autre, moins fort.
Lily et Michael se regardèrent, l'espace d'une demi-seconde, droit dans les yeux. Tous les deux connaissaient les enjeux et les risques mais cette fois, c'était hors de question d'attendre que le danger ne soit parti. Cette fois, c'était hors de question de répéter les mêmes erreurs. Cette fois, c'était hors de question qu'un autre élève ne meure sous leurs yeux impuissants. Cette fois, ils se mirent à courir là où leur instinct les guidait.
Un troisième cri emplit les murs froids de Poudlard.
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