|CHAPITRE 3| Mystic la Terreur

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello ! Alors pour commencer, je voulais vous montrer cet édit sur James Potter qui est -je trouve- très représentatif : https://www.instagram.com/p/By7vTO_jMMP/ (lien en commentaire →)

Donc, ensuite. Comment ça va ? Votre rentrée ? La santé ? La famille ? Vos potes (je rigole, commencez pas à me dire que le chien de Camille est mort parce que son petit frère Ronan l'a poignardé, je m'en fous. Bon par contre, faut le faire interner le petit frère).

Aujourd'hui, dans ce chapitre trois : Mystic la Terreur, vous allez avoir *relecture rapide pour voir ce que je peux vous dire* une mise en place des contextes, des flashbacks et la vraie découverte d'un de mes persos préférés sur la fin (son apparition dans le chapitre 1 n'est pas significative. Vous allez voir... Purée, j'espère que vous aller l'aimer c'est horrible).

Je poste aujourd'hui parce que je ne suis pas sûre de pouvoir samedi et je ne veux pas vous faire attendre. Bonne lecture !

***

Remus était dans le dortoir et attendait patiemment en compagnie de Sirius et Peter que James veuille bien les rejoindre plutôt que de parler Quidditch avec Johanna Fawley dans la Salle Commune et, si ses deux amis s'étaient assis et s'occupaient en inventant des jeux de mots suspicieux, Remus restait debout, les bras croisés de mécontentement sur sa poitrine et son pied droit tapant le sol, comptabilisant les secondes qui le rapprochaient du moment fatidique.

Enfin, la porte s'ouvrit sur un James surexcité. Les cheveux en bataille, il se jeta sur son lit et soupira d'aise.

- J'n'arrive pas à croire que je dois attendre samedi pour faire les sélections ! Il nous manque seulement un attrapeur ! Si McGonagall ne m'avait pas obligé de faire tout dans les règles, j'aurais été chercher Derwent McLaggen ! Je l'ai vu jouer une ou deux fois et j'espère vraiment qu'il viendra samedi. Avec un peu d'entraînement, il pourrait devenir le meilleur attrapeur de la décennie !

James s'aperçut alors seulement qu'il parlait dans le vide, que Sirius et Peter continuaient leurs blagues peu recommandables et que Remus fixait toujours le mur. Lorsqu'il se tut, tous se retournèrent enfin vers lui et Remus lui lança un regard noir avant de lui demander sur un ton aussi sérieux que calme :

- Cornedrue. As-tu ne serait-ce qu'écouté ce que je t'ai dit dans le train il y a trois jours ? A propos d'Evans ?

- Evidemment ! Je t'ai même remercié, tu ne te rappelles déjà plus ? Le soir, après le repas, je...

- Je sais, le coupa brusquement Remus. Je pensais juste que tu avais compris tout ce qui était sous-jacent.

James fronça les sourcils. Remus lui faisait souvent la morale mais pas aussi sérieusement. Il se risqua à glisser un œil à sa gauche, sur le lit de Peter où celui-ci et Sirius étaient assis, le regardant d'un drôle d'air. Le loup-garou reprit sa tirade :

- Je pensais vraiment que tu avais compris que, derrière mes quelques conseils, il en subsistait un. En trois mots : laisse-la respirer.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda le concerné, perdu.

Remus leva les yeux au ciel et se détourna pour aller s'installer sur son lit.

- C'est ce que je lui ai dis l'autre jour, c'est ça ?

Le silence qui suivit fut éloquent et Remus remercia intérieurement Peter et Sirius de se taire.

- Patmol, t'es un cafteur, reprit James. Sinon, Lunard, je sais que c'était pas ce qu'il fallait dire mais je ne peux pas changer mes habitudes d'un claquement de doigts. Je n'ai pas fait attention.

- Tant que tu l'as compris, soupira Remus.

- Lunard ! cria Sirius. Vieux rabat-joie ! Arrête d'en faire des tonnes ! 

~~~

Abby était avec ses amies, assises dans le meilleur sofa de la Salle Commune. Là était l'avantage d'être en septième année et d'avoir comme camarade de dortoir, Lily Evans, soit la Préfète-en-Chef préférée des Première, Deuxième et Troisième années. Elle les écoutait parler de Johanna et son envahissante passion pour le Quidditch. Abby eut un sourire. Il n'y avait que Lily pour faire ce genre de remarque. Elle écouta la suite.

- Non, Ellie ! Je n'ai pas dit que je n'aimais pas le Quidditch ! J'adore venir voir les matchs d'ailleurs. Je dis juste que bientôt, Johanna passera plus de temps avec Potter pour parler stratégie qu'avec nous !

- Et alors ? railla son amie. T'es jalouse ?

Lily sauta sur son amie, certainement dans le but de l'attaquer et de lui faire regretter ses paroles.

- J'ai peur pour Arthur, décocha Abby d'une voix transparente.

Ses deux amies arrêtèrent de se battre et s'assirent de manière plus civilisée à côté d'elle. Ellen commença :

- Tu sais, Ab', on a toutes peur pour nos familles... Pour moi, par exemple, Kingsley est sans cesse sur le terrain et il a beau enjoliver ses récits, je sais qu'il peut y rester et ça me terrifie. Je suis sûre que Lily, même si elle ne le montre pas, craint pour sa sœur et ses parents, qui sont moldus, et peuvent être retrouvés et tués sans pouvoir se défendre. Quant à Johanna... elle est fille unique, n'aime pas ses parents mais... On sait qu'elle tient à son grand-père. C'est normal...

- Non, ce n'est pas ça, répondit la blonde d'une voix éteinte tout en fixant un point devant elle. Il... Il a dix ans, mes parents ne lui ont rien dit sur la situation dehors. L'an prochain, il rentrera à Poudlard mais, moi, je serai partie et je ne pourrai pas le protéger.

Abby entendit Johanna revenir de son entretien avec son Capitaine et discuter anxieusement avec Ellen tandis que Lily, silencieuse, avait passé sa main dans son dos. C'était ça qu'Abby aimait surtout chez Lily. Cette capacité à comprendre, à savoir rassurer, à trouver les bons mots ou la bonne méthode pour parler à quelqu'un. Elle essayait de se concentrer sur autre chose que ses sombres pensées lorsque Johanna se matérialisa dans son champ de vision.

- Va voir Black. Tu ne l'as pas vu depuis une éternité, tu as besoin de lui pour te changer les idées.

- Mais, bredouilla Abby, non, je l'ai vu... A la rentrée...

- Faux. Je suis persuadée qu'il était déjà dans son dortoir quand tu es allé le chercher. Va le voir !

Abby devait bien avouer que son amie avait raison. Elle se leva droitement et chercha son meilleur ami du regard. Elle n'eut pas à attendre bien longtemps avant de le trouver. Sirius était en train de descendre de son dortoir en compagnie de... Potter ? Ce n'était pas possible. Quelques secondes plus tôt, il parlait encore avec Johanna. Elle avait dû perdre la notion du temps en s'oubliant dans ses pensées. Elle sourit en le voyant rire bruyamment à une remarque de Pettigrow ou de Lupin. Ces garçons intriguaient toute l'école. Ils avaient une cohésion de groupe incroyable. Aussi, lorsqu'ils descendaient ainsi, indiscrètement et tapageusement, presque toute la Salle Commune les observait. Elle était devenue amie avec Sirius dans des conditions connues seulement d'eux deux.


Abby est en Première année et s'est à nouveau perdue dans les couloirs. Des élèves, plus âgés qu'elle, lui ont indiqué le mauvais chemin pour se moquer et elle n'a pas eu le courage de demander à ses camarades -elle ne les connaist pas encore assez. Elle marche en jetant des coups d'œil inquiets aux murs du couloir inconnu lorsqu'elle se fait renverser par une force qui lui est rentrée dedans. Elle tomba à terre sous le coup et elle vit un garçon aux cheveux brun foncé tombant sur son visage anguleux lui tendre la main. Elle la refuse, époussette d'un geste sa robe et observa le garçon se confondre en excuses. Abby sait peu de choses sur lui, juste qu'il est dans sa maison et de son année. Elle lui demande :

- Qui es-tu ?

- Black. Sirius Black. Et toi ? répondt-il un peu perdu du fait que son interlocutrice n'ait que faire de ses excuses.

- Abby Williamson. Dis, tu peux m'aider à trouver la salle de Sortilèges ?

Sirius acquiesce et, sur le chemin, il en profite pour poser plein de questions auxquelles la jeune fille ne répond pas. Elle n'y répond pas sauf une fois arrivée devant la salle de classer, elle fait une exception.

- Tu veux vraiment savoir pourquoi je ne t'en veux pas de m'être rentré dedans ? Parce que si on en voulait à chacun pour des trucs aussi futiles, on en voudrait à la Terre entière. Ca rend aigri, la rancune.


~~~

Sirius descendait enfin du dortoir en compagnie de Peter, James et Remus. Pour la fin de journée, il portait une veste de motard moldue. Les mains délibérément dans les poches, ses lourdes chaussures frappant les marches à un rythme régulier, ses cheveux lui tombant élégamment dans les yeux, son visage aristocratique légèrement hautain relevé, il savait parfaitement qu'une fois dans la Salle Commune, les filles le regarderaient avec des yeux ronds. Les dernières marches passées, il fit un clin d'œil séduisant aux groupies de Sixième Année tout en riant à une énième blague de Peter. Il fit une claque dans le dos de James qui s'étouffait après avoir entendu l'humour indécent et surtout très noir du leur petit et chétif ami. Quand, soudain, il la vit. Elle souriait. Sa joie -si c'était encore possible- augmenta et il se dirigea vers elle, les bras grand ouverts et la serra contre lui. Il la souleva de terre pour la faire rire. Abby Williamson, sa meilleure amie. Elle lui avait manqué.

- Sirius, réclama-t-elle, toujours hilare. Ca va, j'ai compris ! J'aurais dû venir plus tôt.

Il la reposa à terre mais la tenait toujours près de lui.

- T'as tout compris, Ab' ! Je te fais regretter de ne pas être venue avant trois jours.

Elle eut un rire étouffé mais lui rendit son étreinte. Il lui chuchota à l'oreille :

- Ce soir, quand la Salle Commune sera vide ? Pour parler et rattraper ces deux mois perdus ?

- Je vais encore faire jaser tout le dortoir.

- Au diables tes amies perverses ! Je croyais qu'elle savait qu'il n'y a rien d'autre que de l'amitié entre nous ?

- C'est parce qu'elles ne comprennent toujours pas comment on a pu devenir amis.

- C'est de ta faute Abby ! Tu as dis que si n'importe qui venait à le savoir, ta fierté en prendrait un sacré coup et tu ne voulais pas !

- Je sais ce que j'ai dit, imbécile. Je ne t'ai pas accusé.

Elle s'éloigna de lui et Sirius la regarda lui faire un signe de la main. Il se retourna vers James qui se moquait de lui et se vit obliger de lui asséner une claque derrière le crâne pour le faire taire.

Le soir venu, lorsqu'il fut assuré que la Salle Commune était vide, il rejoignit Abby sur le canapé central, lançant un regard effrayé et suspicieux au chat tigré gris qu'elle avait sur les genoux.

- Arrête de le regarder comme ça, il ne t'a rien fait pour une fois ! réprimanda Abby.

- Est-ce ma faute si ce chat ressemble beaucoup trop à... elle !

- Par Merlin, Sirius ! Mystic n'est pas le double de McGonagall !

Peu convaincu, Sirius abandonna le sujet, s'assit à côté de la blonde et s'étira.

- Alors ? Raconte-moi tes vacances ! réclama-t-elle les yeux fermés.

- Je n'ai pas grand-chose à dire, tu sais, soupira Sirius. Tu te doutes bien que, depuis que je suis parti de Square Grimmaurd à Pâques, je n'y suis plus le bienvenu. J'étais chez Jim* et tout ce que j'ai à dire, c'est que pour une fois, je me suis amusé pendant l'été.

Abby tourna la tête pour le regarder. Elle avait un sourcil levé, lui prouvant qu'elle savait qu'il lui cachait quelque chose.

- Sirius ? Je ne t'en veux pas de ne pas tout me raconter. Mais... Tu ne m'as jamais dit qu'est-ce qui a déclenché ta fuite à Pâques et tu es en train de t'éloigner de ce qui t'a véritablement préoccupé pendant les vacances.

- Si je te raconte tout ça, tu me jures de ne jamais en parler ?

Abby hocha la tête et Sirius se prit à rappeler à sa mémoire des souvenirs dont il ne voulait plus.


C'est au mois d'avril, pendant les vacances. La deuxième semaine n'a même pas encore commencé qu'il est épuisé. Le plus souvent cloîtré dans sa chambre, sa mère trouve toujours le moyen de lui reprocher quoi que ce soit. Le plus souvent, les punitions consistent en maléfices ou Magie Noire. S'il n'écope que de Furoncles, il peut s'estimer heureux.

Mais ce soir-là, tout bascule. A nouveau, Walburga Black l'appelle et il se voit obligé de descendre, le corps raidi par les coups de gourdin que lui avait assénés son père l'avant-veille et la gorge asséchée par la soif qui le tenaille depuis ce matin. Devant le visage hautain de sa mère, il oublie toutes ses résolutions et ne peut s'empêcher d'être insolent.

- Mère ? M'avez-vous appelé ? J'ai cru entendre votre si douce et mélodieuse voix.

La claque part sans qu'il n'ait pu la voir venir. Il garde tout de même son sourire effronté et ne laisse rien paraître.

- Sirius ! Tes cousines Bellatrix et Narcissa viennent dîner ce soir. Je veux que tu fasses honneur à la famille Black ! Bellatrix a quelque chose de très important à nous annoncer.

- Elle s'est enfin faite tatouée par son Maître ? crache Sirius en appuyant toute sa haine sur le dernier mot. Et tu veux me convaincre de la rejoindre ? Jamais !

Walburga pinçe les lèvres.

- Ce n'est pas toi qui décides, Sirius. Tu es l'héritier, tu feras ce qu'on te dira.

- C'est hors de question ! s'exclame-t-il, toute idée de calme oubliée. Je n'obéirais pas à une vieille peau comme vous !

Il sait. Il sait parfaitement qu'il est allé trop loin. Il ne pensait cependant pas qu'elle en viendrait là. Il se sent tomber à terre de douleur et il s'entend crier. La douleur le perce de part en part, il a l'impression que des milliers de couteaux bien aiguisés le charcutent de partout, déchirants la moindre parcelle de sa peau. Il ne souhaite qu'une chose : que ça s'arrête.

Quelques secondes plus tard, son vœu s'exauce et, les yeux larmoyants, à terre, il fait face à sa mère et il prend conscience de ce qu'il vient de se passer. Sa mère vient de lui jeter le Doloris. Sa mère vient de le torturer. Avec maintes difficultés, il se relève, lance un regard noir à sa génitrice, remonte quatre à quatre l'escalier et, dans le couloir, tombe sur un Regulus surpris.

- Pousse-toi de mon chemin, Reg' !

- Pourquoi tu as crié ? demande-t-il, ignorant le reste.

- Ce ne sont pas tes affaires ! Pousse-toi, maintenant !

Regulus se décale et lorsque Sirius ouvre la porte de sa chambre, il lui crie :

- Qu'est-ce que tu vas faire, cette fois ?

Il n'eut sa réponse seulement lorsqu'il vit Sirius sortir de sa tanière, sa valise à la main. Son aîné lui demande :

- Tu viens avec moi ou pas ?

Regulus le regarde comme s'il le voyait pour la première fois.

- Mais... la famille... Sirius...

- C'est bon, ne gaspille pas ta salive, Reg' ! J'ai compris.

Sirius passe devant lui en le bousculant, descend les escaliers, ignore ce que sa mère lui hurle et avant de passer la porte d'entrée, il lance :

- Adieu ! Je ne remettrai plus jamais les pieds ici !


Abby regardait Sirius si elle ne l'avait jamais vu. Sirius finit son récit d'une voix éteinte et se tut.

- Elle l'a vraiment fait... Elle t'a lancé un... un...

- Un Doloris, ouais. Je te l'avais dit que ça arriverait un jour.

- Sirius, je suis vraiment...

- Désolée pour moi ? Pas besoin, répondit-il d'un ton bourru. Je ne regrette rien à part le fait que...

- Regulus ne soit pas venu ? Je comprends. Mais c'est son choix tu sais.

- Je l'ai abandonné là-bas, Ab' ! Il est devenu l'héritier Black !

- Tu lui as proposé de venir, il a choisi sa famille.

- J'étais aussi de sa famille.

- Allez, arrête de penser à ça ! Parle-moi plutôt de tes bagarres avec Potter !

Un sourire fendit le visage de Sirius et il commença à déblatérer toutes les âneries que lui et son meilleur ami avaient pu faire au cours de l'été.

~~~

Le lendemain, Lily avalait tranquillement son petit-déjeuner en essayant de faire abstraction du chahut que provoquait Potter et ses copains en débattant sur les mûres ou les myrtilles lorsqu'une chouette de la Gazette se posa devant elle. Elle attrapa son journal, paya le hibou et entreprit de lire les nouvelles. Alors qu'elle ingurgitait une cuillère de ses œufs brouillés, elle avala de travers et Ellen dut lui taper dans le dos. Elle reprit son souffle, le visage et rouge et jura :

- Mon Dieu ! Mais... Comment... ?

- Quand tu nous auras fait l'honneur de nous expliquer, on pourra peut-être te répondre, maugréa Johanna.

- C'est eux ! chuchota-t-elle. Les trois meilleurs Aurors du Ministère leur ont échappé de justesse. Maugrey, Meadowes et McKinnon, je veux dire ! ajouta-t-elle devant leurs regards interrogateurs.

- Ce n'était donc pas la peine de t'affoler ainsi, déclara Abby. J'ai failli avoir une attaque !

- En plus, souffla Johanna, il va falloir que tu apprennes à jurer autrement que par Dieu ou je ne sais quelle autre personnalité moldue étrange.

- Pourquoi ?

- Enfin Lily ! fit Ellen, comme s'il agissait d'une évidence. Si tu continues comme ça dehors, ils te tomberont dessus. Ca te désigne directement comme Née-Moldue. Mais pas de « Dieu » ! Juste « Merlin ». 

Lily souffla d'agacement mais maudit intérieurement Voldemort et sa clique qui l'empêchaient de vivre normalement.

Cet après-midi là, Lily se retrouva assise dans le parc sans trop savoir comment. Sans doute, Ellen, Johanna et Abby avaient-elles voulu profiter des dernières chaleurs d'été du mois de septembre. Elle les écoutait s'interroger sur le fait que Potter ait abandonné son stupide vif d'or lorsqu'elle trouva l'atmosphère soudainement étouffante. Elle rassura ses amies et partit se rafraîchir dans les couloirs ombragés. Elle était perdue dans ses pensées lorsqu'elle entendit une voix reconnaissable entre mille l'appeler.

- Lily ! Lily, attends !

Elle se tendit et continua sa route. Une poigne forte lui attrapa le bras, elle se dégagea et se retourna avec rage. Elle fit face à un Severus Rogue devenu plus grand qu'elle. Elle ne détourna pas les yeux et soutint son regard. Elle lui demanda :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Lily... J'aimerais m'excuser.

- Encore ?! s'exclama-t-elle. Et pourquoi veux-tu t'excuser ? Pour cette fois là, en cinquième année ? Combien de fois vais-je devoir te répéter que je ne veux plus de ton « amitié », Severus ?

- Mais, Lily... C'était un acci-

- Un accident ? Je ne pense pas, non. Au contraire ! Tu as exprimé tout haut ce que tu pensais tout bas et il m'a fallu cinq ans pour me rendre compte de ce que tu es devenu ! Alors, une bonne fois pour toutes, au revoir Severus !

Et Lily repartit sans que Severus Rogue ne puisse la retenir. Les larmes aux yeux, elle attendit de se retrouver dans un couloir désert pour s'affaisser contre un pan de mur et réfléchir. C'était de sa faute. Elle n'aurait jamais dû continuer à croire en son amitié avec Severus une fois tous les deux répartis. Il était clair pourtant que Severus s'était éloigné au fur et à mesure et elle ne l'avait pas vu. Elle ruminait ces pensées lorsqu'une main se posa doucement sur son épaule.

- Lily ? Tu vas bien ?

Lily releva les yeux et se retrouva face à Michael Robbins qui la regardait d'un air inquiet à travers ses mèches lui tombant sur les yeux. Pour une fois, elle ne s'offusqua pas de sa présence, le rassura et se releva, oubliant qu'elle s'était promis de s'enfuir dès qu'il apparaîtrait.

- Tu es sûre que ça va ? Tu avais l'air... déprimée.

- C'est rien, ne t'inquiète pas. Tu es venu pour quelque chose en particulier ?

Son visage s'éclaira d'un sourire et le coin des lèvres de Lily ne put s'empêcher de tressauter devant cette bonne humeur étrangement inébranlable.

- Oui ! McGonagall m'a intercepté tout à l'heure comme elle n'arrivait pas à te trouver. Elle voulait parler des rondes !

- Et elle a dit quoi ?

- On commence ce soir puis après, deux fois par semaine. Pas toujours les mêmes jours, les mêmes horaires, les mêmes couloirs. En bref, pas d'habitudes... Ah, oui ! Aussi, elle aurait préféré qu'on les fasse séparément pour couvrir une plus grande partie du château... Mais elle préfère qu'on les fasse ensemble pour notre sécurité. Enfin, je pense que c'est plutôt pour ta sécurité. Je suis de Sang-Mêlé, je ne risque pas grand-chose à déambuler dans les couloirs seul après le couvre-feu.

Lily soupira. Il était toujours aussi bavard. Elle l'interrompit.

- Mike'. Michael. Michael ! Ecoute-moi ! Je ne t'en veux pas qu'on doive faire nos rondes ensemble.

- Ah, oui ? Pourtant, j'avais l'impression que tu m'évitais depuis qu'on avait décidé de ne plus être ensemble.

Elle décida de ne pas lui mentir. Après tout, il était vraiment gentil et ne méritait pas qu'elle le traite comme un idiot qu'il était loin d'être.

- Oui, bon, c'est vrai, je t'évitais. Mais c'était une erreur, tu comprends ? Je m'en veux, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. C'est oublié ?

- Tu fais ce que tu veux, Lily. Je n'aurais jamais pensé à te tenir rancune de ça.

Ils avaient commencé à marcher dans les couloirs, se dirigeant inconsciemment à nouveau vers le parc.

- Michael ? Si je te dis la véritable raison de pourquoi j'étais assise par terre quand tu es arrivée, tu ne te moqueras pas ?

Evidemment qu'il ne se moquerait pas, elle le savait déjà. Ainsi qu'elle savait aussi qu'il ne le répéterait jamais. Mais c'était pour la forme. En sa présence, elle se sentait plus rassurée.

Alors elle lui raconta son altercation avec Severus. A la fin de son récit, il se retourna vers elle et la prit par les épaules.

- Lily. Tu l'as dis toi-même, oublie-le. Je sais que ce n'est pas simple parce que c'est ton ancien meilleur ami mais tu es courageuse, tu n'es pas une Gryffondor pour rien, alors tu vas y arriver ! Tu ne peux pas continuer d'espérer alors qu'il t'a traitée de... de tu-sais-quoi. D'accord ?

Lily hocha la tête, contente d'être restée amie avec Michael, et lui sourit sincèrement. Rassuré, il la lâcha et la salua.

- Je dois rejoindre Alexis. Si tu veux, on continuera cette discussion ce soir. Ou alors on parlera de totalement autre chose ! Comme tu veux. A ce soir, Lily !

Il lui adressa un signe de la main et partit, tout guilleret. Se sentant bien plus légère, Lily retourna dans le parc, à côté de ses amies. Là, elle voyait Potter et Compagnie assis sous le vieux chêne. Elle allait faire remarquer que, pour une fois, ils n'embêtaient personne qu'ils se levèrent et se dirigèrent étrangement vers elles. Lily se releva d'un bond, entraînant derrière elle Ellen, Johanna et Abby vers l'intérieur du château. Malheureusement, ils marchaient plus vite qu'elles et les rattrapèrent. Black passa rapidement un bras autour des épaules d'Abby et se mit à la chatouiller. Johanna partit dans une vague de demandes à son Capitaine par rapport à la prochaine séance de Quidditch. Remus vint prendre des nouvelles de Lily tandis qu'Ellen, fascinée, racontait à Pettigrow tout ce qu'elle savait sur le Botruc qu'il avait dans les mains. Cependant, Lily restait sur ses gardes. Tout se passait trop bien pour que se soit réel.

Une fois ses explications avec Johanna terminées, Potter se retourna vers le reste du groupe et, avant d'attraper ses amis pour l'emmener avec lui, il glissa à l'oreille de Lily.

- Arrête de te tourmenter pour rien, Evans. Regarde ! Je m'en vais et je te laisse tranquille avec tes potes !

Effectivement, il partit avec Remus, Black et Pettigrow dans les couloirs. Lily le foudroya du regard tout le temps où il pouvait encore l'apercevoir. Ce prétentieux de Potter... elle ne pouvait plus se le voir en peinture !

* : Jim (ou Jimi) est un diminutif de James.

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