|CHAPITRE 24| Hallucinations nocturnes

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello, hello la compagnie ! J'écris cette note le mercredi parce que j'ai le temps et il faut profiter du temps (en plus il pleut, j'ai rien d'autre à faire). Comment allez-vous ?

Je dois réviser mon histoire et ma SNT (au secours) donc je ne vais pas m'éterniser (sauf si justement je m'éternise pour repousser au maximum le temps des révisions). Si vous saviez comme j'ai la flemme... Mais bon ! Ce n'est pas grave !!

Aujourd'hui, vous avez droit à un chapitre que j'aime beaucoup, il fait partie de mes préférés. Vous allez vite comprendre pourquoi, d'ailleurs.

Alors, sinon, il fallait que je vous parle de la mort de Lauren. Je suis désolée de l'avoir tuée, je sais que certain.e.s (y a-t-il un autre genre que la gente féminine qui lit ces phrases ?) d'entre vous l'aimaient bien mais... voilà, c'est comme ça. C'est comme ça. Et sachez que je ne vous ferai pas subir l'enterrement, tout ça, tout ça.

AH OUI ! Avant que je ne vous laisse, il faut que je vous parle de quelque chose. Je ne posterai pas la semaine prochaine car à partir de maintenant et ce jusque la rentrée des vacances de février, je posterai toutes les deux semaines. Ce qui veut dire que je fonctionnerai comme ça jusqu'au samedi 13 mars au moins. Voilà, j'espère que ça ne vous embêtes pas trop mais je dois vraiment éviter de cramer mon avance.

Botruc_de_compagnie : Hello les petits foies gras -cherchez pas 😌❤️

Ça va ?!? Moi oui !❤️

Bon un petit chapitre ! Youpiiii ❤️❤️❤️

Je vous laisse a plus ❤️

P.S. Au fait, on m'a dit que ce serait cool si je mettais une musique à écouter pour lire les chapitres, donc j'essaierai de le faire le plus souvent possible. N'hésitez pas à proposer aussi !!

Musique : Another Love - Tom Odell

***

Décidant d'abandonner cette corvée journalière qu'était le démêlage de ses cheveux, Ellie les attacha comme elle put avant de rejoindre Abby, Johanna et Lily. Toutes les quatre emmitouflées dans leurs plus chauds atours d'hiver, elles se rendaient dans le parc du château.

Le bleu du ciel perçait par endroits, bravant fièrement les nuages gris qui tenaient le siège de l'atmosphère planétaire depuis plusieurs semaines. Dans les jardins, le lac commençait à geler au fur et à mesure jours passaient et que les températures baissaient, en direction des dix degrés en-dessous de zéro.

La poudreuse s'entassait, se durcissait. Rares étaient les chemins dégagés par Rusard qui arguait sans cesse qu'il ne servait à rien de déblayer tant que la neige continuerait de tomber. Autant sortir les pelles au mois de juillet, dans ce cas.

Les bonhommes de neige plus ou moins décapités selon leur vieillesse faisaient le concours du mieux réussi. Selon Lily et Abby, c'était le leur. Surtout parce qu'elles avaient sacrifié leurs doigts pour lui.

Quand Ellen aperçut une cape d'hiver vert émeraude face au lac et lui tournant le dos, son cœur s'emballa. Elle abandonna le groupe et courut comme elle put - la neige est une chose mesquine qui fait des croche-pieds sans qu'on ne s'y attende - vers elle. Le froid qu'elle avait senti sur ses joues en sortant avait disparu, remplacé par une intense chaleur, le genre de chose qui ne réchauffe pas que votre peau, votre visage, vos pieds mais aussi vos artères, vos veines, votre ventre, votre intérieur. Ce genre de chaleur qui vous prend aux tripes, vous donne envie de pleurer tellement c'est fort. Ce genre de chaleur qui vous fait serrer les bras autour des gens que vous aimez, les serrer à les étouffer. Ce genre de chaleur qui vous fait prendre conscience que même mourir pour l'autre ne vous satisferait pas. Ce genre de chaleur qui vous fait vous demander comment vous avez survécu tant de temps sans la ressentir. Ce genre de chaleur qui vous tue si votre amour venait à se briser parce que vous continuerez à la ressentir. Ce genre de chaleur qui vous ferait combattre vos pires phobies. Ce genre de chaleur qui vous troue le cœur. Ce genre de chaleur qui vous donne l'impression d'imploser tellement c'est fort, que vous ne comprenez pas comment un simple corps peut supporter un tel amour. Oui, c'était ce genre de chaleur qui embrasait chaque pore d'Ellen à l'instant où ses yeux se posaient sur Cassiopée Ryan.

Tout chez la Serpentard la passionnait. Son teint éternellement hâlé ; ses iris couleur miel, envoûtants ; ses cheveux sans nœuds ; ses joues râpeuses et sa bouche gercée par le vent.

Ellie arriva à la droite de Cassiopée, son cœur battant au rythme effréné de l'amour adolescent. La préfète ne montra pas qu'elle savait qu'elle était là. Tout du moins, pour le commun des mortels, elle ne le montra pas. Mais Ellen, elle, avait vu des étoiles faire pétiller ses prunelles à son arrivée. Elle prit la main de Cassiopée, la tirant un peu pour qu'elle arrête de fixer l'horizon et que leurs regards se croisent. Voir les yeux de la Serpentard dans les siens faillit faire défaillir Ellie. Elle déglutit, un sourire niais et étrangement ému se peignant peu à peu sur son visage. Cassiopée la regardait, intriguée. Ses lèvres esquissaient un brouillon de joie étonnée, sans trop l'accentuer de peur de se tromper.

Ses lèvres, Merlin.

Merlin, ses lèvres.

Rosies par le froid, elles étaient encore plus attirantes que d'habitude. Ellen serra encore plus fort les doigts de Cassiopée, caressa du dos de son index le bas de la joue de sa petite-amie, prit une grande inspiration intimidée et se lança, fébrile, se demandant pourquoi des larmes venaient se loger au coin de ses yeux.

- Je t'aime..., souffla-t-elle.

Ce n'était pas assez puissant pour exprimer tout ce qu'elle ressentait. La frustration vint perler au bord de ses cils. Alors, Ellen prit la décision. Elle lâcha la main de Cassiopée et l'enlaça contre elle. Puis, mue par un instinct sauvage et insouciant - presque animal -, elle embrassa la préfète avec fougue, plaçant dans ce baiser tous ces sentiments, aussi forts qu'ils étaient.

Cassiopée ne mit pas beaucoup de temps à répondre et Ellen la sentit sourire dans leur fusion.

- Je t'aime, assura la Gryffondor, enhardie par les émotions. Je t'aime, je t'aime, je t'aime... Je t'aime vraiment, vraiment beaucoup. Énormément même. Et il n'y a pas de mot assez profond pour décrire à quel point je t'aime. Par Morgane, Merlin et Dumbledore, je t'aime, Cassiopée.

Dire que la Serpentard était épatée, ébahie, serait un euphémisme. Ellen le savait et elle était fière de lui montrer jour après jour qui elle était vraiment. Alors que Cassiopée mordillait doucement la lèvre inférieure de sa copine, elle répondit.

- Moi aussi, je t'aime énormément. Tu ne peux pas savoir à quel point, Ellen. Ni depuis combien de temps.

L'une contre l'autre, dans le froid hivernal, devant le Lac Noir, les nuages tristes laissèrent la place à un rayon de soleil qui vint se placer juste sur elles, tel un projecteur, réchauffer leurs peaux engourdies. Ellen sentit Cassiopée dénouer sa propre écharpe rouge et or. Puis, elle vint embrasser, dessiner ses traits, du coin de ses lèvres au bas de son encolure, traçant une ligne brûlante dans le cou d'Ellie. Quand elle revint vers son visage, la chaleur disparut et le froid vint picoter la chair de la Gryffondor. Un frisson - dû autant au plaisir de l'instant qu'à la morsure de mois de janvier - remonta dans la nuque de la jeune femme à la peau noire. Cassiopée s'arrêta, inquiète.

- Ça ne va pas ?

De suite, Ellie sentit la sensation de privation l'enchaîner, tel un boulet de prisonnier.

- Si, pourquoi ?

Sans répondre, Cassiopée passa sa main sur le front de sa copine.

- Tu vas attraper froid. Viens avec moi.

Puis, elle remit son écharpe correctement avant de l'entraîner au bord du lac, de la faire asseoir. Elle fit apparaître un feu et, l'une contre l'autre, en silence, elles s'aimèrent.

~~~

Lily, Abby et Johanna s'étaient installées à même la neige, tout en discutant de sujets divers.

- Elles vont bien ensemble, commenta distraitement Lily à un moment, alors qu'elle observait Ellie et Cassiopée.

Abby pouffa.

- Tu les aurais vues il y a quelques minutes, on ne pouvait les distinguer l'une de l'autre que par la couleur de leurs peaux et de leurs bonnets tellement elles avaient fusionnées.

- C'est une bonne chose, non ? demanda Johanna, ses yeux bleus brillant d'une étrange lueur. Qu'Ellie ait trouvé quelqu'un pour s'épanouir, je veux dire.

Abby et Lily ne purent qu'acquiescer. Puis, la rousse distingua un point grossissant à vue d'œil qui semblait venir de la volière. Elle soupira de satisfaction. Elle se doutait déjà de ce que c'était.

L'admirateur de Lily n'avait pas cessé ses envois réguliers. Lors de la mort de Lauren Selwyn - dont tout le monde évitait de parler de peur de chagriner quelqu'un, de blesser une personne en deuil -, il avait envoyé un simple mot disant « Remets-toi bien ». Comme s'il savait qu'elle avait été heurtée. Par moments, Lily se demandait qui cela pouvait être. Par d'autres, elle n'avait aucune envie de savoir, de peur d'être déçue. Elle déplia la lettre, sachant parfaitement que Johanna et Abby lisaient par-dessus son épaule.


Lily,

Je sais qu'aujourd'hui est le jour de l'enterrement de Lauren Selwyn. Tout comme moi, j'imagine qu'elle est tout le temps dans tes pensées, que tu n'arrives pas à te défaire de cette impression qu'elle ne te quitte plus. J'espère pour nous que cela se calmera à partir de demain. Quand cette affreuse journée sera terminée.

Je pensais à toi tout-à-l'heure et je me disais que tu dois avoir peur d'être attaquée au château. Saches, Lily, que ce n'est pas parce que tu es Née-Moldue que tu vaux moins que n'importe quel autre sorcier. Tu vaux même plus ! Ta magie t'a choisie ! Elle ne t'a pas été donnée par tes parents, la génétique et tout ça. Non ! Elle est venue à toi ! Et si quelqu'un veut s'en prendre à toi sous mes yeux, je viendrai le remettre à sa place. Tant pis pour mon anonymat, je préfère que tu sois déçue par mon identité que brisée par des mots odieux qu'un inconnu endoctriné t'a dit.

À la prochaine,

Quelqu'un qui t'estime beaucoup.


Le parchemin tira un soupir à Lily. Elle qui avait oublié la noirceur de ces moments grâce à cette sortie en extérieur, on venait de la lui rappeler. Mais contradictoirement, elle se sentait mieux. Ce garçon (ou du moins Lily pensait que c'était un garçon grâce aux indices laissés dans les lettres) avait trouvé les mots justes. Dans le but de réduire son anxiété, elle attrapa un des derniers Nids de Cafards qui lui restaient dans la poche de sa cape. Elle le mâchouilla en écoutant les théories farfelues de ses amies.

- Il est à Poudlard, affirmait Abby.

- Il a au moins seize ans, assurait Johanna.

- Il n'est pas Né-Moldu.

- Mais il n'est pas raciste non plus.

- C'est un proche de Selwyn ou l'ami d'un ami à elle, sinon il ne serait pas au courant de la date des funérailles. Elle n'a été confiée qu'à très peu de personnes et c'est bien la seule chose à laquelle les autres ne s'intéressent pas.

- Donc ça peut être quelqu'un qu'on connaît ? s'excita Johanna.

- Non, pas forcément, rationalisa Abby. Lauren avait beaucoup d'amis, elle était très sociable.

- Oui mais elle avait peu d'amis très proches.

- Est-ce que vous pourriez arrêter de vouloir deviner qui se cache derrière des mots qui me sont adressés, s'il-vous-plaît ? demanda Lily. Je crois que je n'ai pas besoin de savoir de qui il s'agit.

Sans même les regarder, Lily savait que Jo' lançait une œillade éloquente à Abby avant de se lancer dans son grand discours.

- Tu n'as pas besoin ou tu n'as pas envie de savoir ? s'enquit-elle.

- Les deux. Je ne veux pas être déçue.

- Ça, on avait bien compris, sous-entendit Abby.

- Pourquoi ?

- Parce que tu parles dans ton sommeil, Lily. Et il t'est arrivé de discuter avec toi-même de déception, bons choix, blablabla.

Lily piqua un fard. Elle ne savait pas de quoi elle avait rêvé depuis plusieurs jours, sauf la nuit dernière (évidemment). Elle se rappelait qu'elle avait rêvé de James, qu'il avait abandonné toutes ses résolutions et qu'elle lui avait crié dessus, lui crachant au visage toute son hypocrisie. Quand elle s'était réveillée en sursaut dans son lit, une goutte de sueur coulant de son front, elle avait eu dû mal à comprendre que ce n'avait été qu'un cauchemar.

Les jambes tremblantes, Lily se lève vers la salle de bain. Elle se passe de l'eau sur le visage et, sachant qu'elle ne pourra pas se rendormir, descend vers la Salle Commune. Elle s'assied dans le canapé, le regard fixé sur les braises froides, encore légèrement rougeoyantes. Elle replie ses jambes contre elle, il fait plus froid que dans le dortoir.

L'illusion avait été si vraie, si réelle... A son réveil, lorsqu'elle était encore dans ses draps chauds, Lily s'était sentie très mal, comme trahie, avant de se comprendre qu'il ne s'agissait que d'une hallucination nocturne créée par son cerveau.

Maintenant qu'elle se retrouve assise sur un sofa au beau milieu de la nuit, ses pensées ressassent les images, craignant que ce soit une prémonition, un avertissement pour le futur.

Un craquement de marche la fait sursauter. Elle se retourne, pointant sa baguette sur les escaliers. Une ombre en sort, mains en l'air en signe de reddition.

- Evans ? interroge le nouveau venu.

- Ah, c'est toi, grogne Lily.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Cauchemar. Et toi ?

- Insomnie. Ça arrive souvent.

Sirius vient s'asseoir à côté d'elle, un plaid à la main.

- T'en veux un bout ? demande-t-il en lui tendant un coin de la couverture.

Lily le remercie et se blottit sous la chaleur. Tous deux, ils restent ainsi une bonne heure, en silence, avec leurs esprits chamboulés, avant de retourner se coucher, toujours sans rien dire.

- Tu caches quelque chose ? demanda Abby avec un sourire espiègle.

- Non. On peut passer à autre chose maintenant ? S'il-vous-plaît.

Johanna et Abby, comprenant que Lily voulait être un peu seule reprirent leur place. De temps à autres, elles pouffaient mais Lily aurait été incapable de dire si c'était à cause d'Ellie ou de l'admirateur anonyme.

En vérité, alors que tout Poudlard évitait le sujet Lauren, Lily voulait en parler. Elle en ressentait le besoin. Mais dès que quelqu'un abordait le sujet, elle se retranchait dans sa solitude. Ses yeux verts dérivèrent vers la lettre pliée en deux qu'elle tenait encore à la main et la solution lui vint. Si elle ne pouvait pas en parler, elle l'écrirait. Pour la première fois depuis le début des envois mystérieux, Lily décida d'y répondre.

Quand tout fut couché sur le parchemin, elle siffla au hasard, espérant attirer une chouette. Elle fut très heureuse de voir arriver vers elle, Camomille. Elle lui tendit la lettre et le hibou partit avec comme s'il savait vers qui aller alors que Lily elle-même n'avait pas de destinataire.

- Ellie te tuera si elle l'apprend, commenta Abby dans son dos.

~~~

James était accoudé à la fenêtre en pierre de la volière et l'ennui lui tira un soupir à fendre l'âme. De là, il avait une vue imprenable sur le Lac. Il observait distraitement Ellie et Ryan depuis un petit moment déjà.

Au fur et à mesure que les jours passaient, chaque fois qu'il envoyait incognito ses lettres flatteuses mais qui ne brusquent pas, chaque fois qu'il ajoutait un petit cadeau subtil, il désespérait que cette méthode ne fonctionne.

Jamais elle n'en avait parlé. Sauf cette fois où leurs camarades l'y avaient obligée. Depuis, plus rien. Comme si elle mettait tout à la poubelle dès que ses faibles signaux l'atteignaient.

James s'en rendait malade. La nuit, sa seule obsession consistait en : « Il faut qu'elle cherche de qui il s'agit. Il faut qu'elle trouve seule. Il faut qu'elle comprenne. »

Alors, ainsi accoudé tel un déprimé de première, il soupira encore et il s'apprêtait à rejoindre les Maraudeurs quand un hibou se posa sur son épaule. James, ahuri, n'osa prendre ce que le volatile lui tendait. L'oiseau, légèrement hargneux et impatient sur les bords, lui picora l'oreille pour l'obliger à attraper le courrier. James prit délicatement le parchemin et le hibou peu commode rejoignit un perchoir.

Le poursuiveur se trouva stupide de faire une telle cérémonie pour quelque chose qui n'avait peut-être rien à voir avec ce qu'il pensait. Mais après tout, il ne pouvait pas s'en empêcher et, l'amour ça ne se contrôle pas.

Il sortit en trombe et se hâta vers les toilettes les plus proches. Il s'enferma dans une cabine et déplia la missive.


Salut, Inconnu !

Je vais te dire quelque chose : j'ai besoin de parler de Selwyn mais je n'arrive pas à le faire. Je me suis dit qu'étant donné qu'elle occupe tes pensées autant que les miennes, autant t'en parler à toi (peut-on réellement dire parler alors que nous échangeons par lettres interposées ce qui implique d'écrire nos paroles ? Je ne sais pas. Question à élucider).

Tu m'as très bien appréhendée. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai peur de me faire agresser ici mais disons que je suis contente de ne pas être seule quand je fais mes rondes. Tes mots me font du bien aujourd'hui et à chaque fois que j'en ai, d'ailleurs. J'apprécie te lire et j'espère qu'un jour je verrai ta vraie écriture - je ne suis pas née de la dernière pluie, je sais que tu ensorcèles ta plume.

Ce que tu me dis sur ma magie, je trouve ça très beau. Même si je ne pense pas que ça ne fonctionne pas comme ça. Mais c'était très mignon comme vision du fantastique, j'ai beaucoup aimé.

Tu n'auras pas besoin de me protéger, si tu m'as déjà vue face à Potter, tu sauras que je sais bien me défendre.

En attente de ta réponse anonyme,

Lily


James se sentait comme un enfant de trois ans émerveillé par les coccinelles. Ses joues chauffèrent et il n'en avait que faire. Il sortit des sanitaires et courut vers la Tour de Gryffondor, se sentant plus léger et libre que jamais. Il ouvrit grand la porte de son dortoir, le souffle court, le visage rouge, les yeux brillants, brandissant sa correspondance comme un trophée.

- JE L'AI, JE L'AI ! fêta-t-il.

- Ça y est, il a pété les plombs, souffla Peter à Remus, allongé dans son lit.

- On est foutus, se lamenta Sirius.

James les regardait en se demandant pourquoi ils étaient si lents du ciboulot. Remus fut le premier à capter et avoir une réaction.

- Oh ! Elle t'a répondu, c'est ça ?

- Ouiiiii ! fit James en tournant sur lui-même.

- Je peux lire ? s'incrusta Sirius.

James l'objet de sa réussite et s'assit sur son matelas. Les trois autres lurent et Remus ânonna d'une voix fatiguée par la pleine lune qui devait arriver le soir-même.

- Dire qu'à cause de tout ça, je n'ai pas pu y aller.

Peter s'installa à côté de lui pour le réconforter.

- Patmol, rends-moi les mots de Lily.

- À une seule condition. Tu dis à voix haute que tu l'aimes.

- Je l'aime. C'est bon, maintenant ?

Sirius lui lança le billet, goguenard, alors que James luttait pour ne pas rougir.

- Elle a dit que tu étais mignon, souligna Remus avec un sourire.

- Ouais et elle l'a surtout taclé sans savoir que la lettre lui était adressé, se moqua Peter.

- Il s'en fout, Queudver, assura Sirius. Je suis sûr qu'il s'en fout.

- Vous vous rendez compte ou quoi ? Elle aime lire mes trucs à deux noises !

- Pas à deux noises, Cornedrue. Tu y mets du tien, là-dedans.

- Lunard ? Tu crois que je devrais aller la voir pour l'embrasser là tout de suite ?

James crut entendre leurs yeux cligner de stupéfaction tant le silence était puissant.

- T'es pas sérieux ? s'inquiéta Peter.

- Tu ne trouves pas que c'est une bonne idée ? Je lui dis que c'est moi qui écris les lettres et je l'embrasse ! Non ?

- Franchement ? Évite, Cornedrue.

- Tu me saoules, Patmol.

- Bref, coupa Remus avec le plus d'autorité qu'il pouvait réunir malgré sa fatigue. Lily t'a répondu et c'est déjà une étape de franchie. Mais ce n'est pas la ligne d'arrivée.

Et même si ses amis le fixaient d'un air un peu effrayé et suspect, même si Lily risquait de le rejeter quand elle apprendrait son identité, il se sentait apaisé et heureux comme il ne l'avait jamais été. Il attrapa sa baguette, certain de réussir.

- Spero Patronum !

Pour la première fois, une grande forme floue et argentée s'échappa du bois. Mais c'était moins lumineux que le loup de Remus, et beaucoup moins net. Alors, ça disparut et James fut déçu. Il avait l'impression qu'il ne réussirait jamais à trouver le bon moment, le bon souvenir.

- Ne désespère pas, Cornedrue. Tu y arriveras bientôt, dit Remus depuis le fond de son lit en s'endormant alors que Peter lui épongeait le front et que Sirius éteignait les lumières pour le laisser se reposer avant la nuit.

La nuit.

Trois jours après la mort de Lauren, jour de l'enterrement... James avait prévu que ce serait difficile. Il n'aurait pas pensé autant. Le loup était intenable, il se ruait sur tout. Heureusement pour eux, il ne s'attaquait pas encore aux Animagi. Patmol et Cornedrue retinrent l'animal pour qu'il n'aille pas vers le parc ou Pré-au-Lard. Il n'était pas gérable.

La nuit.

Le loup, sa fourrure grise en berne, museau vers le haut, s'assit et hurla à la mort. Le cœur de James se serra et il se remercia lui-même d'être sous sa forme de cerf. Ainsi, il était un peu moins sensible aux émotions. Le rugissement résonnait de douleur, d'un glapissement chagrinée, de sanglots humains.

La nuit.

James savait que Sirius se battait aussi pour ne reprendre forme humaine. Plus les heures passaient, moins voir le loup tourner en rond dans la Cabane Hurlante était soutenable, une plainte piquant leur sensibilité échappant parfois à la gueule fine du bestial.

La nuit.

Quand Remus revint à lui, recroquevillé à même le sol, James eut encore plus envie que d'habitude de rester avec lui jusqu'à ce que Pomfresh vienne le chercher. C'est Peter qui le tira vers le Saule Cogneur, une grimace peinée sur le visage.

La nuit.

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