|CHAPITRE 21| L'admirateur plus ou moins secret

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hellooo ! Comment ça va ? Ici, ça va très bien même si j'ai pas envie de retourner au lycée lundi. Enfin bref, de toute façon on va être reconfinés donc voilà.

Je sais pas quoi écrire dans ma note. Comme ça, c'est dit. En plus je suis en appel avec Camille, je suis censée l'aider à écrire mais à la place je suis en train de faire ma note. Indigne amie que je suis.

Dans le chapitre d'aujourd'hui, j'avoue pas grand-chose, c'est un chapitre de transition. Mais j'y aborde entre autres l'orientation et les Patronus donc j'espère que ça vous plaira.

Bonne lecture !!

Botruc_de_compagnie : Hellooooo les augurets !❤

EH VOUS SAVEZ PAS ? AUJOURD'HUI C"EST L'ANNIV DE NOTRE MERVEILLEUSE AUTRICE !!!❤❤❤ ALLEZ TOUS LA BOMBARDER DE MESSAGES REMPLIES D'AMOUR !❤

Sinon un chapitre en prime c'est pas génial ça ? Bon allez bonne lecture !❤

P.S. de l'auteure : je me dépêche de poster parce que j'ai des problèmes d'Internet. Merci à tous ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire ce matin, je vous aime ♥.

***

La maison du Ministre de la Magie - heureusement vide lorsque c'était arrivé - avait été incendiée par les Mangemorts. Voilà la nouvelle qui était tombée dans l'assiette de Lily lors du petit déjeuner du premier janvier 1978. Elle en parlait avec Johanna quand un hibou toqua à un des fenêtres de la tour de Gryffondor. Lily se leva et vint détacher l'enveloppe qui leur était destinée à toutes les deux.

C'était une lettre d'Abby. Elle racontait comment sa mère voulait l'interdire de revenir à Poudlard depuis l'attaque. Elle avait essayé de la faire revenir à la raison de toutes les manières et avait bien cru ne pas pouvoir les revoir. Heureusement, Arthur, son petit frère qui rentrerait à l'école de Magie l'année suivante, avait interrogé sa mère et s'était inquiété de savoir s'il allait pouvoir aller à Poudlard en septembre, lui aussi. L'argument avait fait flancher Agatha Williamson et Abby leur assurait sa présence dans le Poudlard Express.

Le jour du retour des élèves, tous les étudiants affichaient une mine maussade. Depuis le Nouvel An, les Mangemorts avaient repris leurs activités. Enlèvements de masse, assassinats, terreur chez les Moldus, personne n'avait envie d'affirmer à voix haute qu'ils avaient réellement espéré que la période calme qu'ils venaient de traverser soit une esquisse de la fin de ces temps sombres.

Le ciel, lui aussi, affichait grise mine. Les flocons tombaient dru, parsemant de blanc les cheveux de chacun. Pendant ces vacances de Noël, la neige n'avait pas cessé, au grand dam de Lily qui avait dû se coltiner les grognements de Johanna, déçue de ne pas pouvoir aller faire un tour en balai autour du stade de Quidditch.

Les deux adolescentes attendaient leurs amies dans le hall. La foule était dense, tous les élèves prenant les escaliers qui les mèneraient à leurs quartiers. Ce fut Lily qui les vit en première. Ellie portait une écharpe aux couleurs de Serpentard et Cassiopée, une de Gryffondor, sous le regard amusé d'Abby. Lorsque la blonde les aperçut, elle eut un cri ravi et bouscula tout le monde pour le rejoindre. Elle les enlaça en leur répétant qu'elle n'avait jamais autant savouré le fait d'arriver à Poudlard. Se frayant un chemin dans celui que leur avait créé Abby, Cassiopée et Ellie arrivèrent main dans la main. Lily étreignit ses amies, savourant leur bonne santé -elle s'était inquiétée pour elles depuis le début de ce mois de janvier.

Cassiopée et Ellen échangèrent leurs écharpes et s'embrassèrent discrètement avant de se séparer chacune de leur côté. Lily attendait Ellie alors qu'Abby était montée avec Johanna, discutant de sujets plus ou moins douteux.

- Ellie, arrête de déprimer, fit Lily. Ça fait trois minutes que vous vous êtes quittées, tu la reverras après le dîner. Allez, dépêche-toi, je crois que sinon Jo' va nous faire une crise de manque de trucs débiles.

Cette remarque eut au moins le don de faire sourire la fille à la peau mate qui pressa un peu plus le pas.

Plus tard dans la soirée, elles étaient toutes dans leur dortoir, les cheveux encore mouillés par la douche et dans leur pyjama d'hiver. Chacune racontait ses vacances.

- Je me suis battue avec ma mère pour lui prouver que Poudlard est l'endroit le plus sécurisé d'Angleterre et j'ai beaucoup réfléchi, dit Abby. Vous pensez que l'école va fermer ?

- Mes parents se font toujours la guerre, leur apprit Ellen un peu plus tard. Kingsley a pu se libérer et je me suis beaucoup réfugiée chez Cassiopée, à Godric's Hollow. Vous saviez que Bathilda Tourdesac habitait là-bas ? J'ai même cru voir le nom de Dumbledore mais je ne suis pas sûre.

- Bathilda Tourdesac ? s'exclama Lily, époustouflée. Il faut absolument que je pousse Cassiopée à m'inviter chez elle.

Ellie pouffa et la nargua en lui tirant la langue.

- Moi, j'ai embêté Lily, j'ai embêté Lily et encore embêté Lily, se rebiffa Johanna avec un sourire narquois. Il faut dire que son admirateur secret était un très bon sujet de moqueries...

- Un admirateur secret ? s'écria Abby en sautant sur Lily pour la chatouiller et l'obliger à dévoiler tous ses secrets. Qui ça ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

- Un admirateur secret, Ab', rit Ellie en insistant sur l'adjectif. On n'est pas censés savoir son identité. Quant à pourquoi... Je pense que si on demande son avis à Potter, il saura nous répondre.

Lily soupira en voyant l'œil de son amie briller d'espièglerie. Elle n'était pas au bout de ses peines.

- Si vous voulez vraiment tout savoir, insinua Johanna en regardant ses ongles - Lily l'aurait bien assassinée si elle n'était pas mortifiée -, il s'agit d'un paquet de Nids de Cafards qu'elle a reçu à Noël. Dessus, il y avait un mot sur lequel était écrit « En espérant que la prochaine fois, on puisse se les partager ». Moi, je dis que ça ne porte pas à confusion.

- Tu peux me le montrer ? demanda Ellie, faisant semblant de revêtir des lunettes de soleil. Peut-être que je reconnaîtrai l'écriture.

Lily, exaspérée que tout ne tourne qu'autour de ce fichu paquet de bonbons, lui passa le mot qu'elle avait gardé sur sa table de chevet. Ellen le regarda sous tous les angles et finit par conclure que cette écriture n'appartenait pas à quelqu'un qu'elle connaissait.

- On a quand même un indice, fit Abby. Il aime les Nids de Cafards, lui aussi. J'en conclus qu'on peut éliminer pas mal de monde.

- Vous n'allez quand même pas demander à tous les garçons s'ils aiment ces sucreries ? s'inquiéta Lily en se disant que si la réponse était positive, elle fuirait loin de ces folles qui lui servaient d'amies.

- Oh mais quelle bonne idée ! s'esclaffa Ellie en voulant la prendre dans ses bras. Merci de ton aide, Lily !

Si Johanna n'avait pas embrayé sur la neige (« Oui, ça m'énerve de ne pas pouvoir aller balancer un bon vieux Cognard, Ellie, et non je ne compte pas briser les os de Charlus parce qu'il m'a laissée pendant les vacances, Ab', je ne l'aime pas ce cornichon rabougri, je n'ai pas besoin de voir sa vieille tête pendant mes congés »), Lily se serait précipité dans la Salle Commune pour appeler Madame Pomfresh à son secours.

~~~

- Orchideus !

Un bouquet de roses aussi rouges que les joues de James à la vue de ces fleurs sortit de sa baguette. Assis sur le lit, Sirius ricana.

- Ouh, Cornedrue ! C'est qu'elle te fait plus d'effet que je ne le pensais, Evans !

- La ferme, Patmol, je me concentre, ordonna James. Orchideus !

Cette fois, ce furent de simples coquelicots qu'il fit apparaître.

- Mmh, pas mal, commenta Remus en retenant un sourire légèrement moqueur. C'est dommage que les coquelicots fanent au bout de quelques heures.

- Lunard ! Tu appelles ça « m'aider » ? Où est Queudver quand on a besoin de lui ? C'est le seul à me soutenir !

- À la bibliothèque. Il doit absolument refaire le devoir de Sortilèges, il s'était trompé de sujet.

James bougonna et, brandissant sa baguette, il articula la formule et, sous ses yeux, apparurent des pivoines roses.

- Il y a une amélioration, constata Sirius.

James lui lança un regard noir puis ferma les yeux. Il imagina Lily, en train de cueillir des fleurs pour ses parents. Il imprégna tout son esprit de cette image et murmura l'incantation. Les yeux rouverts, il avait réussi. Il avait désormais dans ses mains, un bouquet de lys blancs.

- J'avoue que je ne pensais pas que tu y arriverais aussi rapidement.

- J'aime quand tu as confiance en moi, Lunard.

Il observa chacune des fleurs et choisit la plus belle. Il la prit, la posa sur son bureau et fit disparaître le reste du bouquet, les pivoines, les coquelicots et les roses. Il prit un bout de parchemin et ensorcela sa plume pour qu'elle écrive à sa place. Sirius lui apporta une chouette de l'école qu'il été allé chercher à la volière en accompagnant Peter à la bibliothèque. James prit la cordelette que Remus lui tendait et noua la fleur autour de la patte de l'animal. Il ouvrit la fenêtre et la fit s'envoler en priant pour que tout se passe bien.

~~~

- Vous ne savez pas la dernière ? Il paraît que Gaenor Eirig a laissé sans voix Mulciber dans le Poudlard Express, tout à l'heure, dit Johanna.

- Non ! s'esclaffa Ellie.

- Si, je te jure ! Apparemment, il a insulté les Poufsouffle et elle lui a coupé le sifflet avec sa répartie légendaire.

- Et dire que j'ai loupé ça, regretta Lily.

Elles s'interrompirent quand un léger bruit toqua au carreau. Abby se leva la première en baillant et grommelant qu'on n'avait pas idée d'envoyer du courrier à cette heure-ci. Elle ouvrit la fenêtre et une chouette s'engouffra dans le dortoir avant de se poster devant Lily. L'oiseau lui tendit la patte et la Préfète-en-Chef sentit ses oreilles chauffer. Elle dénoua la ficelle, demanda à Ellie de donner un peu de Miam'hibou au volatile avant de le laisser s'envoler. Elle attrapa la fleur, le mot et s'assit sur son lit pour le lire.

« J'ai fait apparaître ce lys pour toi. J'aurai préféré le cueillir mais nous sommes en hiver et la seule jolie fleur hivernale que je connaisse, c'est toi ».

L'impatience d'Ellen, Abby et Johanna l'insupportait et l'amusait en même temps. Elle se leva, tendit le bout de parchemin à ses amies -ce simple geste leur tira des cris de joie-, et partit chercher de l'eau dans la salle de bains. Elle tapa sur un verre à dents qui se métamorphosa en vase, le remplit, mit le lys dedans et posa le cadeau sur sa table de chevet qui commençait à être envahie. Entre les mots de son admirateur, ceux de Potter (au moment où ils se faisaient encore des coups bas en début d'année, ce qui fit sourire Lily au souvenir de Bobby et Bobette) et le vase, elle n'aurait bientôt plus la place d'y ranger ses lectures en cours. D'ailleurs, Johanna ne tarda pas à le faire remarquer.

- Je te pensais plus organisée que ça, Lily, railla-t-elle.

Pour toute réponse, la rousse lui balança ce qui lui vint à la main - en l'occurrence la brosse à cheveux d'Abby - en pleine figure.

Le lendemain, dans les couloirs ayant retrouvés leur vivacité, tous les élèves de la dernière promotion avaient le même sujet à la bouche : le message qui avait été affiché dans les Salles Communes. Chaque élève de leur année était convié à un rendez-vous avec son directeur de Maison pour faire le point sur leurs orientations. La nouvelle avait fait pâlir Abby, avait réjoui Johanna, fait pouffer Ellie et rendait Lily indifférente. Elles furent interrompues dans leur discussion par un gang de quatre garçons plus ou moins réveillés. Sirius sauta sur le dos d'Abby, qui n'eut aucune réaction.

- Descends de là, Sirius, grogna-t-elle.

- Roh, c'est même plus drôle.

Lorsqu'Ellie lui mit un coup dans l'épaule, Lily la fusilla du regard avant de se tourner vers Potter.

- Potter, mes imbéciles d'amies ont une question qui les turlupine et elles pensent que tu peux avoir la réponse.

- Tout dépend de la question, Evans, répondit-il. Je ne suis pas Dumbledore.

- Ça, on est bien d'accord. Elles se demandent pourquoi je pourrai recevoir des cadeaux anonymes d'un admirateur secret.

Lily ne remarqua pas qu'il avait blêmi, ne vit pas Remus pincer les lèvres dans une tentative de cacher son fou rire, et encore moins Sirius et Peter chuchoter sur un ton de confidences.

- Et bien..., fit-il en passant la main dans ses cheveux. Et bien... Je pense que tout le monde peut avoir un admirateur secret. Le cœur a ses raisons que la raison ignore.

À l'entente de la citation moldue, la moitié du groupe le regarda avec des yeux ronds, essayant de comprendre le sens de cette phrase. Cependant, le sourire de Lily s'étira en coin, appréciateur. Elle le remercia, conseilla à Remus de mieux dormir - ouh, quelles vilaines cernes il arborait - et il lui répondit d'une grimace qui la fit glousser.

Sirius fut le premier à devoir subir le rendez-vous d'orientation avec McGonagall. Suivaient Lily, Johanna, Remus, Peter, James, Ellie et Abby au fur et à mesure de la semaine. Lorsque son tour vint, devant la porte du bureau de son professeur, Lily commençait à appréhender la suite des évènements. La directrice de Gryffondor lui ouvrit et Lily aurait juré la voir sourire.

- Un triton au gingembre ? proposa McGonagall, une fois assises, en poussant devant son élève une boîte aux motifs écossais remplie de biscuits.

- Non, merci.

- Ne soyez pas ridicule.

Un peu prise de court, Lily en attrapa un et le goûta du bout des lèvres. Elle se surprit à apprécier le goût du gâteau et finit par avaler la gourmandise, espérant secrètement que son professeur lui en proposerait un autre plus tard dans l'entretien.

- Alors, Miss Evans ? Les potions vous tentent-elles toujours autant qu'il y a deux ans ?

- Oui mais... Professeur, une voie dans les potions pourrait-elle aider les gens en détresse ?

- Il existe toutes sortes de potions et, bien que ce ne soit pas mon domaine, je puis vous assurer que l'hôpital Sainte-Mangouste est en manque cruel de potionniste pour ses malades. C'est un métier auquel peu de personnes ont accès et pourtant très demandé.

Lily se tortilla sur sa chaise, mal-à-l'aise à l'idée que McGonagall la désapprouve.

- Sans vouloir vous offenser, Professeur, je pensais plutôt à une autre forme de détresse, à la situation actuelle. Je me disais que les potions ne pourraient pas grand-chose contre Voldemort...

Le visage de la directrice de Gryffondor s'adoucit, laissant y paraître une expression indéchiffrable. Elle posa les coudes sur son bureau et s'avança vers Lily.

- Prenez un autre biscuit.

Sans se faire prier, la rousse obéit, craignant légèrement ce qu'il allait suivre.

- Vous voulez vous battre contre Voldemort ?

- Oh... Non... Je n'ai pas la force magique pour cela. Je voudrais juste... protéger les Moldus, les Nés-Moldus, les ennemis que Voldemort se désigne.

McGonagall reposa son dos sur le dossier sans quitter Lily des yeux. Coudes sur les accoudoirs, ses deux mains se joignirent.

- Ayez confiance en vous, Miss Evans, vous êtes une sorcière brillante et puissante. Contrairement à ce que vous pensez, les potions ne sont pas inutiles. Elles soignent les victimes, peuvent donner des forces à ceux qui se battent ou servir en premier secours.

- Mais je ne veux pas soigner des victimes. Je veux les éviter. Je ne veux pas qu'on fasse du mal à des gens comme moi parce que nos parents n'ont pas de magie en eux.

- Et je le comprends. Écoutez-moi bien, Lily -l'usage de son prénom la troubla. Je peux m'occuper personnellement de votre cas. Je peux essayer de vous faire postuler aux études d'Auror, je vois que vous avez suivies les options nécessaires, et aux études de potionniste. Mais cela à une seule condition : faites-vous confiance. D'accord ?

Lily acquiesça, peu sûre d'avoir saisi le sens caché de ces paroles.

~~~

Le professeur Beluga ne souriait pas. Tout le long de son explication sur le sortilège du Patronus, il avait gardé son visage froid et inexpressif. Seule une grande lassitude régnait dans son regard. Remus se demanda ce qui pouvait bien causer ces brusques changements d'humeur chez leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

- Les Patronus ne sont pas dans les programmes normalement, du fait que beaucoup de sorciers sont incapables d'en faire un qui soit corporel. C'est pour cette raison que les cours ne concerneront que cette heure ajoutée par Monsieur le Directeur. Produire un Patronus requiert une grande force magique et beaucoup de concentration. Il va falloir vous imprégner de votre souvenir le plus heureux puis prononcer la formule : Spero Patronum !

Ce faisant, Oswald Beluga eut un gracieux geste du poignet et, dans une brume argentée, un papillon de la même couleur prit son envol. L'image s'essouffla rapidement mais toute la classe avait eu le temps de le voir et tous les visages s'étaient figés dans une expression de pur émerveillement - même Whitby et Mooris, qui avaient plutôt tendance à rester neutres.

Quand Beluga les incita à commencer, Remus faillit le serrer dans ses bras. Il voyait déjà Sirius réfléchir, James faire les cent pas pour réfléchir à son souvenir, Peter se ronger les ongles. Il ferma les yeux et se souvint de cette fois-là, où Remus avait découvert que ses amis projetaient d'être Animagus pour lui.

Il rappela à sa mémoire l'incompréhension, l'incrédulité, la peur puis la joie euphorique. Il se souvint des fois où l'un des Maraudeurs avait raté une étape du chemin vers leur métamorphose et, par solidarité, les autres avaient recommencé au début pour lui. Puis, enfin, il s'imprégna du jour de la réussite. Ce jour là, en cinquième année, quand un cerf, un chien et un rat s'étaient retrouvés devant lui. Remus n'avait pu se retenir et avait laissé des larmes de joie couler sur ses joues.

Il se sentit prêt et allait prononcer la formule quand des exclamations de stupeur l'interrompirent, le faisant rouvrir les paupières. Dans un coin de la salle, à côté d'Ellie Shacklebolt, Cassiopée Ryan venait de faire apparaître un gracieux flamant rose luminescent.

Alors que personne n'avait encore réussi à créer des étincelles ou un nuage de brume argentée, la préfète de Serpentard avait réussi son Patronus du premier coup.

- Ça alors ! s'exclama Beluga, son visage devenu jovial. Félicitations, Miss Ryan ! Vraiment, bravo ! Dès le début ! C'est incroyable !

Remis de son extase, il frappa dans ses mains, incitant ses élèves au travail. Remus essaya de faire revenir à lui les sensations du souvenir mais elles étaient légèrement brouillées par le brouhaha ; il n'arrivait pas à recréer sa bulle. Alors, il se stoppa, regarda la classe. Certains s'énervaient sur la baguette, d'autres se concentraient. Quelques bulles argentées apparaissaient parfois, d'autres arrivaient à faire apparaître un léger filet d'une consistance étrange.

Son calme revenu, Remus respira à fond et réussit à éloigner de lui l'effervescence de la classe. Ses terminaisons nerveuses crépitèrent et, au souvenir des Animagus, s'ajouta celui de ses retrouvailles avec Lauren. Ce feu grésillant qui l'avait envahi de l'intérieur, la joie de voir ses prunelles bleues s'illuminer quand il venait à elle, leurs doigts tremblants quand ils s'embrassaient et surtout, le présent et rien d'autre. Instant après instant, savourés.

- Spero Patronum !

Une forme indécise sortit de la baguette de Remus. Il l'admira même s'il savait qu'il avait des efforts à faire. James vint se pencher à son oreille, tout sourire.

- Tu vois que tu as réussi à l'apprivoiser, ton loup.

En observant cet étrange panache de fumée qui n'avait pas encore de réels contours, Remus sut. James avait raison, son Patronus serait un loup. Et pour la première fois de sa vie, Remus n'eut pas honte de cette partie de lui-même.

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