|CHAPITRE 20| Cassiopée est définitivement mon personnage préféré

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Bonne année !! Bon, maintenant que 2020 est terminée, on n'a plus qu'à espérer que 2021 ne fasse pas comme sa pote est décide de nous envoyer catas sur catas en plus du Covid. Ca suffit déjà bien assez, je pense. Vous avez des résolutions ou pas ? Perso, j'en ai pas et je ne pense pas que j'en aurai d'ailleurs (je n'arrive jamais à les tenir).

Donc, revenons à ce qui nous préoccupe. Le chapitre d'aujourd'hui, dans mon timing parfait, se passe pendant les vacances de Noël. Vous allez en découvrir un peu plus sur les dynamiques de famille. En tout cas, j'espère que vous l'aimerez.

Ne faites pas attention au titre du chapitre. J'avais juste absolument plus d'inspiration. Mais... j'avoue que ça vous donne un petit indice sur qui vous pouvez potentiellement rencontrer dans la lecture de ce chapitre de presque 3500 mots.

Passez une bonne journée, prenez soin de vous et bonne lecture !

Botruc_de_compagnie : I AM SOOOOOO HAPPY LES NARICOTS ( je crédite le créateur enfin !)

2020 c'est passer Merlin merci ! Vive 2021 !🍾

Bonne année a tous.tes ! Mes meilleures vœux et la santé pour vous et votre entourage !🎉❤️

Bon alors de base c'était mon jour de congé mais vu ma grande générosité et le fait que vous ne pouvez vivre sans moi je fais une note !😌

Bon alors bonne lecture (hihi le premier chapitre de l'année) et bonne année !❤️

***

- MELANIE ! J'en ai marre que tu éparpilles tes affaires dans toute la maison !

- Et moi, j'en ai marre que tu cries toute la journée, Asaf ! Même devant les enfants, maintenant ? Tu me fais honte !

Ellen soupira, remballa son parchemin, monta l'escalier et s'enferma dans le bureau. Elle trempa sa plume dans l'encre et commença sa lettre pour Abby.

Coucou Ab' !

Comment tu vas ? Ici, ça pourrait aller mieux. Je t'avais dit que c'était tendu entre mes parents ? Oublie. Ce n'est même plus de la tension à ce niveau-là, c'est une bombe nucléaire (si tu ne sais pas ce que c'est, demande à Lily. Je ne sais plus très bien ce qu'elle m'avait expliqué mais je sais que c'est dangereux). En plus, Kingsley n'est même pas à la maison. Son chef (un gars terrifiant du nom de Maugrey) a besoin de lui pour les fêtes de fin d'année. J'aurais peut-être dû rester avec Lily et Jo', au final.

En fait, cette lettre a un but. Je ne suis pas là seulement pour raconter ma vie, j'ai quelque chose à t'annoncer. Si Lily ne m'avait pas espionnée et Johanna forcée à lui avouer, je vous l'aurais dit par lettre à toutes les trois parce que je n'ai absolument pas le cran de dire ça en face.

Je sors avec Cassiopée Ryan depuis quelques semaines. Je n'ai jamais été aussi bien de ma vie, la découverte de mon homosexualité m'a comme qui dirait libérée. Ça doit te surprendre, je n'en doute pas et je te rassure : moi aussi, j'ai été surprise. J'espère très fortement que tu ne me vois pas autrement, Abby. Malheureusement, je sais que la société d'aujourd'hui n'est pas très inclusive étant donné que j'ai toujours vécu sous les remarques à cause de la couleur de ma peau.

J'attends Camomille avec impatience et insulte Mystic de ma part, s'il-te-plaît,

En attente de ta réponse,
Ellie ♥


Ellen siffla son hibou, Camomille, cacheta l'enveloppe, la donna à l'animal qui partit de suite pour son périple. Elle enfouit son visage dans ses mains. Cette ambiance à la maison... Ça durait depuis un petit moment déjà. Elle savait à quoi s'était dû mais elle refusait de l'accepter. Elle avait pensé qu'une fois qu'elle serait à Poudlard et que ses parents pourraient se retrouver, cela irait mieux. Visiblement, c'était tout le contraire.

Dans ses pensées confuses, une seule était claire. Ses parents n'étaient pas prêts d'apprendre pour Cassiopée et elle. Ellen devinait qu'elle ruinerait toutes ses relations avec eux en leur annonçant. Peut-être que Kingsley pourrait la comprendre, à la limite. Mais il n'était pas là et elle se retrouvait seule dans l'ouragan.

Le surlendemain, n'en pouvant plus de rester enfermée chez elle, Ellie enfila sa cape d'hiver, deux pulls, son écharpe aux couleurs de Gryffondor, son bonnet, ses gants et sortit affronter la neige qui tombait sans plus s'arrêter sur Edimbourg depuis son retour chez elle. Dehors, son souffle chaud formait un nuage de condensation lorsqu'elle expirait. Quand elle sentit une goutte se former au bout de son nez et sa bouche s'engourdir, elle remonta son écharpe sur son visage. Au détour d'une rue verglacée, elle aperçut une ombre au loin qu'elle identifia tout de suite comme celle de Camomille. Elle tendit son bras et il vint se poser dessus. Elle détacha la réponse d'Abby, remercia le hibou d'un « C'est bien, mon grand ! » et fourra l'enveloppe dans sa poche sans la lire. Une fois arrivée dans une ruelle vide, elle ferma les yeux et transplana.

Maintenant beaucoup plus au sud de l'Angleterre, Ellie avait pensé ne pas avoir besoin de son accoutrement d'hiver polaire. Elle fut bien surprise en découvrant la respectable couche de neige qui recouvrait les bois dans lesquels elle avait transplané. Oui, elle était moins compacte et épaisse que chez elle. Oui, elle ne risquait pas de se vautrer par terre tous les deux mètres. Mais le paysage était magnifique. Ellie entendait les arbres frémir, sentait le léger vent lui caresser le visage.

La maison de Cassiopée n'avait rien à voir avec les habituels manoirs des Sang-Pur. Elle ressemblait plus à sa propre maison, un très joli cottage semblable à ceux des moldus. À un détail près mais important. Dans cette rue qui donnait sur la petite forêt, Ellen respirait la magie à plein nez. Il n'y avait pas que la famille Ryan qui habitait ici. Avant de toquer chez la préfète de Serpentard, Ellen se mit à lire les inscriptions sur les boîtes aux lettres moldues. Parmi les noms qu'elle connaissait ; Famille Potter et Sirius Black, Bathilda Tourdesac - elle en fut impressionnée -, Famille Ryan - évidemment - et elle crut déchiffrer un Dumbledore incertain. Seulement, l'étiquette était tellement délavée qu'il lui fut impossible de savoir si elle avait vu juste.

Elle frappa doucement le panneau de bois. Des pas s'approchèrent et Cassiopée lui ouvrit, tout sourire.

- Qui est-ce ? fit la voix d'une femme depuis l'intérieur.

- Mon amie ! Tu sais ? Ellie Shacklebolt. Je t'en ai parlé hier.

- Oui, oui, je vois ! Amusez-vous bien les filles !

Cassiopée lui prit la main et lui fit monter un escalier en bois. La Serpentard fit rentrer Ellie dans sa chambre et ferma la porte à clé. La pièce était lumineuse, peinte en écru sauf un mur, celui en face du lit, dans un vert qui rappelait la Maison de la jeune fille. Les draps étaient dans cette même teinte émeraude. Au pied du lit, un plaid écossais jade attendait sagement d'être déplié. Face au mur coloré, un bureau en chêne était recouvert de désordre : devoirs récupérés, à rendre, brouillons, schémas et dessins s'éparpillaient. Une odeur fleurie flottait dans la chambre et Ellie la reconnut tout de suite ; c'était le parfum de Cassiopée. En s'asseyant sur le lit, elle s'enivra de ses effluves, espérant graver à tout jamais cette senteur dans sa mémoire.

- Je suis désolée pour le bazar sur le bureau, s'excusa la préfète. C'est toujours comme ça en début de vacances.

- Je m'en fiche, Cassi', sincèrement. Ce n'est pas important.

Cassiopée vint s'asseoir à côté d'Ellie et celle-ci ferma les yeux, laissant sa tête reposer dans le cou de sa copine.

- Tu m'as manqué pendant ces trois jours.

- Je sais, Ellen.

Ellie se redressa, posa ses lèvres contre celles de Cassiopée. Elle sentit celle-ci se détendre et passer ses mains sur sa taille. Elle entrouvrit la bouche pour approfondir le baiser et Ellen sentit enfin son cœur faire une embardée, ses nerfs crépiter, ses doigts frétiller, la chaleur habituelle l'envahir toute entière. Ainsi, sous les caresses de la jeune fille à la peau bronzée et en l'embrassant, tout le corps d'Ellie revivait. Elle sentait son dos se cambrer légèrement et leurs jambes s'entrelacer.

Quelqu'un frappa à la porte, rompant tout le charme de leur amour. Cassiopée grogna de frustration et Ellen faillit faire de même si elle n'avait pas eu peur que cela alerte les parents de sa copine, qui n'étaient pas au courant de leur relation.

- Cassiopée, ouvre, c'est moi ! Je profite d'être à la maison pour qu'on parle, tu m'en veux encore de ne pas te dire ce que je fais réellement ou quoi ?

- Ça va, ça va, j'arrive.

Ellie vit la brune traîner les pieds jusque la porte, l'ouvrir d'un coup de baguette et faire demi-tour, amenant dans son sillage un sosie d'elle-même en un peu plus vieille avant de refermer le panneau.

- Gaïa, je te présente Ellen, ma copine. Ellen, je te présente Gaïa, ma sœur.

Ellie se demanda comment elle n'avait pas pu y penser plus tôt et salua timidement la nouvelle venue.

- Je suis contente de te rencontrer, Ellen ! Tu n'...

- Ellie, la coupa Cassiopée sèchement en fronçant les sourcils. Pour toi, c'est Ellie. Il n'y a que moi qui aie le droit de l'appeler Ellen.

- Fallait prévenir alors, railla Gaïa en levant les yeux au ciel ce qui fit comprendre à Ellen qu'elle était déjà au courant. Je disais donc, Ellie, que tu n'imagines pas combien de fois j'ai entendu parler de toi. Oh, bien sûr, au début, tu n'avais pas de prénom, pas de genre non plus. Mais au fur et à mesure des lettres de Cassiopée, j'ai fini par découvrir la vérité.

Gaïa appuya son discours d'un clin d'œil. Ellie n'avait jamais vu Cassiopée rougir autant et elle regretta l'appareil photo des garçons.

- Oui, bon, on ne va pas s'éterniser là-dessus, répliqua la cadette en passant une main gênée dans son cou. Tu restes jusque quand, Gaïa ?

- Jusqu'au premier de l'an, normalement. Sauf si mon chef me réquisitionne.

Elle grimaça, ce qui fit sourire Ellen.

- Et bien, laisse-nous tranquille, alors ! fit Cassiopée en poussant sa sœur hors de sa chambre. On pourra discuter plus tard !

Quand le verrou fut à nouveau bloqué, la Serpentard se frotta les mains.

- On en était où, déjà ?

Ellie regretta de devoir partir aussi tôt. Satané hiver avec ses jours trop courts ! Elle enfila ses couches de vêtements, embrassa vite fait Cassiopée sur son perron avant de tourner les talons vers le sous-bois. En marchant, elle se repassa le film de leur après-midi. Après l'intervention de Gaïa, elles avaient discutées les doigts entremêlés, s'étaient embrassés fougueusement, s'étaient allongées sur le lit, dans les bras de l'autre, à refaire le monde et enfin, elles avaient partagé un chocolat chaud, assises au bord de la fenêtre, les jambes dans le vide. La Serpentard lui avait expliqué des choses sur sa famille, pourquoi tout le monde oubliait qu'ils faisaient partie, eux aussi, des dernières familles de Sang-Pur. Ils n'étaient pas enregistrés en tant que tel parce qu'à l'époque de la création du registre, les grands-parents et arrière-grands-parents de Cassiopée avaient des raisons personnelles pour être en froid avec le gouvernement. À l'époque, il était de mise que les Ryan et Leonard Spencer-Moon - un conseiller du Ministre de l'époque - se détestaient.

Ellen arriva dans la clairière dans laquelle elle avait transplané. Là, elle s'amusa d'un beau cerf et d'un gros chien noir qui se couraient après avant de revenir à contrecœur à Edimbourg.

Le froid la fit frissonner et elle voulut se dépêcher de rentrer chez elle. Juste devant le portillon de sa maison, Ellie ne fit pas attention et son pied dérapa sur une large plaque de verglas. Lorsqu'elle se sentit tomber en arrière, elle pria Merlin pour que personne ne l'ait vue. Une flopée de jurons sortit par inadvertance de sa bouche quand le visage réjoui de Kingsley apparut au-dessus de sa propre tête. Il lui attrapa les mains et la souleva. Ellen crut sincèrement qu'il allait la reposer mais non. Il la prit en sac à patate sur son dos et l'emmena jusque le perron de leur maison. Ellie riait comme elle ne l'avait plus fait depuis longtemps, elle en avait les larmes aux yeux.

Elle se laissa tomber sur le canapé, ne prenant même pas la peine de se déchausser ou d'enlever son accoutrement hivernal. Des larmes de rire lui brouillaient la vue et elle avait mal à la mâchoire. Il apparut rapidement que leurs parents étaient absents alors Kingsley alluma la cheminée. Ellie consentit à enlever sa cape, son bonnet, son écharpe, ses gants - avant de se rendre compte qu'elle les avait oubliés chez Cassiopée et que c'était pour ça qu'elle avait si froid aux mains - mais elle insista pour garder ses deux pulls. Son frère, ce gentleman, se proposa pour accrocher la cape à une patère. Il revint près d'Ellie, sur le canapé et lui donna une enveloppe. Celle d'Abby.

- C'est tombé de ta poche.

Ellie le remercia et posa la lettre à côté d'elle. Elle ne voulait pas la lire tout de suite. Ils restèrent quelques instants, tous le deux, devant le feu ronflant, à se réchauffer. Puis, elle rompit le silence.

- Pourquoi tu es là, au fait ? Tu ne devais pas être avec Maugrey ?

- Changement de programme, il a réquisitionné quelqu'un d'autre à la place. J'ai donné tous mes arguments et plutôt mourir que de passer Noël à surveiller une maison. La famille d'abord.

Ellen acquiesça et le silence retomba petit à petit, le feu crépitant allègrement dans leurs oreilles.

- Alors, Ellie ? On sort avec la sœur de ma collègue ?

Le cœur d'Ellen accéléra et elle ne sut comment répondre.

- Je ne vais pas te dénoncer à papa et maman si c'est ce que tu crains. Moi, j'approuve totalement ! Émancipe-toi ! Trouve ta voie !

Ellen souffla de soulagement.

- Mais... Pourquoi Gaïa Ryan serait ta collègue ? Tu es Auror, elle est Médicomage !

- En fait, elle n'est ni vraiment Médicomage, ni vraiment ma collègue. Si tu préfères, c'est une bonne amie à moi.

- Sûr que c'est qu'une amie ? railla Ellie.

- Pour l'instant, oui.

Ellen ragea de n'avoir jamais su embêter Kingsley, jamais su trouver le point faible de sa dignité. Leurs relations fraternelles n'avaient jamais été mauvaises et Ellie se surprenait parfois à espérer qu'une étincelle déclenche une dispute. Juste une. Toute petite. Simplement pour s'assurer qu'ils étaient normaux. Elle avait plein d'exemples dans son entourage qui avaient parfois du mal à supporter leur fratrie. Lily et Pétunia ne se parlaient presque plus, Cassiopée s'était éloignée de Gaïa depuis sa sortie de Poudlard et même Abby disait avoir parfois du mal à ne rien dire face à l'innocence d'Arthur alors qu'ils s'adoraient.

Ellie et Kingsley, eux, n'étaient jamais allés au-delà des taquineries. Puis quand elle vit qu'il commençait à raconter quelques anecdotes de son boulot, ses yeux s'écarquillèrent et elle fuit vers sa chambre, rassurée. Il y avait bien quelque chose qui l'horrifiait, l'exaspérait chez son frère : c'était qu'il se mette à parler de son travail pendant des heures. Insupportable.

Elle changea de destination au dernier moment, préférant le bureau à sa chambre. Elle s'assit sur un fauteuil de lecture, croisa les doigts et décacheta l'enveloppe.

Salut Ellie !

Moi, ça va à peu près. Le soir de mon arrivée me fait beaucoup réfléchir (la guerre, nos orientations... je me suis aperçue que tout ça m'effrayait).

Je suis désolée pour tes parents mais ce sont des choses qui arrivent. Si tu veux être réconfortée, les miens ne se supportaient plus à la naissance d'Arthur et tout va beaucoup mieux maintenant. Peut-être que chez toi aussi, ce n'est qu'une passe.

Je te conseille quand même de te préparer au fait qu'ils puissent se séparer... Je sais que c'est pas courant, mais ça le devient chez les moldus, alors pourquoi pas pour les sorciers ? Tu fais référence à la bombe nucléaire pour m'expliquer ce que tu ressens et c'est assez fort comme image. Je comprends que ce soit dur mais si c'est vraiment à ce point-là, peut-être que tu te sentirais mieux s'ils vivaient chacun de leur côté.

Ah, ah ! Je savais qu'il fallait une vraie raison pour que tu m'écrives ! Ce n'est pas ton genre d'envoyer une lettre pendant d'autres périodes que les vacances d'été et je t'avoue que j'ai été étonnée de la longueur du message (attention : j'étais surprise mais ravie de recevoir du courrier de ta part !).

Que veux-tu que je te dise ? C'est TA vie, Ellie, pas la mienne. Si tu es heureuse, je le suis pour toi. Si Ryan te fait du mal, j'embauche Johanna (pas Lily, elles sont amies et ça pourrait ruiner sa réputation de super préfète) et on va lui dire notre façon de penser.

Non, sans rire, je suis heureuse que tu ais trouvé le bonheur ! Maintenant que tu le dis, c'est vrai que tu es plus souriante depuis quelques temps. En plus, ça me donnera l'occasion (et à Jo' aussi) de discuter avec elle et peut-être devenir amie avec. Elle m'a toujours parue sympathique mais son charisme m'empêchait de l'approcher. C'est chouette, tu m'ouvres une aubaine !

Hors de question que j'insulte Mystic, même de ta part. Tu as perdu la tête ou quoi ?

À la rentrée (j'imagine que tu ne vas pas répondre puisque tu n'en as pas besoin),

Abby Williamson


Ellen sourit et fit craquer ses phalanges avant d'attraper une plume au hasard. Alors comme ça, Abby pensait qu'elle n'allait pas répondre ? Parfait ! Elle serait surprise de découvrir les deux rouleaux de parchemin qui l'attendraient le lendemain matin !

~~~

C'était Noël et pourtant Remus était cloué au lit. Quelle ironie ! Le soir même sonnerait l'heure de la pleine lune et il était grippé. Chouette nuit en perspective ! Il voulut se retourner dans son lit mais son dos courbaturé se rappela à lui et il abandonna.

Il réussit quand même à attraper sa baguette pour faire voler jusque lui le cadeau de Lily qu'il avait reçu le matin même. Il s'agissait d'un livre de Défense Contre les Forces du Mal. D'ailleurs, Sirius lui avait offert le second volume et James le troisième alors Remus savaient qu'ils s'étaient mis d'accord (enfin, il lui semblait plus probable que ce soit Patmol qui ait soufflé cette idée à son meilleur ami après avoir eut connaissance des intentions de Lily).

Remus ouvrit le bouquin et sourit. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Il fit venir à lui une des tablettes de chocolat (chacun de ses amis lui en avaient offert et ses parents avaient presque tout misé dessus alors il en avait assez pour toute l'année à venir), en croqua un morceau, sentant l'agréable chaleur envahir son corps.

Il prit sa baguette et articula l'incantation pour s'entraîner. Ensuite, il ferma les yeux et essaya de s'imprégner d'un souvenir heureux. Il songea à ce moment, quelques jours plus tôt, quand Lauren l'avait embrassé. Il essaya de retranscrire en lui toutes les émotions qu'il avait ressenties. Le bond de son cœur, le saut périlleux de son estomac, le feu d'artifice au fin fond de ses entrailles, le feu de ses joues à l'idée qu'on puisse les voir, le rire qu'il avait dû retenir en voyant James « danser » avec Lily -pas discrète du tout au passage- pour les espionner.

- Spero Patronum, chuchota-t-il.

Sans ouvrir les yeux, il sut que ça n'avait pas fonctionné. Remus se demanda si c'était la faute à la proximité de la pleine lune, d'un manque de force du souvenir ou s'il ne s'en était juste pas assez imprégné.

Après trois essais et à peine quelques étincelles argentées, il renonça et se força à attendre la rentrée, le professeur Beluga leur ayant promis qu'ils aborderaient enfin les Patronus.

Pour oublier le goût amer que laissait la déception de ne pas avoir réussi dans sa bouche, Remus regarda par la fenêtre. La neige avait arrêté de tomber deux heures plus tôt et désormais, le soleil et le ciel bleu pointaient le bout de leur nez sur le village irlandais de Nurney. Un frisson fiévreux le tira de sa contemplation et il se dit qu'il devrait peut-être faire quelque chose pour se soigner s'il voulait accomplir sa transformation dans de bonnes conditions le soir même.

Sa mère entra dans sa chambre, un plateau à la main. Elle le posa sur les genoux de Remus qui put contempler à son aise le chocolat chaud fumant et les biscuits qui l'accompagnaient. Il remercia chaleureusement Espérance et, pour une fois, il ne s'offusqua pas de départ précipité ni de sa crainte (merci les bienfaits du cacao).

En buvant la boisson qui lui brûlait presque le palais, Remus pensa à Lily. Elle devait être en train d'entamer un des livres qu'elle avait reçu en grignotant les Nids de Cafards qui n'avaient pas d'envoyeur. Il pensa aussi à James et Sirius, sûrement en train de se courser dans les bois de Godric's Hollow et ça le fit sourire. Sourire qui s'agrandit encore plus lorsqu'il imagina James, chez lui, ratatiné dans son canapé, angoissant à l'idée que Lily devine que les bonbons que tout le monde détestait -sauf elle- étaient un cadeau de sa part. Il imagina Peter, en train d'essayer la nouvelle plume à dessin qu'il lui avait offerte. Il songea à Lauren à qui ils avaient envoyé un bouquet de fleurs accompagnée d'une tablette de chocolat.

Penser à tout cela produisit comme un tilt sur Remus. Pourquoi les Nids de Cafards -bonbons que seuls les personnes possédées par un Basilic aimaient- étaient-ils les sucreries préférés de James et Lily ? (et Dumbledore mais lui était bien capable d'être possédé par un Basilic). Pourquoi James et Lily en particulier ? Ces deux personnes qui se « haïssaient » jusque l'année précédente ?

Puis, Remus se dit qu'il devait vraiment avoir de la fièvre pour avoir des réflexions pareilles et il laissa sa tête retomber mollement sur l'oreiller avant de s'endormir comme une souche.

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