|CHAPITRE 2| Les myrtilles causeront sa perte

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Oyé, Oyé ! Et Bienvenue dans ce second chapitre de Le voile de nos souvenirs : Les myrtilles causeront sa perte. Oui, je suis fier de mon titre, et alors ? Bref. Il est plutôt long comme chapitre (je ne sais pas quel quota de mots vous préférez. Généralement, j'écris entre plus de  2 000 et moins de 6 000. Faites la moitié, ça fait 3 000 à 4 000 mots en moyenne par chapitre. Ptdr je me prends pour Peter, rien ne va plus).

Vous comprendrez la référence après avoir lu x)

Je vais vous raconter ma vie deux minutes because I need it. A la rentrée, j'arrive au lycée (la 2nde tmtc). Et genre, je stresse de ouf. Alors que j'aime l'école et que je me débrouille bien en cours. Dans mon lycée, il y a 1 200 élèves (quoi ? Comment ça je flippe de me perdre ? Paaaaaas du tout !).

Voili, voilou quoi. Je vous laisse avec ma bêta lectrice, il faut quand même que je lui donne du temps pour parler, la pauvre. Elle subit déjà mes envois de chapitres n'importe quand, donnons-lui la parole. Bonne lecture et à samedi ! 

Botruc_de_compagnie : Hey salut la compagnie ! Oui c'est encore moi 😋 on se retrouve une nouvelle fois pour un petit chapitre (pas si petit que ça) ! Toujours sur nos maraudeurs préférés ! Bon je vais arrêté de parler et délicieuse lecture mes petites myrtilles !!!❤️

***

Dix minutes avant l'arrivée du Poudlard Express à la gare de Pré-au-Lard, les filles se changèrent pour revêtir leurs robes de sorcier. Lily sortit la première de son compartiment pour s'assurer que les Première Année suivaient bien tous Hagrid, bien qu'elle doute que ce soit possible autrement étant donné le format dudit Hagrid.

Lily écouta d'une oreille la chanson du Choixpeau. Comme depuis trois ans désormais, il prônait l'union de tous contre ceux qui répandent la noirceur et la terreur au sein du château. La Répartition fut un peu moins longue que l'habitude et Johanna grogna que si ça continuait ainsi, Voldemort gagnerait en deux temps trois mouvements.

- Dis pas de bêtises, positiva Ellen. Je suis sûre que d'ici quelques années, il ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

- Si long que ça ?! se plaignit Abby. Ton frère ne peut pas nous l'exterminer plutôt ? Je croyais que son chef lui avait prédit un avenir brillant dès son premier jour.

- Oh, ce ne sera pas si long, dit Ellen d'un air entendu. Je pense que dans moins de cinq ans, on en aura fini. Et puis, Kingsley ne peut pas nous « l'exterminer » parce qu'il a eu son diplôme il y a seulement quatre ans. On ne lui donne pas encore ce genre de missions d'envergure. Mais déjà, ne t'inquiète pas, il ne fait que de me le répéter, il se bat contre des Mangemorts !

- Comment tu peux savoir qu'il n'a jamais eu affaire à Voldemort, rit Lily, soudainement détendue parce qu'elle allait pouvoir manger. Je croyais que tu t'endormais toujours avant la fin ?

- C'n'est pas de ma faute s'il a une voix aussi grave et aussi lente ! se renfrogna Ellen. Ca me berce !

Les quatre filles riaient lorsque les différents succulents mets apparurent sur la table.

Après s'être gavées comme des oies, l'esprit ensommeillé, elles écoutèrent Dumbledore.

- Chers élèves, c'est un plaisir de vous revoir et je souhaite la bienvenue aux nouveaux ! Je sais que certains de vos camarades ont préféré rester chez eux que de risquer de revenir à Poudlard à cause des circonstances actuelles et je sais aussi que la plupart de ces décisions sont de leurs parents. Mais il faut que vous sachiez que vous ne serez jamais plus en sécurité qu'à Poudlard malgré la guerre. Car, oui, il s'agit bien d'une guerre que nous vivons. Arrêtons de nous cacher derrière des mots. Ensuite, je vous rappelle que la forêt interdite est -d'où son nom- interdite.

Il lança un regard appuyé vers quatre garçons à la table de Gryffondor qui réprimèrent un sourire.

- Je vous rappelle aussi que notre concierge, monsieur Rusard, n'apprécie que très peu les Bombabouses et que, malheureusement pour tous ceux qui s'en seraient épris, le cœur du professeur McGonagall appartient déjà à quelqu'un d'autre que vous. Si un élève -ou deux- avaient prévu de la demander une nouvelle fois en mariage, il faudra réserver votre bague pour d'autres charmantes personnes. Enfin, je me dois de vous présenter le professeur Oswald Beluga qui assurera les cours de Défense Contre les Forces du Mal pour cette année.

Un homme mince aux cheveux poivre et sel et au regard froid se leva. Les élèves l'applaudirent et il eut un grand sourire qui contrasta avec son aspect impassible. Il les remercia d'un signe de la main et se rassit, à nouveau inexpressif.

- Je pense que nous avons fait le tour des banalités, finit Dumbledore, je vous souhaite une bonne nuit !

- Attendez ! s'exclama James en se levant et en s'attirant les gloussements d'une partie de la salle. J'ai besoin d'une information cruciale.

- Je vous écoute, Monsieur Potter, répondit le directeur d'un air amusé.

- Est-ce que, malgré toutes ces outrageuses interdictions, nous avons le droit de manger des myrtilles ? Non, parce que je ne veux pas vous offenser, mais c'est bon les myrtilles.

- Si je puis vous rassurer, Monsieur Potter, les myrtilles ne sont pas proscrites.

Et sur ce, un brouhaha et quelques rires s'élevèrent. Lily sortit de son banc et laissa les nouveaux préfets de cinquième année profiter de leur boulot en les laissant accompagner les première année vers la Salle Commune. Elle les regarda passer devant elle et ses yeux tombèrent sur Potter. Elle se raidit, attendant une de ses habituelles remarques désobligeantes qu'il servait aux nouveaux depuis sa deuxième année.

~~~

Alors que James s'apprêtait à clamer une blague quelconque aux bébés de première année, il croisa le regard de Lily. Il put y lire toute la déception, la colère et le dégoût qu'il lui inspirait et, dans sa tête, sonnèrent les récentes paroles de Remus « on se calme sur les idioties... plus réfléchi... ». Alors il ravala ce qu'il aurait voulu dire, sourit à Evans et se détourna pour courir derrière Remus et ses merveilles.

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Lily était stupéfaite. Il n'avait rien dit et surtout, il lui avait souri. Pas moqueur, ni arrogant. Non. Juste... un sourire. Et ce crétin avait gâché tout ces espoirs de passer une année moins mouvementée qu'elle le prévoyait en passant sa main dans ses cheveux. Lily n'avait jamais supporté cette manière de faire croire qu'il descendait sans cesse de son balai. Qu'est-ce qu'il pouvait être arrogant et orgueilleux ! Surtout quand il lui demandait, devant tout le monde en plus, pour se moquer d'elle, de sortir avec lui. Ses amies s'étaient amusées à compter et d'après elles, il en était à la quarante-huitième fois, dont trente-sept rien qu'en cinquième et sixième année. Lily ne le supportait pas ! Elle sortit de ses pensées quand Abby passa sa main devant ses yeux.

- Ouh, ouh, Lily ! Tu ne vas pas t'endormir au milieu de la Grande Salle ?

- J'arrive, attends-moi ! rit Lily, détendue.

Elle prit la main de la blonde qui la tirait et ensemble elles rejoignirent Johanna et Ellen qui se disputaient sur le mot de passe.

- Enfin ! Mettons nous à genoux devant Lily notre sauveuse ! supplia Ellen.

- Levez-vous, bande de folles ! sourit Lily. Qui a dit que j'allais vous donner le mot de passe ?

- Moi ! s'exclama Johanna. Tout le monde sait que je suis la plus âgée de notre groupe et je déclare que tu vas nous donner le mot de passe comme une gentille Lily Evans que tu es.

La brune fixa son amie avec un air de chien battu et ses yeux océan larmoyants eurent raison de Lily.

- C'est bien parce que c'est vous, grogna-t-elle. Loyal !

La Grosse Dame lança un « Exactement ! » plus qu'inutile et ouvrit le passage. Derrière, Abby faisait remarquer :

- « Loyal » ? C'est bizarre comme mot de passe.

- C'est digne d'un Poufsouffle, se moqua Johanna.

- C'est justement ça le truc, Jo' ! soupira la rousse, exténuée. Si chaque maison pense à l'autre en entrant dans sa Salle Commune, ça nous rappelle qu'il faut rester unis en toute circonstance.

- C'est aussi tordu qu'un stratagème de Serpentard, pouffa Ellen.

- Qui t'a dit que ce n'est pas une idée de Slughorn ? demanda Abby en souriant.

- Oh non, pitié Merlin, faites qu'il ne veuille pas continuer ses fichues soirées ! supplia Lily d'un air faussement déprimé.

- Ne te plains pas ! réprima Johanna. Ce sont les seuls moments où on peut être sans elles !

- C'est vraiment toi qui dis ça ?! s'insurgea Abby. Laisse-moi rire !

Dans le dortoir des filles de Gryffondor de septième année ce soir-là, l'agitation eut beaucoup de mal à se calmer.

- Eh ! Ellie ! Je peux te faire une remarque ou je risque de m'en prendre plein la figure pendant toute l'année ! demanda innocemment Johanna, les yeux brillants d'une lueur qui voulait tout dire et un sourire espiègle sur le visage.

- A tes risques et périls, Jo' ! lança la jeune fille métisse sans lever le regard de sa valise -elle cherchait quelque chose qu'elle ne retrouvait pas.

- C'est ton frère qui t'a empêché de te réveiller ?

Ellen releva le regard, les yeux plissés, la bouche pincée dans une parfaite imitation de McGonagall.

- Attention, toi ! Je pourrais bien invoquer la malédiction !

- Pfff ! se moqua Johanna. Comme si la famille Shacklebolt avait assez d'influence pour invoquer la malédiction ! Tu vois, c'est le seul avantage que j'ai eu à être née Fawley : au moins, moi, je peux te maudire !

- C'est ça, vante-toi ! se vexa Ellie. Tu te proclames bien Fawley quand ça t'arranges ! Dis-moi, ils en pensaient quoi tes parents de tes entrainements de Quidditch pendant tout l'été ?

- Hey ! stoppa Lily. Ça suffit ! Non mais franchement, vous pourriez arrêter de vous brouiller avec vos histoires de Sang-Pur ? Abby et moi, on est perdues !

- Non, répliqua Abby. Tu es perdue. Ce n'est pas parce que je suis de Sang-Mêlé que j'ai vécu avec les Moldus. Mon père vit dans notre monde, je te rappelle.

Lily lui lança un regard noir, déclenchant à nouveau une vague d'hilarité dans le dortoir. Leur sérieux reprit, Abby se leva en baillant et déclara :

- Je vais voir Sirius, je ne lui ai même pas encore dis bonjour !

- Dis plutôt que tu vas l'embrasser ! railla Ellen.

- Je-ne-suis-pas-en-couple-avec-Sirius ! répéta la blonde sur un ton exaspéré.

Sur ce, elle partit en claquant la porte et Lily pouffa :

- Je vous parie ce que vous voulez qu'ils sont déjà montés dans leur dortoir et qu'elle va devoir y aller si elle veut vraiment le voir.

- Tu ne peux pas te moquer d'elle, toi, assura Johanna.

- Et pourquoi ça ? rétorqua la jeune fille.

- Enfin, Lily, répondit Ellen, se prenant au jeu, d'un air suggestif. Jo' et moi, on sait très bien qu'avant la fin de l'année, toi aussi tu monteras dans leur dortoir et, contrairement à Abby, on sait très bien que ce ne sera pas que pour dire bonjour.

- Comment oses-tu insinuer ce genre de choses ? se rebiffa Lily. Jamais de la vie ! Il est arrogant, idiot, orgueilleux, crétin ! Et ce tic qu'il a de se passer la main dans les cheveux quand il me regarde ! Il me rend folle !

- Ha ha ! s'esclaffa Johanna. T'as vu, Ellen ?! Lily, on n'a jamais mentionné Potter ! Ils sont quatre dans ce dortoir !

Lily ouvrit de grands yeux éberlués, se repassa mentalement la conversation qu'elles venaient d'avoir, se rendit compte que son amie avait raison, rougit toute seule sans raison et maugréa sous les moqueries de Johanna et Ellen, qui ne manqueraient pas de tout raconter à Abby. Soudain, une vérité lui s'introduit en elle et Lily perdit son sourire.

- Les filles ? Attendez. C'est notre dernière rentrée.

Les rires se stoppèrent de suite. Toutes les trois s'entre-regardèrent et Abby arriva dans un silence des plus total.

- Et bien ! C'est quoi cette ambiance ?

- Silence, Williamson ! dit Ellen à voix basse. L'heure est grave.

- Quoi ? Pourquoi l'heure est grave ? Lily a enfin avoué qu'elle avait un faible pour Potter ? Et depuis quand tu m'appelles par mon nom de famille, toi ?

- Hé ! Déjà, je n'ai jamais eu de « faible pour Potter » et ensuite, l'heure est grave, Abby ! répondit Lily.

- Mais qu'est-ce qui vous prend enfin ? Arrêtez de me répéter la même chose !

- C'est notre dernière rentrée, dit Johanna d'une voix d'outre-tombe.

La blonde se laissa tomber sur le lit le plus proche à l'entente de la nouvelle, ses yeux sombres fixant le vide. Elles restèrent ainsi de longues minutes avant que Lily ne reprenne la situation en main. Elle se leva précipitamment en criant :

- Bon, on ne va pas se laisser abattre ! C'est notre dernière année et je compte bien faire en sorte que ce soir la meilleure donc si personne ne va à la douche, excusez-moi mais j'y vais !

Les autres sortirent de leur torpeur alors que la porte claquait. Ellen se leva et partit taper sur le bois.

- Evans ! Non ! S'il-te-plaît ! C'est de l'abus de pouvoir, ça ! Allez, ouvre !

Mais le clapotis de l'eau se faisait déjà entendre, laissant Johanna et Abby fondre sur Ellen, la prenant par surprise dans une attaque de chatouilles.

~~~

Remus quittait la Grande Salle en compagnie de Peter et Sirius quand on lui attrapa le bras. Il se retourna et fit face à un James surexcité qui lui chuchota :

- Merci Lunard ! Je ne savais pas que tu serais d'aussi bon conseil !

Remus fronça les sourcils, mettant quelques secondes à comprendre de quoi parlait son meilleur ami. Au moment où il allait lui dire que ce n'était rien, que c'était normal, James avait disparu. Peter et Sirius aussi. Ne comprenant pas comment il pouvait s'être fait dépassé aussi rapidement, il rejoignit d'un pas pressé la Salle Commune. Il donna le mot de passe à la Grosse Dame, observa qu'ils n'étaient pas sur leur canapé préféré, celui placé juste devant la cheminée. Il grimpa quatre à quatre jusqu'à leur dortoir, ouvrit la porte et ce qu'il vit le stupéfia.

Dans son dortoir, se coursaient un gros chien noir, un cerf et un rat. Remus s'empressa d'entrer et de refermer la porte, priant pour que personne n'ait vu ou entendu le bruit que faisaient les animaux et qu'aucun de leur camarade n'ait l'idée de venir jeter un coup d'œil. Il resta planté devant la porte, les mains sur les hanches, attendant que ses amis reprennent leur forme humaine et s'expliquent. Au bout de deux minutes d'un joyeux bazar, le rat laissa la place à un Peter essoufflé, le chien aboya une dernière fois avant de se transformer en un Sirius goguenard. Le cerf, lui, fit quelques étirements avant de redevenir James Potter. Celui-ci, revenu, regarda Remus de haut en bas et lui dit :

- Tu fais peur, Rem'. On dirait Evans !

- Est-ce que je peux avoir une explication ? demanda le lycanthrope, faisant fi de l'intervention de son ami.

- Calme-toi, Lunard, dit Sirius. On a rien fait de mal.

- On a juste repris nos formes d'Animagi, assura James.

- Dans le dortoir ?! s'énerva Remus.

- Ce qu'ils veulent dire, expliqua Peter d'une petite voix, c'est que Patmol, Cornedrue et Queudver avaient besoin de... prendre l'air !

- C'est-à-dire ?

- C'est un des problèmes quand on est Animagus, entreprit de répondre James. Nos formes animales prennent un « rythme » et si on échappe à ce « rythme », on se sent oppressé et la moindre occasion pour se transformer est une aubaine.

Remus fronça les sourcils d'incompréhension.

- Par exemple, éclaircit Sirius, avec toi, on a l'habitude de prendre nos formes animales une fois par mois. Tu imagines bien qu'après avoir attendu tout l'été, on avait besoin de se défouler.

- Mais... Vous ne pouviez pas le faire chez vous ?

- Impossible, répondit Peter. Ma mère a une peur bleue des rats et « se défouler » ne se résume pas à se transformer et rester sans bouger.

- Tu as bien vu ce qu'il s'est passé, non ? demanda James.

- D'accord, admit Remus. Queudver est excusé. Et vous ? Pourquoi vous ne pouviez pas ?

- Déjà, dit Sirius, Euphémia et Fleamont Potter ont l'habitude de nous apporter des Chocogrenouilles dans la chambre de James quel que soit le moment de la journée. Impossible de deviner à quel moment ils peuvent entrer.

- Et en plus, finit le garçon aux lunettes, imagine un peu leur tête si de temps à autres, des bruits de galop et de course se faisaient entendre juste au-dessus d'eux ou si on sortait dans le sous-bois en pleine nuit.

Remus soupira et se frotta les temps, acceptant les raisons de ses amis. Il sourit pour lui-même lorsque Peter bailla et que Sirius partit dans la salle de bain. Leur dernière année commençait bien.

~~~

- Trahison ! On n'a pas de myrtilles pour notre premier jour !

Sirius soupira. Les myrtilles causeraient la perte de James et il le prouvait jour après jour. Sirius savait que si un jour Voldemort se présentait devant son ami avec des myrtilles, James lui mangerait dans la main.

- Cornedrue ? demanda Peter d'une voix ensommeillée. Est-ce que tu te rends compte de la dose de myrtilles que tu avales ?

Sirius releva la tête de son bacon. Il n'était pas dans les habitudes du petit blond de prendre la parole dès le matin, trop dans le coaltar pour réfléchir. Cependant, Remus l'écoutait avec attention, aussi Sirius décida-t-il d'entendre ce que leur ami avait à dire.

- Non parce que je ne veux pas dire mais ça fait un paquet. L'espérance de vie d'un sorcier moyen équivaut à cent ans, soit 36 500 jours. Tu as dix-sept ans, imaginons que tu meurs à l'âge de la moyenne, il te reste donc quatre-vingt-trois ans à vivre. Ce qui fait... 32 195 jours. Disons que tu manges dix myrtilles par jours, ça te fait 302 950 myrtilles avalées au cours de ta vie à partir d'aujourd'hui !

Sirius, Remus et James, désormais parfaitement réveillés, regardèrent Peter avec de yeux ronds. Celui-ci ne semblait pas comprendre et rougit de confusion.

- Queudver ? demanda James. Tu es sûr que ça va ?

Le petit blond hocha la tête timidement et ses amis, n'en pouvant plus, éclatèrent de rire et Peter se joignit rapidement à eux.

Le professeur McGonagall leur distribua leur emploi du temps et ils se précipitèrent dessus. Sirius le contempla, plutôt satisfait, et ne comprit pas quand James s'exclama :

- Diantre ! Abomination ! Infamie ! Déshonneur ! Scélératesse ! Ils ont osé !

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? demanda Remus les sourcils froncés en se penchant sur l'emploi du temps de son ami pour regarder ce qui n'allait pas. Le Chevalier du Catogan t'a possédé ou quoi ?

- Ce qui ne va pas ? Mais, Lunard, es-tu devenu aveugle au cours de la nuit ?! On a métamorphose le lundi matin en première heure !

- Ce qui veut dire maintenant, clama Peter en se levant de son banc, tout guilleret.

Sirius se leva à son tour, suivi de Remus. Ensemble ils attendirent James, toujours fixé sur ce qui planifiait ses horaires. Sirius se racla la gorge et, impatient, dit :

- Bon, Cornedrue, ça va ! On a compris la blague ! Debout !

- Non, Patmol. Je ne viendrai pas.

- Comment ça « tu ne viendras pas » ? interrogea Remus, suspicieux.

James releva la tête dans un air de défi. Un sourire qui voulait tout dire prit place sur son visage et il affirma :

- En effet, Mumus, je ne viendrai pas. Je ne viendrai pas de l'année à cet horaire là ! Ce qui n'empêchera pas de venir au double cours qu'on a le jeudi. Mais le lundi en première heure, je ne viendrai pas. Jamais.

Remus pesta contre son ami et partit en maugréant contre cet horrible surnom qu'il détestait et en emmenant Peter avec lui. Sirius, lui, resta un instant planté à ne rien faire et lorsque James se décidé à sortir du banc, il lui demanda :

- Et tu comptes faire quoi pendant que nous, on est en cours ?

- Je vais aller à la bibliothèque pour apprendre la métamorphose, voyons !

- Tu vas... Mais c'est stupide !

- Il ne faut pas que j'ai des lacunes, Patmol, répondit James, condescendant.

Et il partit prestement vers l'antre de Madame Pince, suivi de Sirius qui partait en direction de la salle de classe où devait avoir lieu le cours du professeur McGonagall. En chemin, juste avant qu'ils ne partent chacun de leur côté, ils croisèrent quatre filles et James les interpela :

- Hé ! Evans ! J'avais prévu une bague pour demander McGonagall en mariage mais comme Dumbledore a dit qu'elle était déjà prise, je ne peux plus lui donner. Tu veux bien me faire le plaisir de m'épouser ?

Evans lui jeta un regard noir, exaspéré et outré avant de leur tourner le dos et partir. Sirius avait beau ne pas être très doué avec les filles, il se doutait bien que cette énième tentative d'approche de la part de James n'avait fait que renforcer la haine de la jeune fille. Alors que son chemin se séparait de celui de son meilleur ami -bien décidé à aller à la bibliothèque- il se promit d'en parler à Remus. Sirius était presque certain que, parmi les conseils qu'il avait donnés à James la veille, le fait de ne pas demander à Evans de sortir avec lui tous les quatre matins était sous-entendu tellement ça paraissait logique.

En fin de journée, leur premier cours de Défense Contre les Forces du Mal avec le professeur Beluga eut lieu. Il fit rentrer la classe dans une expression de totale impassibilité. Il les fit asseoir d'un geste de la main et avant de parler, se plaça bien droit devant le tableau. Ses cheveux poivre et sel étaient parfaitement coiffés et sa fine moustache tirant sur le gris -que Sirius venait à peine de remarquer- était coupée à l'italienne. Cette pensée fit pouffer Sirius qui s'attira un regard réprobateur de Remus. Le professeur Beluga prit la parole et se présenta, un large sourire et air jovial se dessinant sur son visage.

- Bonjour à toutes et à tous ! Je suis votre nouveau et dernier -il rit de manière étouffée- professeur dans ma matière, la Défense Contre les Forces du Mal, Oswald Beluga.

Il regarda la classe, une lueur calme mais malicieuse dans le regard.

- Je ne vais pas vous rappeler que vous avez vos ASPIC à la fin de l'année, vous devez déjà en avoir plein les oreilles. Cependant, je vais vous mettre en garde. Croyez-le ou non, ce n'est pas pour rien que le choix du professeur Dumbledore s'est porté sur moi et non sur un autre. La Défense Contre les Forces du Mal vous servira malheureusement bien plus que vous ne le pensez une fois que vous serez à l'extérieur. Notre cher directeur a estimé que les programmes de septième année ne sont pas assez complets pour vous lâcher dehors sans que nous ayons peur pour vous.

Cette remarque jeta un froid dans la classe. Beluga avait perdu sa bonne humeur aussi vite qu'elle était apparue. Son visage n'était redevenu qu'un mur insondable et glacial, sa voix à nouveau sèche claquait à leurs oreilles.

- Il a donc décidé de vous rajouter une heure de plus de ma matière, le vendredi en début d'après-midi. Etant donné qu'elle n'est pas censée exister, vous y assistez sur base du volontariat et elle est la même pour les quatre maisons. Si vous estimez que vous n'avez pas besoin de cours de plus, grand bien vous fasse ! Mais je vous préviens et vous rappelle : Dumbledore a beau avoir l'air d'un fantassin troubadour, il est bien plus impliqué dans la guerre que vous ne pourriez jamais l'imaginer.

Il se tut et observa la classe quelques secondes. Sirius déglutit difficilement et jeta un œil sur James. Celui-ci, pour une fois, se tenait coi et paraissait réfléchir sérieusement. Le professeur Beluga sourit, claqua dans ses mains et s'exclama :

- Bien ! Je ne voulais pas vous déprimer mais je me devais de vous prévenir. Vous êtes grands maintenant. Alors ! Aujourd'hui et jusqu'à la fin de la semaine, je vous ai prévu un petit programme récapitulatif. Voyons voir comment vous vous débrouillerez face à un Pitiponk.

Beluga eut l'air ravi de voir que plusieurs mains se levaient et continua son cours, tout enthousiasmé, jusque la sonnerie.

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