|CHAPITRE 19| Flirt ou pas flirt, telle est la question...
Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Joyeux Noël ! Oui, dans ma grande bonté, je vous livre ce chapitre aujourd'hui et j'ai même fais attention à l'heure : pas trop tard. Comme ça vous pouvez le lire avant les préparations de ce soir.
Concernant le chapitre d'aujourd'hui, vous allez pouvoir avoir deux points de vue que j'exploite trop rarement : Johanna et Abby. J'adore explorer leurs personnages et j'espère que vous comprendrez un peu mieux le fonctionnement d'Abby (je crois que je n'avais pas encore fait de point de vu d'Abby, c'est pour ça). Bref, je retourne à mon ménage et chapitre 37.
Bonne lecture et faites attention à vos proches ce soir et n'oubliez pas les précautions. Passez une bonne soirée, mangez du chocolat, buvez du champomy. Joyeux Noël et à la semaine prochaine !
♫ It's Christmas ♫
♪ Jingle bells, jingle bells
Jingle all the way
Oh, what fun it is to ride
In a one horse open sleigh
Hey, jingle bells, jingle bells
Jingle all the way ♪
♫ Oh, what fun it is to ride
In a one horse open sleigh ♫
Oui oui je commence cette note en chanson car c'est Noël !!!!!❤❤❤❤
Profitez bien de vos familles, avec toutes les précautions qui vont avec et amusez vous (on en a bien besoin avec cette année de -passez moi l'expression- de merde !) ❤
Je vous laisse avec ce petit chapitre, un petit cadeau d'avance par notre superbe auteure ! Bonne lecture et bonne fête !❤❤❤
Almyrambrec7 : Alooors coucou
C'est Ambre, la bêta lectrice fantôme de Lina. En vrai j'ai pas grand chose à dire, à part que j'écoute du Vianney, que je vais faire des truffes cet aprem et que j'ai mal pour Jo' et Abby, mais je la ferme parce que je vais éviter de vous spoiler. Bref, bonne lecture, joyeux Noël et mangez beaucoup ! (C'est important)
***
Le hall était bondé d'élèves impatients d'enfin entrer dans les calèches qui les mèneraient vers le Poudlard Express et vers leur foyer, leurs parents, frères ou sœurs. Johanna accompagnait Ellen et Abby jusqu'à un cabriolet. Arrivée devant le véhicule, l'héritière Fawley se figea.
D'horribles chevaux ailés, maigres et aux yeux blancs étaient attachés, prêts à faire rouler l'engin. Mais pourquoi les calèches avaient-elles besoin d'être tirées désormais ? Y avait-il un charme, un sort qui s'était rompu, obligeant l'administration de l'école à trouver un autre moyen d'acheminer les élèves jusque la gare ?
Johanna tournait la tête mais aucun autre élève n'avait l'air perturbé par la soudaineté de l'apparition des bêtes. En fait, aucun élève ne semblait les avoir remarqués. Hésitant entre peur et fascination, Johanna s'approcha très doucement de l'animal. Derrière elle, Ellie rompit le silence de la joueuse de Quidditch.
- J'avais oublié que tu les verrais, maintenant.
- Tu les vois ? fit Johanna en se retournant, avide d'informations.
- Non, et ce n'est pas plus mal. Ce sont des Sombrals. Ils ont toujours été là même si tu ne le savais pas. Tu les vois parce que tu as vu la mort.
Johanna restait perplexe et, tout en observant la morbide créature, elle s'interrogea :
- Mais... Comment tu sais ça ? Tout ce que je savais des Sombrals jusque là, c'était que ça porte malheur. Mes parents n'arrêtaient pas le répéter quand j'étais petite. Et puis, qu'est-ce que tu entends par « voir la mort » ?
- Jo', j'ai fait Soins aux Créatures Magiques jusqu'en cinquième année. Et les Sombrals ne portent pas malheur. Quant à ce que j'entends par « voir la mort »... Au fond de toi, tu le sais. J'en suis certaine.
Une image d'Hélios Fawley, le teint crayeux, dans un lit d'hôpital traversa l'esprit de Johanna qui chancela. Depuis plus d'un mois, elle avait enfoui ses souvenirs dans les tréfonds de son cerveau et avait tout fait pour qu'ils ne reviennent plus. Ellie lui tapota l'épaule et monta dans l'habitacle de la calèche, qui partit.
Johanna, les sens embrumés, rejoignit Lily dans la Tour de Gryffondor. Elle lisait un roman moldu dans le canapé, juste en face de la cheminée. Elle referma le bouquin et s'appuya du coude sur le dossier du sofa pour se tourner vers son amie qui s'était installée à côté d'elle.
- Ça a été ? questionna la rousse.
- Ouais. Abby fait la conversation avec son... Comment disent les Moldus, déjà ?... Ah, oui ! Pince Serment. Et Ellie, je ne sais pas mais elle est partie aussi.
- Prince Charmant, rectifia Lily avec un sourire. Mais tu es sûre que ça va ? Je te trouve pâle.
- Ça va, ça va. Juste... Tu sais ce que sont des Sombrals ?
Lily eut l'air gêné.
- Oui, je sais, avoua-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Quand ton grand-père est décédé, je n'ai pas pu m'empêcher de faire des recherches sur la mort, le deuil dans le monde des sorciers et j'ai trouvé une page qui parlait de ces créatures. Je ne sais plus comment mais je sais aussi que ce sont eux qui tirent les calèches.
Johanna sourit. C'était du Lily Evans tout craché. Chercher, trouver, savoir puis comprendre quand viennent les moments difficiles. La batteuse était plus qu'heureuse. Loin de demander si elle les avait vus, Lily se contentait juste d'explications. Elle ne sut comment mais elles changèrent de sujet et se retrouvèrent à parler de leurs amies.
- Abby et Sven ? Tu crois vraiment qu'ils seront ensemble après les ASPIC ? riait Johanna. Ils sont fous l'un de l'autre ! Moi, je dis qu'en février, Abby courra déjà nous annoncer qu'ils se sont mis en couple !
- Mais, Jo' ! Réfléchis ! Abby est timide avec les gens qu'elle connaît peu ! Elle ne fera jamais le premier pas et, avant que l'autre Hankook se décide, on pourrait y être encore l'année prochaine !
- Tu veux parier ? fit Johanna, sournoise. Deux paquets de Chocogrenouille que fin février, on les verra se rouler une pelle.
- Tu veux jouer à ça ? Vendu ! Quatre paquets de Chocogrenouille qu'on devra attendre les ASPIC.
Lily pinça les lèvres pour s'éviter de rire mais lorsque Johanna laissa échapper un gloussement, elles ne purent plus se retenir et Malcolm Cledwyn, le seul autre Gryffondor qui passait ses vacances à Poudlard, regarda d'un drôle d'œil leur hilarité quand il rentra dans la Salle Commune.
- Au fait, Lily, reprit la petite-fille d'Hélios Fawley. C'est quoi cette nouvelle manie de flirter avec Potter ?
- De fl... Quoi ? On ne flirte pas, Jo'.
- Oh que si, vous flirtez ! affirma Johanna, un sourire narquois (mauvais présage pour Lily) aux lèvres. Et vous ne faites que ça, d'ailleurs !
- Tu t'inventes des trucs. Arrête la moquette, ça te fait délirer.
- Je m'invente des trucs ? Moi ? Mais, Lily, vous vous draguez ! Ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! C'est pire que quand Ellie et Ryan se tournaient autour ! Et on voit où elles en sont.
- Attends, t'es au courant ?
- Bien sûr que je suis au courant ! répondit Johanna avec un sourire attendri. J'ai harcelé Ellie ce matin pour qu'elle me dise avec qui elle est allée au bal. Mais ne change pas de sujet !
- Je ne change pas de sujet ! Je te jure qu'on ne se courtise pas. On a juste arrêté de se battre.
- Tu es dans le déni, Evans. Vous avez arrêté de vous entre-tuer, certes, mais vous continuez de vous lancer des petites attaques personnelles dès que vous en avez l'occasion. Si ça, ce n'est pas flirter alors qu'est-ce que c'est ?
Johanna évita de justesse la dangereuse main de Lily tout en levant un sourcil victorieux. Si Lily ne pouvait plus répondre, Johanna considérait qu'elle avait gagné.
- Tu ne perds rien pour attendre, marmonna la rousse en se replongeant dans son livre, faisant pouffer Johanna.
~~~
Cela faisait trois fois que Lily relisait le même paragraphe et elle n'avait toujours pas intégré ce qu'il racontait. Par Merlin ! Pourquoi fallait-il que Johanna manifeste constamment son intelligence dans les moments où on ne s'y attend pas ?
Flirter avec Potter... Peuh ! N'importe quoi ! Jo' se trompait ! Jamais au grand jamais elle ne flirterait avec Potter. Pour la simple et bonne raison que c'était lui.
Lily jeta un œil sur la brune qui était occupée à elle ne savait quoi avec un carnet de notes dans lequel elle dessinait et grommela une excuse avant de s'enfuir dans son dortoir sans se retourner de peur que Johanna ne la regarde avec son air sournois.
Assise sur son matelas moelleux, Lily soupira. En admettant que la batteuse de Gryffondor ait raison, pourquoi et comment était-ce arrivé ?
La seule solution que Lily voyait, c'était que ce serait Potter qui aurait continué à la draguer - mais plus subtilement - et qu'elle ne l'aurait pas vu, marchant aveuglément dans son jeu. Seulement... Cette idée mettait Lily mal-à-l'aise plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle réfutait l'option que Potter se soit joué d'elle. Elle ne voulait pas s'être trompé, avoir essayé de faire confiance à une cause perdue. Elle voulait pouvoir continuer d'espérer qu'il avait changé. Puis, il avait été si doux au bal... Elle avait espionné Remus mais elle était aussi concentrée sur la danse. Lily admettait que bien qu'il ne danse pas comme Sirius, ç'avait été un moment agréable tout de même...
Elle se rendit compte à quoi elle pensait et voulut se gifler. Elle soupira encore. Diable, Potter ne devait pas être un humain à part entière pour que ses réactions soient si... imprévisibles et incompréhensibles.
Lily se releva, peu avancée, avec la ferme intention d'arrêter de jouer au petit jeu du Capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Si réellement ce n'était pas intentionné de sa part, alors Lily le verrait tout de suite parce qu'on ne drague pas indéfiniment quelqu'un qui n'est pas réceptif à vos charmes.
C'est pourtant ce qu'il s'est passé pendant presque sept ans, argua la petite voix dans la tête de Lily.
Sauf que pour la rousse, ce n'était pas pareil. Jusqu'à cette année, il n'avait pas été aussi subtil, toujours à la provoquer devant tout le monde, à user et abuser de cette arrogance tirée de sa popularité. Si Lily n'avait pas aussi peur de s'être trompé en changeant de jugement, elle aurait été convaincue tout de suite qu'il ne la faisait pas marcher intentionnellement.
Dans la Salle Commune, Cledwyn s'acharnait sur ce qui semblait être l'emballage d'une plume en sucre de chez Honeydukes tandis que Johanna continuait de griffonner dans tous les sens. Lily se rassit sur le canapé sans un mot.
- Alors ? s'enquit la brune sans lever les yeux de son dessin. Tu confirmes qu'il y a quelque chose de pas net entre vous ?
- Tu ne lâcheras donc jamais l'affaire ? répliqua Lily, vaguement amusée par le caractère têtu de son amie.
- Jamais, confirma Johanna. Alors ?
- C'est possible. Comment tu as vu ça ?
- Oh, Lily..., souffla la batteuse en la regardant de ses yeux bleus. Même Abby et Ellie l'ont vu. D'autant plus que vous avez dansé ensemble hier soir.
- Ah, c'est donc ça ! rit la rousse. C'est moi qui l'ai obligé, c'était pour espionner Remus.
- Mouais.
Le sourire de Lily face à la mine peu convaincue de Johanna ne fit que s'agrandir en entendant l'estomac de Cledwyn gronder.
~~~
Abby libéra Mystic de son panier puis embrassa son père sur sa joue mal rasée et étreignit Arthur, son petit frère. Celui-ci commença à lui raconter tout ce qu'elle avait manqué et ce qu'il voulait faire pendant les vacances. Elle lui sourit, lui promit qu'elle l'écouterait plus tard et partit rejoindre sa mère dans la cuisine.
Le voyage en Poudlard Express et l'arrivée à King's Cross s'étaient plutôt bien passés. Abby n'avait pas attendu ; dès son arrivée sur le quai neuf trois-quarts, elle avait donné une accolade à Ellie et avait transplané, plus que pressée de rentrer chez elle. Et même si elle aurait bien voulu pouvoir revoir Sven avant de partir, juste pour lui dire au revoir, elle était bien contente d'être enfin de retour.
Agatha Williamson était aux fourneaux et préparait ce qui semblait être un délicieux ragoût d'après la bonne odeur qui emplissait les narines sensibles d'Abby. Appuyée contre le mur, elle attendait que sa mère se retourne.
- Alain ! appela la femme à la chevelure châtain où commençaient à apparaître quelques cheveux blancs en se retournant. Est-ce que tu...
Lorsque ses yeux croisèrent ceux de sa fille, elle se tut et ouvrit la bouche de stupéfaction. Agatha s'essuya les mains sur son tablier et courut enlacer Abby contre elle.
- Ma petite fille...
Abby sentait la main de sa mère lui caresser les cheveux. Et même si elle était désormais plus grande qu'elle, ainsi dans ses bras, Abby se trouvait minuscule, redevenue l'enfant craintive et timide qu'elle était avant.
- Tu t'es inquiétée ? questionna la blonde.
- Depuis le jour de la rentrée, Abby. La Gazette n'a pas arrêté de s'assombrir, ces temps-ci. Alors depuis ce matin, je ne tiens plus en place. J'avais tellement peur qu'ils s'attaquent au train...
- Maman, arrête de te faire du souci. Tu n'as pas remarqué que Voldemort se faisait plus discret ? Peut-être qu'il s'essouffle ?
- Tu es naïve, ma fille, asséna Agatha en se remettant devant sa gazinière. C'est exactement ça que Tu-Sais-Qui veut. Faire croire que tout va mieux. Et quand tout le monde aura baissé sa garde... BOUM ! - elle accompagna son exclamation d'un coup de louche sur la casserole - il frappera là où ça fait mal. Je te le dis et te le redis, ma chérie, tiens-toi prête. Les prochaines années risquent de ne pas être simples.
Ce discours refroidit l'enthousiasme d'Abby. Elle qui avait des rêves, des projets plein la tête. Elle qui craignait plus que tout pour sa famille. Elle dont la gorge se serrait rien qu'à l'idée de perdre un être cher.
- Maman, finit-elle par demander. Quand est-ce que la guerre a commencé ? Réponds-moi sincèrement, tu as toujours refusé de me donner une réponse.
- Je sais, soupira Agatha. Je voulais te tenir à l'écart de tout ça... J'aurais dû comprendre qu'à Poudlard, avec tes amies et surtout Lily Evans, ça ne servirait à rien... Tu-Sais-Qui a commencé à monter en puissance l'année de ta première rentrée ou celle d'avant. Entre 1970 et 1971. Voilà.
- Quel est le rapport avec Lily ? souligna Abby en fronçant les sourcils.
- Elle est Née-Moldue ! Ce sont des gens comme elle qu'ils traquent. Tu devrais faire attention parce que je ne vois pas comment elle pourrait faire long-feu à sa sortie de l'école.
Abby ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Jamais elle n'aurait pensé que sa mère pouvait tenir des propos pareils. Elle ne put s'empêcher de défendre son amie.
- Tu ne peux pas dire ça. C'est horrible. Est-ce que tu te rends compte que tu les soutiens presque en sortant des absurdités comme celle-ci ?
- Je ne les soutiens pas. Je suis simplement lucide ! Vu comment tout s'engrène, nous allons perdre la guerre. Les Nés-Moldus vont être pourchassés et tués.
- Maman ! explosa Abby. Réfléchis un peu ! C'est avec un état d'esprit pareil qu'on laisse Voldemort gagner !
- Je refuse que tu me parles comme ça ! Je suis ta mère ! Tu ne crois pas que je sais ce que ça fait ?! Tu ne crois pas que je pourrais me coucher tous les soirs sans me demander ce qui va arriver à ton père ?! Tu ne crois pas que ça me fait mal de penser comme ça à toutes ces personnes qui vont être arrêtées juste parce que leurs parents n'ont pas de pouvoir magique ?!
- Alors, pourquoi tu le fais ?! Pourquoi ?! Si ça te révolte, ne baisse pas les bras ! Merlin, Maman, je ne comprends pas !
- Parce qu'elles ont été tuées ! Voilà, pourquoi ! Mes amies de Poudlard ! J'ai appris ça dans le journal il y a un mois ! Mary, Louise, son mari, Eléonore et même Betty ! Elles s'étaient réunies chez Louise, ils sont arrivées et les ont tous les cinq assassinées ! Et tu sais pourquoi ils ont fait ça ? Est-ce que tu sais pourquoi ?!
Abby, mortifiée, secoua la tête.
- Parce que Louise a sacrifié ses pouvoirs par amour. Par amour pour un Moldu, elle a arrêté de se servir de la magie et ils l'ont tuée. Comme elles y étaient toutes, ils ne se sont pas embêtés à savoir qui étaient ces trois autres femmes. Tu vois ? On ne peut rien faire contre eux. Et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, mon bébé.
Abby, une mèche de ses cheveux blonds enroulée autour de son doigt, ne savait comment réagir. Elle se rendit compte que les mains de sa mère tremblait, que son visage était marqué par la fatigue. Elle s'approcha et lui prit les mains.
- Il ne m'arrivera rien, Maman, je te le promets. Ni à moi, ni à Lily, Johanna, Ellie ou même Sirius. Tout ira bien.
- Abby. Tu ne comptes pas t'engager dans la résistance ou devenir Auror, n'est-ce pas ?
- La résistance ?
- Il y a un groupe de personnes qui essayent de se battre contre eux. Je le sais parce qu'une fois j'ai entendu deux grands roux et une femme brune qui n'avaient pas l'air commodes se dévoiler. C'était au Chaudron Baveur, ils avaient plusieurs cicatrices, un des deux roux boitait. Ils parlaient forts, comme s'ils voulaient faire savoir leur présence et pourtant, je suis sûre qu'ils étaient sobres. Ils racontaient comment ils avaient attrapé des Mangemorts notoires, comment la femme s'était déjà retrouvée face à Lui.
Agatha s'était mise à murmurer comme si elle ne voulait pas qu'on sache ce qu'elle disait. Lorsqu'elle eut fini, Abby sentit son cœur faire une danse de la joie. La résistance existait ! Des gens se battaient pour leur cause ! Essayaient de faire changer les choses ! Elle vit le regard de sa mère posé sur elle et Abby la rassura.
- Je ne compte pas me battre. Je veux devenir Langue-de-Plomb, tu le sais, non ?
D'un hochement de tête, Agatha confirma et retourna à son ragoût, visiblement moins anxieuse. Abby retourna dans le salon. Son père, les cheveux entièrement gris remarqua-t-elle, lui adressa un regard contrit. Elle ne put lui répondre que par un visage fermé. Arthur, quant à lui, la pressa de questions.
- Pourquoi vous vous êtes disputées ? Tu ne vas pas commencer une crise d'ado, hein ? Nan, parce que moi je n'ai pas envie. T'es la meilleure sœur que je pourrais avoir, Abby !
Abby l'évita, sans lui répondre, et se dépêcha de monter dans sa chambre. Elle se laissa tomber sur son lit avec un étrange sentiment. Elle n'avait jamais entendu sa mère hausser le ton. Elle ne s'était jamais empêchée de sourire à son père. Elle n'avait jamais ignoré Arthur à ce point-là. Abby ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle devienne aussi injuste envers sa famille.
Puis le mot lui vint. La guerre. C'était la guerre qui la mettait sur les nerfs. Les mots de sa mère lui revinrent « Tu ne comptes pas t'engager dans la résistance ou devenir Auror, n'est-ce pas ? ». Non. Non. Si la guerre l'éloignait déjà de sa famille alors qu'elle n'était qu'une étudiante, il était hors de question qu'elle se batte. Elle ferait tout pour protéger ses parents et son frère, elle ne les mettrait pas en danger.
L'esprit en ébullition, elle pensa à tous ses amis et leurs possibles futurs choix. Elle pensa à Sirius, toujours à la recherche de l'idée la plus rebelle envers les Black. Elle sut que si on lui proposait une telle aubaine, il n'hésiterait pas. Potter le suivrait et cela n'étonnerait pas Abby si Lupin et Pettigrow faisaient de même. Elle pensa à Johanna. Normalement, elle rêvait de Quidditch, surtout depuis la mort d'Hélios Fawley. Elle pensa à Ellie, qui râlait sans cesse après Kingsley, son grand frère, et qui jurait qu'elle ne ferait jamais Auror à cause de lui. La pensée de Lily, par contre, ne la rassura pas. Lily, comme sa mère l'avait si bien fait remarquer, était Née-Moldue. Et il n'y avait qu'à voir comment elle s'était battue contre Potter jusque cette année pour savoir qu'elle ne se laisserait pas avoir sans avoir essayé de les en empêcher.
Le cœur d'Abby se serra. Sur toutes les septième année de Gryffondor, elle ne voyait qu'elle, Johanna et Ellie qui pourraient éviter de foncer dans le piège des Mangemorts. Un soupir à fendre l'âme lui échappa et l'image de Sven s'imposa à elle. Abby ne savait pas encore si leur histoire pourrait avancer mais ils s'étaient très bien entendus au Bal de Noël. Elle avait failli l'embrasser, d'ailleurs, mais elle s'était ravisée à temps : ils ne se connaissaient pas assez. Elle réfléchit et se dit qu'en tant que Serdaigle sensé, Sven ne se jetterait pas dans la gueule du loup. Tout du moins, elle espérait.
Elle attrapa Mystic qui était venu s'installer à côté d'elle et fourragea dans ses poils gris en repensant au bal de la veille, à danser avec Sven, pour s'évader de ses pensées douloureuses.
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