|CHAPITRE 18| « Ils s'embrassent ! »

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hello ! Alors, contents d'être en vacances ? Personnellement, je pense que ça tombe à pic. J'en peux plus, je suis crevée et - pire que tout - je prends du retard dans mon écriture. Donc il y avait urgence et je suis bien contente de pouvoir enfin me reposer.

Parlons écriture d'ailleurs. Comme je vous l'ai dit : je prends du retard. Mais, si ça en inquiète certains, ne vous en faites pas. Les prochains chapitre que je dois écrire (36, 37, 38 et 39 en particuliers) ne feront pas partie de ces chapitre que je n'arrive pas à savoir comment les écrire. Je pense même qu'à la rentrée, j'en aurai écrit deux voir trois sur les quatre. Et ça, c'est cool (calculer une image, c'est cool mais calculer un antécédent, c'est pas cool) (pardon je suis envahie par mon prof de maths) (au secours).

Brefouille, revenons au chapitre d'aujourd'hui. Vous vous en doutez, vous le savez, j'ai un timing parfait. Et comme j'ai un timing parfait, voici le fameux chapitre ! Celui que vous attendez tous ! Celui qui vous fera frémir, pleurer, rire !

Non, c'est faux, c'est juste le chapitre du bal. Avec plus de 5500 mots je crois que vous avez de la lecture, les gars. Et le mieux, c'est que je crois que ça va vous plaire. Alors, bonne lecture, profitez de vos vacances et faites bien attention à vos proches : ce n'est pas parce qu'on est officiellement déconfinés qu'il n'y a plus de risque, je ne vais pas vous l'apprendre.

P.S. La semaine prochaine, je posterai peut-être vendredi, pour votre Noël. Ce n'est pas sûr, ça dépend de mes bêtas, mais peut-être.

Botruc_de_compagnie : Helloooooooooooooooooo les petits sucres d'orges !!!

Comment vous allez ?

Moi plutôt bien puisqu'on est eNfIn EN VACANCES !✨

Bientôt Noël 🎄 C'est génial non ???? On va pouvoir prendre trente kilos en un repas !

Bon je vous laisse avec ce p'tit chapitre et je vous dis à la prochaine !

Bonne lecture les p'tites bûches au chocolat !❤️

***

La veille des vacances était arrivée et le bal avec elle. L'ambiance était détendue et frivole dans tout le château. Même Peeves était plus heureux de faire des blagues aux plus jeunes et aux figures de l'autorité.

Dans le dortoir de Lily, l'excitation était à son apogée. Abby et Johanna se battaient pour la salle de bains sous l'œil désespéré d'Ellen et Lily qui soutenaient que leurs amies n'avaient pas besoin de maquillage pour être belles. Finalement, quand les épaules masculines de Johanna eurent raison de son adversaire et qu'Abby se résigna à attendre son tour, elle vint s'asseoir à côté de ses amies, très occupées. Ellen étaient en train d'essayer de coiffer Lily et la tâche s'avérait plus compliquée que prévu.

- Au fait, commença la blonde. C'est moi ou personne ne sait qui seront vos cavaliers à toutes les deux et Jo' ?

Les mains d'Ellen stoppèrent leur travail avant de s'affairer à nouveau, comme pour s'échapper de la discussion. Lily, pour sa part, savait qu'il lui faudrait répondre. Elle n'avait pas vraiment de raisons à le cacher... Puis, après tout, Sirius était le meilleur ami d'Abby. Avec un peu de chance, personne ne réagirait.

- Et bien, commença-t-elle, c'est possible que vous me voyiez danser avec... Sirius Black.

Les doigts d'Ellie s'arrêtèrent encore mais cette fois, c'était de stupéfaction. Il y eut un silence très court avant l'explosion. Abby éclata de rire pour des raisons connues d'elle-même tandis qu'Ellen, en reprenant son travail, commentait ce choix.

- Je ne sais pas ce qui t'a motivée à aller le voir lui, disait-elle, mais je suis presque sûre que ça a un rapport avec Potter. Tu voulais quoi ? Le rendre jaloux ? Te rapprocher de lui ?

- Quoi ? surréagit Lily. Non ! Je voulais juste éviter qu'il vienne me demander de l'accompagner.

- Et pourquoi est-ce que tu voulais éviter ça ? interrogea Ellen, philosophe, tandis qu'Abby se tordait toujours sur son lit. Tu ne voulais pas lui faire de mal en refusant ? C'est mignon !

- ELLEN ! s'insurgea la rousse.

- Ah non, Lily ! Il n'y a qu'une seule personne qui a le droit de m'appeler comme ça ! Et c'est parce que je n'ai pas de pouvoir sur elle !

- Ravie de savoir que tu as de l'autorité sur nous, marmonna celle qui se faisait coiffer. Et on peut savoir à qui appartient cet honneur ? À Kingsley ?

- Non.

- Non quoi ? Non, on ne peut pas savoir ou non, pas ton frère ?

- Les deux, affirma Ellen.

Johanna choisit ce moment pour sortir de la salle d'eau, transformée. Ses cheveux étaient remontés dans un chignon duquel s'échappaient quelques mèches rebelles savamment placées. Son maquillage était très léger, consistant en un coup de baume à lèvres et de mascara. Elle fit semblant de ne pas voir qu'elle était sous le feu des regards et demanda :

- Je peux savoir pourquoi Abby se fend la poire alors que je n'étais pas là ?

Abby, haletante et les yeux remplis de larmes de rire, se redressa.

- C'est parce que Lily... Lily va au bal avec Sirius !!

Et elle repartit dans un éclat de rire. Johanna leur lança un regard interrogateur et Ellen soupira.

- Laisse tomber, je ne comprends pas non plus. Viens plutôt m'aider !

- T'aider ? s'étonna Johanna. Mais tu t'en sors très bien !

- M'aider à trouver pourquoi Lily va au bal avec Black et à trouver avec qui tu y vas, toi ! Fais un effort, Jo' !

Lily leva les yeux au ciel mais n'osa pas secouer la tête, de peur qu'Ellen ne finisse par la rendre chauve.

- Parce que tu te poses vraiment la question ? se moqua Johanna. Moi, j'ai toutes les réponses. Premièrement, je pense qu'elle veut juste éviter Potter. Deuxièmement, j'y vais avec Charlus.

- O'Brien ? s'enquit Abby, son fou rire passé.

- T'en connais beaucoup, des Charlus ?

- Et toi, Ellie ? demanda Lily pour s'éloigner un peu plus de Black.

Le silence lui répondit alors qu'Ellen finissait son travail, fière d'elle. C'était une simple demi-queue tressée mais Lily, qui ne s'embêtait jamais avec ses cheveux, en était changée. Elle ne releva pas le silence de son amie à la peau mate après sa question et la remercia pour son aide en l'étreignant. Abby s'aperçut seulement que la salle de bains était à sa disposition et y courut sous l'œillade moqueuse de Johanna. En attendant la blonde, Lily ajusta sa robe prune et regarda Ellie revêtir sa robe bleu marine et serrer sa chevelure crépue dans un turban de la même couleur. Sous le regard de Lily, Ellen eut l'air gêné et voulut donner une explication :

- Je... C'est ma tenue préférée... Donc je me suis dit que c'était bonne idée...

- Pas besoin de te justifier, Ellie. Ne t'inquiète pas, tu es très belle comme ça.

Ellen rougit et Lily se dit que c'était de moins en moins rare. Depuis la porte entrouverte de la salle d'eau, la voix d'Abby retentit.

- Lily a raison !

Johanna ne dit rien, se contentant de sourire et d'aller chuchoter quelque chose à l'oreille de son amie.

Lorsqu'elles furent prête, Abby s'apprêtait à ouvrir la porte de leur chambre mais jeta d'abord un regard en arrière.

- C'est bon ? Vous êtes prêtes ?

- Attends ! fit la voix d'Ellen, cachée dans le tiroir de sa table de chevet. Mais où est-ce que je l'ai mis ? Ah ! Le voilà !

Elle revint, une petite boîte dans la main gauche. Lily quitta ses amies au bout de l'escalier : elle et Sirius avaient décidé de se rejoindre dans le hall, devant la Grande Salle alors que Johanna rejoignait Charlus devant l'escalier des garçons et qu'Abby et Ellen l'attendaient. Sur le chemin, Lily remercia son esprit d'avoir refusé net de mettre des talons. Elle était déjà piètre danseuse, pas la peine de se tordre la cheville en prime. Un joyeux brouhaha ronflait devant la salle des repas. Les élèves qui venaient de maisons différentes s'étaient donné rendez-vous ici. Lily chercha le groupe de quatre garçons et, en traversant la foule compacte, elle tomba sur Remus, les joues roses, qui cherchait sa cavalière. Lily remarqua qu'il avait légèrement caché ses cicatrices à l'aide certainement d'un de ces sorts illusoires qu'il maitrisait à la perfection. Elle lui dit qu'elle ne l'avait pas vue et suivit les indications du lycanthrope pour trouver Sirius. Lorsqu'il la vit, alors qu'il bavardait avec Potter et Peter, il vint à sa rencontre. Lily mesura la situation et vit que l'ancien héritier des Black faisait tout pour lui éviter son meilleur ami. Elle se mordit les lèvres et observa discrètement le petit blond qui parlait à son ami myope. Ils étaient tous les deux seuls. Elle interrompit Sirius dans son monologue.

- Sirius, amorça-t-elle. Tu sais, Potter et Pettigrow ne me dérangent pas. Je ne voulais juste pas qu'il m'invite. Ils sont seuls et c'est censé être la meilleure soirée de notre scolarité, ils ne méritent pas de rester plantés comme des piquets.

Le visage de Sirius s'éclaira alors qu'il allait chercher ses amis par la manche.

- Merci, Lily ! dit Peter avec cet air encore un peu enfantin qu'il avait toujours gardé. Je n'ai pas trouvé de cavalière parce que je ne savais pas à qui demander, tu comprends ?

Lily eut un pincement au cœur en se disant qu'il n'avait surtout pas dû avoir beaucoup de demandes. Pourtant, Peter était un jeune homme très mignon avec ses cheveux blonds et ses joues rebondies. Lily était persuadée qu'il n'avait rien d'anormal. Il était plus petit que la moyenne, certes, sa naïveté et son innocence ne lui faisaient pas défaut, c'était vrai aussi. Mais il était adorable.

Potter, lui, ne dit rien. Il se contenta d'un signe de tête et d'un léger sourire. Lily se demanda pourquoi il n'avait pas accepté une des invitations de toutes celles qu'il avait dû recevoir. C'était étonnant de sa part.

Non. Avant, ç'aurait été étonnant, pensa Lily, plus maintenant. Car elle avait bien vu qu'il était beaucoup moins égocentré, arrogant et tout ce qu'elle lui reprochait les années précédentes. Elle se dit que, peut-être avant de demander à Sirius, elle aurait dû attendre qu'il ne vienne la voir. Juste pour l'analyser, savoir s'il allait l'inviter devant tout le monde, pendant un repas ou de manière moins exubérante (et exaspérante).

Ils rentrèrent enfin dans la Grande Salle et Lily fut stupéfaite.

Les quatre longues tables habituelles avaient été remplacées par des tables rondes à dix places. Sur les murs, tombait inlassablement une neige éternelle. Les douze sapins de Noël étaient présents mais ils étaient surmontés de décorations en glace. Du sol au plafond étoilé, derrière les flocons perpétuels et contre le mur de pierre, s'entrecroisaient des guirlandes de lierre et de gui. Lily était émerveillée et elle n'était pas la seule. La piste de danse était délimitée par un long et très large tapis rouge, devant une estrade où étaient placés un gramophone et un professeur Flitwick qui agitait sa baguette devant l'objet : il devait sans doute poser des sortilèges amplificateurs de sons. Lily se demanda si un Sonorus fonctionnait sur les objets.

Lily s'assit à une table avec Sirius, Peter, Johanna, Charlus O'Brien, Abby, Sven Hankook, Remus, Lauren Selwyn et Potter. Elle se demanda où était Ellen mais, ne la trouvant pas, arrêta de la chercher et se contenta des conversations de la tablée. Une carte des plats trônait devant elle et, lorsqu'elle vit Dumbledore commander à voix haute des côtes de porc, elle essaya à son tour.

- Tourte au bœuf ! articula-t-elle.

Aussitôt, une tourte encore fumante aux succulents effluves lui chatouillant les narines arriva dans son assiette. Ravie, elle s'attaqua goulûment à son plat tout en participant avec vivacité aux discussions qui tournaient autour de sujets divers. Ainsi, elle apprit que Lauren et Alice, les deux protagonistes de l'événement, avaient été missionnées par Dumbledore lui-même d'ouvrir le bal. À cette idée, Remus enfouit son visage dans ses mains avec un grognement et Lauren lui tapota le bras pour le réconforter. Étonnamment, Sirius et Potter ne firent pas de commentaires, se contentant de se regarder avec un air qui leur était propre. Avec horreur, Lily vit que Sirius avait prêté son appareil photo à Potter et que celui-ci le portait fièrement au cou. Elle grimaça et se résigna ; de toute façon, il ne serait pas le seul à immortaliser cette soirée.

À la fin du repas, le directeur tapota son verre du dos de sa cuillère. Le silence se fit et il se leva.

- Bonsoir à tous, chers élèves ! Je suis très heureux de savoir que vous partez tous en vacances avec l'esprit léger ! Pour cela, j'aimerais que vous remerciiez les deux élèves - et leurs cavaliers - qui ont eu cette merveilleuse idée. Miss, Messieurs, je vous laisse l'honneur d'ouvrir ce bal qui promet d'être exceptionnel. Bonne soirée.

Lauren et Remus se levèrent alors que commençait la valse d'ouverture. Au loin, Lily aperçut Alice faire de même au bras d'un jeune homme qui lui était familier. Très familier.

Michael. Lily étouffa un rire en buvant une nouvelle gorgée de Bièraubeurre. Voir Michael ouvrir un bal était très inattendu. Pour une fois - nonobstant le soir où il avait failli la tuer -, il avait fait un effort. Ses cheveux partaient moins dans tous les sens, son nœud papillon était bien ajusté. Seules ses sempiternelles chaussettes dépareillées continuaient de faire vivre le mythe de Michael-Robbins-Ne-Connaît-Pas-Les-Miroirs. Évidemment, Lily savait que lui et sa cavalière y étaient venus en amis : Alice était toujours avec Frank Londubat, aux dernières nouvelles. Elle ne put s'empêcher et, riant sous cape, elle tira Potter vers elle. Lui qui était en train de canarder Remus de flash, elle lui chuchota prestement de prendre aussi Michael et Alice parce qu'il fallait absolument qu'elle se souvienne de ce moment. Elle ne fit pas attention à l'espèce de grimace qu'il lui servit et se rassit correctement sur sa chaise.

À la fin de la valse, le public éclata en applause et les élèves commencèrent à se lever. Sirius, dans son costume de soirée visiblement moldu, lui tendit sa main. Lily aurait pu croire que ce n'était pas lui si ses yeux ne brillaient pas de cette lueur malicieuse - la même que Potter. Sur la piste de danse, Lily eut peur de marcher sur les pieds de son cavalier mais elle vit bien vite qu'il gérait parfaitement ses pas.

- Être né dans une famille Sang-Pur attachée aux traditions, c'est être obligé de savoir danser correctement dès l'âge de sept ans, expliqua-t-il comme s'il avait lu dans ses pensées.

Lily pouffa. Il avait prononcé cette phrase avec un tel flegme... Elle qui trouvait ça absolument moyenâgeux, il avait l'air de trouver cela normal bien qu'inutile. C'était plutôt contradictoire. Ils dansèrent longtemps, sur plusieurs styles de musique. Il y eut même un moment où Lily se retrouva face à Michael alors que Sirius attrapait Alice.

- Miss Evans voudrait-elle prendre le bras de celui qui l'a agressée et ne mérite pas du tout son amitié ?

- Tais-toi, Mike' ! rabroua-t-elle en lui claquant doucement la main. Je n'aime pas que tu te dénigres.

Lily crut que Michael lui avait marmonné une réponse. Elle considéra qu'elle avait rêvé lorsqu'elle vit qu'il souriait. À la fin du morceau, elle et Sirius rejoignirent leurs chaises, les pieds en compote. Lily enleva ses chaussures et se massa les pieds.

- Pourquoi tu ne mets pas un sortilège de Coussinage ? demanda Peter.

Lily le regarda, dépitée de ne pas y avoir pensé. Le blond rit doucement et lui tapota l'épaule en disant qu'à lui aussi, ça lui arrivait d'oublier qu'il était un sorcier.

Sirius, qui blaguait avec Potter, fut rapidement alpagué par une Abby échevelée. Lily ne l'avait jamais vu arborer un aussi grand sourire. Pettigrow ne cessait de commenter tout ce qu'il voyait jusqu'à ce qu'une jeune fille de sixième année, Poufsouffle, ne vienne le voir, aussi écarlate qu'un Souafle. Désorienté, Peter dut attendre que Lily ne le pousse dans le dos pour accompagner cette jolie demoiselle.

C'est seulement lorsqu'il fut parti qu'elle remarqua qu'elle était seule, séparée de Potter par la chaise vide de Sirius. Chaise vide qui ne le resta pas longtemps puisque Potter se déplaça. Lily, sans le comprendre elle-même, n'en fut pas si dérangée que ça, elle était très occupée à chercher des connaissances à elle sur la piste de danse. Elle vit Johanna avec O'Brien. Ils bavardaient tout en se balançant au rythme de la musique. Pas d'étonnement, c'était Johanna. Elle vit Abby, avec Sirius, qui tournaient. Beaucoup trop rapidement. Ils riaient à gorge déployée et bousculaient pas mal de monde. Lily souffla du nez : ils ne changeraient jamais. C'est alors qu'elle les vit.

Ellie.

Et Cassiopée.

Elles étaient serrées l'une contre l'autre et Ellen regardait sa cavalière si tendrement que le cœur de Lily ne put s'empêcher de fondre. Au même moment, son amie mate regarda rapidement les alentours avant de poser un chaste baiser sur les lèvres de la Serpentard.

- Pauvre Ellie, soupira Lily sans pouvoir s'en abstenir.

Potter tourna la tête vers elle, muet.

- Elle subissait déjà des remarques parce qu'elle est noire, que sa famille est parfois vue comme Traître-à-son-sang et voilà qu'elle va avoir affaire à des insultes homophobes.

Son voisin chercha du regard celle dont elle parlait et son visage s'éclaira de compréhension.

Cependant, il ne répondit rien. Lily se demanda un instant s'il n'était pas lui-même homophobe. Elle fut rassurée en voyant qu'un sourire attendri le parcourait alors qu'il observait discrètement Ellen et Cassiopée s'étreindre comme si leur vie en dépendait.

~~~

James s'empêcha de soupirer. Lily était magnifique. Sa robe, sa coiffure, tout. Tout était parfait chez elle, que ce soit ce soir ou non. Sa sollicitude pour son amie était communicative. Lui qui ne connaissait pas réellement Shacklebolt, avait eu de la peine pour elle. De toute évidence, Lily ne savait pas vraiment ce qu'elle disait en parlant de la façon dont était vue la famille d'Ellen. James, lui, savait que le « parfois » qu'elle avait utilisé était un euphémisme. Les parents étaient sans cesse mis sous pression pour émettre un avis sur la guerre en cours et leur neutralité était remise en question depuis que leur fils aîné était entré chez les Aurors. Depuis, les Shacklebolt perdaient de leur influence et d'après les parents de James, ils ne savaient plus quoi faire. Leur situation était tendue et James se demanda si leur fille en ressentait les conséquences à Poudlard.

Son regard se posa encore une fois sur Lily puis il détourna les yeux. Il ne valait mieux pas qu'elle le surprenne en train de l'observer ainsi. Soudain, alors qu'il s'obligeait à fixer Sirius, une main lui tapota vivement le bras.

- Potter ! Oh, Potter !

James, surpris qu'elle lui parle, se tourna vers Lily. Elle l'appelait mais elle ne le regardait pas. Comme si elle eut compris qu'elle avait toute son attention, elle expliqua.

- Regarde au fond de la salle, s'exclama-t-elle en pointant un recoin du doigt.

- Dumbledore et Flitwick qui dansent ?

- Non ! Remus et Lauren ! Ils s'embrassent !

L'attention de James revint au grand galop et il repéra son ami. Il affichait un air perdu et James devinait que ce n'était pas lui qui avait fait le premier pas. Le brun croisa les doigts sans trop savoir pourquoi et lorsqu'il vit que Remus répondait à la blonde de Serdaigle, il se sentit soulagé. Mais plus pour très longtemps.

Lily lui tira le bras par sa robe de soirée.

- Viens ! Il faut qu'on s'approche sans qu'ils nous voient !

- Pardon ?

- Viens danser avec moi ! Comme ça, on peut s'approcher et peut-être qu'on pourra entendre ce qu'ils se disent !

James était vidé de toutes émotions. Son système s'était mis sur pause. Avait-il bien compris ?

- Dépêche-toi, Potter ! Tu ne voudrais pas que Remus se défile à cause de son petit problème de fourrure, tout de même ?

Non, il n'avait pas rêvé. Lily Evans était en train de l'inviter à danser et en prime, elle reprenait ses expressions. Son cerveau se remit en route et il sentit les battements de son cœur accélérer sous sa robe de soirée.

- Je... Euh... Tu es sûre que c'est une bonne idée ? fit-il autant pour gagner du temps que pour être sûr qu'il ne risquait pas de se réveiller à tout moment.

Elle ne répondit pas, se contentant de lui attraper la main et de tirer sur sa robe de soirée. Dès qu'ils mirent les pieds sur la bordure dorée du tapis rouge, ils commencèrent à danser. Il savait pour l'avoir entendue en parler que Lily était persuadée de ne pas savoir danser. Pourtant, ainsi, il avait l'impression de faire face à la meilleure danseuse étoile de leur génération. Est-ce qu'au fond de lui, il savait que c'était lui qui entraînait Lily et non le contraire ? Je ne sais pas.

Quelques élèves commencèrent à s'arrêter sur leur passage, alors qu'ils continuaient d'avancer doucement non loin de là où s'étaient réfugiés Remus et Lauren. Lily l'arrêta à distance respectable et ils continuèrent de danser. James se demanda si Lily sentait que quelques paires d'yeux curieuses les regardaient. Il décida que non, elle était trop occupée à espionner.

James avait la furieuse envie la prendre dans ses bras, l'embrasser à en perdre haleine, poser son visage dans le creux de son cou. Il sentit un spasme électrique parcourir son corps jusqu'au bout de ses ongles. Il déglutit pour faire passer la sensation mais ne fit que l'amplifier. Alors qu'il commençait à paniquer, la musique changea, les obligeant à modifier leurs mouvements. James ne savait plus sur quoi ils dansaient. Cette fois, Lily les menait. Tout ce qu'il comprenait, c'était que le rythme avait ralenti, que les notes leur assuraient une proximité trop inhabituelle. James n'arrivait plus à penser correctement. Il ne retenait qu'une chose : Lily avait monté sa petite main sur son omoplate. Ce mouvement, remontant du creux de son dos vers son épaule, l'avait fait frissonner mais il doutait que Lily n'en ait eu conscience. Au grand dam de James, les préoccupations de la rousse étaient bien différentes des siennes.

- Zut ! jura-t-elle. Ils nous ont repérés !

Sans blague, fustigea intérieurement James, ce n'est pas les seuls ! S'il avait pu, il aurait posé sa tête entre ses bras et aurait pleuré. Ce moment avait été trop court, il ne voulait pas se défaire d'elle. Elle. Lily. Elle ne devait même pas s'imaginer un centième de tout ce qu'elle avait provoqué en lui...

Oh, il était heureux ! Ce moment venait de lui garantir qu'il avait passé la meilleure soirée de sa vie. Mais ça ne durerait pas. Dès qu'elle entendrait les rumeurs qui ne tarderaient pas à courir, elle s'éloignerait de lui et tout serait fichu ! Et il se détestait pour cela. Il se détestait d'avoir succombé à la tentation, rien que pour ruiner ses efforts - infructueux, oui, mais ses efforts.

Sans comprendre comment, il se retrouva de nouveau assis à la même table et sur la même chaise que dix minutes plus tôt, Lily toujours à côté de lui. Et il luttait.

Oui, James luttait. Il luttait contre l'insupportable envie de prendre la petite main pâle de Lily dans la sienne et de serrer ses doigts chauds jusqu'à ce que ces fourmillements corporels ne se stoppent. Il allait presque céder à la pulsion quand Lily prit parole, sortant James de sa torpeur.

- Je crois qu'on est bons pour être le sujet des ragots de ces vacances de Noël, affirma-t-elle.

Le cœur de James s'emballa à nouveau et il passa sa main dans ses cheveux.

- Ouais..., s'obligea-t-il à répondre. Ouais, peut-être.

- Tu n'as pas vu ? s'étonna Lily en levant ses billes émeraudes sur James. Tout le monde nous regardait.

Si je l'ai vu, songea-t-il, mais j'étais aussi trop occupé à te contempler, toi.

- Pas fait attention, affirma-t-il à la place. J'étais trop occupé à essayer d'écouter Remus.

Il se serait frappé s'il avait pu. Parce qu'il n'avait rien entendu de ce que Remus avait dit et, d'ailleurs, son meilleur ami n'avait aucunement fait partie de ses pensées à cet instant-là. Le silence revint, Lily devait être en train de réfléchir. Elle ouvrit la bouche, la referma avant de la rouvrir.

- C'est beaucoup plus agréable de pouvoir une vraie conversation ensemble que de se crêper le chignon, tu ne trouves pas ?

James s'aperçut qu'il avait arrêté de respirer. Ne pouvant répondre sans risquer de tomber dans les pommes, il attrapa le verre d'eau fraîche de Peter et en but une grande lampée. Ce n'était pas possible. Il était mort, ce n'était pas possible autrement. Lily Evans dans son état normal n'aurait jamais pu remarquer qu'il avait essayé de changer.

- Potter ? Tout va bien ?

Elle le fixait, droit dans les yeux. Il hocha la tête, avala le surplus de salive qui s'était accumulé dans sa bouche et acquiesça vaguement. Lily continua de le fixer avant de se lever.

- Je vais dehors, je te laisse avec Remus.

Elle partit et James eut l'impression que toute la chaleur du monde l'avait quitté aussi. Comme elle l'avait prévu, Remus arriva et s'assit sur la place que Lily venait de quitter, un pli soucieux au coin des lèvres.

- Cornedrue ? appela-t-il.

Les pupilles dans le vide, James ne répondit rien, étourdi par l'engrenage de ce qui s'était passé.

- James, je te parle. Qu'est-ce que tu as ?

- Je ne sais pas, Lunard.

- Comment ça ?

- Elle voulait se rapprocher de toi et Selwyn pour être certaine que tu ne refuserais pas à cause de tu-sais-quoi et après je ne sais plus.

- Quand vous êtes allés danser et que tout le monde vous as vu ? s'enquit Remus.

- Ce n'est pas moi, Lunard, je te le jure ! C'est elle qui m'a obligée !

Remus gloussa et James lui tira la langue.

- Est-ce que tu es en train de me dire que tu regrettes, Cornedrue ?

- Non ! répondit-il un peu trop vertement. Non.

- Donc ? s'enquit Remus, un large sourire découvrant ses dents. Où est le problème ?

- James Fleamont Potter a cessé de fonctionner.

Remus, n'en pouvant plus, éclata de rire et donna une grande tape dans le dos de James. Sirius, qui venait aussi aux nouvelles, concernant aussi bien Remus que James, se moqua à son tour de son meilleur ami. Sauf que le loup-garou se calma un peu et essaya d'échapper aux questions lorsque vint son tour d'être interrogé.

~~~

À l'extérieur du château, dans le parc de l'école, un endroit à mi-chemin entre une grotte et un jardin avait été aménagé. Des haies parcouraient l'herbe, cachant des bancs sur lesquels s'embrassaient les couples à l'abri des regards. C'était l'un d'eux que Lily cherchait. Des lucioles, des vers luisants et d'autres créatures magiques illuminaient les lieux, faisant baigner l'endroit dans une ambiance très romantique. Lily eut l'idée saugrenue de se demander si Michael et elle y seraient allés, l'an dernier. À bien y réfléchir, la réponse était clairement non. Elle se demanda aussi comment elle avait pu gâcher son amitié avec Michael en se mettant avec lui. Puis, elle se rappela qu'ils n'étaient pas amis avant ce fameux premier rendez-vous dans l'arrière-boutique de Scribenpenne.

Lily huma l'air. Les roses dans les haies buissonneuses dégageaient un parfum qui lui rappelait celui de sa mère lors des soirées importantes. Elle retint un soupire nostalgique. Ce parfum enivrant aux roses l'avait toujours ravie mais aussi loin qu'elle puisse remonter dans ses souvenirs, Lily ne se souvenait pas avoir avoué à sa mère que leurs après-midis hivernaux, à elles et Pétunia, lorsqu'elles s'installaient sur le canapé sous le vieux plaid gris, une tasse de thé au jasmin à la main, lui manquaient.

Un chuchotement attira son attention. Lily les avait enfin trouvées. Ellen et Cassiopée étaient installées sur une assise en pierre, dans un des recoins aménagés. Elles se tenaient la main et ne semblaient pas l'avoir remarquée. Lily s'approcha furtivement et se racla la gorge pour leur annoncer sa présence. Si la Serpentard ne fut pas étonnée et lui lança une œillade moqueuse accompagnée d'un sourire en coin, ce ne fut pas le cas d'Ellie. Celle-ci porta sa main au cœur, signe qu'elle avait sursauté et malgré l'obscurité ambiante, Lily put admirer une superbe flambée envahir le visage de son amie et elle regretta de ne pas avoir l'appareil photo de Sirius.

- Tu en fais exprès de rester ici à nous épier, Evans ? amorça la préfète.

- Oui. Je viens vous espionner pour pouvoir savoir à quelle température c'est mieux de vous manger.

- Je sais ce que tu vas me dire, Lily, fit Ellen sans relever l'étrangeté de la phrase. Je... Tu comprends ? Ça fait deux semaines que je vis les meilleurs moments de ma vie et... Je ne voyais pas comment vous en parler. Je suis désolée.

- Excuses acceptées, Ellie. Je ne suis rancunière qu'avec Potter.

Ellen lui sourit puis Cassiopée revint dans la discussion en se tournant vers sa petite amie.

- Je rêve où tu as dit que tu passais les meilleurs moments de ta vie quand tu es avec moi ?

Ellen évita le regard de celle qui lui tenait la main et grommela une réponse affirmative. Lily s'étonna du fait que Cassiopée ne s'attarde pas plus là-dessus quand elle lui demanda :

- Comment tu as deviné ? Pour Ellen et moi ?

- Je l'ai vue t'embrasser tout à l'heure.

Les yeux de Cassiopée brillèrent alors qu'Ellie, relevant la tête, perdait un peu de ses couleurs tout en marmonnant quelque imprécation inaudible.

- Je suis fière de toi, Ellen, je suis sûre que Lily ne répètera pas partout pour nous. Et au pire, si quelqu'un d'autre de plus... malintentionné disons, venait à savoir et bien, on fera ce qu'on a décidé ensemble, d'accord ?

Ellie eut un reniflement dédaigneux et Cassiopée se leva pour se rapprocher de Lily et lui expliquer.

- Ellen n'a absolument pas confiance en elle, chuchota-t-elle. Ça ne me dérange pas qu'on vive notre relation en secret, je préfère même : c'est plus calme pour toutes les deux. Quand elle m'a embrassée toute à l'heure, c'était un gros effort pour elle et surprenant pour moi. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle le fasse étant donné que j'ai déjà eu du mal à l'inviter au bal comme elle ne voulait pas venir.

Elle se rassit en souriant, prit la main d'Ellie et commença à tracer des cercles sur sa peau mate avec son pouce.

- Tu sais, Cassi', sourit Ellen, je ne suis pas sourde. Ce n'est pas parce que tu chuchotes que je n'entends pas.

Cassiopée eut une moue dégoûtée qui tira Lily de son attendrissement. Elle leur fit un signe de la main alors qu'Ellie attrapait le visage de la Serpentard pour se faire pardonner et partit, les laissant dans leur idylle amoureuse. C'est encore toute émoustillée par cet amour qu'elles se portaient l'une à l'autre qu'elle rejoignit la table où étaient assis Remus, Sirius et Potter. Elle s'y posa aussi et, espiègle, s'adressa au lycanthrope.

- Où est Lauren ?

- Qui ? Ah... Euh..., balbutia-t-il. Avec... Avec...

- Shafiq et Robbins, termina Sirius à sa place en levant les yeux au ciel. Mais Monsieur Lupin refuse de la rejoindre.

Lily fronça les sourcils. Si c'était pour les raisons qu'elle soupçonnait, elle allait botter les fesses de Remus et plus vite que ça.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne sais plus où j'en suis.

- Je te jure, Remus, que si tu me sors l'excuse de la raison de tes cicatrices ou des Maraudeurs, je te trucide sur-le-champ, avec ce couteau à steak.

Elle attrapa un couteau qui trainait encore à table elle ne savait comment. Remus blêmit, leva la main comme pour négocier, la laissa retomber et soupira.

- Tu l'aimes, non ? continua Lily en brandissant le couteau pour souligner ses mots.

- Oui ! Bien sûr que oui !

- Alors grouille-toi d'aller la voir.

Remus soupira à nouveau avant de se relever et d'aller se poser à côté de Lauren Selwyn. Là, Lily, Sirius et James purent le voir embrasser rapidement la blonde sur la joue alors qu'ils rougissaient tous les deux.

- Bon, fit la rousse. Maintenant que ça, c'est fait. Où sont Jo' et Ab' ?

- Fawley est toujours en train de blablater avec son collègue, O'Brien, et Williamson regarde Hankook avec des grands yeux énamourés, résuma Sirius.

- Merci, remercia Lily en baillant. Bon, je vais me coucher, tu ne m'en veux pas mais je suis absolument crevée.

- Pas de problème, répondit son cavalier avec un clin d'œil. Je reste pour surveiller Lun... Remus.

Lily bâilla encore une fois et prit le chemin des escaliers, vers la tour de Gryffondor.

- Eh, Evans ! Attends !

Potter. Lily s'arrêta dans sa lancée et attendit qu'il n'arrive à elle en tapant nerveusement du pied par terre. Elle redoutait qu'il ne remette le sujet qu'elle avait abordé quelques temps auparavant. Elle-même ne comprenait pas ce qui lui avait pris de dire ça à voix haute.

- Il est tôt pour partir, Evans, dit-il. Tu es sûr que tu ne veux pas rester avec nous ? Ça ne nous dérange pas, tu sais.

- Il n'est pas si tôt que ça, plein d'élèves sont déjà montés. Je suis juste fatiguée.

Potter la toisa de haut en bas, fronça légèrement les sourcils avant d'interroger :

- Tu restes ici pendant les vacances, je me trompe ?

- Non, tu ne te trompes pas. Chez Gryffondor, on sera seules avec Johanna et un petit de première année ; Malcolm Cledwyn, tu te souviens ? Celui à qui tu as balancé un Silencio parce qu'il faisait trop de bruit.

- Tu vas me le rappeler toute ma vie ? pleurnicha-t-il.

- Oh non ! C'était pour le bien des tympans de tous que tu as fait ça.

Il n'eut pas l'air de comprendre.

- Comment ça ? Si tu approuves, pourquoi est-ce que tu es venue m'obliger à lever le sortilège et à lui faire des excuses ?

- Ah, Potter, tu ne comprends vraiment rien ! se moqua Lily. À la seconde où tu lui as fait fermer sa grande bouche, j'ai su que tu lui avais lancé un Silencio. J'ai attendu d'être sûre que la punition aurait un effet bénéfique sur ses cordes vocales trop puissantes et je suis arrivée ! Et puis, franchement, les excuses ? Tu ne me feras pas avaler que tu as même dit « pardon ».

- T'es en train de me dire que tu m'as utilisé pour le punir à ta place et que tu en as profité pour m'humilier, au passage ? s'insurgea Potter.

- Exactement !

Et Lily continua son chemin vers la tour de Gryffondor, laissant derrière elle un James Potter estomaqué par son audace.

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