|CHAPITRE 12| « Accepterais-tu d'être amie avec un Maraudeur ? »

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ! 

Hey ! Tout d'abord, IMPORTANT : Je parle pour tous les lecteurs fantômes, @Accroauxbouquins, @eleven-2006 et je ne sais plus qui. LA SEMAINE DERNIERE, j'ai publié le chapitre 11 et je crois (par rapport au nombre de vues, de votes et de commentaires) que beaucoup de monde n'a pas reçu la notification. N'HESITEZ PAS ALLER VERIFIER QUE VOUS L'AVEZ BIEN LU ! (en plus il est super important comme chapitre)(comme tous les chapitres au final)

Bon, ensuite, revenons à ce qui nous préoccupe : le chapitre d'aujourd'hui ! Je ne dirais rien, je trouve que le titre est déjà trop révélateur. (je viens de relire le chapitre et de me rappeler que j'ai eu une super idée pour la suite).

Bonne lecture !! Je laisse la place aux bêtas lectrices.

Almyrambrec7 : Coucou les gens, moi c'est la deuxième bêta de Linouche (😈). J'ai rien d'autre à dire, à part que je shippe un ship sans nom et que je dois pas spoiler même si tout le monde s'y attend et bonne lecture ! 

Botruc_de_compagnie : *je lui ai donné un jour de congé cette semaine pour lui laisse le temps de lire les chapitre 12 (celui-là), 13 et 14*

***

*(vérifiez bien que vous avez lu le chapitre 11) (je sais je force, désolée)*

***

Deux jours plus tard, Poudlard se réveilla dans la confusion. La Grande Salle avait été profanée et ce n'était pas une rumeur. Tous les élèves, en s'y rendant pour le petit-déjeuner avaient pu observer l'inscription en majuscules noires au-dessus de la table des professeurs.

« Les Sangs-de-Bourbe n'auront que ce qu'ils méritent ! ».

Et la Marque des Ténèbres était apposée en guise de signature.

A cette vue, Lily avait frissonné et avait espéré de tout son cœur que Severus ne soit pas derrière tout ça. Ce serait trop... contradictoire. Le brouhaha habituel du premier repas de la journée avait été remplacé par des murmures inquiets. Lily repoussa toutes les insistances d'Ellen pour la faire manger. Elle avait l'appétit coupé et si elle avalait quelque chose, elle vomirait.

- Lily, essaya de temporiser Abby, ne te rends pas malade pour ça. Ce sont des menaces en l'air.

Lily lui lança un regard torve qui fit baisser les bras de la blonde. L'ironie de la chose, c'était la Gazette. Il ne s'était presque rien passé depuis bientôt un mois mis à part quatre disparitions. On allait même jusqu'à proclamer l'affaiblissement de Lord Voldemort. Ne disait-on pas qu'avec du temps et de la patience, on venait à bout de tout ? Qui a patience a paradis ? Visiblement, ce n'était pas acquis pour tout le monde. Et Lily se doutait que ce n'était qu'une façade. Voldemort et ses sbires réattaqueraient dès que tout le monde se serait reposé sur ses lauriers. Plus puissant, plus effrayant, plus sombre, plus souverain.

Le Ministère mettait la calèche avant les Sombrals. Et le monde sorcier pâtirait de ces fausses joies et il partirait en cacahuète. Chouette ! Lily était ravie d'avance.

Elle grogna encore et sortit de table, le ventre vide. Avant de quitter la salle des repas, elle jeta un dernier coup d'œil dégoûté à l'inscription et partit en avance pour son premier cours de la journée : Arithmancie.

En fin de compte, elle finit par oublier ses malheurs. A midi, les professeurs avaient dressé un drap blanc devant les écritures morbides car ils n'avaient pas réussi à les effacer. Elle resta grognon jusqu'au soir, où elle préféra faire ses devoirs seule dans son dortoir.

Un hibou toqua à sa fenêtre. C'était un moyen-duc de l'école qu'elle avait envoyé porter une lettre à ses parents. Elle lui ouvrit, prit l'enveloppe, lui donna un peu du Miam'hibou que gardait jalousement Ellen pour Camomille et s'assit confortablement pour lire.

Lily,

Nos parents sont partis en vacances depuis une semaine et c'est donc moi qui ait réceptionné ta... lettre. Tu ne pourrais pas faire un effort de normalité et passer simplement par la Poste ? Ou tu as vraiment besoin de nous rappeler que tu es un monstre ? Je ne sais pas et je t'avoue que je ne veux pas savoir.

J'ai laissé ta lettre aux parents, ils te répondront tous seuls. Je profite juste du fait que tu me fasses profiter de vos traditions maléfiques pour te dire ce que je veux te dire depuis bien longtemps.

Vernon et moi nous sommes fiancés. D'ici un an, j'aurai emménagé chez lui et nous serons mariés. Après cela, je ne voudrai plus te voir, te parler. Tu ne seras plus ma sœur. Tu seras quelqu'un avec un autre nom de famille que le mien. Peut-être même auras-tu trouvé un monstre avec qui partager ta vie ? Je n'en sais rien et t'assure que ça me passe par-dessus la tête.

Pétunia

Lily hoqueta. Le papier dans les mains, elle descendit rapidement, manquant de percuter une Johanna éberluée et elle sortit de la Salle Commune. Elle parcourut l'étage, à la recherche de l'un des passages secrets qu'elle avait remarqué sur la carte de Potter. Elle finit par trouver le pan de mur qui l'intéressait, prit son courage à deux mains et s'appuya un peu sur la pierre. Elle passa comme au travers d'une cascade et put se réfugier dans ce couloir, un peu plus sombre que ceux qu'elle empruntait d'habitude mais calme et, surtout, vide. Elle fit quelques pas, se posa contre la paroi de droite et se laissa glisser lentement jusqu'au sol. Là, ses genoux repliés contre sa poitrine et les mains tremblantes, elle déplia à nouveau la lettre et la relut. À la fin de sa lecture, elle sentit une larme brûlante couler le long de sa joue glacée et elle ne fit rien pour l'arrêter. Ce fut la seule et unique. Elle n'était même pas réellement triste, juste nostalgique et dégoûtée que les seuls mots reçus de sa sœur se résument à ça. Elle n'avait jamais ignoré que Pétunia la détestait mais peut-être ne l'avait-elle jamais réalisé ? Et ces mots étaient plus froids les uns que les autres. Il n'y avait même pas un minimum de politesse, bonjour, au revoir... Même pas un « adieu » ! Peut-être pensait-elle qu'elles allaient se revoir ? Hors de question ! Pas après cet horrible message ! Mais à bien y penser, Lily se dit que sa mère l'obligerait à venir au mariage... Rien qu'à cette pensée, elle éprouva une nouvelle sensation de dégoût et de manque. La Pétunia avait qui elle jouait quand elle était gamine lui manquait.

Lorsqu'elle entendit des pas, Lily sursauta et mit sa main sur sa baguette. Elle vit une ombre apparaître et elle dégaina son arme, effrayée à l'idée que ce soit quelqu'un de mal intentionné. A la lueur d'une bougie branlante, apparut Sirius Black. Dans ses mains, il portait la Cape d'Invisibilité de Potter et la Carte du Maraudeur et il était tout sourire. Lily soupira de soulagement et se détendit. Elle remit sa baguette dans sa poche et ne put lui demander ce qu'il faisait ici. Sans doute avait-il compris la question implicite car il s'expliqua de lui-même.

- J'étais en train de surveiller Ryan quand je t'ai vue sortir de ton dortoir. J'ai vu que tu allais dans ce passage et ça m'a étonné que tu le connaisses. Ensuite, je me suis rappelé que James t'avait montré la Carte -il la secoua devant lui. Je me suis dit que c'était bizarre que tu sortes à cette heure-là pour autre chose qu'une ronde comme le couvre-feu est dépassé depuis dix minutes, alors je suis venu m'assurer que tu allais bien quand j'ai vu que personne d'autre le faisait.

Lily baissa inconsciemment les yeux sur la lettre de Pétunia qu'elle serrait toujours dans sa main gauche. Black dut comprendre tout seul que si elle était là, ce n'était pas pour danser la nouba car il fronça les sourcils, s'assit à côté d'elle et lui arracha la lettre. Lily le laissa faire, malgré son acrimonie envers lui. Au fur et à mesure de sa lecture, son front se plissa. Enfin, il soupira et posa le papier à côté de lui. Assis en tailleur, il se tourna vers Lily -qui avait toujours ses genoux contre elle. Il la regarda un moment, elle et sa moue amère.

- Je ne vais pas te donner de conseil, dit-il enfin, parce que je ne les respecterai pas moi-même. Mais il faut que tu saches, Evans, que dans ce genre de problèmes, tu ne dois pas rester seule. Il faut que tu restes avec quelqu'un, même sans lui parler. Et je sais de quoi je parle.

Son visage s'assombrit et Lily n'eut même pas besoin de le questionner pour qu'il continue.

- Je vais te raconter quelque chose. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Les seules vraies attentions que j'ai eues venaient de James, Remus et Peter. Oh, bien sûr, on me l'a souhaité plusieurs fois. Mais rien de ma famille. Je n'attendais rien d'eux, ce n'est pas pour rien que j'ai quitté ma maison l'an dernier. Juste, j'ai un petit frère. Regulus Black, Serpentard et en sixième année. Regulus et moi, quand nous étions petits, on se soutenait dans notre famille timbrée. Sauf que je suis rentré à Poudlard et j'ai tout fait de « travers » -il mima les guillemets avec ses doigts. Envoyé à Gryffondor, devenu ami avec un Traître à son sang reconnu, à tout faire pour me démarquer de mon nom de famille, me rebeller à la maison... Bref, entre Regulus et moi, plus rien n'a jamais été pareil. Je pense qu'il a toujours espéré au fond de lui que je revienne « sur le droit chemin ». Mais en avril dernier, je suis parti. J'ai pris mes clics et mes clacs, j'en avais marre. Je lui ai demandé, tu sais ? Je lui ai demandé s'il voulait venir. Il n'a pas voulu. Alors, je l'ai abandonné et maintenant, c'est comme si nous n'existions plus l'un pour l'autre.

Il se tut, un voile de tristesse sur son visage. Lily ne dit rien, compréhensive. Elle posa sa main sur celle du garçon et le regarda dans les yeux.

- Je suis ridicule de m'en faire pour les mots de Pétunia. C'est vrai qu'avant, on s'entendait bien mais ça fait des années qu'elle me voit comme un monstre. J'aurais dû m'y faire et... moins penser à moi. Je suis désolée pour toi, Sirius.

Sirius appuya à son tour son dos contre le mur.

- En fait, Lily, reprit-il, toi et moi, nous sommes pareils. Mis au ban de la société, toi parce que tu es Née-Moldue, moi parce que j'ai trahi ma famille. Nos frères et sœurs nous détestent parce que nous sommes différents...

Lily souffla du nez et sourit. 

- Merci Sirius, dit-elle. Sincèrement, c'était gentil de venir me voir et de me parler de tout ça alors, qu'au fond, on ne se connaît pas tant que ça.

- Pas du tout, tu veux dire ! s'esclaffa-t-il. Nous nous connaissons au travers des préjugés. Toi, tu les ais fait toute seule et moi...

Il grimaça et préféra ne rien dire. C'était sans compter sur la curiosité de Lily qui, un sourire espiègle sur le visage, voulait absolument savoir sur quoi se basaient ses préjugés à lui.

- Et toi... ?

- Tu ne veux pas le savoir, répondit-il. Je te l'assure.

Lily fit une moue boudeuse qui fit se soulever le coin des lèvres de Sirius.

- Alors, Lily ? demanda-t-il, rieur. Accepterais-tu d'être amie avec un Maraudeur ?

Il lui tendit sa main dans un geste solennel et Lily la serra sans hésiter. À quoi servirait-il d'entretenir une ancienne rancune qui n'avait pas de bases solides ? Car Lily s'en rendait compte. Son antipathie envers Sirius Black n'avait été alimentée que par le fait de son amitié avec Potter. Ils se remirent debout, s'époussetèrent un peu -le passage secret était assez poussiéreux- et Sirius ramena la Cape d'Invisibilité sur eux. Devant le portrait de la Grosse Dame, Lily l'empêcha de prononcer le mot de passe d'un geste de la main.

- Joyeux anniversaire, Sirius ! chuchota-t-elle en le serrant dans ses bras.

- Je n'aime pas les câlins, Evans, grogna-t-il.

Alors, Lily resserra encore plus son étreinte, plus dans le but de le taquiner que de le réconforter réellement.

Lorsqu'ils entrèrent dans la Salle Commune en enlevant rapidement la Cape, elle était moins bondée que plus tôt dans la soirée. Cependant, presque tous les cinquième, sixième et septième année étaient présents. Heureusement pour eux, Sirius et Lily réussirent à rentrer discrètement et à se diriger chacun vers leur groupe d'amis respectifs.

- Tu racontes tout, tout de suite, dans les moindres détails, sans mentir ni épargner la moindre seconde de ce qu'il s'est passé depuis que j'ai failli faire tomber ma précieuse potion contraceptive parce que tu m'as foncée dedans, l'agressa Johanna de but-en-blanc.

- Depuis quand tu as besoin de prendre une potion contraceptive, déjà ? s'étonna Lily.

- Pour les mois où j'ai match. Comme ça, je la fais assez puissante pour que je n'aie pas mes règles pendant ce cycle et je suis sûr de ne pas les avoir le jour-J et de pouvoir monter sur mon balai, expliqua-t-elle. Mais là n'est pas la question !

- Commençons par le début, non ? fit intelligemment Abby. J'aimerais bien savoir pourquoi Lily revient en compagnie de mon meilleur ami alors qu'ils sont censés se détester.

- Et bien, justement, dit Lily en s'asseyant à leurs côtés. Ça, c'est plutôt la fin.

- Oh mais on s'en fiche ! s'exclama Ellie, désespérée. Tout ce qu'on veut, c'est que tu nous raconte.

Alors Lily se prit à libérer sa parole, faisant passer entre leurs mains la lettre de Pétunia qui insurgea ses trois camarades jusqu'à sa soudaine paix avec Sirius Black. Elle passa sous silence la Carte du Maraudeur et ce qu'il lui avait raconté, peu sûre qu'Ellen ou Johanna ne doivent être mises au courant, éludant juste en un simple « il m'a parlé des problèmes familiaux qu'il traversait ». Après son discours, elles la regardaient avec des yeux ronds.

- Si je résume bien, commença Ellie, perturbée, tu étais assise dans un couloir, il t'a vue, il t'a parlé, vous vous êtes serrés la main et tu lui as fait un câlin devant la Grosse Dame ?

Lily essuya un rire : dit comme ça, cela paraissait en effet peu crédible. Pourtant, elle hocha la tête en guise d'assentiment, ce qui eut pour effet de soutirer un « Whao... » à Ellen et un gloussement à Johanna. Abby, elle, souriait simplement, jetant de temps à autres des regards à son meilleur ami. Elle posa les mains sur ses cuisses et s'excusa.

- Vous me pardonnerez les filles, mais comme c'est son anniversaire, je lui avais promis de le rejoindre. A tout à l'heure !

- C'est ça, railla Ellen, va l'embrasser !

Lily leva les yeux au ciel et Abby adressa un signe grossier de la main à son amie avant de partir en direction de Sirius Black qui l'accueillit dans une bourrade amicale. Elle revint à ses moutons en avisant les faces perdues et un tantinet perplexe de Johanna et Ellie.

- Pourquoi vous me fixez comme ça ? s'inquiéta-t-elle.

- Rien, fit Ellen. C'est juste... perturbant et... étrange.

- Ouais, c'est ça, approuva Jo'. Perturbant et étrange.

- Arrêtez de fonctionner par énigmes et expliquez-vous, je n'ai pas la tête à réfléchir.

- Je te l'ai dit, assura Ellen. Rien ! Juste... Depuis quelques temps, tu n'es plus sans cesse à rappeler à Potter à quel point sa naissance te pourrit la vie, tu fais la paix avec Black...

- T'es malade ? s'effraya Johanna. Oh, je le savais que finirais par couver quelque chose ! Tu travailles trop, Lily !

Lily ouvrit des yeux ronds, partagée entre l'hilarité et l'inquiétude de leur sérieux. En temps normal, quand ces deux-là s'associaient pour rire, elles n'arrivaient pas à se retenir de pouffer ou glousser.

- Vous n'êtes pas sérieuses quand même ?

Le regard qu'elles lui lancèrent était éloquent.

- Mais... Enfin... C'est stupide ! Vous ne me croyez pas ?

- Si ! affirma la joueuse de Quidditch. Mais tu ne te rends sans doute pas compte...

- De quoi vous parlez ? s'agaça Lily.

Elle en avait marre de ne pas comprendre de quoi on lui parlait et c'était plus que frustrant.

- De toi, Lily ! répondit clairement Ellie. On parle de toi. Tu ne comprends pas à cause de ça mais... en fait, ce qui est bizarre pour nous, c'est que ça fait sept ans qu'on te voit râler contre Potter et sa bande, grogner contre toutes leurs âneries, leur crier dessus quand ils dépassaient les bornes, jarreter Potter quand il venait vers toi alors qu'il n'avait encore rien dit, le frapper quand tu en avais besoin... Et là, d'un coup en fait, ça s'est vraiment atténué. On aimerait savoir pourquoi.

Lily faillit éclater de rire puis décida de se retenir, jugeant indécent de se moquer d'elles si ouvertement, se contint et essaya de leur donner une réponse adéquate.

- Et bien, disons qu'il y a un peu plus de deux semaines, la dernière fois qu'on ait eu Beluga le vendredi, on a eu une petite discussion et... il se pourrait qu'il m'ait étonné.

Lily se mordilla la lèvre, inquiète pour le professeur Oswald Beluga. Il n'était pas réapparu depuis leur dernier cours avec lui. Cours où il s'était montré particulièrement blessé et en mauvais état. La rumeur courait qu'il n'avait pas pu échapper à Sainte Mangouste et Lily ne comprenait pas où et comment il avait pu se blesser autant.

- Oh ! comprit Johanna. C'était pendant votre période de vengeance, chais pas quoi là ?

Lily soupira de satisfaction. Elle suivait enfin, ce n'était pas trop tôt. Elle s'abandonna à ses réflexions, une pointe de culpabilité la prenant lorsqu'elle pensa qu'elle n'avait toujours pas été prendre un bon thé chez Hagrid. Elle bailla longuement, imitée par ses amies. Ellen partit la première et sans revenir vers elles, Abby la suivit de près. La Salle Commune commençait à se vider doucement et Lily se tourna vers Johanna.

- Au fait, Hélios... ?

- Il fait avec, répondit-elle en haussant vaguement une épaule.

- Tu y iras ou pas, finalement ?

- Camomille m'a rapporté la réponse hier, acquiesça Jo'. C'est bon, j'irai à la fin du mois, quelques jours avant le match.

- Et toi ? Tu tiens le coup par rapport à tout ça ?

- C'est mon grand-père, Lily, et il est la seule personne qui compte pour moi dans ma famille. Je ne peux pas dire que j'aille mal mais... Ouais, c'n'est pas le meilleur passage de ma vie.

- N'oublie pas qu'on est là pour toi, Jo'. C'est tout ce qu'on te demande, la rassura Lily en effectuant une légère pression sur l'épaule de son amie.

Sur ce, Lily se leva, laissant son amie plongée dans des pensées dont elle était la seule à avoir la clé.

~~~

Lorsque James se réveilla en plein milieu de la nuit, il vit tout de suite l'ombre sur le rebord de la fenêtre. Il se leva, enfila ses pantoufles et la rejoint.

- Insomnie ? interrogea-t-il.

Sirius opina, muré dans son silence.

- Tu veux en parler ?

Cette fois, Sirius secoua la tête. Mais James voulait absolument savoir, alors il insista.

- C'est Regulus, c'est ça ?

Sirius soupira, vaincu et avoua ce qu'il s'était passé avec Lily, faisant remonter en lui des souvenirs enfouis.

- Si tu lui en as parlé, c'est que tu as estimé qu'elle en avait besoin, fit James. Alors, arrête de t'enfermer et va dormir, Patmol. Ou demain tu auras encore des cernes plus énormes que toi -et ce n'est pas peu dire.

Sirius le fusilla du regard mais ne put s'empêcher de sourire.

- Je pense que t'as raison. Pourquoi je m'en fais pour Reg' ? Il va rejoindre Voldy le roi des artichauts, de toute façon.

- Voldy le roi des artichauts ? se moqua James.

- J'ai inventé ça sur le tas, avec Queudver. Ça permet de dédramatiser un peu tout ce qui se passe.

James essuya un rire et ils restèrent cloitrés dans un silence apaisant, à peine troublé par les ronflements de Peter.

- Sirius ? Je peux te dire un truc sérieux sans que tu ne te moques ?

- Vas-y.

- J'ai peur.

- On est tous terrifiés, James.

Leur regard dévia vers le parc, plongé dans l'obscurité. Ils frissonnèrent d'un même mouvement et décidèrent de se recoucher, plongeant dans des cauchemars peuplés de Marque des Ténèbres et d'êtres aimés cadavériques.

~~~

Le lendemain, Lily ne s'attarda pas pour le petit-déjeuner. Les professeurs avaient réussi à effacer l'inscription insultante et morbide mais elle ne l'oubliait pas pour autant. Elle grignota un toast et revêtit sa cape pour sortir dans le parc et discuter avec Hagrid. Elle fut déçue que, malgré le ciel blanc, il n'y ait aucun petit flocon à l'horizon. Elle resserra tout de même son écharpe autour de son cou et pressa le pas.

Elle toqua à la porte de la cabane du garde-chasse et fut heureuse qu'il lui ouvre tout de suite.

- Ah, c'est toi, grommela-t-il. Il était temps, je commençais à croire que tu m'avais oublié. Entre, tu vas attraper la grippe par ce vent !

Lily le remercia d'un signe de tête et passa le panneau. Elle s'assit à une des grandes chaises de bois et, avant qu'elle ne retire son bonnet, s'aperçut qu'elle n'était pas seule.

- Bonjour, Miss Evans. Comment allez-vous ?

Lily, encore stupéfaite que le professeur Beluga soit là, mit du temps avant de répondre. Elle l'observa discrètement et en fut encore plus étonnée. Ses traits étaient entièrement détendus. Ses cernes avaient disparu, il n'y avait pas une once de froideur sur son visage rosé par la chaleur. Ses cheveux poivre et sel étaient mieux entretenus qu'ils ne l'avaient jamais été jusqu'à présent et sa moustache grise à l'italienne, rafraîchie. Il avait l'air d'avoir rajeuni de quelques années.

- Professeur, s'enquit-elle après qu'Hagrid lui ait servi un thé, vous allez reprendre les cours ?

- Mais parfaitement, Miss Evans ! J'y compte bien ! s'enorgueillit-il d'un ton bourru sans se départir de sa bonhomie. Dumbledore ne m'a pas nommé pour que je fasse l'école buissonnière, n'est-ce pas ?

Il échangea un regard complice avec Hagrid que Lily ne comprit pas. Elle se risqua à quémander un peu plus d'informations mais son professeur la coupa avant.

- Non, Evans, vous ne saurez rien. Un jour, peut-être, mais pas maintenant. Je préfère que l'on parle plutôt de vos capacités indéniables en matière de duel. Que voulez-vous faire plus tard ?

- Euh..., fit Lily, prise de court. Je ne sais pas encore... Peut-être potionniste ? Médicomage ?

- Vous n'êtes pas tentée par la voie des Aurors ?

Lily secoua la tête avant de se rappeler quelque chose qu'il avait laissé passer une fois.

- Vous ne nous aviez pas dit que vous étiez anti-Ministère, Monsieur ? Sans vouloir vous importuner, cela me paraît étrange que vous me proposiez une carrière chez eux tout en connaissant vos opinions...

- Hoho, je savais que j'en avais laissé passer un peu trop ! rit-il. Vous êtes quelqu'un de très intelligent, Evans. Réfléchissez par vous-même et peut-être que vous trouverez.

A côté d'elle, Hagrid fronça les sourcils et Lily commença à croire que la conversation lui échappait. Lorsque le professeur de Défense Contre les Forces du Mal partit et qu'elle se retrouva seule avec le garde-chasse, il soupira.

- Un bon gars, Oswald. Le meilleur prof que vous ayez pu avoir dans sa matière, c'est certain. Malheureusement, il partira à la fin de l'année.

- Ah oui ? s'étonna Lily. Pourquoi ?

- Et bien, déjà parce qu'il a d'autres choses à faire, tu comprends ? Et puis parce qu'on dit que ce poste est maudit. Depuis que Têtenjoy est parti, aucun n'a tenu plus d'un an.

Lily eut un éclair de compréhension et se resservit de thé. Il était étrange qu'un poste puisse être maudit mais, en soi, Poudlard n'était-elle pas une absurdité en elle-même ? Lily se dit que depuis qu'elle savait qu'elle était une sorcière, plus rien ou presque ne pouvait l'étonner alors un poste maudit... Tout à fait normal !

- D'ailleurs, commença Hagrid, James Potter s'est vengé ?

- Oui... Pourquoi voulez-vous savoir ça ? demanda-t-elle, suspicieuse.

- Oh, pour savoir ! Simplement, la dernière fois qu'il est venu, il n'avait pas d'idées et était un peu désespéré.

Avec délectation, Lily s'imagina la tête d'un Potter dépassé par les évènements et elle pouffa toute seule. Le garde-chasse la couva d'un regard oscillant entre fierté et interrogation.

Sortie de la cabane, elle se dépêcha d'aller chercher un de ses rouleaux de parchemin pour taper Johanna et l'obliger à travailler. Si elle commençait à prendre du retard, elle ne s'en sortirait pas jusqu'aux vacances de Noël.

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