Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !

Hellooo tout le monde ! Bonne année ! Ca fait longtemps que je ne suis pas passée par là, tiens. Plus d'un an, la dernière fois c'était pour les 10K de lectures (aujourd'hui on est à plus de 15,5K !!! Merci mille fois !!)

Bon aujourd'hui, petit bonus très court que je vous avais teasé il y a très longtemps et que j'ai fini par complètement oublier. Je m'en suis rappelé récemment, au hasard et j'ai décidé de le finir aujourd'hui puis de vous le donner. Je n'en suis pas très fan, déjà parce que je l'avais commencé il y a longtemps mais bon, je pense et espère qu'il vous plaira. 

A la prochaine, bonne lecture et n'hésitez pas à passer faire un tour sur Le vent tourne ^^

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Cassiopée parcourait les couloirs en traînant les pieds. Cette histoire de bal, parue pour le petit-déjeuner, l'avait déprimée. Tout le monde n'avait parlé que de ça toute la journée, même les profs s'étaient faits gagnés par l'effervescence ambiante. C'était niais à en mourir, tous ces amoureux qui s'invitaient, le rouge aux joues, avec leurs bégaiements excessifs et leur air timide. Toutes ces minauderies, ça ne l'avait jamais convaincu. Elle espérait bien qu'elle ne ressemblerait jamais à ça.

Enfin... Il y avait bien une personne pour qui elle pourrait s'abaisser à rougir ou encore faire maintes révérences dans l'espoir de la convaincre. Une personne inaccessible, du fait de son appartenance à la maison ennemie mais aussi parce que c'était une fille.

Cassiopée n'aimait pas la qualifier ainsi. Ellen Shacklebolt n'était pas une fille. C'était la meilleure personne du monde. Elle avait un cœur en or et chaque mot formé par ses cordes vocales résonnaient, mélodieux, de gentillesse et de bonté. Et souvent d'humour, aussi. Puis elle riait à ses propres blagues et Cassiopée avait chaque fois l'impression que ses oreilles avaient trouvé le son qui caressait le mieux ses tympans. Ellen était aussi très belle. Cassiopée rêvait de toucher ses cheveux crépus, sentir son odeur de vanille d'encore plus proche ou encore de pouvoir entendre son coeur battre sous sa peau qui paraissait si douce.

Malheureusement, les seuls moments où Cassiopée pouvait toucher ses rêves du bout des ongles, c'était pendant les cours de Défense Contre les Forces du Mal. Le professeur Beluga avait eu la bonne idée de les faire travailler en binôme depuis le début de l'année et, par chance, Cassiopée avait toujours pu se mettre avec Ellen au moins une fois par heure. Elle avait été si heureuse en septembre, chacun de ses cours avait fait l'objet de ses scénarios du soir et de ses rêveries pendant des heures, elle pensait avoir enfin trouvé son bonheur. Elle avait cru que ça lui suffisait. Mais les cours s'étaient enchaînés. Et sa complicité avec Ellen avait croît. Cassiopée avait découvert un nouveau côté d'Ellen Shacklebolt. Une face timide, un peu maladroite, moins assurée mais toujours aussi gentille, drôle et belle. Toujours aussi Ellen.

Dès qu'un lien s'était formé, qu'une forme d'affinité était apparue et qu'elles avaient pris l'habitude de travailler ensemble, elles avaient naturellement commencé à s'appeler par leurs prénoms. Ainsi, Ellen lui avait demandé de plutôt l'appeler Ellie. Cassiopée avait fait la moue : Ellie n'était pas Ellen. Ellie, c'était la personne qu'elle était avec tout le monde. Ellen, c'était l'autre, celle qu'elle n'était que lorsqu'elles étaient ensemble. Alors Cassiopée avait continué à utiliser Ellen plutôt qu'Ellie, au grand damne de cette dernière.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant. Dans chacun de ses scénarios du soir, elle essayait. Mais jamais Ellie ne répondait comme Ellen. Et maintenant que Cassiopée savait qu'elles pourraient se rendre au bal ensemble, plus rien ne comptait. Même dans ses rêves les plus fous, elle n'avait jamais osé imaginer cela. Pourtant le sourire ravi d'Ellen en face d'elle était bien réel.

Cassiopée attrapa sa main et la tira à elle pour l'embrasser. Attendre toute la journée avait été si long... Mais ça en valait la peine. Pour le bal, Ellen était encore plus belle que d'habitude. Cassiopée avait presque l'impression qu'elle brillait dans le hall et que tout le monde voudrait l'inviter à danser.

- Tu sens bon, fit Ellen, le nez dans son cou.

- Jasmin. Si tu veux, on n'y va pas et on reste seules dans le parc.

Ellen refusa sa proposition malgré tout. Elle ne s'était pas apprêtée – et coiffée – pendant des heures pour ne pas s'exposer à tout le monde.

Cassiopée sourit. Après tout, elle s'en fichait que tout le monde la regarde. Au contraire, qu'ils fassent ! Elle savait qu'elle ne craignait rien. Qu'importait le nombre de gens qui auraient leur regard planté sur elle, Ellen n'aurait jamais d'yeux que pour elle. Cassiopée le sentait dans la manière dont sa main pressait doucement la sienne, dans son regard profond, son sourire collé au visage.

- Je t'aime, souffla alors Cassiopée dans l'oreille d'Ellen.

Elle ne répondit pas mais sa tête posée contre son épaule et les caresses de son pouce sur le dos de sa main valaient toutes les réponses du monde.

Je l'aime tellement.

Et bien qu'elle se trouvait très niaise à penser cela, rien ni personne ne pouvait empêcher Cassiopée de le penser tellement elle aurait voulu pouvoir le crier au monde entier.