|BONUS 4| In another life
Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Well. J'aurais pas tenu très longtemps. Mais pour ma défense, j'avais commencé ce bonus il y a un moment déjà, j'ai juste eu très envie de vite le terminer parce que vous poster m'a manqué.
Bref, comment ça va vous ? Les chapitres de LVDNS ne vous manquent pas trop ? Perso, si ! Ca me manque beaucoup ! Mais comme je travaille sur mon autre projet à fond, maintenant, j'arrive à supporter mon manque. Sinon, aujourd'hui je suis malade. Je n'ai qu'une envie, c'est dormir mais je dois travailler. Je me disais "ouais, je vais travailler un peu aujourd'hui, un peu demain et le reste du temps, je DORS". Que nenni ! Tout-à-l'heure, je m'habillais et là, c'est pas je me dis "oh j'ai envie de ranger ma chambre".
Maintenant, ça m'obsède, faut que je m'occupe de ça cet après-midi. Adieu sommeil réparateur, tu me manqueras lundi. Non mais franchement, j'aurais pu attendre une semaine.
Bref, je vous laisse, ma tête va exploser et j'ai piano dans une demi-heure. Bonne lecture ^^ !
Musique : In another life - Brielle von Hugel
(je vous conseille vraiment de l'écouter en même temps)
***
Lauren Selwyn sortit précipitamment de son dortoir. Derrière elle, elle entendit Alice l'appeler, surprise de sa fuite en trombe. Elle entendit son amie la suivre alors, avant de pousser le panneau en bois qui menait aux couloirs, elle essaya d'expliquer rapidement la situation :
- Hier, Michael m'a dit qu'il avait une ronde ce soir. Mais cet après-midi, j'ai entendu Avery et Rosier parler. Ils disaient qu'ils devaient passer à l'action ce soir, qu'il leur fallait absolument tester leurs outils à partir de maintenant. C'est dangereux, Alice ! Il faut prévenir les Préfets-en-Chef !
- Laurie, tu ne peux pas y aller toute seule, c'est de la folie ! Si ce que tu dis est vrai, c'est aussi dangereux pour Mike' et Lily que pour toi ! Tu te prends pour une Gryffondor ou quoi ?
- Le Choixpeau a longtemps hésité à m'y envoyer alors ouais, peut-être. En tout cas, si tu ne viens pas, moi j'y vais. Hors de question que Michael et Lily sautent à pieds joints dans le piège de deux futurs Mangemorts !
- Laurie ! Attends !
Mais Lauren avait déjà claqué la porte de la Salle Commune.
Il faisait froid et sombre dans les couloirs. Lauren frissonna. Elle regrettait de ne pas avoir attrapé un pull supplémentaire ou une écharpe. Le bruit de ses pas résonnait contre les murs. Le silence était assourdissant. Lauren espérait trouver vite Michael et Lily. Alice avait raison : si c'était dangereux pour les Préfets-en-Chefs, ça l'était d'autant plus pour elle de se balader dans les couloirs - seule, qui plus est.
Et si ils avaient fait exprès de parler près d'elle pour l'attirer dans un piège ? S'ils avaient fait semblant de ne pas savoir qu'elle les écoutait ?
Lauren rejeta ces pensées. Elle préférait ne pas y réfléchir. Alice avait eu raison : elle s'était comportée comme une Gryffondor bornée à sauter à la rescousse de ses amis, comme ça. Il y avait trop d'inconnues pour se précipiter. Puis ses amis étaient deux et étaient parés à toute éventualité. Il n'y avait pas de raison à ce qu'ils se fassent prendre par surprise.
Mais c'était trop tard pour reculer. Maintenant, elle devait les prévenir. Malgré toutes les inconnues de l'équation, elle devait faire comme si elle avait d'ors et déjà résolu le problème.
Force était d'admettre que Lauren se trompait fatalement. Si elle n'avait pas refoulé ses doutes, peut-être aurait-elle pu éviter sa triste destinée.
Elle devait vraiment être une Gryffondor irréfléchie pour continuer d'avancer comme ça. Pourtant, elle continuait, pas après pas, de chercher ses amis. Elle regardait partout, tendait l'oreille. Son cœur s'emballait mais Lauren mettait cela sur le compte de ses inquiétudes : elle avait pris ces médicaments, tout allait bien.
Elle évitait tout de même de se mettre à courir pour chercher Michael et Lily. Il ne manquerait plus que ce soit eux qui la retrouvent par terre.
C'était de la folie d'être partie à leur recherche. Le château était immense et Lauren ne connaissait pas leurs horaires. Peut-être même qu'ils ne s'occupaient pas de tous les couloirs ! Cependant, elle décida de s'obstiner encore un peu, de ne pas s'écouter. Arrivée au couloir nord du sixième étage - la plus grande galerie de Poudlard - elle se dit que si elle ne trouvait personne au tournant, elle retournerait dans son dortoir.
Elle ne pouvait pas savoir qu'elle ne le passerait jamais, ce tournant.
Elle avait dépassé la moitié du chemin quand elle entendit des pas et des chuchotis derrière elle. Elle s'enthousiasma, croyant qu'elle avait enfin rejoint Lily et Michael. Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle n'entendait pas deux mais quatre voix.
Lauren paniqua. Elle n'eut le temps de se cacher avant que les Serpentard arrivent. Lorsqu'ils s'aperçurent qu'elle était là, plantée dans le couloir, deux d'entre eux se mirent à rire grassement.
- Tiens, tiens, lança le premier avec un ton malsain. Avery m'avait bien dit qu'il avait repéré la première proie mais il ne m'avait pas dit que ce serait si facile de l'attraper.
Sous leurs cagoules, Lauren pouvait presque les voir se lécher les babines comme des animaux sauvages en manque de nourriture fraîche.
Un spasme la fit frissonner. Elle dégaina sa baguette, la serrant de toutes ses forces pour ne pas trembler. Son cœur battait à toute allure, ce n'était pas bon. Elle pria pour qu'il reste en place et ne défaillisse pas. Ce n'était pas le moment que ses faiblesses se pointent.
Le plus grand des cagoulés s'approcha d'elle, sans même mettre sa baguette en garde, se contentant de la tenir nonchalamment contre son flanc.
- Ah, Lauren Selwyn, lança-t-il. Je te pensais plus réfléchie. Venir à notre rencontre, c'est stupide de la part d'une Serdaigle comme toi. Tu pensais peut-être avoir l'avantage de la surprise ? Tu nous pensais assez stupides pour laisser passer une telle information alors qu'on était si peu protégés ?
Lauren déglutit. Elle avait pensé à la possibilité d'un piège mais avait rapidement réfuté cette idée pour ne pas s'angoisser. Elle avait eu tort.
- Non, répondit-elle d'une voix qu'elle espérait assurée. Je ne suis pas venue vous chercher. Je suis venue pour prévenir Michael et Lily de votre présence dans les couloirs ce soir. Je savais que ça pouvait être un piège, je ne suis pas si bête.
- Les Préfets-en-Chef ? C'est crédible. Mais je ne suis pas crédule, Selwyn. Tu as dû réfléchir à l'excuse que tu nous sortirais si on te trouvait.
Lauren était dégoûtée. Le simple fait qu'il ne la croie pas alors qu'elle lui assénait la vérité l'affaiblit : s'il la croyait capable de mentir dans une situation si critique, qu'écouterait-il d'autre de sa part ? Elle était dans une très mauvaise posture.
Elle avait trop réfléchi. Le premier sort fusa et le deuxième suivit. Elle se retrouva clouée au sol, incapable de produire le moindre son. Avec horreur, elle vit l'un des garçons de Serpentard s'avancer vers elle. Tout aussi cagoulé que les autres, elle ne pouvait le reconnaître. L'éclat malsain dans son regard était son seul indicateur : ce n'était pas quelqu'un qui lui voulait du bien.
Il pointa sa baguette courte et sombre sur sa poitrine. Lauren sentit son souffle se couper. Son cœur était fragile, son corps était faible. Il ne lui en faudrait pas beaucoup pour être grièvement blessée. Toute l'école savait qu'elle était malade, tous savaient qu'elle passerait un séjour à Sainte-Mangouste le mois prochain. Si ces Serpentard étaient intelligents, ça devait faire partie des raisons pour l'avoir choisie elle.
Un éclair rouge sortit de la baguette du garçon et Lauren eut à peine le temps de penser qu'elle était une bien piètre duelliste que la douleur l'envahit brusquement.
C'était la douleur la plus horrible qu'elle n'eut jamais ressentie. C'était comme si des milliers de couteaux s'enfonçaient en elle, un pour chaque pore de sa peau. Comme si ses organes étaient grignotés de l'intérieur. Comme si elle mourrait.
Elle voulait hurler pour que ça s'arrête. Stupéfixée et réduite au silence, elle ne pouvait rien faire d'autre que sentir cette douleur électriser jusqu'à la plus cachée de ses artères. Elle voulait mourir. Mourir pour que ça s'arrête.
Le maléfice finit par être levé. Bien que le Stupéfix ait aussi été levé, Lauren était tant endolorie qu'elle ne pouvait amorcer un mouvement sans craindre d'avoir mal. Une toux sèche, à lui retourner les poumons l'envahit pendant plusieurs secondes. Elle sentit quelque chose de chaud couler au bord de ses lèvres et n'eut pas besoin de réfléchir pour comprendre que tousser lui avait fait cracher du sang.
En voyant les trois autres Serpentard s'approcher, Lauren prit peur. Ce n'était pas fini. Elle ne venait de goûter qu'à l'entrée. Elle n'avait pas encore dégusté le plat principal.
Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là, allongée au sol, pétrifiée par la douleur et la peur. Peut-être pas si longtemps mais ça lui paraissait une éternité. Elle sentait la chaleur du sang couler de sa poitrine, se répandre sur ses vêtements et la sensation poisseuse sur ses mains. Elle toussait à s'en déchirer les poumons, c'était à se demander comment ils pouvaient fonctionner encore.
Elle priait pour que Michael et Lily viennent à son secours. Ses agresseurs étaient sur le point de s'en aller, elle les entendait se calmer. Elle sentait la vie la quitter, elle n'aurait sans doute pas le temps de s'excuser auprès de ses amis.
Elle n'eut pas le temps d'être soulagés en entendant les pas de ses assassins s'en aller qu'elle entendit deux personnes se précipiter sur elle.
Michael et Lily.
Elle savait que Lily s'installait à côté d'elle et essayait de faire son maximum. C'était inutile, Lauren le devinait. Elle était désolée pour son amie.
- Ça va aller, Lauren ! Ça va aller, je te le promets ! Michael est parti chercher quelqu'un. On va y arriver.
- Je... Lily, je...
Je m'en veux de te faire subir ça.
Je m'en veux d'être risible, à en inspirer les rares bouffées d'air que je peux.
Je m'en veux de te parler, te donner l'espoir que ce n'est pas la fin.
Je m'en veux de te faire souffrir.
Lauren sentait sa vue devenir noire et sa conscience partir. Quand elle revint légèrement à elle, elle était dans l'infirmerie. La douleur était infiniment plus forte qu'auparavant, si bien qu'elle se demandait comment elle pouvait être encore en vie. Elle aurait voulu crier, hurler pour que ça s'arrête mais sa voix ne fonctionnait plus et d'horribles gargouillis emplissaient sa gorge. Sa respiration était obstruée, elle ne captait que le peu d'oxygène pour rester encore un peu en vie.
Elle aurait pleuré si son corps l'avait pu. Elle ne voulait pas mourir, non, elle ne voulait pas. Elle voulait vivre, vivre avec Remus, vivre le plus longtemps possible et avec lui s'il le voulait bien. Elle qui était enfin heureuse, on lui coupait son bonheur à peine né.
Elle aurait voulu pouvoir revenir en arrière, n'avoir jamais embrassé Remus, n'être jamais avec lui. Si elle avait su que tout cela s'éteindrait si vite, elle aurait tout fait pour ne pas le faire souffrir, quitte à se priver de ce bonheur flambant pour les dernières semaines de sa vie.
Il allait avoir mal à cause d'elle et elle s'en voulait. Elle ne lui avait même jamais avoué qu'elle l'aimait. C'était triste. Le cœur de Lauren s'en rétractait sur lui-même tant il ne supportait pas l'idée - et ce n'était pas à cause de l'hémorragie. Plus les secondes passaient, plus sa conscience s'amenuisait.
Cependant, Lauren sentait encore la présence des Préfets-en-Chef à ses côtés. Avec un effort immense qui lui provoqua un incendie dans la thorax, elle essaya de parler :
- Ita... Eu... E l'ai...
Dites à Remus que je l'aime.
Il est tout ce qui me restait, ou presque. Dites-lui que je suis désolée de lui faire du mal, que je ne mérite pas qu'on souffre pour moi. Je suis tombée dans un piège en me comportant comme une Gryffondor têtue, je comprends pourquoi le Choixpeau m'a envoyé chez les Serdaigle. Il voulait m'apprendre à réfléchir. Je suis désolée, Remus. Ne t'en fais pas pour moi, ne me pleure pas. Vis.
- Ne lutte plus, fit la voix cassée par les sanglots de Lily. Tu te fais du mal...
La dernière pensée de Lauren fut de se dire que Lily ne saurait jamais à quel point ces paroles avaient été libératrices, lui avait retiré sa culpabilité de s'en aller et la peur de mourir.
Alice, j'aurais dû t'écouter ce soir. Ne t'en veux pas de ne pas avoir insisté. C'est de ma faute.
Sven, tu es un bon ami. Pardonne-moi de te rendre triste. Trouve-toi une épaule pour pleurer, je suis sûre qu'Abby Williamson sera là pour t'accueillir.
Gaenor, j'aurais voulu te connaître mieux. On est amies depuis trois années maintenant mais tu as toujours été secrète sur toi. Excuse-moi de ne plus avoir le temps pour te découvrir encore.
Michael, je sais que tu es quelqu'un de très émotif et sensible. Je me sens mal de vous avoir infligé, à toi et Lily, une telle scène et l'idée qu'avec des « si » vous auriez pu me sauver. C'est faux, sachez-le.
Remus. Je t'aime.
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