|BONUS 2| Tout n'était pas perdu. Les souvenirs restaient.
TW : voir dans la note
Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Hello ! Comme je n'ai pas pu publié samedi, voici un petit bonus sur Remus pour vous faire attendre jusque samedi prochain. D'ailleurs, normalement, c'était censé être juste un OS mais j'étais obligée de rajouter certains détails de LVDNS donc c'est devenu un bonus ;)
Je préviens tout de suite : il n'est pas très joyeux. Et il contient des spoilers si jamais vous n'avez pas lu les 25 premiers chapitres de la partie I de LVDNS (c'est pour cela que je mets tous les bonus à la fin, ça évite les cafouillages).
Il se peut qu'il soit de moins bonne qualité que mes chapitres et si c'est le cas, j'en suis désolée. Je l'ai terminé dimanche soir parce qu'il fallait que je le finisse absolument (j'avais écrit le début il y a deux ou trois mois ?). J'espère qu'il sera quand même bien.
Je voudrais quand même prévenir : si vous êtes sensibles à tout ce qui est pensées suicidaires, dépression, deuil... Ne lisez pas ce bonus. J'ai essayé de faire en sorte qu'il ne soit pas trop cru, j'ai fais de mon mieux mais si vous n'allez pas bien, évitez. Et si vous voulez parler de quoique ce soit, mes DM sont ouverts, d'accord ?
J'espère que ce bonus vous plaira, bonne lecture et prenez soin de vous ^^ !
P.S. Botruc_de_compagnie et PlumeDeBambhoux (mes bêtas pour ceux qui ne suivent pas) n'ont pas encore lu ce bonus (comme ç'avait été le cas pour le premier d'ailleurs).
Musique : Slipping away - Jacob Miller, Matt Naylor, Steven SternOu juste votre meilleure playlist triste ;-;
***
Lorsque Remus referma la porte de sa bicoque ce soir-là, ses mains tremblaient. Il prit le plus de temps possible pour refermer le battant. Puis, comme hypnotisé, il accrocha sa veste au porte-manteau. On aurait pu croire qu'il avait oublié que cela faisait au moins deux semaines qu'il n'était pas rentré chez lui.
Toujours aussi lentement, Remus traîna les pieds jusqu'à son canapé qui commençait à prendre la poussière. Il avait l'impression qu'on avait tout déconnecté, qu'il n'était plus qu'un corps. Jusqu'à ce que son regard croise celui d'une photo.
On y voyait deux adultes. Bien qu'ils aient seulement la trentaine, ils en paraissaient dix de plus. Les mèches châtains de l'un étaient déjà parsemées de gris, son visage était pâle, marqué par la fatigue et par des rides arrivées un peu trop tôt. L'autre avait des cheveux bruns plutôt décoiffés qui lui encadraient le visage. Il était un peu trop maigre pour que ça paraisse normal et ses yeux anthracite avaient quelque chose de brisé, malmené.
Ces deux hommes, c'était Remus et son meilleur ami. Sirius.
Quand le regard de Remus tomba sur le cliché, tout ce qu'il venait de vivre lui retomba dessus.
L'éclair rouge. Le voile. La joie de Bellatrix. Remus n'avait rien pu faire, pas pu réagir. Il avait simplement assisté à la scène, comme figé.
Puis, le pire était venu. Harry avait hurlé, crié après Sirius. Et lui, Remus, n'avait rien pu faire d'autre que de l'empêcher de se précipiter sur le voile et d'attendre qu'il ne se calme, impuissant. La douleur d'Harry résonnait encore en Remus, telle qu'elle en devenait difficilement supportable. Il se leva, faisant les cent pas autour de la pièce, assailli par des souvenirs, plus ou moins récents.
De sa rencontre avec Sirius à cette fois-là dans la Cabane Hurlante, de la naissance d'Harry à la mort de Lily et James.
Tant de souvenirs que c'en fut trop pour Remus. Il tomba à genoux et pleura silencieusement, sans plus pouvoir s'arrêter, des sanglots à l'en étouffer.
Il avait perdu Lauren.
Il avait perdu James et Lily.
Il avait perdu Peter.
Il avait perdu Sirius.
Pour de bon, cette fois.
Y avait-il quelque chose qui le retenait encore sur cette planète ?
Un cri guttural lui échappa, résonnant contre les murs de la maison. La souffrance, cette douleur qui en devenait physique, faisait rouler des torrents de larmes brûlantes sur les joues de Remus, lui déchirait les poumons, lui scindait la gorge. Ça ne s'arrêtait plus, il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais se départir de ce chagrin. Quelque chose en lui s'était à nouveau brisé.
Une fois de plus.
Une fois de trop.
À terre, seul avec sa tristesse, Remus gémissait, criait contre l'injustice de cette vie, hurlait sa colère. Mais ce n'était pas assez. Il n'y avait pas de mot, rien pour décrire ce qu'il ressentait.
Il avait l'impression d'être vide, vide à l'intérieur. En boule contre le sol froid, il hoquetait de temps à autres mais la tempête s'était calmé et avait laissé la place à ce vide. Ce foutu vide qu'il avait traîné pendant douze ans, qu'il lui faudrait traîner à nouveau pendant il ne savait quelle éternité encore.
Ce fut le courant d'air qui fit comprendre à Remus que sa porte venait de s'ouvrir, plutôt que le bruit que fait quelqu'un en rentrant dans une maison.
Il voulut demander à l'intrus de partir, de le laisser tranquille mais seul un son rauque sortit de sa gorge. Il n'essaya même pas de s'agenouiller, de faire face à la personne, d'être un peu plus présentable.
Peut-être était-ce un Mangemort ? Cette idée ne lui faisait rien. Pire, elle le rendait presque heureux. Il venait sans doute achever le travail, tuer le dernier des Maraudeurs. Cette idée plaisait presque à Remus. Ainsi, il n'aurait plus mal. Plus jamais il ne souffrirait, plus jamais il ne ferait souffrir quelqu'un. C'était terminé.
Un sourire à mi-chemin entre l'apaisement et l'apogée de la douleur traversa son visage. C'était fini. Après tant d'années. Enfin, il allait quitter ce monde. Enfin, il allait vivre.
Remus sentait une présence à sa droite. Il ne bougeait plus, détendu. C'était comme s'il était déjà mort. C'était presque à se demander pourquoi le Mangemort ne se débarrassait-il pas tout de suite de lui.
- Remus...
Le murmure était à peine audible mais Remus reconnut le timbre d'une femme. Une femme qu'il connaissait - il le savait - mais il n'arrivait pas à remettre d'identité dessus. De toute manière, aurait-il été capable de reconnaître qui que ce soit ? Etait-il possible que ce soit Bellatrix qui soit venue l'achever en personne ? Après avoir tué Sirius, elle venait pour lui ? Oui, ça devait être cela.
Repenser à Sirius fit revenir la boule dans sa poitrine, comme quinze ans plus tôt. Il avait l'impression qu'on faisait chauffer du fer blanc dans ses yeux, son nez, sa gorge, que son visage même ne pourrait pas supporter une crispation de plus, que sa respiration se couperait d'une minute à l'autre.
- Remus... Je suis venue aussi vite que j'ai pu...
Ce n'était définitivement pas Bellatrix. Ce n'était pas le genre de femme à l'appeler par son prénom, à regretter ses actes et encore moins à pleurer son cousin. Or, les trémolos dans la voix de l'intruse étaient significatifs.
Nymphadora Tonks. Ça ne pouvait être qu'elle.
Un grognement étouffé - à moins qu'il ne s'agisse d'un sanglot trop retenu ? - lui échappa. Il sentit Nymphadora s'agenouiller à côté de lui et sa main s'approcher à quelques millimètres de sa peau, sans pour autant le toucher.
Remus recula, redevenu un enfant apeuré. Il essaya de s'asseoir convenablement et regarda en face de lui pour ne pas à avoir à voir sa douleur se refléter dans les iris de Tonks.
Elle approcha à nouveau sa main, en direction de son visage cette fois-ci. Remus tourna la tête vers la gauche. Il ne voulait plus rien voir, plus rien entendre. Et il ne voulait plus entendre la tristesse des autres. Il avait déjà expérimenté ça à la mort de James et Lily. Quand tout le monde était venu le voir en lui disant qu'ils le comprenaient, qu'ils étaient là pour lui au besoin, qu'eux aussi souffraient.
Foutaises. Personne ne pouvait savoir ce qu'il avait enduré. Il avait perdu les seuls amis qui lui restaient en l'espace d'une nuit. Même le seul être vivant auquel il aurait pu se rattacher lui avait été retiré, envoyé chez une tante qui ne l'aimait pas et chez laquelle il était loin d'être le bienvenu.
Et aujourd'hui, tout recommençait. A nouveau, tout partait en vrille. A nouveau, on allait lui retirer Harry, c'était cela sans doute. Oui, c'était cela. Harry n'avait plus Sirius, son parrain, alors à quoi pourrait bien lui servir Remus ? A rien, c'était cela. Il n'était que passif dans toute cette histoire, il subissait tout.
Son souffle s'accéléra et la peine ressurgit, alors qu'il pensait être déjà totalement vide, une coquille desséchée. Remus perçut que Nymphadora baissait sa main. Il replia ses genoux contre lui et ne put rien faire pour empêcher la détresse de l'envahir à nouveau. Un spasme secoua ses épaules et ses yeux s'embuèrent une fois de plus. Sa vue se brouilla et les larmes glissèrent sur ses joues. Lentement. Remus enfouit sa tête entre ses genoux, replié comme un animal paniqué et se laissa retourner à son chagrin. Tant pis si Tonks le voyait dans cet état.
Nymphadora, justement, passa une main autour de ses épaules et lui frotta l'épaule.
- Remus... Ça va aller, d'accord ? On va s'en sortir. Je te le promets.
- Pas de promesses..., marmotta Remus en réussissant à articuler pour la première fois depuis qu'il était rentré. Inutile.
- Je sais que tu en as déjà entendu plein. Des « ça ira mieux avec le temps », « ça va s'estomper » et je sais que c'est dur mais...
- Non...
Tonks arrêta de parler, comprenant sans doute son désir de silence. Remus inspira profondément avant de se redresser, se retirer de l'étreinte de son amie et de se lever, chancelant.
- Remus, assieds-toi. Tu n'es pas en forme. Je vais te préparer quelque chose à manger.
Tonks s'était levée elle aussi. Remus voyait enfin son visage. Elle avait pleuré, ses cheveux habituellement roses vifs étaient devenus ternes et son visage habituellement coloré et chaleureux était d'un pâle à faire peur. Mais un sourire qui sonnait faux se battait vaillamment pour rester, faire bonne figure.
Remus eut de la peine pour elle. Elle était venue s'occuper de lui sans que personne ne lui demande rien et elle devait faire face à la tristesse d'un autre alors qu'elle-même souffrait de cette perte. Comme ce qu'il avait vécu lors de la mort de Lily et James. Sur le coup, Remus se trouva égoïste de n'avoir pensé qu'à lui, sa douleur.
Mais les mots, ces mots qui l'avaient hanté pendant toutes ces années lui revinrent en mémoire. « On souffre tous autant que toi, Remus » ; « Ça passera » ; « C'est normal » ; « Tu n'es pas seul ». Evidemment qu'il avait été seul. Sinon, il n'aurait pas passé douze années de sa vie à errer en quête du bonheur.
Puis étaient venus l'incompréhension des autres, ceux qui avaient déjà fait leur deuil, qui avaient tourné la page. « Tu en fais trop » ; « Passe à autre chose » ; « Fais-toi des amis » ; « Pourquoi restes-tu seul ? ».
Complètement idiots.
Parfois Remus leur en voulait encore, même s'il les avait pardonnés. C'était des personnes qu'il fréquentait toujours mais qui avaient l'air d'avoir oublié cette période de vide. Douze années de perdues.
Alors la colère revint, enflammant son cœur et répandant son venin dans ses veines.
- Remus ? Ça va ? s'inquiéta Tonks.
- Non, ça ne va pas. Ça ne va pas du tout. Comment est-ce que ça pourrait aller ? Est-ce que je te demande, à toi, si ça va ?
- Je comprends que ça ne puisse pas aller. Moi aussi, je viens de perdre Sirius. Mais il ne faut pas que tu sombres à nouveau. Sirius ne l'aurait pas voulu.
- Comme si tu comprenais que ça fait.
Un éclair blessé traversa le regard de Tonks.
- Sirius était le cousin de ma mère ! Je le considérais comme mon frère. Evidemment que je comprends !
- Non, tu ne comprends pas ! explosa Remus. Tu ne comprends pas ce que ça fait ! J'ai tout perdu, Nymphadora ! Tu ne connais même pas toute l'histoire ! J'ai perdu Lauren, James, Lily, Peter, Sirius, Harry et même plus ! Tu ne peux pas comprendre !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Harry va bien, je te le promets...
- Harry va bien, oui et alors ? Je suis qui pour lui ? Remus ? Le professeur Lupin ? Un ami de ses parents et de Sirius ? Lui aussi, je l'ai perdu cette nuit-là ! Comme j'ai perdu tous mes amis ! Est-ce que tu t'imagines qu'en un claquement de doigts, les seules personnes qui comptaient pour toi et qui étaient encore à tes côtés disparaissent de ta vie ? Tu ne peux pas t'imaginer ça ! L'espace d'une minute et j'ai appris que Lily et James étaient morts, Harry était envoyé chez sa tante et non chez son parrain parce que Sirius avait trahi, tué Peter et été envoyé à Azkaban. Comment est-ce que tu pourrais comprendre ?!
- Remus... Tu as réussi à t'en sortir de ça, tu te rappelles ? Tu as réussi parce que tu as appris la vérité, Sirius a réussi à te l'expliquer.
- Oui et entre temps, Peter nous a échappé ! Et maintenant ? Sirius est mort ! Ce qui m'a fait tenir toutes ces années seul, ce n'est même pas la colère mais l'incompréhension. Je voulais pouvoir m'expliquer avec Sirius un jour, n'importe quand. Alors j'ai attendu et mes efforts ont payé. J'ai découvert la vérité. Mais à quel prix ? Tu crois que ça a été simple d'apprendre que j'avais pleuré la soi-disant mort d'un traître ? Que j'avais hurlé tout un tas d'insultes envers mon meilleur ami qui avait été emprisonné injustement ? Que j'avais cru connaître Peter mais que malheureusement, non, je ne l'avais jamais compris ? J'avais déjà eu à subir cette remise en question avec Sirius et maintenant, il fallait que je refasse tout le chemin depuis le début parce que j'avais tout compris de travers. Tu crois que ça a été facile ?
- Je ne dis pas que ça a été facile ! répliqua Nymphadora. Mais pour cette deuxième fois, tu avais Sirius. Je sais qu'il a dû se cacher pendant un an et qu'il n'était pas avec toi pour autant mais tu savais la vérité et tu savais qu'il était là, qu'il pensait à toi. Et je suis sûre que ça t'a aidé.
- Peut-être que ça m'a aidé. Comment je pourrais le savoir, maintenant ? Sirius est mort ! Plus rien ne me rattache à la vie ! Donne-moi une bonne raison de rester ici, de ne pas partir loin et me faire une nouvelle identité ailleurs !
- Remus ! Tu ne peux pas dire ce genre de choses ! Toi-même tu parlais d'Harry il y a un instant. Voilà ta bonne raison. Harry. Pense à lui.
- Je ne compte pas autant que Sirius dans son cœur, il s'en remettrait vite, crois-moi. Surtout si je lui explique dans une lettre. Lui et lui seul serait capable de me comprendre vraiment. Donc je te le répète, plus rien ne me retiens. Je connais la vérité maintenant et ça ne blesserait personne de toute façon.
- Si. Moi, ça me blesserait.
- Je ne vois pas pourquoi.
- Parce que je t'aime.
Le silence tomba. Remus releva la tête et regarda Nymphadora dans les yeux. Un rouage avait arrêté de tourner dans son cerveau, tant et si bien qu'il n'arrivait plus à réfléchir.
- Pardon ?
- Remus..., soupira Tonks. Je ne voulais pas dire ça comme ça... Mais je ne suis pas la seule ! Molly, Arthur, Dumbledore... Ils comptent sur toi. Ils savent ce que tu endure mais ils savent aussi que tu es Gryffondor. Tu ne vas pas fuir tes responsabilités.
- Ce n'est pas ça que tu voulais dire. Pas comme ça, devina Remus.
- Oui mais on en parlera plus tard, d'accord. Pour le moment, je veux être sûre que tu ne vas pas plier bagage pendant la nuit. Remus, des gens tiennent à toi. Tu n'as pas tout perdu.
La tension pesait lourd dans l'air. Nymphadora s'était rapprochée, pensant sans doute qu'il s'était calmé. Et Remus devait avouer que c'était vrai. Il se sentait anéanti, triste, vide de tout mais la colère n'était plus là.
- Tu ne peux pas m'aimer.
Ne restait que la honte.
- Tu ne peux pas m'aimer, répéta-t-il un peu plus fort, comme pour s'en convaincre. Je suis un monstre.
En disant cela, il eut l'impression d'entendre les voix de Lily, James, Sirius, Peter lui rappeler qu'il n'était pas un monstre mais il les refoula. Ce n'était pas le moment d'écouter les fantômes du passé.
Comme Tonks ne répondait pas, complètement éberluée, Remus en profita.
- Je suis désolé. Je ne te ferai que du mal.
- Remus... Je ne comprends pas.
- Je suis un monstre, un loup-garou ! Tu devrais avoir peur de moi plutôt que de m'aimer.
- Sirius ne voudrait pas que tu dises ça. Et à ce que tu m'as toi-même raconté il y a quelques mois, être un loup-garou ne t'a jamais empêché d'aimer. D'après ce qu'on m'a dit, Lauren Selwyn n'était pas le genre de personne qui jouait avec les gens.
- Lauren n'a jamais su quel horreur habitait en moi ! Elle n'aurait pas pu m'aimer sinon ! Pourquoi est-ce que tu crois que je lui ai caché ? Je me détestais de ne pas lui dire, j'avais l'impression que je la trahissais, mais tu crois que j'aurais pu ? Tu crois que j'aurais pu aller la voir et lui parler de ma lycanthropie comme ça ? C'était impossible pour moi. Elle aurait fui ! Et même si j'avais pu lui avouer après avoir tâté le terrain, je n'aurais jamais pu le faire. Comme tu le sais si bien, elle est morte un mois après le début de notre relation.
- Tu n'es tout de même pas en train d'insinuer que ça aurait un rapport avec toi ?
- Et pourquoi pas ? Ce sont des élèves de notre année qui se sont acharnés sur elle. Des élèves, Nymphadora ! Severus savait déjà pour ma lycanthropie, qui te dit qu'il n'a pas voulu se venger en la tuant ? En demandant à ses « amis » de le faire ?
- Même si ça avait un rapport avec toi, tu n'y es pour rien.
- Peut-être. Mais je ne veux pas que tu m'aimes. C'est trop dangereux.
- Tu crois que je le décide ? Tu crois que je peux choisir qui j'aime ou non ?
- Non, tu ne le peux pas. Alors, on va devoir moins se parler. C'est le seul moyen.
- Remus, il ne faut pas qu'on s'éloigne les uns des autres. Le retour de Voldemort est avéré aux yeux de Fudge, l'état de guerre sera officialisé dès demain. On doit se serrer les coudes, tu le sais aussi bien que moi.
- Je n'ai pas dit qu'on allait s'éloigner. Je pense juste qu'il faut qu'on prenne nos distances toi et moi. Bonne soirée, Tonks.
- Remus... S'il te plaît...
- Bonne nuit.
Remus détourna le regard, parfaitement conscient qu'il venait de blesser son amie. Mais il avait trop conscience de toutes les morts dont il était responsable et du loup qu'il l'habitait pour être rationnel. Il entendit la porte s'ouvrir et eut juste le temps de voir les cheveux de Nymphadora devenus d'un gris souris triste et ses yeux brillants de larmes retenues avant qu'elle ne parte.
Il s'affala dans son canapé et se frotta le visage. Tonks, amoureuse de lui ? Quelle affaire. Remus ne voulait pas lui faire de mal mais il ne voyait pas comment elle pouvait éprouver des sentiments pour lui. C'était inconcevable. Et même s'il l'appréciait beaucoup, il savait que ne serait-ce qu'établir les bases d'une relation ensemble ne les mènerait qu'au fond d'une impasse. Comme disait Lily, il valait mieux ne pas tenter le diable.
Les idées plus claires, il releva la tête et tomba encore sur la photo de lui et Sirius. Remus eut l'impression que son cœur se ratatinait sur lui-même mais cette fois, il continua d'observer le cliché. Il voulait tout garder en mémoire. Chaque émotion, chaque étincelle, chaque paillette.
Nymphadora avait raison sur un point. Il n'avait pas tout perdu. Les souvenirs restaient. C'était ce qu'il n'avait pas compris pendant douze ans et dont seulement maintenant il prenait conscience.
Un faible sourire éclaira son visage. C'était Sirius qui lui avait ouvert les yeux, qui l'eut crû ?
- Merci, Patmol.
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