I Le jour de l'attaque ... Léonore
Le ciel était tissé d'or et le soleil couchant éclairait les nuages et les horizons d'une lueur irréelle. Le sol était, sous mes pieds et à l'infini, aussi lisse que du verre et réfléchissait les alentours comme si je marchais sur une immense étendue d'eau. Allez savoir pourquoi, je m'étais transformée en Jésus en une fraction de secondes.
- Où suis-je ? Demandais-je au vide en retenant un sourire devant la stupidité de mes pensées.
Aucune réponse ne vînt, sans surprise. Je devais rêver, aucun endroit sur Terre accueillait encore un tel spectacle et un tel sentiment de paix ...
- Léonore ... Es-tu prête ?
Je me retourna violemment, la voix venait de derrière moi et était dangereusement proche. De plus, elle me rappelait des souvenirs que je ne voulais pas revoir surgir, ni maintenant, ni dans le futur.
- Simon ... ne pus-je m'empêcher de murmurer lorsque je vis la silhouette du jeune homme à quelques mètres de moi sans pouvoir prononcer autre chose que son nom.
- Léonore ... Es-tu prête ? Répéta-t-il en se rapprochant légèrement.
- Simon, c'est bien toi ?
Je fixais sans gène ses yeux, la courbe de son visage, ses larges épaules, ... sans l'écouter, je n'arrivais pas à croire qu'il était devant moi. Je voulus m'avancer pour vérifier que ce n'était pas une illusion, qu'il était toujours en vie mais mes pieds refusaient de bouger. Puis je le vis reculer, une ombre se formait petit à petit dans son dos.
- Léonore ... Es-tu prête ?
- Prête à quoi ? Dis-je en essayant de le retenir de partir.
- Léonore ...
- Simon, répond moi ! Prête à quoi ?! Criais-je cette fois en voyant son corps se faire petit à petit aspirer par les ténèbres sans avoir de réponse.
Il se contenta de me regarder avec cette fois un air triste dans le regard, sa peau s'effrita, il n'avait déjà plus de jambes. Ses lèvres bougèrent sans qu'aucun son ne sorte alors que j'agitais frénétiquement mes pieds pour le rejoindre ... sans grand succès.
- SIMON !!!
Je ne voulais même plus qu'il me réponde, je voulais seulement qu'il reste avec moi. J'entendis un « crac » retentir et ma jambe droite s'écroula ... je m'étais cassée l'os. Je tendais les bras en espérant qu'ils s'étendent assez pour que je puisse le toucher, ne pas laisser le portail noir l'engloutir loin de moi. Des larmes coulèrent sur mes joues et me brouillèrent la vue ...
- L'espoir ... fut la dernière chose que j'entendis de sa part et les ténèbres explosèrent pour transformer mon monde lumineux en une nuit sans étoile.
*****
- Mademoiselle Tanat ... Mademoiselle Tanat ... LEONORE !
- Mmmm ... Simon !
Je me relève d'un coup, à peine réveillée, et cherche des yeux celui qui avait volé mon cœur pendant 2 ans avant qu'il ne disparaisse, je voulais croire qu'il était encore en vie, qu'il était revenu près de moi ... Je rencontre mon prof d'histoire qui me fixe avec insistance à la place et, complètement revenue à cette triste réalité où j'étais finalement seule, finit par bailler sans gène devant son énorme pif et sa moustache proéminente.
- Oh bonjour monsieur ! Le cours est fini ?
- Mademoiselle Tanat ! C'est la troisième fois que je vous prend à dormir dans ma classe et ça ne fait que deux mois que vous êtes arrivées ! La prochaine fois que vous faîtes une chose pareille, je vous VIRE !
- Vous allez me virer ? VRAIMENT ?! Merci beaucoup ! Je vous en prie ... Faites ! Dis-je avec joie en m'inclinant devant lui avec un chapeau imaginaire.
- JE ... commençe-t-il complètement déstabilisé. Je ne vous comprends pas ! Vous avez la chance d'avoir accès à une complète éducation après la Grande Dévastation dans une des plus grandes cités restantes et tout ce que vous trouvez à dire, c'est : « virez-moi » ?
Je le questionne en haussant un sourcil provocateur :
- Devrais-je rajouter que je me fous complètement de mon éducation ?
- MAIS ! Avez-vous au moins écouté un traître mot de ce que j'ai dit aujourd'hui ?
Je lui récite sagement ce que j'ai entendu avec un petit sourire en fin de phrase :
- Aujourd'hui, 3 ans après la Grande Dévastation, la planète a bien changé. En perpétuelle guerre contre ces monstres, les humains essaient, tant bien que possible, de vivre, protégés par les Escouades d'Extermination de Vampires ... Et la vie continue ?
Avant de m'arrêter, m'ayant complètement endormie à ce moment là.
- C'est tout ?! C'est le début de mon cours ! J'expliquais justement l'intérêt d'avoir une bonne éducation à notre époque.
- Ah ... Dommage alors ...
- Vous êtes désespérante ! Pour la prochaine fois, vous me ferez ...
DDDDDDRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNNNGGGGGGGGG
Ah tiens tiens ... ça ce n'est pas très bon signe ...
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