Chapitre 24 : La guerre cyber
Les deux mages, accompagnés de leur hôte, arrivèrent sur la petite place du village. Tous les habitants étaient réunis, assis sur des couvertures pour certains, emmitouflés pour d'autres, autour d'un grand brasero. Syara et Telak s'adossèrent au mur d'une chaumière et regardèrent le conteur fendre la foule pour prendre la place qui était sienne.
— Bien, nous allons pouvoir commencer, annonça-t-il une fois installé. Mais je ne me rappelle plus très bien... Où en étions-nous restés la dernière fois ?
— La fin de la guerre des races, répondit un jeune adolescent installé dans les premiers rangs.
— À oui, je me souviens à présent. Voici donc la suite de l'histoire : « Les humains, avec leur technologie, avaient créé une toute nouvelle race, si on pouvait les appeler ainsi. Les cybers ne faisaient aucune différence entre démons, nains, satyres, humains ou tout autre peuple et convertissaient de force chaque être qu'ils rencontraient pour en faire des esclaves à la solde de leur maître.
Devant cette catastrophe, les humains acceptèrent enfin de parlementer avec les races de l'autre monde et comprirent qu'ils n'avaient pas eut d'autre choix que de venir sur ce monde. Une alliance forte entre ses peuples en découla, mais le roi cybers l'avait déjà anticipé.
Pendant qu'ils négociaient, le roi envoya les contaminer prendre d'assaut tous les points stratégiques de la planète. Pris au dépourvu par la fulgurance des attaques, les races libres mirent beaucoup de temps avant d'organiser une défense et une contre-attaque correcte. Cette hésitation leur coûta un grand nombre de victimes qui rejoignirent les rangs ennemis.
Les nombreux bastions de résistance, protégés par d'imposants murs d'enceinte, tombaient les uns après les autres. L'alliance conclut rapidement que se retrancher ainsi ne les mènerait qu'à leur perte et décida d'attaquer. Des escouades de mages furent formés et partirent en zone conquise pour détruire les infrastructures des cybers.
Pendant ce temps-là, certains mages apprirent aux humains à utiliser la magie. Étonnement, les instruments des Hommes étaient de prodigieux catalyseurs, ce qui leur permis de devenir mage très rapidement.
À cet instant, la tendance commençait à s'inverser. Les troupes reprenaient des villes entières et devenaient des héros aux yeux de la population. L'alliance n'était plus acculée, elle montrait sa force, son courage et sa ténacité à l'ennemi.
Le roi cyber, devant cette résistance, changea de stratégie et ordonna à ses esclaves de se rassembler là où il savait que les escouades allaient attaquer. En une semaine, la plupart des héros périrent dans ses embuscades et vinrent grossir les rangs de l'armée ennemie.
Les races libres se replièrent et se barricadèrent une fois de plus dans leur bastion. La guerre était revenue à son point de départ et ça n'était pas bon signe pour l'alliance.
Six mages rescapés comprirent alors que tout serait perdu si le roi restait en vie. Contre l'avis de tous, ils se mirent en route et traversèrent le continent, derrière les lignes ennemis, jusqu'à atteindre la première ville à être tombée.
Arrivé devant la porte de la cité, ces héros que tout le monde croyaient fou et déjà mort furent reçu par un comité d'accueil qui ne fit que confirmer leur théorie. Des millions de cybers se jetèrent sur eux et la bataille pour la survie des peuples libres s'engagea.
Pendant deux jours entiers, ils repoussèrent les vagues incessantes d'esclaves. Pas une seconde de répit ne leur était accordée, si bien que, lorsque le dernier pantin fut défait, seul un mage se tenait encore debout sur l'immense pile de corps.
C'est alors qu'il apparut devant lui, l'homme au visage recouvert de métal, le premier cyber, le roi, celui qui contrôlait tous les autres. « Tu es allé bien loin pour échouer aussi près du but », dit-il avec un applaudissement sarcastique.
Le mage était épuisé par son combat, mais il resta debout, fier, son instrument à la main et prêt à en découdre. Cependant, une chose le déstabilisa. Il remarqua que le roi tenait un instrument et jouait discrètement depuis le début de leur rencontre. Aucun cyber n'avait utilisé de magie jusque-là alors pourquoi lui en était capable ?
Avec une roulade sur le côté, le mage esquiva un sort puissant lancé par le roi. Qu'importe s'il maîtrisait la magie ou non, il était le dernier ennemi à abattre pour que la paix revienne. En quelques notes, il envoya une prodigieuse boule de feu sur le roi.
Le premier cyber, touché de plein fouet, s'écroula, vaincu. Bien que supérieurement intelligent, il restait principalement fait de chair et de sang, et cette attaque avait suffi à le vaincre.
Avant d'expirer son dernier souffle, le roi prononça ses dernières paroles avec un rire dément. « Le monde que tu as connu ne sera plus jamais comme avant. J'ai lancé un dernier ordre à mes sujets. Avant de se désactiver, ils vont détruire toute trace de technologie sur ce monde. Vous serez livrés à vous-mêmes et mourrez bientôt de faim, de maladie et de la guerre. »
Sans attendre, d'en entendre plus, le mage acheva le roi et mit ainsi un terme à cette guerre.
Comme l'avait expliqué le premier cybers, ses esclaves obéirent une dernière fois avant de s'éteindre définitivement. Les cybers créés à partir de cadavres tombèrent comme des pantins dont les ficelles auraient été coupées, tandis que ceux créés à partir de personnes vivantes retrouvèrent leur libre-arbitre.
Ainsi, le monde retrouva enfin la paix et toutes les races, même celle des cybers, purent reconstruire leur monde. »
C'est ainsi que se fini cette histoire. Je vous souhaite à tous une bonne soirée, conclut le vieil homme.
Après quelques minutes d'applaudissement, la foule se dispersa et l'homme retourna auprès des deux mages.
— Eh bien, vous n'avez pas peur que les enfants fassent des cauchemars après ça ? commenta Telak.
— Ne vous inquiétez pas, ils sont habitués à ce genre d'histoire.
— Mais d'où tenez-vous cette histoire de héros qui bats le roi cyber ? J'ai étudié la guerre cyber pendant mes études et aucun livre n'en fais référence.
Pour toute réponse, le vieil homme tendit sa main devant lui. Deux baguettes en bois apparurent alors dans sa paume.
— Lors de ma jeunesse, j'étais mage moi aussi. Mon pouvoir me permet de voir les événements passés. J'étais principalement sollicité pour des affaires d'objets perdus, de voles ou d'enlèvement, mais, lorsque j'avais du temps libre, je m'amusais à remonter le plus loin possible dans le passé. C'est ainsi que j'ai découvert l'histoire de ce monde.
— Et vous n'avez jamais essayé de retrouver les reliques telles que les partitions perdues avec ce pouvoir ?
— Si, bien sûr. Mais certains événements me sont inaccessibles. Je n'ai jamais réussi à les voir clairement.
— J'ai une autre question si vous le voulez bien. Comment se fait-il qu'il reste des cybers encore aujourd'hui alors qu'ils ont été créés il y a mille ans ? questionna Syara.
— Je n'en suis pas certain, mais la théorie la plus répandue est que les attributs cybers ont fusionnés avec leur hôte et en sont devenus des parts intégrantes. Tout comme la couleur des cheveux, il y a une chance que cet attribut soit légué de génération en génération. Mais pour ce qui est des détails, je dois vous avouer que je n'ai aucune idée de comment cela marche. Nous devrions rentrer à présent. Il vous reste du chemin à parcourir avant d'arriver à Sendra et vous aurez besoin de repos. Demain, je vous prêterai des chevaux. Cela vous permettra de vous y rendre plus rapidement.
À ses mots, le vieil homme, Syara et Telak retournèrent dans la chaumière et partirent se coucher pour être en forme le lendemain.
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Petite note de fin: Je savais que ce jour arriverait, mais je ne pensais pas que ce serait si tôt. Le fait est que je me suis un peu trop relâché et concentré sur mon autre roman. résultat, je n'ai plus de contenu pour celui-ci ^^'.
Je vais tout de même essayer de garder cette cadence de deux chapitres par semaine (sachant que l'histoire en elle-même est déjà écrite mais qu'il faut que je la refasse totalement car mon niveau à l'époque n'était vraiment pas fameux) mais je ne promet rien. Il arrivera donc sans doute que je saute un mercredi ou un dimanche, mais je ferai mon possible pour que ça arrive le moins souvent.
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