Le village
Morgane avait toujours aimé le village de "Paijomia". Les senteurs de la Provence, la chaleur du soleil, les couleurs de la Méditerranée, tout cela la transportait dans un monde de rêverie et de poésie. Cette année, elle avait décidé de passer ses vacances dans cette petite ville paisible, loin du stress de la ville et des problèmes du quotidien.
Elle avait loué un petit appartement dans le centre historique de la ville, avec une vue imprenable sur les collines environnantes. Elle avait décidé de passer ses journées à flâner dans les rues pittoresques de la ville, à déguster des spécialités locales dans les petits restaurants de la place du marché, et à explorer les alentours en vélo.
Au début, elle avait été un peu surprise par le rythme lent de la vie au village. Les rues étaient calmes, les boutiques fermées pendant la sieste, les gens souriants et chaleureux. Mais bientôt, elle avait compris que cette lenteur était une bénédiction, une invitation à prendre le temps de vivre, de respirer, de contempler.
Elle avait rencontré des gens merveilleux pendant son séjour. Des artistes, des écrivains, des musiciens, tous passionnés par la beauté de la Provence, tous désireux de partager leur amour pour cette région unique. Elle avait passé des soirées mémorables à écouter de la musique, à discuter de poésie, à contempler les étoiles.
Un jour, elle avait découvert une petite plage cachée en longeant le chemin de la Siagne, un chemin, à l'écart des plages bondées de la côte. L'eau était cristalline, les rochers polis par le vent, les fleurs sauvages qui bordaient la plage embaumaient l'air. Elle s'était allongée sur le sable chaud, bercée par le bruit des vagues, et avait senti le temps s'arrêter.
Pendant ses journées, elle avait souvent croisé un vieil homme, assis sur un banc, les yeux perdus dans les collines. Il lui avait raconté des histoires sur la ville, sur les gens qui y avaient vécu, sur les traditions et les légendes de la Provence. Il avait évoqué les champs de d'oliviers millénaires, les vignes, les arbres fruitiers et les plantes aromatiques tels que le mimosa, qui s'étendent à perte de vue sur les collines escarpées de l'arrière-pays.
Un soir, alors qu'elle était en train de regarder le coucher de soleil depuis sa terrasse, elle avait vu le vieil homme s'approcher de l'immeuble. Il avait levé les yeux vers elle, avait souri, et avait disparu dans l'obscurité.
Le lendemain matin, elle avait appris que le vieil homme était mort pendant la nuit, chez lui, dans une maison isolée dans les collines. Elle avait été bouleversée par cette nouvelle, par la disparition soudaine de cet être cher à la ville et à la région.
Elle avait décidé de lui rendre hommage en écrivant un poème, un poème qui évoquerait la beauté et la sagesse de ses habitants. Elle avait passé des heures à écrire, à peaufiner son poème, à trouver les mots justes pour rendre justice à la mémoire du vieil homme. Elle avait finalement décidé de lire son poème à voix haute lors d'une cérémonie organisée en l'honneur du défunt, à laquelle toute la ville était invitée.
La cérémonie avait eu lieu dans l'église du village, qui était remplie de monde. Les amis et la famille du vieil homme étaient là, ainsi que des habitants du village que Morgane avait rencontrés pendant son séjour. Elle avait pris la parole devant l'assemblée et avait commencé à lire son poème.
Elle avait parlé de la beauté des collines, des champs des oliviers millénaires, des couleurs de la Méditerranée et des senteurs de la Provence. Elle avait évoqué la sagesse du vieil homme, sa passion pour la région, son amour pour son village. Elle avait lu son poème avec émotion, en sentant les regards bienveillants de la foule.
À la fin de son poème, elle avait levé les yeux vers le ciel, comme pour saluer le vieil homme. Elle avait senti une main se poser sur son épaule, et avait vu un homme âgé, les yeux brillants de larmes, qui lui souriait. Il lui avait chuchoté quelques mots en provençal, qu'elle avait eu du mal à comprendre.
« Merci, ma fille », avait-il dit. « Tu as parlé pour nous tous. Tu as compris l'âme de ce village. »
Morgane avait senti les larmes monter à ses yeux. Elle avait compris que cette petite ville tranquille, avec ses habitants chaleureux et passionnés, avait changé sa vie. Elle avait décidé de rester au village, de s'y installer, de faire partie de cette communauté unique.
Elle avait trouvé un travail dans un petit hôtel de la ville, où elle avait rencontré des gens venus du monde entier pour découvrir la beauté de la Provence. Elle avait continué à écrire des poèmes, des histoires, des récits de voyage, tous inspirés par la sagesse et la beauté de son village. Elle avait compris que la vie était un voyage, et que ce village était son point d'ancrage, son lieu de ressourcement.
Et chaque été, elle se souvenait du vieil homme sur le banc, qui lui avait ouvert les portes de la ville et de son âme. Elle se souvenait de ses histoires, de ses sourires, de ses yeux bleus qui brillaient dans la nuit. Et elle se disait que "Paijomia" était son refuge, son havre de paix, son amour éternel.
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