Partie 3.1
Partie 3 : J'affectionne les tourments
Cela faisait plusieurs mois que j'avais délibérément volé le pull de mon aîné et que je me caressais avec dès que celui-ci ne daignait pas m'apporter d'attention. Je ne doutais pas que je devais approcher la folie ... petit à petit. Mais si la folie était le prix à payer pour réussir à avoir Kakashi Hatake dans mon intime proximité, j'étais prêt à le payer.
Notre quotidien variait peu en ce moment. Il s'agissait de beaucoup de tâches concernant la surveillance du village de Konoha et donc peu de rebondissements dans nos vies. Kakashi m'adressait à peine la parole. Seulement lorsque cela lui était nécessaire ...
A la fois, je souffrais de cette distance mais d'un autre côté, je me délectais de voir mon capitaine prendre si grand soin à m'ignorer. Je me doutais que s'il faisait autant attention à m'éviter, c'était parce que clairement, il n'arrivait pas plus que moi à éclaircir notre situation. Enfin, c'est ce que j'espérais secrètement du moins.
Cette journée avait été banale, voire même ennuyante et je venais à nouveau de me caresser en pensant à mon capitaine, pensant que cela me permettrait de me relaxer pour ensuite dormir d'un sommeil réparateur. Mais je restais définitivement alerte, le sommeil me fuyait.
Je ne me dépensais pas assez la journée et de ce fait, je me retrouvais pas assez épuisé pour réussir à me reposer. Dans une dernière idée, je me relevai de mon futon et enfilai le pantalon de mon uniforme, sans daigner mettre de sous vêtement et mon chandail bleu marine. De même que je ne pris pas la peine de porter mon bandeau de Konoha. Là où je me rendais, cela suffirait amplement.
J'arrivai aux sources d'eaux chaudes du village en quelques minutes et je me changeai, me débarrassai de mes vêtements pour cacher ma nudité d'une serviette autour des hanches. L'eau chaude allait me détendre.
Lorsque je passai le pédiluve, je me rendis compte les bains chauds étaient déserts. Enfin, il n'y avait qu'une personne seule au fond du bassin. Et il se trouvait qu'avec chance, il s'agissait de l'objet de tous mes désirs.
Kakashi me vit entrer dans la pièce et ne bougea pas. Nos regard s'accrochèrent mais il ne dit rien. Il était accoudé au bord du bassin, les trois quarts de son corps immergés dans l'eau. Un masque blanc ornait cette fois son visage. Il ne s'en débarrassait donc jamais. Je supposai que même chez lui le soir et la nuit, il ne l'enlevait pas. Je me débarrassai de ma serviette et j'entrai dans l'eau en retenant mon souffle.
Est-ce que ce soir ? Je pourrais enfin avoir ce que je souhaitais depuis tout ce temps ? Je m'incitai au calme me rappelant qu'il n'avait pas apprécié lors de mes précédentes avances que je sois impétueux et empressé. Je me passai donc une main dans les cheveux pour essayer de me détendre et celle-ci descendit ensuite sur mon torse pour appuyer un massage rapide pour me relaxer. Je soufflai lourdement et m'approchai de lui. Je m'immergeai totalement dans l'eau et lui demandai calmement, respectant le silence du lieu vide :
"- C'est calme en ce moment ... je n'arrives pas dormir quand c'est si calme. Le village semble comme au ralenti."
Il répondit dans un grognement :
"- Ce n'est jamais un trés bon présage. La dernière fois que j'ai ressenti ce calme comme tu dis, Kyubi a attaqué le village."
Au moins, il ne m'ignorait pas. Je n'osai pas le regarder dans les yeux.
" - Pour autant, on ne s'ennuie jamais vraiment dans les forces spéciales n'est-ce pas ?" Je lui demandai avec un sourire chaud.
"- Non, ça c'est sûr." Il répondit les yeux dans le vague, pas vraiment actif dans la conversation. "Mais je ne pense pas que les forces spéciales puissent un jour être satisfaisantes pour moi."
Je me retournai vivement vers lui, surpris. Il n'avait jamais dit cela auparavant.
"- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es le ninja le plus talentueux de Konoha."
Il souffla lourdement.
" - Être talentueux ... ça a un prix Tenzô. Tu le découvriras bien assez tôt."
Je n'osais répondre maintenant qu'il avait laché cette lourde confession. Je ne savais pas si je devais me réjouir d'être probablement le seul à qui il avait jamais confié cela où si je devais lui en vouloir d'être aussi distant alors qu'il disait des choses aussi lourdes de sens. Je soupirai néanmoins :
" - Je n'ai rien à perdre Kakashi alors ... je ne suis pas sûr de pouvoir comprendre."
Cette fois, il se tourna vers moi, le regard surpris, cherchant des réponses sur mon visage.
Et c'était vrai ... Que pourrais-je perdre un jour ? Je n'avais aucune possession, aucun proche, aucune attache ... ma vie, je l'avais donné à Konoha. Et avant ça, mon corps n'était même pas mien, mes paroles non plus étant donné que je venais de la racine. Je n'avais aucune idée d'où je venais, n'avait même jamais rencontré mes parents. Rien de tout cela ne me faisait peur. C'était comme ça et c'était tout.
Il ne trouva rien dans mes yeux. Bien entendu. Que pourrait-il bien y trouver ? Il semblait réfléchir intensément. Il souffla, perdu dans ses pensées :
" - C'est ça, la différence."
Le temps passa. Ses yeux ne se détachaient pas de moi, son regard me regardant sans vraiment me regarder. De longues secondes s'écoulèrent et il ne semblait pas revenir à notre échange. De ce fait, je demandais à voix basse :
" - Chien ? "
Ces yeux se reconnectèrent instantanément aux miens.
"- Oui." Répondit-il
"- Tu viens de refaire ce truc où tu pars dans ta tête..." Je rigolas doucement.
"- Pardon. "
Il passa sa main sur son visage puis dans ses cheveux, les ébouriffant. Il était à tomber. Mon regard ne put se détacher de ce geste si anodin mais que je chérissais. Voir Kakashi Hatake dans son intimité était un grand cadeau. Il était si beau.
De plus, il semblait avoir mis fin, dans cette petite bulle de source chaude, à l'ignorance qu'il m'imposait ces derniers temps. Je supposai donc, que j'avais été assez puni pour mes affronts. Je me sentais bien auprès de lui et j'avais peur de briser ce moment maintenant que je semblais avoir le droit de l'atteindre dans ce moment d'intimité partagé.
J'avais pourtant envie que ce moment continue. Je tentai donc :
" - Ces derniers temps, le sandaime est inquiet ... Tu ne trouves pas ? "
" - Tu as bien vu ... en effet."
"- Sais-tu ce qui le tracasse ? "
"- Beaucoup de choses et très peu à la fois ..."
Il recommençait à se perdre dans ses pensées. Je rebondissai pour qu'il se reconcentre sur moi :
"- Lors du tournoi interne, il avait l'air satisfait. Il nous as félicité bien entendu. Il m'a dit que nous étions une des meilleures unités que Konoha est jamais connue."
"- Il a raison. Nous sommes l'équipe la plus complète que le village ne pourra jamais avoir. Ton mokuton est une force exceptionnelle, jamais vu depuis Hashirama Senju. Yugao, elle, possède la vitesse, la finesse de la technique du sabre pour le corps à corps. Loup a le pouvoir complet du sharingan ... C'est ce que l'on peut appeler une équipe parfaite."
Kakashi adorait parler de techniques, d'équipe et de combinaison de combat. Vraiment, il semblait à la fois detester cette situation et l'obligation de tuer mais d'un autre côté, tout cela l'animait. Et ce n'était pas pour rien, c'était parce qu'il avait tout ça dans la peau. Il était vraiment surprenant en tant qu'humain mais encore plus en tant que ninja. J'arrivai toujours à parler avec lui de notre métier. C'était ce qui faisait qu'il s'ouvrait aux autres. Sinon il restait enfermé sur lui même ou lisait.
Il ne fallait aussi pas oublier que Kakashi était très humble. J'ajoutais donc :
« - Cette unité si elle fonctionne, c'est grâce à toi chien. Le plus talentueux de toute l'équipe c'est toi. »
« - Tu es encore jeune mais bientôt tu comprendras que c'est une dynamique collective qui prime pour la réussite. Pas une initiative individuelle. »
« - Je ne suis pas d'accord. Tout le monde ne peut pas être exceptionnel... et toi tu l'es. »
Mon capitaine grogna, prétentieusement :
« - Je ne crois pas non. Mais tu verras avec l'expérience, on comprend mieux les choses. Tout s'éclaircit. »
L'ambiance venait de changer soudainement, cette petite bulle de complicité, elle semblait avoir éclaté. Il me reprenait de haut, tel l'aîné qu'il était sur moi. J'en avais marre qu'il se comporte comme ça avec moi. Dans le monde ninja, peu importait l'âge ... il ne s'agissait que de maturité et de talent au combat. Mais Kakashi ne voulait pas reconnaître ma maturité en tant qu'homme ça commençait à vraiment me gonfler.
Maintenant piqué à vif, je répondais un peu sèchement :
« - Encore des conneries de phrases toute faites ça ... »
A suivre ...
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