|EPILOGUE| Le vent avait tourné
Sorbet citron !
Hello ! Comment allez-vous ? Moi, ça va même si bon, j'ai la flemme de retourner à la fac ;-; j'ai pas assez dormi, moi.
Bon, voilà l'épilogue, enfin. Ca me fait drôle mais bon. N'oubliez pas que s'il vous reste des questions après la lecture, vous pourrez toujours les poser après ;) Quant à moi, je vous retrouve à la fin de l'épilogue pour ces questions et quelques aes !
Bonne lecture ^^
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|EPILOGUE| Le vent avait tourné
Avant son discours, Hélios se moucha discrètement. S'il avait su que le temps passerait si vite, s'il avait su que les jours leur étaient comptés, s'il avait su qu'il se retrouverait seul, il aurait sans doute fait les choses autrement.
- Zephyr était un ami de longue date. C'était mon meilleur ami, celui qui a toujours été là. Ces dernières semaines, nous planifiions notre voyage autour du monde. S'il y a bien quelque chose de difficile dans la vie, c'est de ne pas se voir vieillir. Zephyr et moi avons soixante-quinze ans, on ne pensait pas que l'un de nous deux partirait si tôt. Il est parti de la même maladie que son père il y a trente-trois ans, un problème au coeur fatal. En l'honneur de mon meilleur ami, je partirai dans les prochains jours faire le tour du monde. J'en ai pour plusieurs mois mais je reviendrai, c'est promis. Merci de votre attention.
Dans le cimetière du village irlandais d'où était originaire Zephyr, le froid de mars était foudroyant. Une petite foule s'était présentée pour l'enterrement, Hélios avait été surpris. Il s'agissait principalement d'amis, d'amis d'amis et de familles d'amis. Alix, la fille d'Elijah, avait pleuré tout le long de la cérémonie. Les fils d'Hélios s'étaient présentés eux aussi, sans doute plus en soutien à leur père que par réelle tristesse.
Albus Dumbledore était venu aussi. Il était resté derrière, n'avait pas ou peu parlé. Mais il était venu. Il s'était libéré une demi-journée dans son emploi du temps de professeur de métamorphose pour pouvoir venir. Sa barbe avait blanchi, ces dernières années. Ses cheveux commençaient à pousser.
A la fin de la cérémonie, le monde se dispersa et Hélios resta. Albus le rejoignit.
- Je suis désolé pour votre tour du monde, commença-t-il.
- C'est la vie. On ne peut pas prévoir ces événements là. C'est comme quand Erwin est parti : c'est soudain, ça bouleverse tous les projets et c'est déstabilisant. Mais on finit par s'en remettre.
- Tu es passé à autre chose, toi ? s'enquit Dumbledore.
- Moi, oui. Je ne le connaissais pas tant que ça. Zephyr, je ne crois pas qu'il se soit vraiment libéré de ça un jour mais je suppose que c'est normal. Je ne suis pas certain mais je crois que même Elijah n'a jamais su tourner la page. Et toi ?
- J'ai une part de responsabilités, avoua Albus. Je me suis fait à son absence, j'ai fait ma vie. Mais j'ai gardé une part de culpabilité, toutes ces années. Au début, je ne pouvais pas en parler pour la simple raison que ça concernait la vie privée d'Erwin et que ça m'impliquait. Ensuite, c'était à cause de Grindelwald. Après, j'ai parlé avec Elijah, ça faisait trop longtemps qu'il se posait des questions, ça le rongeait. Je me sentais moins coupable après en avoir parlé.
- Je ne savais même pas que c'était lié à toi. Ou même à Grindelwald. A l'époque, déjà ?
- C'est compliqué.
Le silence retomba. Il n'y avait aucun son dans le cimetière, pas la moindre brise, pas le moindre souffle. Il n'y avait pas de vent, plus de vent. Comme si en partant, Zephyr avait emporté le vent qui l'avait tant maudit avec lui. Comme s'il avait pris tout l'air du monde et était parti avec.
La gorge d'Hélios se serra. Il aurait voulu que le vent souffle aussi fort qu'il le pouvait, que la tempête le décoiffe. Il aurait voulu avoir mal tellement ça aurait soufflé fort.
Ce calme, ce ciel bleu, ce silence, ça lui était insupportable. Une larme coula sur sa joue et ses lèvres se crispèrent. Il avait tout perdu. Zephyr avait fait partie de sa vie si longtemps, comment pouvait-il reprendre sa vie après ça ?
Albus passa un bras autour de son épaule et Hélios se sentit perdre le contrôle. Il posa son visage contre le bras de Dumbledore et les sanglots le secouèrent. Il ne voulait pas pleurer, pas ainsi mais il n'arrivait pas à arrêter sa poitrine de tressauter.
Il avait mal. Mal, au beau milieu du coeur. Il devait faire le tour du monde sans Zephyr, mais comment ? Comment faire, quand tout de lui avait disparu, que le moindre signe l'avait abandonné ?
Quand il se calma enfin, il s'écarta d'Albus et se moucha bruyamment. Ses lunettes, preuves que le temps passait à une allure folle, étaient tellement mouillées qu'il ne voyait plus rien à travers.
Le calme de plomb régnait toujours au milieu du cimetière. Albus partit, lui intimant de prendre soin de lui et de le contacter s'il avait besoin de quelqu'un.
Hélios se retrouva seul devant la tombe de Zephyr. La neige immaculée et le froid rendaient le monde d'autant plus immobile. Il renifla, sans savoir trop s'il s'agissait de restes de sa crise de larmes ou de quelqu'un chose causé par la fraîcheur.
- Je sais que je t'ai promis que je le ferai ce voyage, Zeph'. Mais ça va être tellement dur sans toi,... En plus, Conrad et sa femme vont avoir leur enfant quand je ne serai pas là, si je pars maintenant. Ils veulent un fils, un « héritier » mais je suis sûr que ce sera une fille. Ils m'ont dit que si c'était vraiment une fille, ils me laisseraient la nommer. J'ai choisi Johanna. Ca a eu l'air de leur plaire. Tu sais, je ne comprends pas trop de qui il tient cette histoire d'héritier... Ni Lisa ni moi ne lui avons transmis une quelconque culture de « Sang-Pur » ou que sais-je. J'espère que ma petite-fille ne le vivra pas trop mal. J'aurais voulu que tu la rencontres. Je ne sais pas si je vais partir, Zeph'. Ou peut-être pas maintenant. C'est dur, sans toi. Surtout si tu ne me montres pas que tu es quand même avec moi, quelque part.
Le silence assourdissant continua de lui répondre. Abattu, Hélios soupira. Il se mit en marche, toujours peu sûr de ce qu'allaient devenir ses projets et ses promesses.
Il ferma la barrière du cimetière, ses pas craquant dans la neige. Il continua d'avancer dans la rue quelque mètres, quand soudain, un drôle de pressentiment le prit. Avait-il vu quelque chose bouger, en partant ?
Il se retourna vers le cimetière. Une ombre se tenait devant l'emplacement de la tombe de Zephyr. Hélios était certain qu'il n'y avait personne quand il était parti.
Il hésita. Devait-il laisser cet inconnu se recueillir seul ? Devait-il le rejoindre et l'épauler ? Il y avait peut-être une raison derrière cette arrivée seulement quand plus personne n'était là ?
Finalement, Hélios décida d'aller voir. Si cette personne voulait être seule, elle le lui dirait quand il arriverait. Il préférait en être sûr avant de s'en aller. Il préférait rentrer chez lui sans aucun regrets.
C'était un homme qui se tenait devant la sépulture. Il était plutôt grand mais il tenait légèrement courbé et appuyé sur une canne. Il portait un long manteau pourpre et ses cheveux gardaient une couleur claire à mi-chemin entre le blond et le châtain malgré l'âge déjà avancé de l'inconnu.
Hélios s'approcha derrière son dos et se mit à côté de lui, le plus discrètement possible pour ne pas lui faire peur.
- Qui êtes-vous ? lança l'homme d'une voix lasse sans le regarder.
- Excusez-moi de vous déranger, monsieur, je m'appelle Hélios Fawley, je suis un ami de Zephyr O'Sullivan, enterré là où vous vous recueillez. Je ne voudrais pas vous importuner mais je pense que vous vous êtes trompés d'emplacement.
L'homme se retourna subitement vers lui, une expression à mi-chemin entre la surprise et la fatigue sur le visage. Hélios scruta son visage, persuadé qu'il lui disait quelque chose sans arriver à retrouver où il pouvait avoir déjà rencontré un homme avec un accent australien.
- Ah, c'est toi, Fawley ? Je ne m'attendais pas à te croiser ici.
Hélios pinça les lèvres. L'homme le connaissait. Il regarda à nouveau son visage et soudain il vit l'indice. Une cicatrice verticale, qui descendait de la commissure des lèvres jusqu'au menton de l'inconnu, sur environ deux centimètres.
- Erwin ? ne put s'empêcher de demander Hélios.
- Lui-même, confirma l'homme pas si inconnu.
Hélios en resta bouche bée. Il ne savait pas quoi dire. Maintenant qu'il savait, il était évident qu'il s'agissait d'Erwin.
- Je ne voulais pas te faire peur, s'excusa Erwin. J'ai attendu que tout le monde soit parti exprès. Vois-tu, j'ai appris il y a quelques jours que j'étais atteint d'une maladie du coeur héréditaire. Il ne me reste que quelques semaines, quelques mois tout au plus. J'ai décidé de revenir, je voulais passer mes derniers moments avec ceux qui le voudraient bien. Zeph', toi, peut-être Elijah mais je n'étais pas sûr qu'il soit encore en vie. Ironie du sort, j'ai appris en arrivant que Zephyr était mort. C'est sans doute ma punition pour avoir disparu de la sorte.
Hélios était encore trop choqué pour répondre.
- Désolé, je ne devrais pas rester là. J'ai fait du mal à tout le monde en partant, Zephyr le premier. Je vais y aller.
- Non, non, attends, le retint Hélios en attrapant sa manche. Je... Ca me fait plaisir que tu sois là aujourd'hui. Vaut mieux tard que jamais, non ?
Erwin leva un sourcil et lui sourit. Ils s'assirent sur un banc gelé et Erwin commença à raconter.
- Il y a une dizaine d'années, j'ai reçu une lettre de la part d'Eli'. Albus lui avait dit comment me l'envoyer. J'y ai appris la mort de Julia. Il y a joint une lettre de mon père qui date de l'époque où je suis parti, où il s'excuse d'avoir voulu la disparition de Zeph' quand on était petits ou que sais-je. J'aurais pu savoir tout ça bien plus tôt, en vérité Albus savait où j'étais six ans après que j'ai disparu. Je n'ai jamais répondu à la lettre qu'il m'a envoyée à l'époque et n'ai jamais rien reçu d'autre.
- Julia ? Mais elle est décédée en 1920, si je me souviens bien. Tu ne l'as appris qu'après la guerre ?
- Oui, quelque chose comme deux ou trois ans après que Grindelwald ait été emprisonné.
Hélios accusa le coup. Erwin avait été coupé de leur vie si longtemps, ça lui paraissait absurde. Il ne comprenait pas comment ça se faisait que Zephyr et lui n'aient jamais été mis au courant que quelqu'un savait où il se cachait. Peut-être Zephyr aurait-il pu revoir Erwin...
- J'ai fais comme tu m'avais dit, avoua Hélios, ne sachant pas quoi dire d'autre. J'ai pris soin de lui comme tu l'aurais fait. Après ton départ, il a eu une période très difficile mais, les années passant, il a su remonter la pente et s'adapter à la société. Il disait souvent que ta disparition avait déverrouillé sa voix.
Erwin se retourna vers lui, l'air de ne pas comprendre.
- Tu le comprenais si bien qu'il pouvait être lui-même tant que tu étais là. Je ne dis pas qu'il n'était pas lui-même toutes ces décennies où il socialisait et parlait mais... je ne sais pas, il paraissait garder un souvenir très agréable de ta présence à ses côtés. On disait souvent qu'il était dans sa bulle, inaccessible. Mais tu sais, je crois que c'était toi, sa bulle, Erwin.
Un sourire triste s'esquissa sur la bouche fine d'Erwin et ses yeux s'embuèrent. Il sortit un mouchoir, se tapota les yeux. Puis, il redressa son assise et, appuyé sur sa canne, regarda au loin.
- Tu es quelqu'un de bien, Fawley, je suis en paix de savoir que Zephyr ait eu un ami aussi proche et compréhensif. Quand on était petits, j'avais l'habitude de venir sur ce banc et réfléchir à l'avenir. J'en faisais des crises d'angoisse, je ne m'imaginais pas un futur où Zephyr arrivait à s'émanciper, où je pouvais compiler vie quotidienne et vie privée. Je regardais ce même soleil blanc et froid de mars au loin, cet horizon brumeux. J'étais jeune, tu m'excuseras. Albus et moi étions peut-être acclamés pour nos esprits mais je suis persuadé que tu es bien plus intelligent que nous deux réunis, Fawley.
- Si ton accent australien me donne raison sur le fait que tu te cachais au CRAMM de Canberra, comme l'a supposé Elijah une fois, je ne pense pas pouvoir dire que je rivalise avec toi.
- Sur ce plan-là, peut-être, admit Erwin avec un léger rire. Mais émotionnellement, tu m'as toujours surpassé. Et je peux t'affirmer qu'Albus est, ou était en tout cas, aussi aveugle que moi. Même moi, je ne voyais pas à quel point je comptais pour Zeph'. Pas de cette manière, tout du moins.
- Si tu le dis. Au fait, je dois te donner ça. Je l'ai pris sans y croire mais apparemment j'ai bien fait. C'est le testament de Zephyr, il t'est destiné. Tu verras : tu connaissais très bien ton frère, c'est vrai. Mais ça te montrera à quel point il te connaissait très bien aussi.
Hélios lui tendit l'enveloppe jaunie qui traînait dans la poche de son manteau depuis trois jours. Erwin le prit avec maintes précautions et le fourra avec délicatesse dans les grandes poches de son manteau pourpre. Sans doute voulait-il être seul pour lire une lettre aussi intime.
- Tu vas faire quoi maintenant ? s'enquit Hélios.
- Préparer mes funérailles, je serai enterré ici aussi. Et j'irai peut-être voir Albus, s'il n'est pas trop occupé. Quant à Elijah... ?
- Encore en vie. Il gâte ses petits-enfants en chocolat et jouets inutiles pour essayer de dépenser tout son héritage mais je crois que c'est vain.
- Ca ne m'étonne pas. J'irai le voir aussi, s'il est d'accord. Et si je ne te dérange pas, je reviendrai peut-être discuter avec toi ? Ca me ferait plaisir.
- Sans problème. Mais je partirai peut-être bientôt. On avait prévu de faire le tour du monde avec Zephyr. On s'y est pris trop tard, je crois. Mais si j'en ai la force, je ferai cela seul.
Erwin et Hélios étaient de nouveau debout devant la sépulture de Zephyr, lui rendant un dernier hommage. Erwin déposa une gerbe de fleurs bleues et Hélios déposa un petit paquet contenant des oranges au chocolat – son mets préféré.
C'est alors qu'il la ressentit. Cette brise qui se levait alors qu'ils s'apprêtaient à partir. Ce léger vent qui se levait de nulle part, frais mais créant un feu chaud dans sa poitrine. Ce léger vent qui leur avait tourné autour, trois fois, comme si les éléments avaient une mission pour eux. Souffle disparu aussi vite qu'il était arrivé.
Mais cela avait suffi à convaincre Hélios. Zephyr était encore avec lui, quelque part. Et ce voyage était un rêve qu'il accomplirait pour tous les deux. Non pas sans lui, mais pour lui.
En ce froid mois de mars, le vent leur avait tourné autour, avait soufflé sur l'amitié et la fraternité, réchauffant les cœurs meurtris et renforçant les convictions essoufflées.
***
Et voilà, c'est officiellement terminé ! Hésitez pas à me donner vos avis et on se retrouve juste après pour un petit remerciement et mot de fin.
Oubliez pas de me poser les questions que vous pouvez avoir pour la FAQ maintenant que vous avez tout lu ->
(oui, ces aes sont là pour vous achever)
A tout de suite pour le mot de la fin !
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