|CHAPITRE 7| Une blague trop recherchée
Sorbet citron !
Helloo ! Un petit chapitre pour finir l'année. Il est assez court mais bon au moins, il fait exactement 3 000 mots donc il n'est pas en-dessous de ma limite (dites-vous que le chapitre 12 vient d'être terminé et qu'il fait près de 5 000 mots, ça rattrapera ça).
Bon, sinon, j'espère que 2022 fut une bonne année pour vous et que 2023 vous apportera du meilleur encore ! Ecrire LVT a été un challenge parfois compliqué car les chapitres me prennent beaucoup de temps à écrire pour la plupart et que c'est difficile de tenir le rythme de publication depuis que j'ai commencé à publier cet été. Mais c'était un risque à prendre, je le savais. En tout cas, j'ai hâte de continuer cette aventure en votre compagnie - et même en commencer de nouvelles, j'espère avoir fini l'écriture de LVT cette année.
Je vous souhaite le meilleur, passez un bon réveillon, profitez de vos proches, c'est très important. Vraiment.
Bonne lecture et à l'année prochaine ^^
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Note des bêtas-lectrices :
Coucouuu ! Nous voilà dans un nouveau chapitre de LVT ! Bon je l'ai beaucoup aimé, je le trouve super mignon ! J'ai adoré la première partie, et la fin... Poufff j'suis émue.
Helloooo c'est votre deuxième beta préférée qui vous parle ! Aujourd'hui nous avons le privilège d'avoir un nouveau chapitre de LVT! Ouiii ! Enfin ! C'était un très bon chapitre, et comme l'a dit Marie : la fin... Vous verrez de vous même, mais j'ai hâte de lire la suite (et moi je l'ai quand je veux hihihi)
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|CHAPITRE 7| Une blague trop recherchée
- Je culpabilise d'avoir accepté de venir étudier ici... Mes parents ont besoin d'aide aux champs et je ne peux rien faire...
- Moi aussi. J'ai toujours aidé ma mère avec mes frères et sœurs et maintenant, elle se retrouve toute seule... Et on n'a pas assez de sous pour payer une nourrice.
Erwin tendit l'oreille. C'était rare d'entendre des première année nés-moldus s'exprimer, surtout au beau milieu des couloirs.
- C'est exactement ça ! surenchérit le garçon. Mon père m'a dit que sans moi, ils perdraient une bonne partie de la récolte.
- Ce n'est pas de ta faute non plus, le rassura son amie. Tu n'y peux rien, tu es sorcier et c'est comme ça.
- Mais vous n'avez pas de personnel pour faire ces tâches ? Au moins pour s'occuper des enfants ? s'étonna une fillette, à côté.
Les deux premiers froncèrent les sourcils, ne comprenant sans doute pas ce qui menait leur camarade à cette réflexion. Et c'était ça qu'aimait Erwin à Poudlard. Bien que sorcier par ses deux parents, il avait été élevé dans un village irlandais moldu et connaissait très bien leurs us et coutumes, le fonctionnement de leur société et leurs hiérarchies. Et voilà ce qu'il aimait à Poudlard : avec les uniformes et tout les élèves brassés, sans distinction par le milieu social duquel ils venaient, ils se mélangeaient tous. Et certains qui n'auraient jamais échangé le moindre mot s'ils n'avaient pas été sorciers, pouvaient devenir les meilleurs amis du monde. Bien évidemment, les nés-moldus n'étaient pas la composition majeure de l'école. Cette situation n'était pas si commune. Mais elles existaient. Et c'était le petit plaisir personnel d'Erwin lorsqu'il pouvait y assister.
Un préfet de Gryffondor, Henry Potter, semblait avoir repéré la discussion et Erwin le vit se pencher à la taille des première année, leur expliquer qu'ici ils avaient la chance d'apprendre la magie et de pouvoir vivre tous ensemble. Erwin ne leur aurait pas dit ça : peut-être que ces enfants ne voulaient pas apprendre la magie, auraient préféré travailler aux champs. Qu'en savait-il ? Mais après tout, Erwin n'était même pas étonné. Potter avait la réputation d'avoir des talents magiques discutables et que les seuls efforts qu'il fournissait était pour se battre avec son homologue de Serdaigle et grande sœur de Finley Robbins, Eugénie Robbins. Il savait aussi Potter être très romantique et niais avec une certaine Marylin Rosier. Potter avait beau être en sixième année, c'était un grand gamin. C'était plutôt ironique de le voir consoler des bébés-sorciers nés-moldus.
Ceux-ci avaient d'ailleurs l'air plutôt sceptique. Erwin les entendit demander comment ils pourraient faire pour aider leurs familles, comment ils pourraient associer vie moldue et sorcière, études de magie et travail aux champs. Potter en paraissait bien embarrassé et préféra fuir, prétextant n'avoir pas encore embrassé sa 'Line de la journée.
Les petits, perplexes, firent de la peine à Erwin avec leurs bouilles déçues et désespérées. Alors, en passant à côté d'eux, il leur glissa :
- Si vous êtes autant embêté pour vos parents, vous pouvez en parler à vos directeurs de maison. Ils feront remonter ça à la direction et ils se débrouilleront pour leur envoyer une main d'œuvre en compensation de votre départ. Profitez de votre scolarité, les jeunes. Ce n'est pas toujours qu'on a la chance d'étudier à Poudlard.
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Bidule coursait Merlin. Il griffait à nouveau les canapés, les rideaux, les tables de la Salle Commune. Elijah n'essayait même plus d'arrêter son chat depuis que tous avaient compris que Merlin le crapaud allait assez vite pour ne pas se faire manger. Même Romeo ne criait plus au scandale quand son amphibien mettait sa vie en jeu.
Chaque Serpentard insultait les deux animaux en eux mais personne n'osait rien dire : les propriétaires du chat rachitique et du crapaud boutonneux étaient trop susceptibles lorsqu'on en venait à leurs bestioles.
N'empêchait qu'Erwin était particulièrement agacé par la course-poursuite qui se jouait dans la pièce depuis une bonne dizaine de minutes. Il aurait souhaité lire en paix mais les monstres avaient vraisemblablement décidé de sortir du dortoir pour les heures d'affluence. Quelle plaie.
Julia s'installa à côté de lui, un grimoire de potions à la main. Ses cheveux étaient encore mouillés de la douche qu'elle venait de prendre et son visage paraissait fatigué.
- Croupton n'est pas là ? se ravit-elle.
- Il se lave, répondit laconiquement Erwin. Ou plutôt, c'est l'excuse qu'il m'a donné. Je suis certain qu'il est juste en train de profiter de l'absence de son chat dans le dortoir.
Julia pouffa et retourna à son grimoire. Cela rappela à Erwin le jour où elle était devenue plus que sa partenaire de potions, le début de leur amitié. C'est lors d'un cours de troisième année, alors que leur potion avait été la plus réussie et parfaite de la classe et que leur professeur leur avait mis un zéro pour tricherie et que Julia s'était levée, avait crié à l'injustice et, pris d'une idée folle, Erwin l'avait rejointe dans sa protestation. Ils avaient terminé collés ensemble, à trier des bocaux pendant un après-midi entier. Mais ils avaient bien rigolé et c'est ainsi que Julia avait perdu tout mystère pour lui.
- Si tu continues de m'observer comme ça, je vais finir par croire que tu es comme les autres garçons, lança-t-elle.
Erwin leva les yeux au ciel. Quelque chose chez elle attirait tous les garçons de l'école. Aucun n'était capable d'aligner deux phrases intelligibles devant elle. Tous, sauf Erwin. Et Eli', sans doute par pur esprit de contradiction et pour entretenir leur conflit. C'était aussi parce qu'Erwin était le seul à ne pas paraître benêt en sa présence qu'elle avait accepté son amitié aussi vite.
Il retourna à la lecture de son livre. Il s'agissait d'un recueil de poèmes d'un écrivain français dont il avait oublié le nom. Toujours était-il qu'il s'agissait d'une belle poésie. Les mots étaient joliment maniés, les idées agréablement enjolivées. Erwin aimait beaucoup ces poésies. Elles lui soufflaient des sentiments, lui chantaient des émotions et sensations. Elles vivaient en lui et résonnaient ensuite dans ses nuits. C'était apaisant de pouvoir se réciter des vers lorsque les cauchemars et les souvenirs prenaient possession de son sommeil.
Il se leva, prétendit devoir aller chercher l'échiquier avant qu'Elijah n'arrive et descendit vers le dortoir. Comme il l'avait prédit, Eli' était allongé sur son lit, un tas de parchemins étalé tout autour de lui. Il sursauta lorsqu'Erwin rentra et le mouvement brusque fit tomber la bouteille d'encre.
- Par tous les mages, Wini' ! C'était une lettre pour ma famille !
- Utilise ta baguette, non ? Et je peux savoir depuis quand tu leur écris de ton plein gré ?
Elijah marmonna quelque injure inaudible avant d'aspirer l'encre ayant tâché son parchemin avec sa baguette de chêne blanc. Puis il répondit d'une voix peu encline à la discussion :
- C'est pas pour eux, c'est pour Athelia. Elle m'a demandé de la tenir au courant de comment Willow et moi allions. Comme il n'aime pas écrire, je le fais à sa place.
Elijah était né au sein de la grande famille Croupton. Ses parents n'avaient jamais réellement mis la noblesse au centre de leur éducation mais était restée la froideur aristocrate. Eli', chaleureux et en constant besoin d'attention, s'était rapidement senti mis à l'écart. Athelia, sa grande sœur, était son aînée de sept ans et malgré leur bons rapports, ils s'étaient vite éloignés lorsqu'elle était rentrée à Poudlard. Gilbert était son grand frère et avait trois ans de plus que lui. Personne n'en parlait chez lui : Gilbert était Cracmol. S'il y avait bien quelque chose qui restait très ancré chez les parents d'Elijah, c'était le mépris minorités. Et enfin, venait Willow, son petit frère qui avait été réparti à Gryffondor l'année précédente.
Pour les parents d'Elijah, seuls lui et Athelia paraissaient mériter leurs attentes les plus hautes. Eli', oppressé, avait lâché l'affaire en quatrième année et essayait depuis de se détacher au mieux de sa famille. Il prétendait détester ses frères et sœur mais Erwin savait la vérité qui se cachait au fond : Athelia était son modèle, Gilbert lui paraissait étrange mais gentil et Willow ne méritait pas cette injustice pour la simple raison qu'il était le plus jeune et à Gryffondor.
Erwin n'essaya pas d'en savoir plus. Il n'interférait pas dans les affaires familiales d'Elijah si celui-ci ne lui demandait pas : il avait suffisamment à faire avec la sienne et ce serait la meilleure manière de mettre son meilleur ami sur les nerfs – or personne n'avait besoin de ça. La seule fois où il l'avait aidé avait été lorsqu'il était venu lui demander des conseils sur ce qu'il devait faire pour ne plus subir la pression de ses parents. Depuis, il se débrouillait seul et Erwin était content de voir que cela rendait Elijah heureux – malgré la culpabilité de tout faire reposer sur sa sœur.
Aujourd'hui, Erwin comprenait mieux pourquoi Elijah s'était attaché à lui dès la première semaine de leur première année, à lui parler encore et encore, toujours plus jusqu'à le faire craquer – et ça avait plutôt bien marché. Elijah devait avoir vu en lui une sorte de pilier et, dépendant à l'affection comme il était, il avait cherché la moindre parole et le moindre sourire auprès de la personne la moins susceptible de lui en donner. Ainsi, le jour où Erwin n'avait pu s'empêcher de pouffer en entendant une de ses blagues, Elijah avait su qu'il s'était trouvé son futur meilleur ami.
Ou tout du moins, c'était ainsi qu'Erwin interprétait le comportement d'Elijah lors de leur rencontre.
- Tu veux faire une partie d'échecs ? proposa Erwin, ennuyé à ne rien faire, affalé sur son matelas.
Elijah accepta. Ils remontèrent dans la Salle Commune. Julia lui avait volé son recueil de poésie et avait l'air de plutôt apprécier ce qu'elle y lisait. Ils s'installèrent et reprirent leur partie en cours après avoir réveillé les pièces capricieuses de l'oncle d'Eli'.
- Fou en E6 ! commença Erwin.
***
Orkan, mythe urbain ou réalité ?
Au cas où vous seriez passés à côté ces dernières semaines (habitez vous dans une grotte ?), la sorcière Orkan ou plutôt son fantôme continue de monter en puissance dans le pays. Comme nous l'avons dit, elle fait l'objet d'un tas de rumeurs circulant depuis plusieurs semaines, sans pour autant avoir été vue ou entendue de source sûre. S'agirait-il d'une nouvelle légende urbaine ? Ou avons-nous à faire à une nouvelle sorcière aux pouvoirs de dissimulation extraordinaires ?
C'est ce que l'on vous écrit depuis quelques semaines grâce au peu d'informations que nous sommes en capacité de récolter : parfois décrite comme venue pour sauver l'humanité, d'autres fois comme prête à la détruire, personne ne sait vraiment de qui il pourrait s'agir ni ce que pourraient être ses objectifs. Une chose est sûre : si tant est que cette personne existe, elle est capable de manipuler les esprit et aiderait ou utiliserait les sorciers sortant du droit chemin.
En effet, les rumeurs disent tout et son contraire mais cet élément revient. Orkan est parfois associée à une image de « nouvelle Morgane », le coeur sur la main et là pour aider les reclus de la société et tous ces sorciers rejetés pour leur différences. Elle serait capable de faire d'eux des personnes normales. Cependant, il est parfois dit d'elle qu'elle pourrait être la prochaine mage noir, qu'elle utiliserait ces sorciers en les privant de toute humanité, leur volerait tout don dont ils pourraient être en possession et en créer une armée.
Toujours est-il que, le nombre de rumeurs augmentant, le Ministère de la Magie demande à toute personne susceptible de l'avoir vu, entendu ou ayant pu avoir toute autre interaction avec elle est priée de se présenter à la brigade de police magique, au département de la justice magique.
Erwin leva un sourcil fatigué. Cet article confirmait ce que Julia et Elijah lui avaient dit : on parlait d'Orkan dans la presse au moins une fois par semaine et l'on ne savait rien d'elle. Pourtant, le Ministère semblait commencer à prendre l'affaire au sérieux. Il ne dut pas réfléchir bien longtemps pour décider qu'il ne s'y présenterait pas : pour cela, il lui faudrait l'autorisation du directeur. Or, Phineas Nigellus Black le mettrait au cachot soit parce qu'il n'aurait pas fait état d'un potentiel danger aux alentours de Poudlard soit parce qu'il le prendrait pour un imbécile cherchant l'attention. Hors de question aussi d'en parler à son directeur de maison, Tobias Howell, professeur de sortilèges et directeur-adjoint : il passerait certainement pour un peureux qui prend tout au sérieux. Erwin ne pouvait se permettre cela, il avait une image à tenir.
Plus tard ce soir là, alors qu'il remontait de son dortoir, surpris de ne pas voir Elijah le rejoindre, il entendit deux voix dans la Salle Commune, pourtant habituellement vide à cette heure tardive. Il s'approcha, de sorte à ne pas être vu mais à pouvoir entendre.
- Enfin, Croupton, admets-le ! s'énervait la voix de Julia. Je sais qu'il a ses raisons d'être comme ça avec lui mais Zephyr a peut-être d'autres envies et besoins que ce qu'Erwin lui donne ! Il a déjà changé depuis la première année et ça, je suis certaine qu'Erwin ne l'a pas vu, tu vois bien à quel point son monde tourne autour de son petit frère ! C'est mauvais pour Zephyr mais ça l'est aussi pour lui. C'est mon ami et le tien, fais un effort !
- Je sais bien tout ça, marmonnait Elijah. Mais j'ai déjà essayé de lui en parler ! « Je sais ce que je fais, ne t'inquiète pas ». Voilà ce qu'il m'a répondu. Et la nuit suivante, je l'ai à nouveau entendu cauchemarder. Je ne peux rien faire pour ça, il est persuadé d'être le mieux placé concernant Zephyr.
- Zephyr n'est peut-être pas encore capable de savoir ce dont il a besoin et envie. Il est même certainement incapable de le formuler. Mais ce n'est pas en le traitant comme Erwin le fait qu'il y arrivera un jour ! Il le surprotège, lui fait tout,... Je ne dis pas que Zephyr n'en a pas besoin : après tout, Erwin est quand même celui qui le connaît le mieux. Mais il pourrait essayer de s'adapter aux évolutions de son petit frère !
- Je ne comprends pas pourquoi tu ne lui dis pas toi-même, McIntosh. Je viens de te dire que je ne pourrais rien faire, ça ne sert à rien de m'exposer des faits auxquels j'ai déjà réfléchis.
- Par Merlin, tu es son meilleur ami, Croupton ! Vous vous connaissez depuis la première année ! Tu es celui qui le connaît le mieux et le plus à même d'être écouté !
- Je suis son meilleur ami, c'est bien, ça me fait une belle baguette. Tu es sa meilleure amie aussi, je te rappelle. Et le problème, c'est justement ça ! On se connaît depuis le début ! Il ne voudra jamais m'écouter si c'est à propos de Zephyr, je le sais. Alors que pour toi, il a toujours eu une sorte d'admiration étrange. Tu es sa meilleure amie, au même titre que moi je suppose, mais si tu lui parles de ça, toi, il essayera d'y réfléchir.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? questionna brutalement Julia.
- Tu l'as dit toi-même, grogna Elijah, je le connais depuis plus longtemps. Je sais comment il fonctionne. Et j'ai pu voir quelles différences il faisait entre toi et moi.
Erwin en avait suffisamment entendu pour comprendre pourquoi Elijah n'était pas encore venu se coucher. Il se posa sur son lit, en ferma les rideaux et enfonça sa tête dans l'oreiller pour remettre ses idées au clair.
Il le savait pourtant, que peu de monde approuvait ses agissements envers Zephyr. Malgré cela, Erwin ne s'était jamais remis en question : ça avait toujours été ainsi et il ne se sentait pas de faire autrement. Cependant, Julia et Elijah avaient peut-être raison de s'interroger. Et si Zephyr évoluait aussi lentement parce qu'Erwin le bridait inconsciemment ? Il avait toujours pensé que si son petit frère avait souhaité un changement, il l'aurait montré et Erwin aurait fini par le comprendre. Mais peut-être que la réalité de Zephyr l'empêchait d'imaginer autre chose, avoir des envies ou de changer quelque chose dans sa routine.
Si on lui avait dit que le premier point d'accord que trouverait Elijah et Julia serait à propos de lui-même et Zeph', Erwin aurait rigolé, croyant à une blague peu recherchée. Pourtant la vérité était là : même si le ton était monté, l'idée était la même. Ses deux meilleurs amis le trouvaient surprotecteurs envers son petit frère, s'inquiétaient pour celui-ci et lui-même. Il ne voyait pas pourquoi, d'ailleurs. Il allait très bien, gérait très bien sa vie et Zephyr. Il avait peu de réelles peurs et, quoi qu'Elijah puisse dire, ses cauchemars n'étaient pas preuve d'angoisses cachées ou que savait-il.
Néanmoins, c'était un tout autre fait qui lui tourmentait l'esprit. Il négligeait l'avis d'Elijah. Sans s'en rendre compte, il accordait plus de crédit aux reproches et conseils de Julia. Erwin se sentait mal pour cela. Il avait cru être le meilleur ami possible pour Eli' mais il lui avait trop peu souvent donné raison, lui avait trop souvent reproché des détails. Et Elijah le connaissait si bien qu'il avait compris qu'Erwin serait plus disposé à écouter leurs inquiétudes si cela venait de Julia. Mais quel genre de meilleur ami était-il ?
Cette nuit là fut très agitée pour Erwin. Il eut du mal à trouver le sommeil, empêtré dans ses réflexions. Puis, le cri de Zephyr l'appelant avait résonné dans son crâne chaque fois qu'il sombrait dans les bras de Morphée.
Alors que l'inconscience avait pris le dessus depuis une petite heure, peu avant le coucher du soleil, pendant un rêve à propos d'une purée de pomme de terre trop froide, son hibou, Cosmos, lui arrivait dessus, l'air plus que sombre. Surpris, Erwin se demandait ce qui pouvait contrarier son oiseau – certainement pas la purée trop froide en tout cas.
Le hibou se posa sur son épaule, s'approcha de son oreille droite et y croassa :
« Souviens-toi ! ».
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