|CHAPITRE 22| Ce qui est lié à ton frère est toujours lié à toi

Sorbet citron !

BONNE ANNEE ! Alors, votre réveillon s'est bien passé ? Oui, je craque, j'avais envie de poster le dernier chapitre pour le début de cette nouvelle année. En plus, c'est vrai que la fin de l'autre chapitre n'est pas cool, c'est pas sympa de vous laisser sur un cliffhanger pareil. 

Mais ne vous en faites pas, ce n'est pas fini ! Il reste encore l'épilogue, que je posterai samedi, et au moins 5 bonus !! 

Je commence ici même si vous n'avez pas encore eu l'épilogue mais à la fin de l'histoire, je répondrais à une petite FAQ. Je vous remettrais ça quand vous aurez l'épilogue mais si vous avez des questions dès maintenant sur quoique ce soit : LVT, les autres projets, moi, mes persos, l'écriture... Hésitez pas à les poser ->

Bonne lecture et à samedi prochain ^^

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|CHAPITRE 22| Ce qui est lié à ton frère est toujours lié à toi


Erwin,

Ca fait presque quatre jours que tu as subitement disparu. Ta mère et moi avons cherché partout, contacté tes amis, qui que ce soit qui aurait pu avoir la moindre information. Malgré ça, tu restes introuvable.

Je ne devrais pas utiliser ça comme argument mais Zephyr est l'ombre de lui-même. Même sans le comprendre, on voit bien qu'il ne va pas bien. Il reste toute la journée dans sa chambre, dans le noir, recroquevillé sans bouger. C'est à peine si le jeune Fawley a réussi à lui faire avaler quelque chose.

Croupton et McIntosh nous ont dit qu'ils prenaient soin de contacter d'autres connaissances à toi. L'aîné des Dumbledore et ce cher Finley Robbins, il me semble. Mais ça n'a toujours rien donné.

Erwin, il faut que tu me croies : si cette lettre te parvient, il faut que tu reviennes. On s'inquiète beaucoup pour toi. Et même si ça va te paraître malhonnête de ma part, je m'inquiète pour Zephyr. Pas de la même manière, mais quand même. N'importe qui qui verrait un jeune garçon s'enfermer ainsi aurait de la peine.

Pourquoi es-tu parti ? Quelles sont tes raisons ?

Est-ce à cause de mon comportement envers ton frère ? Je n'ai jamais voulu le blesser, tu sais. J'avais peur, Erwin. Je ne te demande pas de comprendre, tu n'as jamais eu peur de lui, pas une seule fois. Mais il m'a blessé si violemment et il était si jeune, j'ai été effrayé. J'ai d'abord essayé de le faire disparaître, je me disais qu'un enlèvement serait moins violent pour toi, tu comprendrais : avec de tels pouvoirs, il était convoité, tout ça. Mais Nathaniel et Benedict ont raté et j'ai dû intervenir. Si ça te rassure, Benedict n'a jamais voulu te blesser, il s'est senti coupable un moment. Il voulait te faire peur pour que tu laisses Zephyr partir, on n'avait pas prévu que tu te réveilles. Le couteau était censé te menacer suffisamment si jamais le besoin se présentait. On avait sous-estimé ta pugnacité.

Zephyr est rentré à Poudlard pour mon bien et le sien. Evidemment, il fallait qu'on essaie de faire en sorte qu'il maîtrise sa magie. Heureusement, le directeur a compris le danger qui était représenté et a pu suivre les recommandations que tu voulais absolument qui lui soient accordées. Tu n'en avais pas conscience mais c'est – avec un peu d'argent – ce qui a permis de mettre ta mère et moi en sécurité pendant les mois scolaires, de même que l'école.

Quand Cole m'a parlé d'Orkan, j'ai compris que c'était mon opportunité. Zephyr restait instable, malgré déjà trois ans à Poudlard. Carrie et les frères Milton les suivaient déjà, le projet d'Orkan était assez alléchant, il faut l'admettre. Ca avait presque réussi d'ailleurs. De ce que j'ai cru comprendre, tu as failli accepter.

Il faut que je me rende à l'évidence, ta relation avec ton frère est plus forte que même l'assurance que vous ne soyez plus jamais en danger. Tu ne fais confiance qu'à toi-même pour le protéger, c'est ça ? C'est légitime.

Erwin, il faut que tu comprennes, je n'ai jamais voulu te faire de mal. Je voulais te protéger, me protéger, protéger la famille, la société du danger que Zephyr pouvait représenter. Si j'ai été indirectement obligé de t'impliquer, c'est parce que tout ce qui est lié à ton frère est toujours d'une manière ou d'une autre lié à toi.

Ecoute, je te demande pardon. Si tu es parti à cause de ça, parce que tu l'as compris d'une manière ou d'une autre, je te demande de me comprendre et de m'excuser, s'il-te-plaît. Je comprends que tu sois fâché. Mais la famille n'est plus rien sans toi. Et ça pourrait te paraître pathétique mais Zephyr n'est plus rien sans toi non plus. Tu pourrais croire que j'ai peur qu'il ne supporte pas cette surcharge émotionnelle et devienne dangereux – et tu n'aurais pas totalement tort. Mais le fait est que tu es notre aîné, l'héritier de notre famille et qu'on est là pour toi. Même tes amis ne comprennent pas et s'angoissent pour toi.

Erwin, je te demande une nouvelle fois de m'excuser et de revenir.

Si cette lettre te trouve, réfléchis-y bien et rentre à la maison. Ta mère te préparera une purée de pommes de terre, comme tu les aimes tant.

A bientôt, j'espère,

Ton père,
W. O'Sullivan.

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Monsieur E. O'Sullivan,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que vos résultats au concours sont de 548 sur 600 et que vous êtes donc admis sur le plan scolaire. Votre entretien s'étant passé à merveille, vous êtes admis dès aujourd'hui au Centre de Recherche en Astronomie Magico-Moldu (CRAMM) de Canberra, comme vous en avez formulé le souhait.

Vous êtes attendus dans l'aile sorcière, bâtiment E, couloir six, devant la Salle Isaac Newton le deux septembre 1899 à neuf heures pour le début de votre formation. Celle-ci se fera sous la forme d'un apprentissage actif, avec un chercheur qui vous sera attitré et sera votre tuteur.

Nous vous félicitions pour votre admission et sommes ravis de vous voir très vite dans nos locaux.

Nous vous prions d'agréer nos salutations les plus distinguées,

Roxane Galilée,
Directrice du bureau international de l'aile sorcière du CRAMM de Canberra.

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Monsieur E. O'Sullivan,

Conformément à votre demande, un logement vous a été attribué au CRAMM de Canberra, Australie. Celui-ci se situe dans l'aile sorcière du site, bâtiment J, étage cinq, couloir deux, appartement deux-cent-dix-huit. Nous vous demandons de vous présenter pour un état des lieux le premier septembre 1899 à dix-sept heure trente.

Une inspection de votre baguette sera effectuée avant toute entrée dans le bâtiment pour des questions de sécurité. Ce logement vous est attribué pour une durée de dix mois, il vous sera demandé de renouveler votre demande avant le douze février 1900 si vous voulez pouvoir en profiter durant les vacances d'été. Sinon, il vous sera réattribué à partir de septembre prochain seulement.

Nous vous prions d'agréer nos salutations les plus distinguées,

Marshall Kepler,
Directeur du pôle logement international de l'aile sorcière du CRAMM de Canberra.

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Cher Erwin,

McIntosh et Croupton ont débarqué chez moi cette après-midi, complètement paniqués. Apparemment, tu as disparu et est introuvable. Je ne leur ai pas dit que tu étais passé chez moi. J'imagine que tu ne voudrais pas qu'ils le sachent. Et j'ai compris que tu n'avais pas réapparu depuis que tu es venu me voir et a transplané en urgence après.

Je suis désolé pour les agissements de Gellert, je ne savais pas qu'il était là et je ne pensais pas qu'il serait aussi agressif envers toi. C'est peut-être parce que tu as mentionné Ariana, c'est... un sujet sensible. Même pour lui, même si tu ne t'en doutes pas. Ou alors peut-être qu'il a compris la teneur de notre relation. Enfin, il m'a avoué avoir agi sur un coup de tête.

Ca n'a aucune valeur d'excuses, je sais. Je ne sais pas pourquoi tu as disparu de la circulation comme ça mais si c'est parce que tu t'es senti en danger, s'il-te-plaît, reviens. On fera en sorte de te protéger, quelque soit les risques.

Par ailleurs, je suis désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles ni de t'avoir répondu. Ta lettre m'a fait plaisir. Je n'ai pas vraiment d'excuses non plus. En tout cas, sache que ça ne veut pas dire que tu ne me manques pas.

J'espère que cette lettre te trouvera.

J'espère qu'on se reverra,
Albus.

***

N'essayez pas de me contacter. Vous ne me trouverez pas. Quand cette missive vous trouvera, je serais déjà loin. Je suis désolé de partir ainsi mais il le fallait. Je ne suis plus en sécurité ici. Eli', Julia, continuez de vous voir et ne vous apitoyez pas trop sur mon sort. Là où je vais, tout ira mieux. Hélios, tu es un jeune homme qui deviendra quelqu'un de bien, je te confie Zephyr. Zephyr... Je suis désolé de t'abandonner comme ça. Tu peux garder Cosmos, mon violon et récupérer ma chambre si tu le souhaites. Bon, mon violon n'est plus trop viable, soyons honnêtes. Enfin, voilà. Ne pensez pas trop à moi, ne vous en voulez pas, ce n'est pas de votre faute. Eli', tu seras le premier à recevoir ce message, transmets-le aux autres, s'il-te-plaît. Bonne continuation à tous les quatre.

***

- Alors, Zeph', tu passes une bonne semaine ?

Zephyr releva ses yeux vers Hélios, désabusé. Les légères rides qui commençaient à apparaître sur son visage sautèrent aux yeux d'Hélios. Tout du moins avant qu'il ne se rappelle qu'il ne devait pas être mieux. Il soupira et étira ses bras avant de boire son café. Une bonne ambiance régnait sur le chemin de traverse aussi tôt le matin.

- Je suis fatigué, répondit Zephyr après avoir bu une gorgée de son jus d'orange. Mais je vais bien. Et toi ?

- Pareil, je dirais. Faustus vient de fêter ses cinq ans, Conrad en aura quatre d'ici le mois prochain. Ca grandit vite, les enfants, tu sais.

- Les enfants d'Elijah ont vingt, quinze et douze ans. Je sais que ça va vite.

Hélios souffla du nez. Il avait tendance à oublier qu'il avait eu ses enfants tard. Quoiqu'il ne se sentait pas plus vieux aujourd'hui qu'à trente-huit ans. Mais il devait admettre que les médicomages avaient été sceptiques pour la première grossesse de Lisa Ollivander, sa femme, à trente-quatre ans. Quoiqu'il en soit, elle se portait bien aujourd'hui et c'était tout ce qui comptait.

- Ca te dirait de venir manger à la maison, ce soir ? Elijah sera là avec Alix et Stephen, il m'a dit.

- Tobias ne sera pas là ?

- Il a commencé à travailler. Il a vingt ans maintenant, tu l'as rappelé toi-même.

Zephyr sourit dans son jus d'orange. Hélios n'eut pas besoin de lui demander, il savait que c'était un oui.

L'absence d'Erwin avait été rude pour tout le monde au début. Hélios avait été perdu tant Zephyr s'était cloîtré dans une espèce de semi-conscience, de demi-vie. Ca avait duré trois ans puis peu à peu, il avait commencé à retrouver ses hauts et ses bas d'avant. Puis, il avait continué de grandir dans la voie qu'il avait commencé à emprunter avant qu'Erwin ne disparaisse. Et vingt-cinq ans plus tard, ils en étaient arrivés là, à boire en terrasse et discuter comme deux amis tout-à-fait normaux. Hélios était fier, et heureux de cette vie.

Bien sûr, Zeph' n'était pas le plus grand des bavards, ni très souriant. Et il lui arrivait parfois encore d'être dans cet état éteint qui faisait se mettre en question Erwin chaque fois, déjà à l'époque. Mais Hélios avait fini par apprendre à lire entre les lignes et comprendre les intentions et sentiments de Zephyr dans ses yeux. Erwin avait raison à l'époque : Zephyr était quelqu'un de très expressif.

- Tes enfants seront là ?

- Evidemment. Et Lisa aussi. Mais ils seront vite couchés, ils sont encore petits.

- Je me rappelle quand Alix avait cet âge-là. Elle me collait déjà partout. Tu me disais qu'elle m'aimait bien.

- Je t'assure, elle t'adore. Même Elijah le voyait. Puis, tu jouais avec elle, forcément que ça lui plaisait.

- Ca me manque, des fois. Elle est grande, maintenant, elle aime bien parler. Je jouerai avec tes fils avant qu'ils aillent dormir.

- Tu sais, un jour, eux aussi préféreront parler plutôt que jouer. Mais ça fera comme Alix, ils apprendront à te comprendre sans te forcer à discuter. J'en suis certain.

Zephyr termina son jus d'orange puis le regarda, l'air mi-circonspect, mi-soulagé. Hélios soupira à nouveau, à deux doigts de croiser ses jambes sur la table. Il l'aurait fait si Zephyr ne le regardait pas de cet œil futé. Hélios leva les yeux au ciel avec désespoir. Avec le temps, il avait appris à connaître encore mieux Zephyr. Mais l'inverse était tout aussi vraie. Et ce regard de menace qu'il lui lançait était criant d'une vérité qu'il n'avait pas forcément envie d'entendre.

- Tu es toujours partant pour le tour de monde quand on aura l'argent et le temps, Zeph' ?

- Bien sûr. Quand on sera à la retraite, on fera ça.

S'il y avait bien un projet qui leur tenait à coeur, c'était celui-là. Et secrètement, Hélios espérait pouvoir retrouver Erwin par hasard sur leur chemin. Ce serait une belle surprise, même s'il n'y croyait pas trop. Personne n'était vraiment passé à autre chose mais chacun avait fait sa vie avec l'infime espoir de voir leur ami et frère réapparaître.

Enfin, même s'ils ne trouvaient pas Erwin, il avait hâte de voyager avec son meilleur ami. Et lorsqu'il croisa le regard bleu de Zephyr, il comprit que ce sentiment était réciproque. 

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