|CHAPITRE 20| Dernière nuit dans la tour d'astronomie

Sorbet citron ! 

Hello ! Comment allez-vous ? Moi, ça va mieux ! Là, il faut que je range ma chambre (j'aime le propre et l'ordre mais ma chambre, j'arrive pas à la tenir, allez savoir pourquoi). Tiens ma playlist passe d'un truc type musique classique doux (BO d'une série en réalité mais c'est vraiment très doux) à du hard (vraiment pas doux ducoup), je ne sais pas quoi en penser xD (c'est très sérieux, ce que je vous raconte, j'ai des goûts musicaux aléatoires). 

Bref, je pense que ça ne vous intéresse pas. Je m'excuse une dernière fois pour la confusion de voir deux fois le même chapitre et celui d'avant en plein milieu de semaine. Je vérifierais toujours plusieurs fois maintenant.

Maintenant, place au chapitre 20 ! Je préfère vous préparer mais, après celui-là, il n'en reste que deux et l'épilogue. Ne vous affolez pas pour autant ! J'ai quand même plusieurs bonus (quatre, je crois ? peut-être cinq) (et si vous avez des idées de bonus à la fin, vous pourrez me les soumettre sans problèmes) (ça compte aussi pour ceux qui arriveront après, j'ai perdu mon audience avec mes pauses trop longues).

Allez, bonne lecture ! 

A la semaine prochaine ! Et passez un joyeux Noël !!

***


|CHAPITRE 20| Dernière nuit dans la tour d'astronomie


- Alors tes exams ? Ca a été ?

- Parfaitement bien, répondit Albus. Et toi ? Pour les oraux, tu es arrivé à les entendre ?

- Tout s'est très bien passé. Les examinateurs des oraux étaient prévenus par Mrs. Clifford donc ils ont été gentils. Y en avait juste un que j'entendais pas bien mais ça fait quelques semaines maintenant donc je commence à pouvoir lire sur les lèvres.

Il faisait chaud en cette nuit d'été. Pour le dernier jour à Poudlard, Albus et Erwin s'étaient octroyés une ultime soirée dans la tour d'astronomie.

Les examens étaient passés, le stress était retombé. Depuis l'attaque d'Orkan à Poudlard, Erwin n'avait pas récupéré toute son ouïe, l'infirmière lui avait bien fait comprendre qu'il était peu probable qu'il retrouve une ouïe normale désormais. Par chance, Zeph' n'étant pas bavard, cela n'altérait que peu leur relation. Il n'en voyait l'impact seulement quand il parlait trop fort sans s'en rendre compte et que Zephyr posait ses mains sur ses oreilles.

Erwin soupira. Sa vie avait bien changé en quelques mois. Il regarda Albus et sentit son coeur se gonfler d'un sentiment désagréable.

- Et nous ? On devient quoi ?

- Nous ? On ne sait pas déjà ce qu'on est, comment pourrait-on savoir ce que nous allons devenir ?

- C'est la dernière fois, c'est ça ? C'est fini ?

Albus tourna son regard vers Erwin, moins pétillant qu'à l'habitude. Tout revint à la mémoire d'Erwin. Sa fixation sur ses mains, ses questionnements, son coeur qui battait à en faire vibrer sa poitrine, cette boule dans sa gorge, le manque, la douceur de sa peau, le plaisir que lui procuraient chacun de leurs baisers, la joie qui l'emplissait chaque fois que sa voix résonnait.

Il avait honte à le dire mais ce qui lui avait fait le plus peur quand on lui annoncé sa surdité partielle, c'était de ne plus entendre la voix d'Albus quand ils discutaient.

- Vraiment, Albus ? On finit ça comme ça ? Allez, dis quelque chose ! C'est toi qui m'as embarqué là-dedans !

- C'est vrai, admit Albus. Désolé pour ça d'ailleurs. Je sais que ça a pas toujours été simple pour toi, ça se voyait. Moi, j'ai appris à vivre avec depuis un moment. Mais toi ? Tu serais capable de ça ? Pourrais-tu sacrifier tes amis, ta famille, ton futur travail pour avoir une relation interdite ?

Si c'est avec toi, si tu me promets que ça va durer, je suis prêt à tout.

Erwin ne se voyait pas le lui avouer. Surtout qu'il savait bien que ces réflexions n'avaient toujours lieu que quand il ressentait tout, qu'Albus était là pour exacerber le moindre de ses sens. Autrement, en dehors de sa présence, il y avait toujours cette voix dans sa tête pour lui rappeler que ce n'était pas normal et qui étouffait ses sentiments.

- Je n'ai pas non plus envie de tout arrêter aussi vite, avoua Albus, l'air peiné. Si on essaie, ce sera loin d'être aussi simple qu'avant. Et il faut que tu sois prêt à prendre des risques, parce qu'on risquera beaucoup plus qu'ici. Mais si ça te convient, je veux bien qu'on essaie de trouver de nouvelles marques.

Un soulagement emplit le coeur d'Erwin. Clairement, il était plus prêt à braver la loi et les interdits sociaux que d'abandonner cette relation. Malgré le manque de réponses d'Albus aux dernières vacances et toute l'attention qu'il semblait accorder à ce Gellert Grindelwald, Erwin n'était pas prêt à tout laisser tomber comme ça.

Pris d'une pulsion, il se leva et attrapa Albus derrière le dos. Il le serra contre lui, en profitant pour savourer son parfum de cannelle. Ce n'était pas la fin, c'était un nouveau début. Mais c'était la fin d'une période simple, sans avoir à réfléchir. C'était la fin de l'innocence, de la spontanéité.

C'était la dernière nuit dans la tour d'astronomie.

***

Pour ce dernier trajet au retour de Poudlard, Zephyr et Hélios s'étaient introduits dans leur compartiment. Un calme joyeux régnait dans tout le train. Erwin se sentait plutôt apaisé.

Malgré tout, il restait silencieux et observait autour de lui. Hélios discutait avec un Zephyr qui avait l'air ravi de l'écouter et qui grignotait tout ce qui lui passait sous la main depuis plus d'une heure. Quant à Julia et Elijah, ils riaient ensemble en imaginant le futur d'Erwin – c'était la raison pour laquelle il avait décidé d'arrêter de parler.

Ses deux amis, après avoir passé des années à se battre à la moindre occasion, avaient grandement changé ces derniers mois. Si bien qu'ils se retrouvaient à rire ensemble en imaginant Erwin se perdre le jour de l'examen d'entrée au CRAMM. Si les voir s'entendre ne ravissait pas autant Erwin et s'il n'avait pas peur de Bidule, couché sur la banquette contre la cuisse d'Eli', il leur aurait déjà balancé le grimoire qu'il avait sous la main.

Une certaine nostalgie l'envahissait. Il aurait presque eu envie que Julia et Eli' se bouffent le nez, il aurait moins regretté ce dernier départ.

Il n'aurait pas cru qu'il aurait trouvé si difficile de terminer sa scolarité. Lui qui avait toujours été distant, il pensait que ça lui ferait ni chaud ni froid. A part peut-être l'angoisse de quitter Zephyr et le laisser seul, il n'aurait pas imaginé être attristé.

Et il était là, complètement rassuré sur le sort de Zephyr pour les prochaines années, entre les bonnes mains de Robbins et Hélios, sous la garde de Mrs. Clifford. Mais malgré ça, une pointe amère subsistait dans sa poitrine.

Il aurait aimé profiter plus. S'il s'était aperçu plus tôt que Zephyr commençait à acquérir un semblant d'autonomie, s'il s'était aperçu plus tôt qu'Hélios était aussi digne de confiance que la conviction que la lune sera pleine à la fin de son cycle de 28 jours, s'il s'était aperçu plus tôt que Julia et Elijah étaient capable de s'entendre, peut-être aurait-il pu avoir des souvenirs plus forts.

Mais s'il en était là aujourd'hui, c'était bien grâce aux disputes incessantes de ses amis, son inquiétude latente pour Zephyr. Et tout ça l'avait mené dans les bras d'Albus, s'il réfléchissait bien. S'il devait tout refaire, il ne changerait sans doute rien. Cette année lui avait fait énormément de bien, autant qu'elle lui avait fait du mal.

Jamais il ne s'était autant questionné sur lui-même, jamais il n'avait remis en question son existence à ce point-là. Mais au moins maintenant avait-il connaissance de certaines faces de lui-même qui lui étaient obscures auparavant.

Zephyr se retourna vers lui et commença à jouer avec le bouton ouvert de la manche de son manteau. Elijah sembla prendre ça comme une invitation et se jeta sur Erwin. A deux et avec l'aide d'Hélios qui les rejoignit, ils entreprirent de lui retirer son manteau. Julia en profita pour se moquer de lui tandis qu'Erwin riait car Elijah savait parfaitement où est-ce qu'il était chatouilleux.

Une fois leur mission accomplie, Eli' revêtit le manteau avec fierté et en répétant une énième fois à quel point il était jaloux dudit manteau. Zephyr sautillait en attendant son tour et Elijah finit par le lui donner. Le manteau était trois fois trop grand pour lui mais ça ne l'empêchait pas de sembler très heureux. Pour la première fois depuis très longtemps, il arborait un grand sourire que ses camarades de compartiment ne manquèrent pas, surpris d'une telle expression.

Non, pour rien au monde Erwin n'échangerait cette vie contre une autre. Pour rien au monde, il aurait fait les choses autrement. Pour rien au monde il n'échangerait l'ouïe qu'il avait perdu et ce sourire pur contre des événements différents.

***

Le luthier avait fait vite pour réparer son violon. Erwin avait été surpris.

En cette chaude après-midi, il était à Londres pour récupérer son précieux instrument.

- Comme je vous avais dit, je ne suis pas magicien, Monsieur O'Sullivan. Je n'ai pas pu le rendre comme neuf, votre violon était trop abîmé. J'ai changé les cordes, elles m'ont cassé entre les mains à la seconde où je les ai effleuré. Le bois est resté rayé par endroits et malgré les nouvelles cordes, il gardera un certain grincement quand vous jouerez. Je sais à quel point vous y tenez mais je ne serais pas en capacité de le réparer éternellement. Cet objet a fait sa vie, il faudra que vous songiez à vous en procurer un nouveau, la prochaine fois.

Erwin était légèrement déçu. Il pensait que le vieil homme avait des mains en or et était capable de tout faire malgré le fait qu'il était moldu. Seulement, il semblait que la magie de la musique, elle aussi, s'éteignait parfois. Serrant son violon contre lui, il décida d'en profiter le plus longtemps possible, même s'il fallait s'acharner, il ferait de son mieux pour le garder le plus longtemps possible avec lui.

La foule du Londres moldu était bien plus dense que sur le Chemin de Traverse. Cependant, le début d'été avait ramené les badauds sur les pavés et en terrasse. Se frayant un chemin difficilement, il manqua de trébucher sur le sol irrégulier.

- Vous avez entendu cette horreur à Godric's Hollow ?

- Oui, pauvres enfants,... Ils sont orphelins maintenant, l'aîné est majeur et va prendre en charge son frère d'après le journal. C'est terrible... Tu te souviens de ce qu'il était arrivé au père ?

- Dumbledore, c'est ça ? Oh, oui, je me souviens. A Azkaban, c'est ça ? Et maintenant la mère n'est plus. Quel malheur...

Erwin releva subitement la tête. Un malheur était arrivé chez Albus ? A écouter les passants, il semblait que sa mère était décédée pour des raisons qui n'avaient pas été révélées.

De retour chez lui, Erwin s'empressa d'écrire à Albus. Il lui présenta ses condoléances, l'invita à venir se changer les idées chez lui ou ailleurs s'il lui en prenait l'envie, ajouta qu'il comprenait parfaitement qu'il ne réponde pas à sa missive et profita de la vigueur de Cosmos pour lui confectionner un paquet avec quelques chocolats et sucreries pour le réconforter.

Il se sentait vide, presque comme s'il s'agissait de son propre deuil. Il n'avait pourtant jamais réellement vécu cette situation, outre la mort de son grand-père qu'il connaissait peu il y a six ans et celle de cet ami d'enfance qui avait succombé à la variole plus d'une décennie auparavant, Erwin ne connaissait pas le deuil. Celui de l'adulte, qu'on comprend parfaitement. Celui d'une personne très proche. Tout du moins, il pensait ne pas le connaître.

Il n'arrivait pas à se mettre à la place d'Albus. La tête entre les mains, il regretta ses mots. Peut-être s'était-il mal exprimé ? Peut-être qu'Albus allait mal prendre sa lettre ? Qu'allait-il se passer, maintenant ?

Avec le besoin de se vider l'esprit, il attrapa son violon et se mit à jouer.

Ce passage dura des jours entiers. Dès qu'une angoisse le rattrapait, Erwin attrapait son instrument. Alors, Zephyr venait s'asseoir devant la porte de sa chambre et l'écouter jouer, pendant des heures s'il fallait. Puis, plus d'une semaine après l'envoi de sa lettre et maintes lectures au sujet de la mort, Erwin se résigna. Albus ne répondrait sans doute pas avant un moment, il le comprenait bien.

Pour faire passer le temps, oublier ses envies, respecter le deuil d'Albus, il passa de plus en plus de temps hors de sa chambre. Il joua avec Zephyr à se lancer leurs oreillers respectifs, à trouver la plus belle fleur de leur jardin, à cache-cache.

Le soir, il profitait d'être en famille pour profiter de la présence de sa mère et de la disponibilité de son père.

Au début sceptique et suspicieux à son sujet, plus les conversations passaient, plus Erwin doutait. En aucun point son père ne lui paraissait coupable de tout ce qui l'avait accusé quelques semaines auparavant.

- Je ne comprends pas, osa-t-il amorcer un jour.

- Que ne comprends-tu pas ? fit son père, intrigué et manifestement ravi de pouvoir enseigner quelque chose à son fils.

- Edwards, Avery, les frères Milton,... Ce sont des amis à vous. J'ai lu dans les journaux qu'ils étaient accusés de collaboration avec Orkan.

- C'étaient mes amis, oui. Mais tu apprendras qu'il arrive qu'on croie faire confiance à quelqu'un sans que ce ne soit vrai. Il apparaît que les chefs d'accusations soient vrais, même si on ne peut rien affirmer tant que le procès n'est pas terminé. Après, de toi à moi, Benedict est quelqu'un de très honnête, on ne peut pas lui retirer cette qualité. Et si Bene' fait quelque chose, Nathaniel le suivra. Donc je les croie quand ils disent avoir agi de leur plein gré.

- Mais pourquoi ? Ce sont à Zephyr, qu'ils s'en sont pris !

- Je me permets de te corriger ici, c'est Orkan et Cole qui lui ont tendu un piège. C'est bien malheureux, je ne croyais pas Cole capable d'une chose pareille. Pour la collaboration de Carrie et des frères Milton, je ne sais pas quoi te dire. Sans doute qu'ils ont été attirés par de l'argent ou une promesse de pouvoir, je ne sais pas.

D'autres soirs, les sujets étaient beaucoup moins hypothétiques.

- Alors, Erwin, des nouvelles du CRAMM ?

- Pas encore. Maintenant que le concours d'entrée est passé, je dois passer l'entretien la semaine prochaine. On m'a dit de ne pas attendre de réponse avant début août minimum.

- Si on m'avait dit que tu travaillerais dans l'astronomie et encore mieux, dans un centre aussi prestigieux, je n'aurais pas osé le croire !

- Ne mettez pas la cariole avant les Sombrals, papa, je n'ai pas encore été accepté.

- Moi je l'ai toujours su, dit sa mère d'une voix douce. L'astronomie t'a toujours fasciné, tu passais des heures allongé dans le jardin le soir, même quand il gelait, les elfes étaient obligés de te ramener dans ton lit. Ca m'effrayait que ce soit ton projet d'avenir mais je connaissais pas ces CRAMM. J'aime la perspective que tu travailles en parallèle avec des chercheurs moldus.

- L'innovation ne s'arrête jamais, ma chère, soupira Walter en s'enfonçant dans son fauteuil, une pipe à la main. Tu sais, Erwin, tu as la chance d'être né à cette époque. Avant, l'astronomie ne te menait nulle part. C'est surprenant que la filière reprenne son cours grâce aux moldus mais c'est un point de vue intéressant à expérimenter.

Erwin n'osa pas le corriger sur le fait qu'il était plus surprenant que les sorciers arrivent encore à suivre dans certains domaines des sciences naturelles, non dominées par la magie. Après tout, il comprenait ce qui pouvait le mener à penser cela. Au moins ses parents n'avaient-ils pas mal réagi à l'annonce de sa possible entrée au CRAMM.

Il ne leur avait pas encore annoncé sa destination. Il attendait d'abord ses résultats.

***

Chaque soir depuis le début des vacances d'été, Zephyr s'amusait à venir plonger sur le lit d'Erwin quand il s'apprêtait à s'endormir. Il ne supportait aucun contact le reste de la journée mais dans le noir, avec la couverture comme barrière entre leurs pyjamas, il semblait tolérer la chaleur de son frère.

La première fois que c'était arrivé, Erwin avait cru mourir. D'abord d'une crise cardiaque puis ensuite sous le poids de son petit frère qui, malgré tout, grandissait et pesait plus lourd que quand il avait six ans.

Depuis, il attendait les yeux entrouverts le moment où Zephyr se pointerait. Il ne le faisait pas à chaque fois. Mais quand il arrivait dans sa chambre et courrait jusque dans son lit, il pouvait presque l'entendre crier « Erwin ! » avec un rire coupable.

Et rien que pour ça, il était prêt à l'attendre chaque nuit.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top