|CHAPITRE 1| Les liens du sang

Sorbet citron !

Hello ! Comment ça va, chez vous ? La rentrée, les emplois du temps, les profs ? Perso, à part mon prof d'enseignement scientifique physique, je suis assez satisfaite ! 

J'avais tellement hâte de vous poster le premier chapitre, vous n'imaginez même pas. Bon, aujourd'hui, il ne me plaît plus du tout pour certaines raisons, d'écriture en particulier. Après, il a été écrit il y a un an, donc j'essaie de relativiser. Mais c'est difficile. (Sinon, il me reste une partie du chapitre 10 à écrire, au moins 600 mots, donc il est bientôt terminé !)

En parlant d'un an, demain ça fera un an que j'ai posté l'épilogue de LVDNS. Ca me fait tout drôle, j'ai l'impression que c'était hier. Enfin, c'est tout de même assez symbolique de poster le premier chapitre de LVT la veille de cet événement, je trouve. Bref, je vous laisse avec le chapitre ! 

Bonne lecture ^^ !

***

Note des bêtas-lectrices :

Salut à tous et à toutes, Marie à l'appareil ! Au programme : présentations de quelques personnages, petit moment absolument adorable entre Erwin et son frère ! Etttt ... apparition de notre très chère famille Sombrero ! C'est une famille qu'on a en commun entre HarryStranger, et Camilledll. C'est trop bien de les voir là, j'aime trop !

Helloooo !! Camille ici pour faire la note de la semaine ! Alooors... Un petit chapitre d'introduction pour présenter nos frères préférés : Erwin et Zephyr. Je les aimes déjà, et j'espère que vous aussi !

***


|CHAPITRE 1| Les liens du sang


C'était d'un ennui mortel.

Erwin O'Sullivan n'aimait pas ce type de journée. Il n'aimait pas manger avec autant de monde et aimait encore moins que personne ne prête attention à l'absence de Zephyr, son petit frère.

Tout le monde discutait. Son père, Walter O'Sullivan, avait invité quatre de ses amis et parmi eux, le concierge de Poudlard : Cole Edwards. Erwin détestait que cet homme vienne chez lui. Il avait toujours l'impression que ses petits yeux sombres et perçants cherchaient la moindre anomalie dans son comportement pour pouvoir le lui reprocher une fois à l'école. Helen, sa mère avait invité son cousin Georges avec sa femme Mary et leur fille Martha, âgée de deux ans. C'était la seule personne qu'Erwin était content de voir : Martha ne discutait pas pendant des heures sur des sujets ennuyeux et ne passait pas son temps à débattre pour des futilités. Elle bavait un peu, certes, mais au moins sa compagnie était-elle agréable.

Il n'aimait pas passer des heures à un repas. Ça l'ennuyait et surtout, il ne pouvait pas manger avec Zephyr. Alors, il restait silencieux. Pour passer le temps, il essayait de mettre de côté le brouhaha des conversations et pensait à ses partitions ou ses devoirs. C'était là sa seule occupation lors de grands repas : penser à quelque chose d'un peu utile.

Heureusement, sa mère le connaissait et était consciente de ce qu'elle lui infligeait. Alors, lorsqu'elle considérait qu'il avait suffisamment fait office de sa présence - ou que Zephyr était resté trop longtemps tout seul mais Erwin en doutait -, elle le libérait et l'autorisait à rejoindre les étages.

Erwin la remercia et ne se fit pas prier pour se précipiter dans la cage d'escalier. Il monta les marches en bois noble recouvertes d'une moquette rouge, traversa le couloir et put enfin souffler. Il s'était échappé de cette ambiance fausse qu'il détestait. C'était bon de respirer à nouveau.

Il arriva enfin dans sa pièce préférée : la chambre de son petit frère. Erwin toqua doucement à la porte pour ne pas l'effrayer et ouvrit le battant. Comme il s'y attendait, la pièce était plongée dans le noir. Ce ne fut uniquement parce qu'il le connaissait bien qu'il repéra Zephyr. Accroupi par terre, se balançant légèrement, le garçon regardait le sol.

Erwin s'approcha à pas doux et se mit à la hauteur de son petit frère, vêtu de son habituel pull sans manche en maille bleue. D'une voix calme, il commença à lui parler, comme si de rien était.

- Maman m'a enfin autorisé à sortir de table. Elle me fait attendre de plus en plus longtemps, je crois qu'elle ne comprend pas pourquoi je ne peux pas rester avec eux. Je ne t'ai pas trop manqué ?

Le silence lui répondit. Mais Erwin ne se vexa pas. Sous les bouclettes blondes et les grands yeux bleus de Zephyr se cachait une personne différente des autres - et souvent incomprise. Zephyr ne parlait pas, n'avait jamais parlé. Erwin ne s'en formalisait pas : son petit frère était comme ça et il n'y avait pas à chercher plus loin. Il l'aimait et c'était tout ce qui comptait.

Malgré tout, Zephyr était difficilement accepté parmi les autres. Il ne supportait pas les contacts physiques, qu'il y ait du monde autour ou se retrouver sans repères. Il était difficile de voir s'il comprenait ce qu'on lui disait, seul Erwin savait lire parfaitement en lui. Il répondait à peine à son prénom, ne maîtrisait pas du tout sa magie. Erwin avait longtemps cru qu'il ne pourrait pas rentrer à Poudlard.

Pourtant, trois ans plus tôt, Zephyr avait finalement reçu sa lettre. Un rendez-vous avec le directeur et le directeur-adjoint avant la rentrée s'était imposé mais la conclusion avait été simple : Zephyr rentrerait à Poudlard. Il ne pourrait peut-être pas travailler comme les autres mais c'était indispensable d'intégrer l'école pour qu'il puisse contrôler ses pouvoirs. Walter et Helen O'Sullivan avaient même été jusqu'à émettre l'hypothèse d'une possible soudaine « socialisation » de leur fils cadet mais Erwin trouvait cela stupide : Zephyr était celui qu'il était, il n'avait pas besoin d'être changé.

À le voir comme ça, immobile et recroquevillé sur lui-même dans une pièce plongée dans l'obscurité, Erwin comprenait que Zephyr n'appréciait pas du tout le nombre d'invités. Ça le peinait. Ses parents n'avaient jamais essayé de s'adapter à son petit frère, préférant clamer qu'un jour il deviendrait normal. Erwin ne comprenait pas cette manière de penser mais n'avait jamais opposé son avis. Après tout, il n'était que son frère, rien de plus.

Alors, dans des cas comme cet après-midi là, Erwin cherchait à rassurer ce garçon effrayé. En prenant garde à ne pas le toucher, pas même le frôler pour ne pas l'angoisser plus, il essayait de lui parler à voix basse, de choses et d'autres. Il badinait sur Poudlard, la météo ou encore sur les disputes de ses deux amis. Dans ces moments-là, Zephyr ne s'intéressait pas à ce qu'on lui disait, seul comptait le timbre rassurant de sa voix, Erwin l'avait vite compris. Alors il chuchotait, bavardait sur tout et rien et observait les épaules du petit blond se détendre un petit peu.

- Hélios m'a dit que tu avais eu l'air d'apprécier Pré-au-Lard. C'est vrai ? Tu as aimé ?

Pour la première fois depuis vingt minutes qu'Erwin lui parlait, Zephyr montra qu'il l'écoutait. Il releva un peu la tête et tourna légèrement son visage vers son grand frère, sans pour autant lâcher le sol des yeux mais Erwin apprécia le signe. Il continua sur sa lancée.

- Tu as été au Clair de Lune ? Tu as vu Galilée ? Elle est belle sa boutique, tu ne trouves pas, p'tit frère ?

Le surnom eut raison de Zephyr. Erwin savait que l'appeler comme ça le faisait réagir. Ça devait lui rappeler leur enfance. Le garçon leva lentement son visage vers celui de son frère et Erwin croisa enfin son regard. Dans ses iris bleus, il lut la fascination et le sentiment d'apaisement qu'avait éprouvés le petit blond dans cette boutique. Erwin sentit son cœur se gonfler d'amour pour ce garçon différent des autres. Il ne parlait pas et ne marchait pas tout-à-fait sur la route toute tracée des codes de la société. Mais il suivait son propre chemin et en son for intérieur, Erwin était persuadé de pouvoir l'y suivre.

La fierté de voir son frère apprécier les mêmes choses que lui, lui donna envie de serrer Zephyr contre lui mais il se retint. S'il faisait cela, il risquait de couper le début de contact qu'il avait enfin avec lui.

Erwin était passionné par le ciel, l'espace, les étoiles. Au Clair de Lune était une boutique d'astronomie à Pré-au-Lard. Alors si Zephyr appréciait ce genre d'endroit à l'ambiance calfeutrée où étaient réunies toutes les connaissances sur ce vaste océan qu'est la nuit, Erwin ne pouvait que se sentir ému d'avoir réussi à transmettre un petit bout de sa personnalité à celui qui comptait le plus au monde pour lui.

Erwin était sur le point de s'étendre davantage sur les étoiles et le ciel quand il entendit des craquements dans le couloir. Se demandant qui par Merlin pouvait venir les déranger dans leur moment, il perdit son léger sourire et ses sourcils se froncèrent, comme à leur habitude.

- Erwin ? Dépêche-toi de nous rejoindre, appela une voix derrière la porte. C'est l'heure du thé et on te réclame en bas.

- Oui, Papa. Dites-leur que j'arrive.

Les pas repartirent dans le couloir et Erwin se retourna vers Zephyr. Un soudain courant d'air s'engouffra sous la chemise de l'aîné, le faisant frissonner. Il regarda son petit frère. Il avait repris ses balancements et regardait à nouveau le sol.

Sa langue claqua d'agacement contre son palais. C'était toujours quand il arrivait enfin à le détendre que quelqu'un venait pour tout gâcher. Ça l'énervait. Il inspira profondément pour ne rien montrer à Zephyr et reprit une voix calme.

- Je vais devoir y retourner, Zeph'. Je reviens dès que je peux, d'accord ? Rassure-toi, tout va bien. Et Papa ne me veux pas de mal, tu sais bien que ce n'est pas son genre. Je suis désolé de devoir partir, je reviens très vite.

Erwin sortit de la chambre sans obtenir un seul geste montrant qu'il l'avait écouté. Il referma la porte et descendit dans le salon où le thé était servi.

Ce courant d'air après que son père soit parti n'avait pas été provoqué par une fenêtre mal fermé ou un mouvement brusque. Erwin savait que c'était Zephyr qui l'avait causé inconsciemment.

Son petit frère était né avec une personnalité différente et, aussi, des aptitudes différentes. Il avait une sensibilité plus élevée qu'un sorcier moyen avec les quatre éléments, en particulier l'air. Depuis tout petit, il lui arrivait d'exprimer ses émotions en provoquant inconsciemment de grosses bourrasques à l'intérieur de la maison. La pluie dans la chambre, le jardin soudainement fleuri ou encore la cuisine en flamme était - d'après ses parents - aussi du fait de ce pouvoir étrange. Erwin, lui, n'en était pas certain. Tout jeune sorcier pouvait exprimer sa magie accidentellement avec les éléments naturels, lui-même avait déjà causé une légère inondation dans le jardin une fois.

Cependant, Erwin avait une certitude : Zephyr avait du pouvoir sur le vent. Ses émotions faisaient bouger l'air et ç'avait toujours été la seule manière pour lui de s'exprimer. Erwin se sentait mal pour lui. Il devait éprouver des émotions trop fortes pour lui pour que sa magie se manifeste ainsi. Ou en tout cas c'était la seule explication rationnelle qu'il eut trouvé.

C'était dangereux, parfois. Des accidents avaient eu lieu. Une fois, alors qu'il était encore très jeune, Zephyr s'était mis très en colère. Erwin n'avait pas assisté à la scène et n'avait donc aucune idée de ce qu'il s'était passé. Il savait juste que son père avait fini projeté dans une vieille armoire et qu'il n'avait plus jamais marché normalement.

Le menton dans sa paume, à peu près bien assis dans le fauteuil, une tasse de thé trop chaud à la main, il s'ennuyait ferme. À nouveau. Cole Edwards recommençait à le regarder en coin et Erwin détestait ça. Il lui aurait bien fait une grimace mais ça aurait détruit son image de personne neutre et imperturbable. Alors il s'enfonçait dans ses réflexions en essayant d'oublier que la deuxième amie de son père, Carrie Avery se mettait à son tour à le regarder comme un animal sauvage.

Il n'avait jamais apprécié les amis de son père. Cole Edwards était le concierge de Poudlard, c'était suffisant pour ne pas l'aimer. Carrie Avery était la seule femme du groupe. Vue de loin, elle paraissait gentille mais Erwin la connaissait suffisamment pour la savoir acerbe et malveillante. Les deux autres étaient deux frères, Benedict et Nathaniel Milton. Le premier était un benêt aux airs d'adolescent grandi trop vite. Le second était un peu plus intelligent mais Erwin ne parierait pas deux Gallions là-dessus non plus.

Il n'avait pas envie de se mettre à parler avec eux. Il pria Merlin pour que ces regards ne soient pas des appels à la discussion.

En face, sa mère discutait avec la femme de son cousin Georges qui, lui, essuyait la bouche de la petite Martha. Erwin ne voulait pas parler avec eux non plus. S'il le faisait, il était certain qu'on lui poserait des questions sur son avenir, sa scolarité ou même s'il avait trouvé une future fiancée. Ce qui n'était absolument pas dans ses projets.

Lorsqu'il vit Martha descendre des genoux de Georges et venir vers lui, il se dit qu'à la limite, il pouvait encore parler avec elle. Il avala sa tasse de thé encore bouillante et se brûla la gorge. Ça n'empêcha pas l'amertume de la boisson de lui dessécher la langue après coup : son père aimait le thé trop infusé et les elfes avaient dû le préparer comme ils le faisaient à l'habitude. Erwin en espérait presque que ce thé imbuvable rebuterait les invités et qu'ils ne reviendraient plus jamais. Ainsi, les visites de ses parents seraient amputées de deux groupes.

Il posa sa tasse sur un endroit stable et se pencha vers Martha qui lui tapotait le genou depuis dix secondes. Il l'écouta balbutier sur ses activités de jeune enfant pendant de bonnes minutes. Il ne prêtait pas trop attention à ses histoires : elle était trop jeune pour être vexée qu'il n'ait pas tout retenu.

Voir cet enfant bavarder, sourire, rire à ses propres bêtises, les raconter, être intéressé, investi, jouer avec tout et n'importe quoi lui renvoyait à la figure à quel point Zephyr était et avait toujours été différent des autres. À quel point lui, Erwin, avait dû s'adapter pour être un bon grand frère. Pourtant, il ne regrettait rien. Il n'avait jamais pensé que ç'aurait été mieux si Zephyr avait été comme tout le monde. Parce que s'il avait été un autre que celui qu'il était aujourd'hui, Erwin n'était pas certain qu'ils auraient pu créer un lien aussi fort.

- Au fait, Erwin. T'es-tu trouvé une fiancée ? demanda Georges.

- Non.

- Tu devrais y réfléchir, assura le cousin de sa mère. Cela fera bientôt un an que tu es majeur et tu quittes Poudlard dans quelques mois. Que feras-tu lorsque tu seras diplômé ?

- Aucune idée.

Toute idée de politesse s'était échappée. Il ne fut pas étonné de récolter un regard noir de sa mère. Il détestait faire la conversation et ne voyait pas l'intérêt de répondre à des questions pareilles. C'était sa vie, elle ne concernait que lui, après tout.

En réalité, après Poudlard, son rêve était de devenir astronome. Il pourrait commencer par travailler pour Galilée Sombrero à Pré-au-Lard puis il pourrait peut-être entrer dans un centre de recherche. Mais ce projet ne serait jamais validé par ses parents alors il le taisait.

- Erwin ? Quoi, là ? lui demanda Martha en montrant son menton.

- On dit « Qu'est-ce que tu as, là ? », Martha, la reprit Georges.

Par réflexe, Erwin porta sa main à sa bouche. Là, une fine cicatrice s'étalait verticalement sur environ deux centimètres, de la commissure droite de ses lèvres à un endroit juste à côté de son menton.

Il avait l'habitude qu'on lui pose des questions sur cette cicatrice. Elle était bien visible et c'était un emplacement inhabituel. Pourtant, à chaque fois qu'on lui rappelait l'existence de cette marque sur son visage, un goût amer lui restait sur la langue.

Cette cicatrice lui rappelait qu'il avait été faible.

- C'est une ancienne blessure qui a laissé une marque sur mon visage, éluda-t-il.

Martha parut se satisfaire de cette explication. Ce qui était bien avec les enfants, c'est qu'ils ne posaient pas trop de questions.

La nuit finit enfin par tomber et les invités partirent. Erwin bénit l'hiver et ses journées courtes. Il allait se précipiter dans les escaliers quand sa mère le retint. Il soupira, sachant parfaitement ce qui l'attendait.

- Erwin, lorsqu'un adulte te pose des questions, la moindre des choses c'est de répondre poliment.

- Oui, Maman. Je ferai attention la prochaine fois, je vous le promets.

Il espérait bien qu'il n'y aurait jamais de prochaine fois.

- Bien. Avant que tu ne fuies dans la chambre de ton frère, j'ai une question à te poser. Tu n'es pas obligé de répondre, je suis juste intriguée. Pourquoi préfères-tu toujours la compagnie de Zephyr à celle de personnes plus matures et à qui tu peux parler ?

Erwin soupira. Cette question revenait tout le temps mais il aimait sa mère, il pouvait lui répondre.

- Personne n'a jamais dit qu'on ne pouvait pas parler à Zephyr. Ce n'est pas parce qu'il ne formule pas de réponses à voix haute qu'il n'écoute pas.

Il entendit sa mère pousser un long soupir lorsqu'il put enfin monter les escaliers. Il la comprenait après tout. Elle n'avait jamais pu communiquer avec son fils cadet, elle devait être jalouse de la relation qu'il entretenait avec lui, parfois.

Il ouvrit la porte et rentra dans la pièce sombre. Zephyr était toujours prostré au même endroit, dans la même position. Erwin s'approcha de la fenêtre et ouvrit les rideaux. La nuit était claire mais quelques nuages traînaient dans le ciel, l'empêchant de voir les étoiles correctement.

Il alluma une bougie pour y voir un peu mieux, attrapa son violon et son archet - il les avait laissé là ce matin - et Zephyr sembla enfin comprendre le message.

Erwin le laissa se lever, s'asseoir sur son lit. Il ne le regardait toujours pas mais ça n'importait pas Erwin. La musique était faite pour être entendue, pas vue.

Il se positionna et commença à jouer. Les notes étaient douces dans ses oreilles, assez lentes pour bercer Zephyr. Il sentait les cordes sous la pulpe de ses doigts et le frottement de l'archet. Il improvisait et se sentait enfin dans son élément.

Porté par le tempo, son rythme cardiaque ralentit et il ferma les yeux, profitant pleinement de ce moment hors du temps.

Lorsque son corps ralentit de lui-même ses mouvements et que les notes s'espacèrent, il sut qu'il avait terminé. Il inspira profondément. Le silence régnait dans la pièce et pour ne pas perturber le calme ambiant, Erwin reposa très lentement son instrument, en essayant de faire le moins de bruit possible. À la lueur de la bougie, il se tourna vers le petit lit et vit immédiatement que Zephyr s'était endormi.

Il s'approcha et, le plus doucement possible pour ne pas le réveiller, il le déshabilla. Il n'aurait pas mangé ce soir mais il lui arrivait souvent de sauter des repas. Erwin remonta les couvertures sur son petit frère et le borda.

Il allait fermer les rideaux quand il vit qu'enfin, les nuages s'étaient dispersés. Les étoiles apparaissaient devant ses yeux et Erwin en était heureux. Il aurait bien ouvert la fenêtre mais le froid de l'hiver irlandais et la neige qui était tombée ces derniers jours l'en empêcha. Il ne faudrait pas que Zephyr s'enrhume dans son sommeil.

Il regardait le croissant de lune qui illuminait le ciel lorsqu'il vit un gros oiseau arriver au loin. Il reconnaîtrait cette silhouette entre mille : c'était Cosmos, son hibou.

Lorsque le volatile fut suffisamment proche, Erwin ouvrit la fenêtre, fit rentrer Cosmos et se dépêcha de refermer pour ne pas faire rentrer le froid. Il tira les rideaux et sortit de la chambre. Cosmos n'était pas du genre à faire du bruit mais il n'aimait pas rester avec une lettre accrochée à la patte plus longtemps que nécessaire.

Une fois dans sa propre chambre, juste en face de celle de Zephyr, Erwin alluma les bougies d'un coup de baguette et put enfin défaire le nœud qui accrochait le feuillet à son hibou.

Libéré, l'oiseau s'envola et se posa au-dessus d'une armoire pour se reposer. Avant même de dérouler le parchemin, Erwin savait qu'il s'agissait là d'une réponse de son meilleur ami, Elijah - dit Eli' - Croupton.

Salut Erwin !

Pas trop froid en Irlande ? Même à Londres, il a neigé toute la semaine alors je n'ose imaginer dans quel état on va retrouver Poudlard à la rentrée.

Merci pour ton cadeau de Noël. Je ne me lasserai jamais de ces chocolats, ce sont vraiment les meilleurs que je n'ai jamais goûtés. N'hésite jamais lorsque tu veux m'offrir quelque chose, je me régale toujours d'avance en imaginant la tablette que tu m'envoies.

On est en 1899, maintenant. Non, je ne te prends pas pour un imbécile, je sais que tu le sais déjà. Je voulais juste l'écrire parce que ça me fait tout drôle. La dernière année du dix-neuvième siècle. Dans un an, on aura changé de siècle. Tu te rends compte, Erwin ? Ça ne te fait pas bizarre ?

J'espère que tu passes de bonnes vacances, que tu ne te surmènes pas trop (étant donné le peu de travail personnel que tu fournis, ça m'étonnerait), que tu es gentil avec ta famille (souris de temps en temps, ça leur fera plaisir).

À bientôt dans le Poudlard Express,

Eli'


***

Alors, cette mise-en-bouche, malgré tous les défauts du chapitre ?

Habituellement, je n'écris pas grand-chose à la fin d'un chapitre et attend le suivant. Mais aujourd'hui, je voulais simplement vous confirmer que oui, LVT commence pendant les vacances d'hiver de l'année en cours à Poudlard : vous n'aurez pas le premier trimestre. C'est un choix qui m'a paru évident dès le début, j'espère que ce changement vous plaît.

A dans deux semaines pour le chapitre 2 !

Lina

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top