|BONUS 9| Dans une autre réalité

Sorbet citron !

Ouh ça fait longtemps ! Comment vous allez ? Moi, je suis très occupée en ce moment à cause de mes examens mais heureusement, il ne me reste que 3 semaines à tenir (c'est déjà trop). 

Sinon, j'ai une obsession sur la série Arcane en ce moment donc plutôt que d'écrire des OS sur la série, je me suis rabattue sur ce vieux bonus qui traînait sur mon ordi. Il s'agit en fait de deux bonus qui vont ensemble. La première partie est la "réalité", ce qui s'est passé juste avant et après le départ d'Erwin de l'Australie. La deuxième partie est "l'autre réalité", où il arrive un peu plus tôt peut-être, où il reste un peu plus de temps à Zephyr.

Bref je vous laisse découvrir, bonne lecture ^^

P.S. Je voulais poster ça pour une occasion particulière mais j'en ai pas trouvé donc c'est cadeau

***


|BONUS 9| Dans une autre réalité


Les médicomages avaient été clairs : son coeur ne tiendrait plus très longtemps. Il était atteint de la même dégénérescence cardiaque que son père, dont parlait Elijah dans une lettre qu'il lui avait envoyée une douzaine d'années auparavant.

Erwin n'avait jamais répondu, persuadé de ne jamais retourner en Angleterre et conscient que cette lettre avait été écrite sur plusieurs décennies et n'attendait pas de retour. Il y avait appris la mort de Julia brutalement, plus de vingt-cinq ans après sa mort. Il y avait appris la vérité sur les complots de son père envers Zephyr. Et surtout, il y avait appris qu'une maladie cardiaque avait emporté son père et qu'il était possible qu'il soit porteur aussi.

En sortant de l'hôpital, Erwin avait déjà pris sa décision. Léopold l'attendait sur un banc et quand leurs regards se croisèrent, son amant comprit. La fatalité du diagnostic et surtout, l'irréfutabilité de la décision qu'il venait de prendre.

- Tu sais que je ne te retiendrai pas, amorça Léopold.

- Je sais, soupira Erwin en s'asseyant à côté. Mais si tu veux rester avec moi jusqu'à la fin, demande-le-moi et je ne partirais pas.

- Ce n'est pas ce que tu veux.

- Non. Mais je le ferais.

- Je sais.

Le silence était bien moins lourd que ce à quoi il s'attendait. Appuyé sur sa canne, il tourna la tête vers celui avec qui il partageait sa vie depuis un peu plus d'une cinquantaine d'années.

- Si tu souhaites venir avec moi, ça ne m'embête pas.

- Erwin, toute notre vie tu m'as répété que tu ne voulais pas mélanger tes deux vies, que l'Angleterre c'était du passé. Même après la lettre d'Elijah, tu n'as pas répondu parce que ça aurait sans doute provoqué une rencontre, que ce soit ici ou là-bas. Tu m'as dit que tu ne te voyais pas me présenter malgré le fait qu'il ait accepté la chose. Erwin, tout ça n'était peut-être qu'un prétexte mais je sais ce qui se passe au fond de toi. Tu ne veux pas avoir une preuve vivante que tes deux vies auraient pu être conjuguées. Tu ne veux pas me voir moi sympathiser avec ton frère ou tes amis parce que ça voudrait dire que tu aurais pu t'empêcher de souffrir et d'être tiraillé pendant toutes ces années.

Erwin baissa la tête. Léopold avait terriblement raison. Encore aujourd'hui, maintenant qu'il voulait rejoindre la campagne irlandaise au plus vite, il refusait d'être accompagné par Léopold du plus profond de lui-même. Pourtant, il ne voulait pas le laisser seul avant de mourir. Il se trouvait injuste et égoïste d'aller mourir seul en Angleterre alors qu'il avait passé la plus grande partie de sa vie en Australie.

Léopold attrapa sa main et caressa sa peau ridée.

- Tu as le droit de vouloir rentrer chez toi et de vouloir y aller seul. Je comprends ce désir, je t'assure. Rejoins-les, profite de tes derniers moments avec eux. J'ai pu profiter de ta présence tout ce temps, pas eux.

Sa voix tremblait. Erwin tourna la tête, les yeux de Léopold brillaient. Un sourire triste collé aux lèvres, une larme coula le long de sa joue.

- Erwin, tu ne m'abandonnes pas en décidant de passer tes dernières semaines là-bas. Au contraire, tu prends cette décision avec moi. C'est presque plus simple, je te laisse partir et je sais pourquoi tu n'es plus là. Ce n'est pas comme si je te trouvais mort dans le lit au petit matin et que je devais envoyer une lettre à tes proches alors qu'ils ne me connaissent ni de Merlin ni de Morgane.

- Je leur parlerai de toi, promit Erwin en se retenant de l'embrasser. Je leur dirai que tu es mon pilier et que toute ma vie australienne tourne autour de toi. Je leur parlerai de nos amis, de Copernic, de notre maison. Et je ferai promettre à Elijah de t'informer quand j'aurai définitivement quitté toute vie terrestre.

Erwin prit les choses à son rythme. Il empaqueta quelques affaires, prévint leurs amis de son départ. La veille de son portoloin international, ils organisèrent un dîner pour lui souhaiter au revoir. L'ambiance était conviviale, agréable et il y avait eu peu de places pour la tristesse.

Le portoloin le fit arriver au Ministère de la Magie. Le contraste était violent. Depuis combien d'années n'avait-il pas entendu ce petit accent londonien ?

Dehors, la neige recouvrait les rues. Erwin n'avait pas eu aussi froid depuis une éternité. Il avait oublié que dans l'autre hémisphère, ce n'était pas l'été au mois de mars.

Machinalement, ses pas le menèrent au Chemin de traverse. La rue sorcière n'avait pas tant changée que ça. Accompagné d'un café chaud et d'un journal, il était heureux de pouvoir être assis là, avec nostalgie. Il avait acheté un journal, chose assez rare pour être notée. Il avait envie de savoir les nouvelles du pays, même celles sans importance.

Les accents variés lui avaient manqués. Les odeurs diverses, les rires et les cris d'enfants.

Soudain, il sentit une certaine appréhension mêlée d'excitation en lui. Il avait tellement hâte de leur faire la surprise à tous. Bon, il ferait attention avec Zephyr. Si jamais lui aussi avait la maladie, il ne voulait pas lui provoquer une crise cardiaque.

Il voulait voir la surprise sur leurs visages. Et il voulait leur présenter des excuses, même si celles-ci n'étaient pas acceptées. Il comprendrait. Il voulait se rendre sur la tombe de Julia et lui rendre hommage, même s'il était bien en retard.

Il ouvrit le journal à une page au hasard. Un article parlait de la vente de chaussettes en laine thermorésistantes. Et à côté, un prénom attira son attention.

Zephyr.

« Les funérailles de M. Zephyr O'Sullivan seront célébrées après-demain, au cimetière de son village natal en Irlande à 10h30. Ses proches souhaitent diffuser publiquement cette information pour faire de la prévention contre une maladie cardiaque héréditaire fatale. Seul un petit comité est attendu à la cérémonie. »

Erwin ne comprenait plus rien. Zephyr ? Des funérailles ?

En se baladant sur la page du journal, il vit qu'il s'agissait de la catégorie nécrologie.

« maladie cardiaque héréditaire fatale ».

Il était arrivé trop tard. S'il n'avait pas traîné ces dix derniers jours pour dire adieu à ses proches d'Australie, il aurait pu revoir Zephyr, l'accompagner dans sa fin et lui dire pardon puis au revoir.

Les larmes ne venaient pas. Il était empli de regret. La tristesse viendrait plus tard. Semblant avoir pris quinze ans de plus, il se leva avec difficultés et marcha jusqu'à l'hôtel qu'il avait réservé pour la nuit.

Le lendemain, il prit un second portoloin pour rejoindre l'Irlande. Il se rendit au cimetière. Voyant que tout le monde n'était pas encore parti et qu'un homme restait longtemps devant la tombe, il attendit dans l'ombre. Quand l'homme partit, Erwin avança, appuyé sur sa canne.

Il n'y avait plus aucune excitation en lui. Il avait repéré Albus partir, n'avait pas vu Elijah et il lui semblait que l'homme qui était resté devait être Hélios. Mais il n'en était pas certain. Peut-être étaient-ils morts eux aussi. Ou peut-être ne voudraient-ils pas le voir non plus.

Zephyr O'Sullivan
Un meilleur ami, un parrain, un petit frère qui ne sera jamais oublié.

L'épitaphe tenait en deux petites lignes mais elle suffit à serrer la gorge d'Erwin. S'il comprenait bien l'évidence, c'était Hélios qui avait géré la cérémonie. Il ne l'avait pas oublié. Il avait pensé à lui. Il s'était rappelé que Zephyr était le petit frère de quelqu'un.

Un sanglot lui traversa la poitrine mais il le retient, laissant seulement deux petites larmes s'échapper. Zephyr était son frère, son petit frère à lui. Il était plus jeune, il devait le protéger. Et pourtant, il l'avait abandonné. Et le destin le punissait car désormais Zephyr était inatteignable à tout jamais. 

***

 - Dans une réalité où il reste plus de temps -

Les médicomages avaient été clairs : son coeur ne tiendrait plus très longtemps. Il était atteint de la même dégénérescence cardiaque que son père, dont parlait Elijah dans une lettre qu'il lui avait envoyée une douzaine d'années auparavant.

Erwin n'avait jamais répondu, persuadé de ne jamais retourner en Angleterre et conscient que cette lettre avait été écrite sur plusieurs décennies et n'attendait pas de retour. Il y avait appris la mort de Julia brutalement, plus de vingt-cinq ans après sa mort. Il y avait appris la vérité sur les complots de son père envers Zephyr. Et surtout, il y avait appris qu'une maladie cardiaque avait emporté son père et qu'il était possible qu'il soit porteur aussi.

En sortant de l'hôpital, Erwin avait déjà pris sa décision. Léopold l'attendait sur un banc et quand leurs regards se croisèrent, son amant comprit. La fatalité du diagnostic et surtout, l'irréfutabilité de la décision qu'il venait de prendre.

- Tu sais que je ne te retiendrai pas, amorça Léopold.

- Je sais, soupira Erwin en s'asseyant à côté. Mais si tu veux rester avec moi jusqu'à la fin, demande-le-moi et je ne partirais pas.

- Ce n'est pas ce que tu veux.

- Non. Mais je le ferais.

- Je sais.

Le silence était bien moins lourd que ce à quoi il s'attendait. Appuyé sur sa canne, il tourna la tête vers celui avec qui il partageait sa vie depuis un peu plus d'une cinquantaine d'années.

- Si tu souhaites venir avec moi, ça ne m'embête pas.

- Erwin, toute notre vie tu m'as répété que tu ne voulais pas mélanger tes deux vies, que l'Angleterre c'était du passé. Même après la lettre d'Elijah, tu n'as pas répondu parce que ça aurait sans doute provoqué une rencontre, que ce soit ici ou là-bas. Tu m'as dit que tu ne te voyais pas me présenter malgré le fait qu'il ait accepté la chose. Erwin, tout ça n'était peut-être qu'un prétexte mais je sais ce qui se passe au fond de toi. Tu ne veux pas avoir une preuve vivante que tes deux vies auraient pu être conjuguées. Tu ne veux pas me voir moi sympathiser avec ton frère ou tes amis parce que ça voudrait dire que tu aurais pu t'empêcher de souffrir et d'être tiraillé pendant toutes ces années.

Erwin baissa la tête. Léopold avait terriblement raison. Encore aujourd'hui, maintenant qu'il voulait rejoindre la campagne irlandaise au plus vite, il refusait d'être accompagné par Léopold du plus profond de lui-même. Pourtant, il ne voulait pas le laisser seul avant de mourir. Il se trouvait injuste et égoïste d'aller mourir seul en Angleterre alors qu'il avait passé la plus grande partie de sa vie en Australie.

Léopold attrapa sa main et caressa sa peau ridée.

- Tu as le droit de vouloir rentrer chez toi et de vouloir y aller seul. Je comprends ce désir, je t'assure. Rejoins-les, profite de tes derniers moments avec eux. J'ai pu profiter de ta présence tout ce temps, pas eux.

Sa voix tremblait. Erwin tourna la tête, les yeux de Léopold brillaient. Un sourire triste collé aux lèvres, une larme coula le long de sa joue.

- Erwin, tu ne m'abandonnes pas en décidant de passer tes dernières semaines là-bas. Au contraire, tu prends cette décision avec moi. C'est presque plus simple, je te laisse partir et je sais pourquoi tu n'es plus là. Ce n'est pas comme si je te trouvais mort dans le lit au petit matin et que je devais envoyer une lettre à tes proches alors qu'ils ne me connaissent ni de Merlin ni de Morgane.

- Je leur parlerai de toi, promit Erwin en se retenant de l'embrasser. Je leur dirai que tu es mon pilier et que toute ma vie australienne tourne autour de toi. Je leur parlerai de nos amis, de Copernic, de notre maison. Et je ferai promettre à Elijah de t'informer quand j'aurai définitivement quitté toute vie terrestre.

Erwin prit les choses à son rythme. Il empaqueta quelques affaires, prévint leurs amis de son départ. La veille de son portoloin international, ils organisèrent un dîner pour lui souhaiter au revoir. L'ambiance était conviviale, agréable et il y avait eu peu de places pour la tristesse.

Le portoloin le fit arriver au Ministère de la Magie. Le contraste était violent. Depuis combien d'années n'avait-il pas entendu ce petit accent londonien ?

Dehors, la neige recouvrait les rues. Erwin n'avait pas eu aussi froid depuis une éternité. Il avait oublié que dans l'autre hémisphère, ce n'était pas l'été au mois de mars.

Machinalement, ses pas le menèrent au Chemin de traverse. La rue sorcière n'avait pas tant changée que ça. Accompagné d'un café chaud et d'un journal, il était heureux de pouvoir être assis là, avec nostalgie. Il avait acheté un journal, chose assez rare pour être notée. Il avait envie de savoir les nouvelles du pays, même celles sans importance.

Les accents variés lui avaient manqués. Les odeurs diverses, les rires et les cris d'enfants.

Soudain, il sentit une certaine appréhension mêlée d'excitation en lui. Il avait tellement hâte de leur faire la surprise à tous. Bon, il ferait attention avec Zephyr. Si jamais lui aussi avait la maladie, il ne voulait pas lui provoquer une crise cardiaque.

Il voulait voir la surprise sur leurs visages. Et il voulait leur présenter des excuses, même si celles-ci n'étaient pas acceptées. Il comprendrait. Il voulait se rendre sur la tombe de Julia et lui rendre hommage, même s'il était bien en retard.

Il ouvrit le journal à une page au hasard. Un article parlait de la vente de chaussettes en laine thermorésistantes. Et à côté, un prénom attira son attention.

« L'association Mauvais sort pour un coeur, fondée par Hélios Fawley et Zephyr O'Sullivan annonce aujourd'hui une pause dans ses actions. Mr. Fawley annonce que l'état de Mr. O'Sullivan s'étant dégradé, il préférait passer ses dernières semaines en compagnie de ses proches. Cependant, il appelle toujours aux dons, insistant sur la fatalité de la MCFFOM (Maladie Cardiaque Fatale Familiale d'Origine Magique) et sa non-rareté. Il affirme qu'avec plus de financements, la recherche avancerait plus vite et la maladie serait mieux connue, mieux diagnostiquée, mieux soignée. Pour les dons, veuillez joindre Mr. Fawley à l'adresse ci-contre. »

Erwin interrompit sa lecture. La MCFFOM. La maladie qui avait emporté son père d'après Elijah. Celle qu'on lui avait diagnostiquée à l'hôpital quelques mois auparavant. Zephyr aussi, alors...

Il se leva d'un bond, déterminé. Il relut l'adresse donnée par le journal et transplana immédiatement malgré l'interdiction formelle qui lui avait été donné par les médicomages. Il arriva devant une coquette petite maison avec un grand jardin. Intimidé, Erwin s'avança et s'arrêta devant la porte d'entrée, nerveux. Il venait à peine de rentrer, c'était un peu précipité...

Il toqua.

- Je vais voir, t'inquiète pas, fit une voix derrière la porte, répondant à une autre personne.

Le visage qui apparut derrière le battant ouvert n'avait pas changé. Des yeux rieurs, un sourire enjoué. Seules de petites rides prouvaient le passage du temps sur le visage d'Hélios.

- Je peux faire quelque chose pour vous ?

- Oui, je... euh... enfin, comment dire... ?

Erwin s'embrouillait avec ses mots, n'ayant même pas réfléchi à comment présenter la situation. Soudain, il vit les sourcils d'Hélios se froncer et il le vit le dévisager. Puis, sa mâchoire se décrocha :

- Erwin ? souffla-t-il.

A peine allait-il confirmer d'un hochement de tête qu'une autre voix se fit entendre derrière la porte. Un homme arriva derrière Hélios.

- Hélios, qu'est-ce que tu... ?

Il s'interrompit en levant les yeux sur Erwin. S'il avait mis une seconde à reconnaître Hélios, Erwin n'eut pas besoin de temps pour reconnaître Zephyr. Ses cheveux étaient toujours aussi blonds et bouclés, ses yeux bleus et son visage mystérieux. La seule différence était peut-être ses pupilles plantées dans les siennes. Erwin sentit sa gorge se serrer. Son petit frère était là. En vie. En chair et en os. Après toutes ces années.

Hélios le fit rentrer pour boire le thé. Il lui fallut un moment pour se remettre de ses émotions mais l'évocation de l'Australie le fascina très vite.

Erwin discuta avec lui pendant près d'une heure. Zephyr était assis juste en face de lui, sur un fauteuil, sirotant son chocolat chaud en le fixant du regard. Mal à l'aise, Erwin avait l'impression d'avoir perdu ses repères et en même temps, il avait hâte que Zephyr lui parle. Mais il ne le pressait pas. Peut-être serait-ce dans quelques jours ou semaines ou jamais. Leur relation se passait peut-être de mots. Erwin ne se satisfaisait pas de cette conclusion mais il voyait bien qu'il avait tout de suite récupéré une habitude : le regard de Zephyr était toujours aussi lisible pour lui.

- Tu as réussi à nous protéger ?

Il fallut quelques secondes pour qu'Erwin comprenne que la question venait de Zephyr.

- Pardon ? fit-il, pris au dépourvu.

- Hélios et Elijah ont dit que tu étais parti pour te protéger et me protéger moi. Tu es revenu parce que tu as réussi ?

La question toucha Erwin au plus profond de son coeur. Parmi toutes les premières paroles que Zephyr aurait pu lui adresser, c'était bien celles auxquelles il s'attendait le moins. Et pourtant, il n'en avait aucun doute, ce fut celle qui ouvrit la porte de ses émotions.

Ne se retenant pas, une larme coula et il enlaça Zephyr dans ses bras. Celui-ci parut réticent mais le laissa faire un instant. Puis il lui raconta dans les grandes lignes son départ, sa vie en Australie, comment il avait toujours pensé à lui, les nouvelles données par la lettre d'Elijah, ses amis de là-bas, le diagnostic de la maladie qui l'avait ramené en Angleterre.

Il resta quelques jours chez Hélios et Zephyr avant de partir rendre hommage à Julia, s'excuser auprès d'Elijah, parler à Albus. C'étaient sans doute les jours les plus hors du temps que vécut Erwin. Hélios gérait beaucoup de choses et s'absentait régulièrement. Quand il n'était pas là, Zephyr ne parlait que peu. Ou alors il ne disait que l'essentiel. Erwin voyait la différence : quand Hélios était là, Zephyr répondait aux bavarderies de son ami, racontait même quelques anecdotes anodines quand Hélios le lui demandait. Quand ils étaient seuls, les rares fois où il s'exprimait était pour poser des questions. Ou quand une réponse mettait en jeu un détail et ne pouvait être exprimée sous la simple forme d'un sentiment.

Erwin trouvait cet équilibre parfait. C'était ce dont il avait rêvé toute son adolescence : pouvoir communiquer avec Zephyr tout en gardant leur lien unique.

Et soudain, c'était comme si leur maladie n'avait plus d'importance, comme s'ils étaient à nouveau dans leur chambre d'enfant, quand il jouait du violon pour bercer son petit frère. 

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