|BONUS 7| Si on le lui avait dit
Sorbet citron !
Helloo !! Comment vous allez ? Pour ceux en vacances, ça se passe bien ? Vous faites quoi ? Moi, ça va mieux depuis la semaine dernière même si je suis pas encore en super forme mais bon, ça va. Sinon, il me reste encore une semaine à attendre avant les vacances et c'est loooong.
Je ne vais pas papoter très longtemps cette fois-ci parce que je prépare le chapitre pour programmer la publication et donc à l'heure où j'écris ça, on est jeudi : je suis dans une salle de TD et je ne suis pas seule, j'ai trop peur que quelqu'un voit ce que je suis en train de faire (ça m'intimide que des gens que je connais en vrai puissent savoir que j'écris et poste ce que j'écris) (j'ai peur) (par contre si je rencontre des lecteurs un jour et que par quelconque hasard, je les reconnais, bah là je serais très contente !!) (oui, ça veut dire que j'adorerais vous rencontrer)
Bref, je vais vous laisser, je ne suis vraiment plus seule là. Je ne vous mets pas le contexte, je pense que ce sera assez clair. Dites-moi si vous en avez besoin.
Bonne lecture et à la semaine prochaine ^^ !
***
|BONUS 7| Si on le lui avait dit
C'était un moment intemporel. Malgré les mauvaises nouvelles, malgré l'appréhension et la tristesse, c'était un moment magique. Comme si tous les gros tracas qui venaient entraver leur quotidien depuis plusieurs semaines avaient été mis à la porte, l'espace de quelques heures.
C'était un après-midi printanier au manoir d'Hélios – héritage d'un grand-parent. Julia était confortablement installée dans un fauteuil, à l'abri du soleil, comme on le lui avait conseillé. Elle regardait Elijah se rouler dans l'herbe pour amuser Stephen, leur petit dernier, âgé de quatre ans.
- Tout va bien ? s'enquit Hélios en prenant place à côté d'elle en lui servant une tasse de thé.
- Aujourd'hui, oui, ça va. Mais peut-être que dans deux heures, ça n'ira plus, qui sait ? Je suis en sursis constant.
- Mon père est mort de la Dragoncelle, l'année dernière. Je ne peux pas te dire que je comprends mais en tout cas, je suis là pour toi, si besoin, essaya de la rassurer Hélios en posant une main réconfortante sur son épaule.
- Merci. Tu sais, je pense que j'en aurai besoin à un moment. Elijah ne montre rien pour le moment mais il encaisse toujours tout jusqu'à ce qu'il ne supporte plus. Je ne veux pas faire peser mes inquiétudes sur lui alors que ce qui se passe dans sa tête doit être dix fois pire.
- Qu'est-ce qui t'inquiète ?
- Les enfants, évidemment. Tobias est grand et discret, j'ai peur qu'il se renferme sur lui-même. Quand j'en ai parlé avec Alix, elle m'a promis qu'elle irait voir son tonton Zephyr dès qu'elle sera triste donc je ne me fais pas de soucis pour ça. Mais Stephen... On ne peut pas lui expliquer une chose pareille. C'est encore un petit. Ils sont tous les trois mes tous petits mais lui d'autant plus qu'il n'a que quatre ans. Et même Eli' m'inquiète. Quand Zephyr était au plus bas, c'est là qu'il a craqué et qu'il a passé des semaines à être l'ombre de lui-même... J'ai vraiment cru que j'allais le perdre et ça m'avait fait énormément de peine pour lui. J'ai peur qu'il ne retombe là-dedans.
Ses yeux la brûlaient et les larmes menaçaient de couler. Elle se mordit la lèvre et reprit un souffle tremblant :
- J'ai tellement peur pour ma famille, je ne veux pas les abandonner. Je ne veux pas mourir sans avoir pu frapper Erwin.
Hélios prit sa main dans la sienne et tourna son regard vers elle.
- Ca va aller. On a du temps pour s'organiser et s'assurer d'avancer. Regarde, ta fille est encore en train de faire courir mon meilleur ami dans mon jardin.
Julia tourna la tête et en effet, Zephyr courrait derrière une Alix hilare, poussée par un léger coup de vent que Julia sentit quand ils passèrent devant elle. Quand elle la regardait comme ça, Julia sentait une pointe dans son coeur – et ce n'était pas dû à la maladie. Elle aurait tellement voulu voir comment ses enfants allaient grandir. Quelle femme forte deviendrait Alix, quel garçon sérieux était Tobias, quelle personnalité Stephen aurait plus tard.
- Hé, Fawley ! C'est ma femme, celle-là !
Julia fronça les sourcils avant de comprendre : Hélios lui tenait toujours la main. Alors, elle lui tira la langue. Elijah s'approcha et s'assit à sa gauche.
- Ah, je ne suis plus assez jeune pour ça, j'ai le dos démoli. Non, non, Stephen, Papa peut plus jouer, va jouer avec tonton Zeph' et Alix, tiens. Tout va bien, mon coeur ?
- Appelle-moi encore une fois comme ça et tu t'appelleras à nouveau Croupton.
- Ah, non merci. Même si mon frère ne rêve que de ça, c'est hors de question. Mais tu ne m'as pas répondu.
- Oui, ça va. Quand je ne pense pas à toi ou aux enfants, en tout cas.
- T'en fais pas pour ça, on a encore un peu de temps pour y penser. Profite plutôt de l'après-midi !
- Comment veux-tu ? Le frère de mon meilleur ami accapare toute l'attention de mes enfants !
- Alors, on a le temps pour profiter d'autre chose, suggéra Elijah.
Alors qu'il approchait son visage et que Julia sentait enfin l'angoisse dans son ventre s'apaiser, elle entendit un cri indigné.
- Hé, berk ! Pas devant moi !
- Pourquoi tu joues pas avec les autres plutôt que de nous espionner, Tobias ?
- Parce que je suis un grand, moi.
Julia leva les yeux au ciel avec un petit rire.
- Va chercher le plateau d'échecs pour jouer avec ton père alors, puisque tu as décidé de me le voler.
C'est ce moment-là que choisit Zephyr pour se poser sur une chaise, les joues rouges d'avoir couru.
- Où sont les enfants ? demanda Elijah.
- Ils courent encore. Je laisse le vent les pourchasser jusqu'à ce qu'ils s'ennuient.
Julia baissa la tête vers la partie la plus grande du jardin et y vit en effet ses deux enfants courir dans tous les sens en riant aux éclats. Elle leva les yeux au ciel et but une gorgée de thé. Devant elle, Zephyr regardait le sol en bougeant à peine. Sans doute était-il fatigué de toutes les interactions que lui avait demandé Alix depuis qu'ils étaient arrivés. Tout de suite, elle lui avait sauté dessus. Puis, elle lui avait raconté sa vie, comment elle était jalouse que son frère soit à Poudlard et pas encore elle, comment elle avait appris à faire des multiplications. Ensuite, elle l'avait sollicité pour jouer avec elle à toutes sortes de jeu depuis la fin du repas.
Si on lui avait dit à l'époque qu'un jour Zephyr lui servirait de nounou, elle ne l'aurait pas cru.
Bon, si on lui avait dit que Croupton finirait par s'appeler McIntosh, elle ne l'aurait pas cru non plus.
Et il y a quelques semaines encore, si on lui avait dit qu'elle allait mourir avant la fin de l'année, elle aurait pris ça pour une mauvaise blague.
S'il y avait bien un message que la vie lui avait fait comprendre, c'était qu'il était impossible de deviner quelle en était la suite. Et qu'il fallait en profiter à chaque instant, parce qu'à tout moment, tout pouvait être rendu à la poussière en l'espace d'un instant.
Ainsi, en ce bel après-midi, elle profitait. Le bruit des oiseaux qui s'éveillaient et préparaient le nid, les insectes qui profitaient du début de la douceur, le vent naturel qui secouait les arbres et celui de Zephyr qui poursuivait ses enfants.
Elle profitait. Elijah qui lui tenait la main, son aîné qui rouspétait de perdre une énième fois contre son père, le monologue d'Hélios sur comment il entretenait sa pelouse, le visage serein de Zephyr et son regard curieux, le rire de ses plus petits au loin.
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