|BONUS 5| Nouvelle vie
Sorbet citron !
Hellooo ! Comment allez-vous ? Certains d'entre vous sont peut-être bientôt en vacances ? Moi je suis en zone B donc c'est pas pour tout de suite (de toute façon, j'ai qu'une semaine et elle me servira pour travailler donc bon). Je voulais continuer à vous raconter ma vie mais je n'ai rien d'autre à dire. J'ai acheté des nouvelles chaussures de ville, ça vous intéresse ? Sinon, il s'est passé un truc important mais c'est malheureusement trop privé (mais c'est plutôt une bonne chose).
En tout cas (ça va vous paraître bizarre, sorry), sachez que qui que ce soit qui lirait ces mots et vivrait une rupture amicale, je suis disponible pour en parler si vous en avez besoin. En DM sur wattpad, sur insta que ce soit mon compte relié à celui-ci ou mon compte d'écriture, vraiment comme vous le voulez. Même si vous préférez ici en commentaire. Voilà, au besoin, je suis là. Et si vous ne voulez pas en parler, je vais vous dire une chose : je vous promets qu'on finit par s'en sortir. Vraiment, je vous assure, vous n'allez pas rester au fond du trou pour toujours, même si je sais que ça fait peur.
Bref, pour le bonus d'aujourd'hui : bah vous verrez bien, avec le contexte puis en le lisant, il est assez court comme ça.
Bonne lecture et à la semaine prochaine ^^
***
Contexte : Ce bonus prend place en Australie, plus de quinze ans après le départ d'Erwin.
|BONUS 5| Nouvelle vie
Le soleil d'Australie illuminait les rues en ce début de mâtinée hivernale. Pourtant, Erwin se baladait sans manteau. S'il y avait bien quelque chose à laquelle il s'était très vite fait, c'était le climat du pays. L'hiver en juillet lui avait au premier abord fait bizarre mais les températures douces l'avaient vite conquis.
Se promenant aux abords d'un marché moldu comme il en avait l'habitude chaque jeudi matin, il jetait un œil aux étals pour se décider de quel poisson et de quels légumes il avait besoin pour préparer l'anniversaire de Léopold.
Canberra était devenue la capitale australienne huit ans auparavant. La partie moldue de la ville commençait à se développer de plus en plus, malgré la guerre qui tourmentait le monde et, en particulier l'Europe. Erwin n'en savait pas beaucoup plus, préférant se concentrer sur ce qui l'intéressait vraiment : l'organisation des trente-sept ans de Léopold.
De deux ans son aîné, il l'avait rencontré aux alentours du CRAMM. Léopold avait fini par lui avouer qu'il était venu là exprès pour le croiser, ce qui n'avait pas étonné Erwin : Léopold était un littéraire de la première heure et n'y connaissait tellement rien en terme d'astronomie et de physique qu'Erwin s'était arraché plus de cheveux à essayer de lui faire comprendre pourquoi les constellations n'étaient pas les mêmes dans les deux hémisphères qu'il n'en avait perdu en essayant de faire l'arbitre entre Elijah et Julia.
Leur relation était gardée secrète pour ne prendre aucun risque, bien qu'il se doutait que leurs plus proches amis devaient se douter de la nature de leurs rapports.
Margaret avait emmené Léopold se promener pour leur laisser le temps de préparer le repas et décorer la maison.
Erwin poussa le portail et Copernic, son berger allemand, lui sauta à la figure. Retirant le poisson de sa portée au plus vite, il lui fit une grattouille et se précipita aux fourneaux. Il laissa Martin et Sophia s'occuper du poisson tandis qu'il se mit à préparer le ragoût de légumes. Martin était un moldu, le mari de Sophia. Les lois australiennes pour le secret magique étaient plus vagues qu'au Royaume-Uni, ils avaient pu le mettre au courant et ils pouvaient exercer la magie tout en l'incluant dans leur petit groupe d'amis.
Ils avaient deux enfants, qui courraient partout dans la maison. Erwin les appréciait, il imaginait ainsi être entouré des enfants d'Elijah et Julia.
Le repas terminé, ils attendirent tous Léopold et lui firent la surprise de leur présence. Il s'y était attendu mais la surprise lui plut. Le repas fut très agréable, dans une ambiance presque familiale.
Margaret était la première amie qu'Erwin s'était fait au CRAMM. Elle était sa voisine d'appartement et l'avait entendu jouer du violon un soir. Depuis, ils travaillaient ensemble dans leurs recherches. Sophia, elle, faisait partie du département médico-légal de l'hôpital sorcier de Canberra. Erwin aurait d'ailleurs préféré oublier les circonstances leur rencontre. Quant à Martin, bien que son mariage avec Sophia datait d'il y a à peine plus de six ans, ils l'avaient rencontrés sur le marché plus d'une dizaine d'années auparavant : il vendait des fromages qu'il produisait dans sa ferme, dans un des villages à proximité de la ville.
- Tonton Erwin ! Tonton Erwin ! C'est qui ?
Confortablement installé dans son canapé, il se retourna vers Lily, la fille aînée de Sophia et Martin. Elle tenait un paquet de photos jaunis dans sa main. Celle qu'elle lui montrait datait d'au moins vingt ans. Dessus, on voyait Elijah et Julia, presque dos à dos, et Erwin entre les deux qui essayait de les faire sourire pour la photo.
Erwin prit la photo entre ses mains. Il avait oublié son existence. Il fit asseoir la petite sur ses genoux et lui montra.
- A gauche, c'est Julia. A droite, c'est Elijah. Ce sont mes meilleurs amis, les seuls que j'ai jamais eus. Et sur cette photo, là, tu vois aussi mon petit frère Zephyr, je t'en ai déjà parlé, non ? Et à côté, c'est son ami Hélios.
- Et de l'autre côté ?
- Albus, un ancien ami aussi.
Son groupe d'ami de Canberra l'écoutait aussi intensément que la petite Lily. Erwin souffla du nez, peu surpris. Il avait longtemps prétendu avoir perdu la mémoire mais ce petit groupe avait eu le droit à la vérité et l'histoire, partielle tout du moins, de sa fuite. Il parlait tellement rarement de sa vie d'avant qu'ils étaient toujours fascinés par les détails.
- Pourquoi ils viennent pas fêter ton anniversaire, tonton ?
- Parce qu'ils habitent loin. Tellement loin qu'il neige en hiver et qu'en ce moment, c'est l'été, là-bas.
Du haut de ses six ans, sa filleule parut subjuguée à l'idée qu'Erwin connaisse des gens qui habitent aussi loin. L'idée même de neige n'était pas concrète pour elle. Erwin préférait éclipser la vérité. Du haut de son jeune âge, il ne pouvait pas lui expliquer qu'il avait fui son pays d'origine, sa famille, ses amis.
- Et ton petit frère, il vient bientôt ?
- Non, ma petite. Je suis désolé, c'est trop loin pour lui aussi.
- Mais c'est ton frère ! Pourquoi il est loin et t'es là ? Si John partait loin, je serais triste, moi.
Plutôt qu'une réponse, Erwin serra sa filleule contre lui. John, son petit frère, faisait la sieste dans le canapé en face de lui, sur les genoux de sa mère. Soudain attristé, il construit un sourire sur son visage pour ne rien laisser paraître. Lily ne concevait même pas l'idée que ce soit Erwin qui soit parti et elle pensait encore moins qu'il soit parti de son plein gré. Elle ne comprenait pas. Si à son âge, on avait dit à Erwin qu'il finirait par abandonner Zephyr, lui aussi n'aurait pas compris.
Sentant sans doute son désarroi, Léopold se rapprocha et posa sa main sur la sienne, caressant doucement du doigt le dos de sa main. Erwin prit une grande inspiration pour laisser passer l'instant. Lily descendit de ses genoux aussi vite qu'elle y était montée et partit lire un livre d'images. Probablement pour ne pas faire peser sur lui ce qu'ils ressentaient, Margaret parlait avec Martin et Sophia. Erwin leur en était reconnaissant de comprendre la tristesse qui le prenait parfois, de comprendre qu'ils ne pouvaient pas remplacer Eli' et Julia.
Léopold aussi comprenait. Preuve en était qu'il était maintenant parti lui faire un café. Erwin soupira à nouveau et se leva pour l'aider à préparer un plateau avec des petits sablés.
Sa nouvelle vie n'avait pas occulté l'ancienne, loin de là. Mais il ne s'était pas laissé sombrer dans les souvenirs, la nostalgie et la langueur. Sa nouvelle vie n'avait pas remplacé l'ancienne, elle était juste différente. Ce n'était pas pareil mais elle lui plaisait aussi. Il embrassa rapidement Léopold à l'abri des regards indiscrets avant de ramener le plateau dans le salon, un sourire aux lèvres.
A dix-huit ans, il croyait que deux garçons qui s'embrassaient ne pouvaient exister que dans la tour d'astronomie. A vingt-cinq ans aussi.
A trente-cinq ans, il savait maintenant que ça existait aussi dans sa joyeuse maison en Australie.
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