|BONUS 4| Vivre sans regrets
Sorbet citron !
Hello tout le monde !! Comment allez-vous ?? Moi ça va, à part que j'ai pas accès à mes notes et donc pas à ma note d'anglais donc ça m'énerve. Sinon, je viens de créer mon dossier parcoursup en attendant d'avoir plus d'infos pour ma potentielle réorientation, mais au moins il existe. Maintenant, j'attends le CIO de pied ferme (s'ils prennent le temps de me répondre un jour).
Sinon, ça va. Je dois faire une radio de ma hanche, mon podologue pense qu'il y autre chose que juste du musculaire. Je vous avoue que parmi tous les médecins que je connais, et lui n'est même pas médecin, c'est à lui que je fais le plus confiance pour me donner un potentiel diagnostic ou tout du moins une raison à mes douleurs. Il est super.
Bref, je vais peut-être pas vous parler de mes soucis toutes les semaines (mais en même temps, je me dis que ça peut servir à quelqu'un pour se sentir moins seul ou même qui a besoin de réponses ou au contraire qui en a (parce que moi j'en ai pas beaucoup)).
Sinon, pour le bonus d'aujourd'hui, je ne vous dis rien à part qu'il prend place après l'épilogue et qu'il me semble qu'il vous fera plaisir.
A la semaine prochaine et bonne lecture ^^ !
***
Contexte : Ce bonus prend place après l'épilogue, donc après qu'Erwin soit revenu en Angleterre après la mort de Zephyr.
|BONUS 4| Vivre sans regrets
Il faisait encore plus froid à Poudlard qu'en Irlande. Erwin regrettait de ne pas avoir pris des gants, ses doigts crispés sur sa canne semblaient geler sous les températures négatives.
Un très grand homme lui ouvrit le portail. Il se présenta comme étant le « gardien des Clés et des lieux » et s'appelant Hagrid. Erwin n'était pas petit mais il se sentit minuscule à côté de l'inconnu. Cependant, son air avenant le convint et il avança en faisant attention à ne pas glisser sur la neige.
Cet Hagrid le mena dans le château où la chaleur ambiante ravit les doigts et orteils d'Erwin. L'odeur de la pierre le ramena des décennies en arrière et soudain, il eut l'impression de pouvoir balancer sa canne au travers du grand hall et courir jusque la Salle Commune de Serpentard.
Heureusement avait-il encore quelques grammes de jugeote et il suivit le géant à travers les couloirs.
Etrangement, rien n'avait changé. La convivialité ambiante, les élèves en retard qui courraient à travers les couloirs, ceux qui avaient toujours un truc à manger à la main, ceux qui dormaient assis par terre contre des murs inconfortables.
Le directeur, un certain Armando Dippet, avait accepté sa requête assez vite. Erwin n'avait aucune idée de si quelqu'un d'autre était au courant de sa visite. Est-ce que certains membres du personnel le connaissaient ?
Les élèves qu'ils croisaient le dévisageaient. Erwin comprenait. Lui aussi aurait été surpris si un petit vieux rabougri était venu sur les horaires de cours accompagné d'un géant à son époque.
Soudain, ils montèrent un étage supplémentaire et Erwin sut qu'ils arrivaient presque. Julia y avait passé beaucoup d'heures à discuter métamorphose avec leur professeur quand ils étaient jeunes.
Hagrid s'arrêta devant une porte de bois verni. Il toqua le heurtoir et s'annonça.
- Professeur Dumbledore ? C'est Hagrid ! Vous avez de la visite.
- Entrez, Rubeus !
Le gardien des clés ouvrit la porte et se baissa pour ne pas se cogner la tête.
- Monsieur le directeur est-il au courant ? Je ne voudrais pas que vous vous fassiez réprimander, Rubeus.
- Oui, professeur Dumbledore, c'est même Monsieur le directeur qui m'as donné pour mission de l'accueillir.
- Allons, bon, j'ai de la visite sans en être prévenu. Bien, Rubeus, merci de l'avoir accompagné jusqu'ici. Vous pouvez disposer.
Le géant s'en alla, libérant la vue d'Erwin. Ils étaient dans le bureau du professeur de métamorphose. Un large bureau rempli de parchemins et de bouquins trônait au milieu de la pièce, de grandes bibliothèques s'élevaient contre les murs et des coupes de Quidditch ornaient les places vides.
Albus était face à la grande fenêtre du fond, illuminée par le soleil, lui tournant le dos. Ses cheveux grisonnaient et étaient plus longs que dans ses souvenirs. Mais sa silhouette longue et menue n'avait pas changée.
- Asseyez-vous, lui intima-t-il, toujours le dos tourné. Prenez des chocolats, je suis à votre disposition tout de suite, je termine simplement une réflexion importante sinon j'en perdrai le fil.
Le dos douloureux, Erwin ne se fit pas prier. Il s'installa dans un fauteuil en face de celui d'Albus, posa sa canne contre le bureau et déballa une papillote. Il remarqua avec surprise qu'il n'avait jamais entendu parler de ces chocolats-ci. S'agirait-il d'une marque moldue ?
- Bien, merci de votre patience, fit Dumbledore en se retournant. Maintenant, je suis curieux. Qui donc viens me visiter sur une période de cours en ne prévenant que le directeur ?
- Manifestement, le genre de personne qui n'a pas la temps et avait peur de se faire envoyer paître.
Maintenant que Dumbledore s'était rapproché, Erwin reconnaissait ces yeux bleus qui l'avaient tant fait chaviré. Il pinça les lèvres et baissa le regard.
- Ma parole, ce visage... je croyais me tromper car le soleil m'a ébloui mais... Erwin ?
- Lui-même.
Trop surpris pour parler, Albus ne répondit rien, se contentant de le dévisager.
- Je suis venu pour m'excuser, amorça-t-il. Je sais que ça fait longtemps mais j'ai fait porter beaucoup de choses sur vos épaules à tous en disparaissant. Il ne me reste pas longtemps, j'ai pensé que je préférais partir sans trop de regrets.
- Je t'écoute.
- Je suis parti parce que trop de menaces pesaient sur moi. Je me doutais qu'il y avait quelque chose de pas net avec mon père, j'ai su il y a une dizaine d'années que j'avais raison en recevant une vieille lettre de sa part avec celle d'Elijah. Je pensais qu'un homme qui aime les hommes, ce n'était pas fait pour être réel, pour durer. Et quand ce Grindelwald m'a attaqué alors que je voulais juste te réconforter... j'ai compris qu'on ne pouvait pas exister. Pas de cette manière-là. Et j'ai pensé que je ne pouvais pas exister moi-même dans un tel monde. Il m'a fallu quelques minutes à peine pour le comprendre : tant que le monde n'acceptait pas un baiser entre deux hommes, je ne pouvais pas vivre là où chacun pouvait deviner que j'étais de cette catégorie de reclus. En plus, je ressentais que Zephyr prenait de plus en plus d'autonomie alors il ne m'a pas fallu plus de quelques instants pour me décider et je suis parti. J'ai reconstruis mon identité ailleurs, libre de menaces et de fausses idées.
- Je comprends que tu ais ressenti ça. Je savais bien que tu le vivais plus mal que moi. Mais tu sais, c'est faux. Il est sans doute trop tard aujourd'hui mais si tu m'en avais parlé, je t'aurais aidé. Je côtoie des gens comme nous depuis très longtemps, Erwin. Je m'en veux que tu sois parti pour ça, pardonne-moi de ne pas avoir pu t'aider.
- Je savais déjà ça à l'époque, soupira Erwin en s'affalant dans son fauteuil. Je n'étais pas dupe au sujet de Grindelwald, tu sais. Je sais qu'il ne m'a pas attaqué parce qu'il se doutait de ce que j'étais. Je me doute bien que c'était par pure jalousie.
- Gellert Grindelwald fait partie des plus grandes erreurs de ma vie. Il faut croire que moi aussi, j'avais besoin d'être rassuré. Je suis désolé de t'avoir fait subir ça, Erwin. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Ce n'est pas une excuse, certes. Mais je suis sincèrement désolé que ce soit toi qui aies pâti de toutes ces histoires.
Erwin soupira à nouveau, un sourire se dessinant sur son visage.
- Ne t'apitoie pas là-dessus, j'ai quand même réussi à passer à autre chose, à comprendre qu'aimer les hommes ne faisait pas de moi quelqu'un d'inhumain. Et les australiens peuvent être tout aussi agréables à vivre que les anglais.
Un rire sincère secoua Albus, rappelant à la mémoire d'Erwin bon nombre de souvenirs de la tour d'astronomie.
- Tant mieux, lui sourit-il. Je suis heureux que tu sois apaisé. Et je suis désolé pour Zephyr. A quelques jours près, tu aurais pu t'expliquer avec lui aussi.
- C'était même ce que je voulais faire en premier lieu, avoua Erwin. Mais bon, j'imagine que c'est mieux ainsi. Il a été beaucoup bouleversé quand je suis parti, je ne sais pas quel effet lui aurait fait mon retour. Je ne suis même pas certain qu'il m'aurait reconnu.
- Ah, tu sais, Fawley a énormément travaillé avec lui. Tu as eu le testament ?
- Oui. C'est ce qui fais que je suis rassuré. Même Zephyr a pu avancer, je ne me fais pas de souci pour le reste. Je regrette de ne pas avoir pu lui parler mais d'ici quelques semaines, nous serons enfin réunis. Et on aura tout le temps du monde.
Albus ne lui posa pas de questions au sujet de son retour soudain mais un sourire teinté de tristesse s'était étalé sur son visage. Quand Erwin se leva, Dumbledore l'imita et contourna son bureau. Il l'enlaça, si spontanément qu'Erwin n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait. Il lui tapota le dos et l'accompagna jusqu'au portail. Quand il repartit, il invita Erwin à repasser dès que l'envie le lui prenait.
***
- Bonjour, vous êtes bien au manoir de la famille Croupton. Que voulez-vous ?
L'elfe de maison ne paraissait pas aimable. Erwin se présenta et demanda si Elijah était là. Alors que l'elfe le rembarrait, un jeune homme à la large musculature se présenta.
- Par Merlin, Balbey ! Veux-tu bien arrêter d'empêcher n'importe qui de rentrer ? Retourne aider en cuisines ! Non mais, qui a eu l'idée d'embaucher un elfe aussi désagréable ? Comment voulez-vous être agréable avec eux après ? Excusez-moi, je m'égare. Vous venez pour ?
- Je voudrais parler à Elijah Croupton, s'il est disponible.
- Bien sûr qu'il est disponible, il passe ses journées à manger des sucreries dans son fauteuil.
Le garçon se retourna vers le long couloir :
- PAPY ! Y a quelqu'un pour toi, j'espère que t'es présentable !! cria-t-il avant de se retourner vers lui. Suivez-moi, je vous accompagne.
« Papy ». Ce garçon était le petit-fils d'Elijah, alors. Emu, Erwin s'empressa d'emboîter le pas au jeune homme.
- Voilà, vous y êtes. Vous avez un fauteuil à côté de lui, si vous le souhaitez. Je vous débarrasse ?
Erwin lui tendit son manteau mais garda son écharpe. Puis, aidé de sa fidèle canne, il avança lentement mais sûrement vers le fauteuil qui lui avait été indiqué. A côté, un autre fauteuil était occupé par un Elijah à peine ridé. Ses cheveux étaient toujours aussi bruns et, le voyant lancer des bonbons à deux enfants qui jouaient dans le salon, il déduit qu'il n'avait sans doute pas perdu de sa mobilité. La seule différence assez notable était qu'il semblait garder ses lunettes pour d'autres activités quotidiennes que la lecture ou l'écriture.
- Allez les gnomes, filez, Papy a de la visite, fit-il en se redressant. Ne dites pas à votre mère que je vous ai gavés, sinon je vais encore me faire taper sur les doigts. Et vous savez qu'Alix est redoutable. Et on ferme la porte en sortant, oh !
Les enfants étaient partis en courant, laissant la porte grande ouverte. D'un coup de baguette fatigué, Elijah referma le battant avant de se retourner vers lui.
- Excusez-moi, les enfants, vous savez... Alors, qu'est-ce qui vous ammè-
Elijah s'interrompit au beau milieu de sa phrase, la bouche grande ouverte, sous le choc.
- Evite de faire une crise cardiaque, s'il-te-plaît, commença-t-il. J'ai déjà peu de temps, je voudrais profiter du peu qu'on a.
- Wini' ? C'est bien toi ? Je rêve pas, cette fois ?
Erwin sentit son coeur se serrer. La voix d'Elijah s'était soudainement enrouée. Plus que de manquer d'utiliser les mauvais mots, il sortit de sa poche une tablette de chocolat.
- Tiens. Je suis passé à Dublin avant de venir. J'espère que tu aimes toujours autant ce parfum.
- Attends, attends. Je n'ai pas encore intégré que le vieux rabougri qui se tient face à moi puisse être toi.
Erwin se retint de rire. En effet, il devait faire bien pâle figure.
- Qu'est-ce qui t'amène ici ? le questionna Elijah après s'être remis du choc.
- La maladie qui a emporté mon père dont tu parlais dans ta lettre, elle est héréditaire, tu le sais. Zephyr y est passé aussi et d'ici quelques semaines ou mois tout au plus, ce sera mon tour. Je souhaitais partir avec le moins de regrets possibles.
- Il faut croire que je m'habitue aux échéances pareilles, soupira Elijah, l'air fatigué. Alors comme ça, tu as reçu la lettre ? J'ai commencé à écrire ce truc il y a quoi ? Trente-cinq ans ? Plus ? Je crois que je te l'ai envoyé après l'emprisonnement de Grindelwald, y a quinze ans donc. T'as attendu tout ce temps avant de revenir ? Lire tout ça ne t'a pas poussé à revenir ? Grindelwald n'était plus une menace, tu aurais été en paix.
Une pointe d'amertume s'entendait dans la voix d'Elijah. Sans doute avait-il espéré que sa lettre se soit perdue pour expliquer son silence continu.
- Eli', je... Je suis sincèrement désolé. J'ai une vie à Canberra aussi et, même si j'ai fait mes adieux car mon heure arrive, je ne pouvais pas tout lâcher maintenant que j'avais un socle de plusieurs décennies sous les pieds. Je sais, c'est nul comme justification, parce qu'en soit c'est exactement ce que je vous ai fais subir mais même si Grindelwald ne rôdait plus, il n'y a pas que ça qui a été un facteur dans ma décision. Je sais que tu l'as compris bien plus tard et que ça ne change rien pour toi mais qu'en aurait-il été à l'époque ? Comment pouvais-je savoir comment toi ou Julia allaient réagir si je vous avais dit que je passais mes soirées à embrasser Dumbledore ? Et si mes parents l'avaient appris ? Et si j'avais été emprisonné pour cela ? C'est cruel mais j'ai préféré que vous viviez sans moi plutôt que cette menace continue de me peser sur les épaules jusqu'à ce que, si ça se trouve, ma vie bascule parce que un homme qui aime les hommes, ça chagrine certains.
- T'es vraiment insupportable, Wini', tu me parles comme à l'époque. T'as pas changé, hein ? Tu sais, j'avais bien compris ça. C'est pour ça que j'ai pas insisté après ma lettre que j'ai rédigé pendant des années. Puis, je sais que même si tu savais que ton père ne menaçait plus Zephyr et que de toute façon, il est mort, tu étais passé à autre chose. Je sais que c'est dur de faire face à des mauvais souvenirs qu'on pensait avoir oublié.
Elijah portait sur son visage une expression mélancolique. Il entama la tablette de chocolat, lui proposa un carré et sirota une tasse de café.
- Quand t'es parti, je me suis refait nos derniers moments en boucle, pendant des mois. Je cherchai les signes, les mots, les silences qui auraient pu m'orienter vers une réponse. J'essayais de comprendre. Quand la maladie de Julia a pris le dessus, j'ai été confronté à la perte d'un être cher à nouveau. Et cette fois, les signes étaient là. Sauf qu'elle ne voulait pas partir. C'était dur de se dire que tout criait que c'étaient des dernières fois, alors qu'on ne rêvait que de continuer de vivre pour des décennies encore. L'exact opposé de quand tu es parti, si je résume : toi, tu es parti de ton plein gré, sans aucun signe avant-coureur. Crois-moi, aucun de ces deux scénarios n'est préférable à l'autre.
- Désolé de t'imposer cela à nouveau.
- Je suis habitué, va. C'est pas comme si c'était la première fois que tu me faisais le coup de toute façon.
Un silence s'installa dans la pièce. Pourtant, Erwin ne se sentit pas gêné. Au contraire, il se sentait rempli d'un sentiment de plénitude et de nostalgie qu'il n'avait pas éprouvé depuis bien longtemps. Il avait l'impression d'être de retour dans les canapés de la Salle Commune de Serpentard.
- Je suis heureux que tu sois passé me voir, Wini'.
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