Sorbet citron !

Hello !! Comment vous allez ? Moi, je suis exténuée (et pourtant j'écris cette note lundi mais j'ai déjà l'impression d'avoir traversée toute une semaine). J'avais enfin rendez-vous chez ma rhumato aujourd'hui, bon le bilan est mitigé comme d'habitude. En gros ça va, ça pourrait être pire mais c'est pas terrible non plus, j'ai toujours pas plus de réponses sur ce que j'ai et je vais recommencer la kiné et l'ostéo (ouiiiiii purée enfin, j'avais le corps en compote, ça va faire du bien). Sinon, je revois mon orthopédiste dans un an pour surveiller ma scoliose et la fracture de fatigue en bas de mon dos (j'ai pas trop hâte, ça me faisait rien avant mais maintenant ça me fait un mal de chien donc je sais pas quel va être le bilan de cette histoire encore).

Bref, mes petites histoires ne vous intéressent sans doute pas, revenons à nos moutons (bêêê) (pardon) (bref) (je vous avais dit que j'étais fatiguée).

Donc le bonus d'aujourd'hui... que dire ? Vous vous souvenez dans l'épilogue, Hélios donne une lettre qu'il dit être le testament de Zephyr à Erwin ? Voilà pour le contexte, vous n'aurez rien d'autre xD

Allez, la bise ! (j'ai vraiment un problème ce soir, frappez-moi bon sang)

Bonne lecture et à la prochaine ^^

***

|BONUS 3| « A toi, mon frère »

A toi, mon frère, Erwin.

Je m'appelle Zephyr, Paul, Edmund O'Sullivan. J'ai 48 ans à l'heure où j'écris ce feuillet et on est le 24 février 1933. C'est ton anniversaire, tu fêtes tes 52 ans.

Je n'ai pas l'habitude d'écrire des lettres. Je préfère quand on utilise la cheminée ou quand Hélios se déplace pour me parler en face. Mais il m'a dit que je pouvais pas utiliser la cheminée avec toi. Il m'a aussi dit que cette lettre était importante et qu'il fallait que je l'écrive parce qu'un jour on meurt tous et que si je meurs avant toi, il sera important que tu saches ce que j'aurais voulu te dire à voix haute. Je comprends pas trop comment tu pourras avoir cette lettre si on peut pas se parler pour de vrai mais je fais confiance à Hélios, c'est mon ami.

C'est toi qui m'a appris ça. Tu me l'as répété. Souvent (parfois trop). Mais j'aime bien être sûr que c'est mon ami. Comme c'est toi qui me l'as dit, j'en suis certain. Tu es mon ami aussi, Erwin. Hélios m'a dit qu'un frère, c'est plus qu'un ami ou un meilleur ami, c'est un compagnon de vie. Il m'a dit que si tu n'avais pas dû partir, j'aurais pu comprendre ça. Il m'a dit que tu tenais beaucoup à moi.

Moi aussi je tiens à toi. Je sais que tu me manques parce que je suis triste que plus personne ne m'appelle « p'tit frère ». Aussi, des fois je suis triste parce que je suis obligé de parler maintenant. Avant, j'avais juste à te le montrer et tu comprenais. Parfois, tu te trompais mais c'est pas grave, j'aimais bien que tu t'occupes de moi.

Je ne me souviens pas de tout, Hélios m'a dit que c'était normal d'oublier. Mais je ne me souviens pas du tout de ton départ et ce qu'il s'est passé après. Après l'été de mes quatorze ans, mes derniers souvenirs remontent au milieu de ma dernière année d'école. C'est Elijah qui m'a expliqué que tu étais parti pour toujours. Il est gentil. C'est un ami à toi, qu'il m'a dit. Il m'a dit que tu étais parti à cause du danger. Je comprends pas de quel danger il parlait. Est-ce que j'aurais pu te protéger ?

Tu sais, je suis fort maintenant. Avant, j'avais peur de perdre le contrôle. J'avais peur de te faire mal. Mais maintenant je sais ce que je fais avec ma magie. Dès que l'école s'est finie, j'ai mis ma baguette dans le tiroir, elle me gênait. Je sais utiliser ma magie comme tout le monde, et je maîtrise les pouvoirs qui font peur aux parents. Je te dis ça mais tu n'avais pas peur, toi. Comment tu faisais ? C'était ta musique qui te protégeait ? J'adorais quand tu jouais du violon pour moi.

Oh, l'encre a bavé. Pardon, ça va être illisible. Hélios m'a fait beaucoup travailler mon écriture, j'en ai encore des crampes parfois. Mais il m'a dit qu'on pouvait rien faire à l'encre qui coule parce que je suis gaucher. Désolé, j'y suis pour rien.

Je me rappelle que j'aimais savoir où tu étais, quel cours tu avais, ce que tu faisais. Ton emploi du temps était posé sur mon bureau et dès que je ne savais plus, je le regardais. Hélios me montrait quand on pouvait se voir et quand on ne pouvait pas. J'aimais bien quand tu venais vers moi pour me parler. Parfois je comprenais pas tout parce que c'était le brouillard dans ma tête mais je savais que t'étais là, ça me rassurait. Des fois, ça m'arrive encore d'avoir le brouillard. Quand ça arrive, je me mets au calme avec mon chat Mozart et j'essaie de me rappeler ce que tu dirais. C'est difficile parce que je ne sais plus quel bruit fait ta voix.

Elijah m'a dit que c'était normal. Lui non plus ne se rappelle plus. Il a même oublié celle de Julia. Je la connaissais pas beaucoup mais ils avaient beaucoup d'amour entre eux. Elle me manque un petit peu aussi. Mais leur fille ressemble beaucoup à la Julia de mes souvenirs. Elle s'appelle Alix, elle me suivait partout il y a encore quelques années. Elle a 21 ans et elle veut devenir professeure. C'est ce que Julia faisait aussi. Elle est drôle, Alix.

Moi aussi, j'ai de l'amour pour toi. Hélios m'a dit que c'est parce qu'on est frères et qu'on a de la chance. Le temps est long depuis que tu es parti loin mais j'ai toujours senti que toi aussi tu avais gardé cet amour pour moi. C'est pour ça que tu étais souvent avec moi, c'est ça ? Hélios m'a dit que tu voulais me protéger. Moi aussi j'aurais voulu pouvoir te protéger.

Je ne comprends pas l'intérêt de cette lettre, Erwin. Je reviens, je vais aller voir Hélios pour lui demander si c'est ça qu'il faut que je te dise.

Il a dit qu'il fallait que je te parle moins de lui. Il rigolait beaucoup et en même temps il avait des larmes dans les yeux. Elijah et lui sont souvent contradictoires comme ça. C'est très étrange. Il m'a dit d'arrêter de te dire tout ce qu'il me dit et de me concentrer sur ce que je veux te raconter sur moi et ce que je ressens.

J'ai un chat, il s'appelle Mozart. Elijah m'a dit qu'il ressemblait beaucoup à son ancien chat Bidule et que tu le détesterais sans doute. Moi, je l'aime bien, Mozart. Il est toujours dans mes pieds, ça me rappelle quand tu t'inquiétais pour moi et me suivait partout. J'aimais bien savoir que tu m'aimais comme ça. Tu étais prêt à sacrifier toutes tes amitiés je crois. Donc j'aime bien Mozart, il me fait penser à toi.

J'écoute de la musique moldue pour ne pas oublier ta pratique du violon. C'est Albus Dumbledore qui m'a montré comment on faisait. Il m'a dit qu'il avait appris ça de toi.

J'adore manger des fraises et des oranges. Surtout quand Elijah et Alix m'apportent du chocolat avec.

Je ressens de la tristesse quand je pense à toi. Je crois que c'est parce que tu me manques. Mais en même temps, si je ne pouvais pas te protéger, je suis content que tu sois parti. Je crois que je préfère que tu sois en vie loin de moi que mort parce que tu voulais rester avec moi.

Hélios me dit que cette fois j'ai dit ce qui était le plus important, je suis fier de moi. Il me dit de te dire au revoir et de signer mais je sais que je ne te verrais sans doute plus jamais.

Merci d'avoir lu, Erwin. Ca me fait plaisir de savoir que tu sauras ça un jour. Peut-être qu'on pourra se revoir alors : au revoir.

Zephyr

PS : Hélios m'a dit de signer autrement. Il dit que c'est trop formel, désolé.

Zeph'

PPS : Désolé si t'as l'impression qu'il ne parle que de moi, je te promets qu'il est autonome comme tu l'avais demandé mais on est très proches, je crois qu'il a transféré ton rôle sur moi quand tu es parti. C'est ce que tu voulais donc ça te fera sans doute plaisir de le savoir. A la prochaine !

Hélios F.