Chapitre 27

Laura avait beau était heureuse de sa décision finale, son état ne s'était pas réellement amélioré depuis ce jour. Mme. Fridhoff, une fois le message reçu, avait tout de suite appelé son élève, lui expliquant que son choix était parfaitement raisonnable, et qu'elle avait toutes les possibilités de réussir, ayant encore des dizaines et des dizaines d'années d'expériences devant elle avant de quitter ce monde.

L'élève et la professeure s'étaient attardées premièrement et prioritairement à la préparation du concours auquel Laura participerait en janvier. Elle piochera des morceaux parmi ceux qu'elle avait joué cette année et l'année passée, sans oublier une ou deux études, ce dont Laura aimait par-dessus tout.

Mme. Friedhoff n'oublia pas bien sûr de l'entraîner plus que jamais à jouer devant un public, ce qui redonna de la confiance chez Laura qui travailla dur chez elle, née son côté. Valentine, une fois la nouvelle apprise, avait serré fort son amie pour la féliciter d'avoir fait la bonne décision pour elle, et pour tout le monde.

L'hiver passait comme un éclair, et les jours restants de travail avant le jour de la demi-finale approchait à grand pas.

La fête de Noël, et la fête du nouvel an aussi les accueillis à grand bras ouvert sans que Laura les remarque. Elle avait donc passé son premier Noël et nouvel an sans sa famille, mais en compagnie de tous ses amis et sa nouvelle vie auquel elle s'était si bien intégrée désormais. Il serait fort dommage d'arrêter cette histoire maintenant, et de rejoindre sa propre famille pour les fêtes de décembre ! avait-elle pensé joyeusement. Ses parents, son frère, et ses anciens camarades de classe n'avaient pas compris ce qui s'était passé dans la tête de Laura. Elle n'avait cependant jamais regretté de son choix à la suite de cela.

Après ces merveilleux temps passés, le temps de pression revint de nouveau dans la vie de Laura. Celui des quelques derniers jours avant le premier tour de son concours.

Les parents de Laura lui avaient offerte avec grande joie une nouvelle robe à cette belle occasion, entièrement noire, que leur fille avait aimé lorsqu'ils étaient allés voir quelques vêtements l'année dernière au mois de juin, avec toute la famille.

Avant que Laura puisse dire quelque chose, le jour J présenta le bout de son nez. La nuit avant son passage devant le public, et tous les jurys qu'elle ne connaissait pas en compagnie d'une scène et d'une salle qu'elle n'avait jamais connue auparavant, la jeune future violoniste n'avait pas réussi à fermer ne serait-ce qu'un seul œil durant la nuit. Elle repensait sans se rendre compte, toutes les choses que sa professeure lui avait dite durant ces longues et courtes semaines de travail en commun. N'avait-elle pas oublié quelque chose d'important ? Et si elle s'arrêtait de nouveau, comme la dernière fois à cause d'un oubli de par cœur... ? Oh non, elle ne pourrait plus supporter ça ! Plus de trou de mémoire !

Elle pria pour la première fois, à quelqu'un. Qui ? Elle ne le savait pas vraiment. Mais elle le sentait, elle avait besoin d'un réconfort et d'une force, d'où qu'elle vienne.

Faites pour que demain soit un de mes meilleurs jours... Faites que je réussisse ce tour... Faites que j'aille en finale... Et surtout, le plus important, c'est que je puisse m'amuser autant que possible... Pour une fois dans ma vie... Et que je ne me trompe pas dans le par cœur...

Et elle s'endormit sans le savoir, les pensées tourmentées.

Le matin du jour de ce premier tour de ce concours, ainsi que le premier tour de sa vie, Laura ne put avaler beaucoup de nourriture au petit déjeuner. Valentine l'avait rassuré en riant, lui expliquant que ce genre de problème arrivait très souvent chez les jeunes musiciens, avant les concours ou les concerts. Elle lui avait aussi dit, de ne pas penser qu'elle jouerait devant le public et le jury pour un concert, mais pour un concert. De ne pas penser à tout ce que l'on lui avait dit jusqu'ici, et de tout donner comme elle le pensait et le voulait. C'était après tout, sa propre scène, et sa propre musique !

Mme. Friedhoff avait pu se libérer une heure afin d'accompagner sa jeune élève, qui devrait aller seule, sans ses parents ou un membre de sa famille.

Laura fut très surprise et très curieuse par le nombre de personnes partageant la même passion qu'elle, venus du monde entier. Ils paraissaient tellement tous si grand à côté d'elle ! Non par la taille, mais pas l'expérience, et le niveau. L'anglais volait entre les personnes de l'accueil du concours et des autres participants, et couvrait même presque quasiment le français. Voyant son élève plus que stressée, la violoniste la rassura.

— C'est parfaitement normal de voir les autres encore plus fort que soi-même quand on est stressée, même si ce n'est pas le cas. Ne te dis pas que les autres sont plus forts, et que tu ne pourras pas te mesurer face à eux, non. Dis-toi, que dans ce cas, tu te donneras plus que jamais pour tous les surpasser et aller directement en finale !

La musicienne en herbe s'avança en compagnie de sa professeure vers la dame chargée de la régistration, et se présenta en lui donnant son prénom. Celle-ci chercha rapidement le nom de la candidate parmi la longue liste, et le surligna en fluo. Elle se saisit de quelques sortes de cahier, et les lui remit ainsi qu'une carte ressemblant à un badge d'accès. Laura regarda curieusement tout ce qui se présentait devant elle. Dans la carte était imprimé son prénom et nom, ainsi que la catégorie auquel elle se présentait.

— Vous aurez toutes les feuilles nécessaires pour comprendre le déroulement du concours, ainsi que les heures auquel vous pourrez travailler, commença-t-elle à expliquer avec un sourire radieux. Vous aurez votre numéro de candidat et l'ordre de passage bientôt.

Laura ne fut pas totalement sûre d'avoir tout compris, mais Mme. Friedhoff répondit à sa place.

— Merci beaucoup, dit-elle en prenant les affaires. Mets ça autour de ton cou, et allons-y.

Son élève s'exécuta aussitôt son broncher, l'esprit remplit de trop de nouvelles choses. En marchant vers un endroit plus calme, sa professeure lue à haute voix certaines choses apparemment importantes.

— Ah tiens, tu as de la chance, il n'y a pas énormément de candidats dans ta catégorie ! remarqua-t-elle joyeusement. Enfin bon, après je n'en sais rien pour le niveau...

Laura fronça les sourcils, essayant de comprendre qu'est-ce qui était bien d'être moins nombreux.

— Selon eux, tu sauras ton numéro de candidat ainsi que l'ordre de passage aujourd'hui. C'est super ! Tu auras peut-être de la chance, et tu passeras peut-être demain cela veut dire !

Laura sourit, contente d'apprendre cette nouvelle. Elle ne savait pas quel numéro elle souhaitait avoir, mais elle espérait profondément tomber sur un bon numéro porte-chance. La "pause" se termina assez rapidement, et tout le monde de toutes les catégories pénétra dans la salle de concert où se déroulera chaque épreuve. Laura et sa professeure de violon s'assirent au milieu des rangs, afin de mieux voir ce qui se passerait sur scène. Le brouhaha s'arrêta progressivement lorsque les jurys montèrent sur scène, accompagnés de chaleureux applaudissements.

Ils étaient huit en tout, compta Laura rapidement. Un des jurys, - le président des jury - s'avança en avant, le micro et une feuille en main.

— Bonjour à vous, cher candidats et candidates, et bienvenus à la treizième édition de notre concours de violon ! commença-t-il à parler d'une voix bien claire et forte. Je vous souhaite un très bon concours à vous tous, ainsi qu'une bonne chance à tous ceux qui y participerait. C'est comme toujours un immense plaisir de vous accueillir ici, dans cette salle où se déroulera la demi-finale et la finale des trois catégories. Je vous présente nos jurys ici présents.

Laura eu à peine le temps de suivre des yeux et des oreilles la liste des jurys en faisant comparaison entre les noms qu'elle entendait, et les jurys qui s'avançaient pour saluer le public.

— Nous allons procéder à présent à l'ordre de passage pour chaque candidat, par un système de tirage au sort.

Laura sentit ses membres se crisper, tandis que certaines personnes se regardaient d'un air amusé. Comment ça, un tirage au sort ?

Mais avant qu'elle ne puisse questionner sa professeure, le jury appela la première personne de sa liste dans la catégorie A. Celle-ci était une jeune fille un peu plus petite que Laura. Elle s'était avancée sur scène, et se dirigea vers la table où se trouvaient neuf enveloppes. Pourquoi neuf ? La fille en prit une au hasard, et l'ouvrit.

Le jury se retourna pour la lire, et lu à haute voix.

— Numéro sept.

La personne qui se trouvait à l'accueil jusqu'alors fouilla dans sa pile de feuilles agrafées entre elles, et en donna une à la fille.

Ah, neuf enveloppes pour neuf candidats, se dit-elle.

Plusieurs personnes firent de même, montant pour la première fois sur scène. Laura remarqua alors qu'il ne restait plus qu'elle et une autre personne, et commença à paniquer. Et si on l'oubliait ? Et si elle faisait une erreur devant tout le monde à la toute fin ?

— Laura Perrot !

Mais on l'appela. Elle se leva alors de son siège comme si elle s'était assise sur une épine, et s'approcha de la scène en courant à demi, n'osant croiser aucun regard. Une fois sur scène, Laura n'arrivait plus à réfléchir, à voir qui que ce soit. Elle prit d'une main tremblante l'enveloppe bleue de droite, et commença à l'ouvrir difficilement. Elle du essayer plusieurs tentatives avant de réussir à voir son numéro. 5.

— Alors ? lui demanda la dame de l'accueil.

— 5, lui répondit-elle en lui montrant la feuille.

— 5, annonça-t-elle en se retournant vers le jury.

— 5, dit-il alors dans son micro.

5... 5... 5...

La dame lui donna alors le petit paquet de feuille où était inscrit son ordre de passage ainsi que ses heures de travails.

Après tous les tirages au sort finit, Laura descendit de la scène en compagnie des autres, et retrouva sa professeure en lui tendant comme une petite enfant ne sachant que faire le tat de feuille.

— Alors voyons voir cela !

Mme. Fridhoff examina attentivement chaque feuille, le visage tourné au sérieux. Puis, celui-ci s'éclaira rapidement.

— Tu passes demain ! D'ailleurs je crois que c'est le cas de tout le monde, lui expliqua-t-elle en regardant autour d'elle. Tu joueras devant le jury demain à dix heures piles. Et tu auras le droit de te chauffer à partir de neuf heures quarante.

Le nombre de minutes auquel j'ai été en retard, ria-t-elle au fond d'elle même.

— C'est super ! Tu pourras travailler aujourd'hui, et demain surtout ! Mais n'oublies pas, garde toute ton énergie pour demain ! 

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