Chapitre 13
...Par ce que tu es et tu resteras pour toujours ma meilleure amie, quoi que tu penses de moi.
Laura relit plusieurs fois cette dernière phrase de la lettre. Lorsqu'elle avait vu cette enveloppe destinée à elle dans sa chambre, son cœur avait bondi de joie. Mais dès qu'elle lut le contenu de celle-ci, elle se plongea immédiatement dans une profonde détresse. C'était de sa faute, si son amie avait tant changé, du mauvais chemin ! Elle devait faire quelque chose pour elle. Après tout, c'était sa meilleure amie. Tu es aussi pour moi, ma meilleure amie inoubliable, Louise...
Elle se tapa plusieurs fois sa tête comme pour se punir elle-même, les yeux fermés larmoyants de tristesse pour son amie, et de dégout pour soi-même. Voilà pourquoi elle avait tant hésité à évoquer son départ à Louise et à Jade. En voici une fille de plus dépressive...
En parlant de Jade, Laura se questionna lourdement. Qu'avait-elle raté après son départ entre deux anciennes meilleures amies ? Louise et Jade semblaient pourtant bien s'entendre jusque-là... A moins que tout cela était lié à Laura ? Ou était-ce à cause du jour J, ce dont Jade avait loupé, que Louise était en colère contre la retardataire ? Ou alors, Jade avait-elle, elle aussi une rancune envers Louise, ou même, à Laura ? Pourquoi tant de rancune et de désir de vengeance dans cette vie !
Laura se tint la tête en se secouant. Oublie, tu penses trop, c'est tout. Rien de malheureux ne s'était passé entre tes deux amies... Rien, absolument rien. Tout cela n'est qu'un simple mirage. Voilà tout.
Elle s'étira, la lettre entre ses doigts, avant de donner un coup de pied dans son sac à dos. Tama qui dormait jusqu'à présent sur le lit sursauta, et feula vers sa maîtresse en faisant le gros dos. Laura ne fit pas attention à son chat, et lui jeta un regard noir. Elle s'assit devant son bureau, l'air vexée, et prit une feuille et un stylo à plume qui lui tomba sous la main.
Tandis qu'elle commença à écrire "Chère Louise,", elle remarqua que son stylo n'avait plus d'encre, et qu'elle n'avait encore rien écrit face à sa feuille vierge. Tout ceci agaça encore plus la jeune malade se força à garder son sang-froid en inspirant un bon coup. Elle se saisit d'un autre stylo et se remit à sa tâche.
Chère Louise,
Merci beaucoup te ta lettre, lorsque je l'ai reçu, j'ai tout de suite bondi de plaisir tellement tu m'as manqué ! Je ne te remercierais jamais assez pour ne pas m'oublier.
La première chose que je dois faire face à toi, est de m'excuser. Je dois me faire pardonner, par toi. J'ai fait tant de mauvaises choses dans ma vie, jusqu'à même rater l'année à ma meilleure amie ! C'est impossible que j'aie pu faire une telle chose ! Je suis impardonnable. Pardonne-moi, je suis désolée. Je ne voulais pas ça. C'est pour ça que j'avais longtemps tergiverser avec de te le dire. J'avais peur de te faire de la peine. Je m'en excuse profondément, même si je sais que jamais je ne pourrais me pardonner à moi-même.
Ais-je raté quelque chose avant mon départ ? Que s'est-il passé entre toi et Jade ? Comment cette profonde amitié a-t-elle pu s'envoler d'un coup, comme si l'on vous enlevait un simple goûter d'une journée ? L'amitié est plus forte que tout, je le sais. Alors où est-elle passée ? S'il te plaît, promets-moi de tout m'expliquer, et de régler cela au plus vite. Je ne peux pas me concentrer moi non plus.
Ce n'est pas toi qui dois avoir une rancune dans le cœur, c'est à moi. J'ai une terrible rancune envers moi-même. Tu ne dois pas avoir un désir réel de vengeance envers ta meilleure amie, Jade. Non, Louise, tu n'es pas quelqu'un de comme ça. Tu dois retrouver la jeune Louise souriante que tu étais jusqu'à présent ! Promets-le-moi. Sinon, ma rancune ne fera qu'accroitre chaque jour, de plus en plus...
Je ne peux pas te mentir, que je me sens seule ici de temps en temps. Vous me manquez tous ! Je regrette beaucoup de chose. Comme, je regrette de ne pas avoir écouter les cours au jardin de l'école, je regrette de ne pas avoir assez rit avec vous, je regrette de ne pas avoir assez parler avec chaque habitant de mon ancienne ville, je regrette de ne pas avoir assez profiter de l'hiver de la montagne (Cela dit, je hais tout de même cette saison !). Je regrette aussi de ne pas avoir assez discuté avec mes parents, mon frère, et la nature de ma ville.
Je regrette beaucoup de chose, mais toi, tu ne dois rien regretter de ta vie. Ta vie a commencé aussi magnifiquement qu'un pétale de rose, et elle devra se terminer ainsi. Si jamais tu te dis en ce moment même, "Non, je ne veux pas, j'ai tant de rancune dans ma vie", alors fais-le pour moi. Fais-le, pour que je sois heureuse de t'avoir eu comme amie. Fais-le, pour que je sois rassurée, et que je suive ton chemin.
Ce que je veux, moi, dans cette vie pas si belle, c'est te trouver ma propre voie, ma propre raison de vivre. Chaque vie compte, je le sais, je le sens. C'est avec chaque habitant, que la Terre est constituée. Je ne gâcherais pas cette vie que ma donnée la nature. C'est donc pour cela, que je tenterais durant toute ma vie, à trouver un sens à ma vie réelle. Cela est vrai, qu'il m'arrive de rester plonger dans mes songes, et de vouloir y rester pour toujours. C'est tellement plus simple et plus beau ! Mais la réalité m'attend, et je ne peux pas la rater. J'ai de la chance de ne pas être si malade que cela. Ce n'est qu'une simple petite pneumonie, je n'ai rien de grave, je te l'assure. Alors, je veux vivre cette vie, pour moi, et pour toutes les personnes qui souffrent.
Louise, je compte sur toi pour ne rien gâcher de ta vie. Je le sais, que tu m'écouteras, puisque tu es ma meilleure amie de toujours. Je ne t'oublierais jamais, je n'oublierais jamais tout ce que tu m'as faite. Merci Louise.
Prends soin de toi et de tes proches,
Laura.
Laura relut sa lettre, et la plia en trois pour la glisser dans une enveloppe. Elle y colla un timbre qu'elle prit de sa boite contenant de nombreux timbres que lui avaient donné ses parents, et écrivit soigneusement l'adresse de sa destinataire. Elle connaissait par cœur l'adresse de Louise, car elle lui avait écrit de maintes fois lors de ses voyages pendant les vacances d'été. La dernière fois qu'elle avait écrit une lettre, était cet été, lors d'un voyage en Italie. Elle n'écrivait que rarement, ni même à ses parents. Il était inutile de leur envoyer des lettres, si elle pouvait leur parler par message, non ?
Une fois la lettre, terminée, Laura se leva de sa chaise, et se couva d'un manteau léger d'un prit son petit sac. Elle passa devant son chat qui lui lança un regard dégouter, avant de partir en claquant la porte de la chambre. Valentine n'était actuellement pas dans sa chambre, car elle avait reçu une nouvelle convocation de la part de son infirmière. Laura se demandait qu'elle genre de maladie avait sa nouvelle amie, exactement. La folie n'était pas vraiment le terme exact pour désigner son cas. Elle n'était pas vraiment "folle". Elle semblait simplement... Trop heureuse ? On aurait dit que quelqu'un lui avait déréglé l'esprit.
Elle descendit les marches de l'établissement, et sortit dans la rue. Il faisait frais, et le bruit assourdissant des voitures et des machines cassaient les oreilles de la jeune fille habituée au calme d'une petite ville silencieuse. Ici, où qu'on y allait, il y avait un son qui traversait les oreilles des passants. Sauf si l'on mettait des écouteurs, mais Laura n'appréciait guère ne pas sentir l'air du vent lui caresser le visage et les cheveux.
Elle marcha devant de nombreux immeubles en bétons armés, traversant des rues sales et étroites. Elle ne comprenait pas. Était-ce donc ça, la capitale de la France ? Une ville si... Comment l'expliquer ? Bruyante, sale, peu aimable...
Devant la poste, Laura se dirigea directement vers la boite aux lettres pour poster son fardeau. Faites qu'elle arrive le plus vite possible à Louise... pria-t-elle pour elle-même.
Alors qu'elle se retournait pour rentrer chez elle, quelqu'un lui prit le bras pour l'arrêter. Laura sursauta, et se retourna vers la personne en agrandissant ses yeux. Mais lorsqu'elle vit cette personne en question, elle se calma et soupira de soulagement.
— Valentine, tu m'as fait si peur ! Qu'est-ce qui t'as pris pour me faire ce coup-là... ?
Son amie sourit en riant, et la tira un peu plus loin de l'endroit où passaient beaucoup de personnes visiblement pressées par le temps.
— Ça te dit que je t'emmène à Paris ? Je veux dire, se reprit-elle en voyant la mine perplexe de Laura, ça te dit que je te montre, la vraie ville de Paris, la ville de la lumière ?
Valentine la toisa d'un regard pétillant et amusé. C'était la première fois que Laura la voyait si calme, comme si elle voulait faire cela pour Laura. Cela la surprit, et elle acquiesça d'un hochement de tête sans pourtant réellement comprendre ses paroles.
— Je vais te prouver que Paris elle la plus belle ville du monde, pas comme tu le penses ! Tu verras, tu en auras plein les yeux ! s'écria-t-elle en prenant ses deux mains.
Laura sourit, visiblement rassurée. Les rendez-vous médicaux semblaient avoir de l'effet.
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